Optimisation de l’insémination artificielle chez la jument : stratégies et protocoles pratiques - Pratique Vétérinaire Equine n° 225 du 01/04/2025
Pratique Vétérinaire Equine n° 225 du 01/04/2025

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Dossier

En pratique

Auteur(s) : Aurélie ALLARD

Fonctions : (DipECAR)Ösby Hagängen 519
697 91 Palsboda (Suède)

De l’examen gynécologique préliminaire au suivi échographique, chaque étape permet d’identifier les anomalies, de déterminer le moment optimal de l’insémination et de prendre en charge rapidement d’éventuelles complications comme l’endométrite.

Les techniques de reproduction équine évoluent pour relever les défis liés à la fertilité et améliorer les performances. Malgré les avancées en gestion du sperme et en suivi gynécologique, les résultats varient en fonction de la fertilité de la jument, de la qualité du sperme et des protocoles utilisés. Une approche méthodique est essentielle pour optimiser chaque étape, de l’évaluation gynécologique à la planification des inséminations. Adapter les protocoles selon l’état de la jument est essentiel, tout comme la gestion des différents types de sperme. Le suivi postinsémination permet de détecter d’éventuelles complications et d’y remédier rapidement.

Cet article, appuyé par des exemples pratiques et des recommandations issues de cas fréquents, vise à fournir aux praticiens des outils clairs, tout en soulignant l’importance de personnaliser les protocoles pour maximiser les chances de succès.

ÉVALUATION PRÉLIMINAIRE : EXAMEN GYNÉCOLOGIQUE COMPLET

Lorsqu’une jument est examinée en début de saison, il est important de vérifier qu’elle est correctement vaccinée, vermifugée, que sa note d’état corporel est d’environ 3 sur 5 et qu’elle ne souffre pas d’une affection locomotrice, métabolique ou hormonale. L’âge est un autre facteur clé, car la fertilité diminue significativement à partir de 15 ans en raison de nombreux facteurs [14]. Un examen gynécologique complet comprend l’évaluation de la conformation anatomique du périnée et de l’appareil génital interne. Les anomalies courantes de la région périnéale incluent un anus enfoncé, une inclinaison excessive de la vulve et une mauvaise apposition des lèvres (photo 1). Ces déformations, souvent observées chez les juments multipares âgées et/ou maigres, nuisent aux performances reproductives. Une vulvoplastie de Caslick se révèle alors nécessaire (photo 2). Une fois réalisé, cet acte chirurgical est requis lors des gestations suivantes [14]. L’appareil génital interne est évalué pour confirmer la présence et l’intégrité de l’utérus et des ovaires, ainsi que leur consistance et leur taille (encadré 1). L’échographie permet d’identifier des anomalies comme une accumulation de liquide dans l’utérus et d’éventuels kystes endométriaux, dont la taille et l’emplacement sont notés, ainsi que les structures ovariennes (follicules, corps jaune). L’examen du vagin au spéculum permet de détecter des anomalies telles que des déchirures cervicales, des adhérences, une rétention d’urine ou une irritation de la muqueuse vaginale. Ces anomalies doivent être corrigées avant le début de la saison de reproduction. Chez les juments âgées ou subfertiles, des prélèvements pour la réalisation d’une analyse cytologique, d’une culture bactériologique de l’endomètre et d’une ­biopsie sont recommandés [12].

SUIVI GYNÉCOLOGIQUE ET INDUCTION DE L’OVULATION

Estimer l’ovulation : critères échographiques et temporels

En raison des variations de la durée de l’œstrus et du moment de l’ovulation par rapport à son début chez la jument, une gestion attentive est déterminante pour inséminer au meilleur moment. Lorsqu’une jument en chaleur manifeste est présentée pour la première fois, il est parfois difficile pour les praticiens de décider du moment idéal pour l’insémination, surtout avec un étalon très sollicité. Le degré d’œdème utérin, noté de 0 à 5, et la taille des follicules, évalués par échographie, sont des marqueurs essentiels pour guider cette décision (encadré 2, figure 1, photos 3 et 4). En pratique, un faible score d’œdème utérin, associé à la présence d’un follicule de diamètre supérieur à 40 mm, est un bon indicateur d’une ovulation proche. En revanche, un faible score d’œdème avec des follicules au diamètre inférieur à 38 mm suggère une jument en début d’œstrus [13]. Un follicule dominant croît de 3 à 5 mm par jour, puis sa croissance ralentit fortement 48 heures avant l’ovulation. En pratique, de gros follicules présents 17 à 18 jours après la dernière ovulation tendent à rester, tandis que des follicules même plus petits, à 20 ou 21 jours, ovulent rapidement. Une jument qui a reçu des prostaglandines ovule rarement plus de 10 jours après l’injection. Enfin, en cas de plusieurs follicules en développement (par opposition à un seul follicule en croissance), l’ovulation se fait souvent sur un follicule de plus petit diamètre. Moins de 24 heures avant l’ovulation, le follicule subit des changements échographiques visibles (photo 5). Il perd de sa turgescence, donc il se déforme et s’aplatit sous la sonde de l’échographe avant l’ovulation, tandis que sa paroi s’épaissit. La vascularisation de la paroi des follicules est observable au Doppler : elle augmente progressivement sur le follicule dominant pour diminuer brutalement au cours des heures qui précèdent l’ovulation (figure 2) [6]. L’échographie Doppler et l’interprétation du flux sanguin peuvent toutefois nécessiter une certaine expertise.

Induire l’ovulation : avantages et protocoles

Avancer l’ovulation dans un délai prévisible présente de nombreux avantages : elle diminue les coûts d’envoi des doses en réduisant le nombre d’inséminations artificielles par cycle, facilite le suivi des chaleurs en sperme congelé et est utile pour les juments sujettes aux endométrites persistantes postsaillie. Les meilleures réponses à l’induction sont observées au pic d’œdème utérin et un follicule en croissance de plus de 35 mm, bien que des ovulations puissent survenir dès 30 mm ou après 50 mm selon les races (tableau 1). La majorité des juments ovulent en 36 à 48 heures après l’injection d’une des quatre molécules disponibles en France (tableau 2) [10, 11]. Les échecs peuvent résulter d’une induction trop tardive (ovulation spontanée survenant en moins de 24 heures), trop précoce (follicule immature) ou sur un follicule en régression. Pendant la transition printanière, les vagues folliculaires successives et le faible stock d’hormone lutéinisante (LH) hypophysaire limitent l’efficacité de l’induction [11].

PROTOCOLES D’INSÉMINATION ARTIFICIELLE SELON LE MODE DE CONSERVATION DU SPERME

Les règles d’hygiène à suivre lors de l’insémination artificielle incluent d’utiliser du matériel stérile à usage unique et de procéder à un nettoyage minutieux de la région périnéale, avec trois lavages au savon, suivis de rinçages à l’eau tiède et terminé par un séchage soigné. Compte tenu de la longévité des gamètes (24 heures à 7 jours pour les spermatozoïdes et moins de 24 heures pour l’ovocyte), le protocole établi consiste à inséminer avec du sperme frais ou réfrigéré toutes les 48 heures jusqu’à la confirmation de l’ovulation. Avec le sperme congelé, l’insémination est programmée au plus près de l’ovulation, la congélation ­réduisant significativement la viabilité des spermatozoïdes [12, 15]. Ce protocole constitue une base solide, bien qu’il soit possible d’optimiser davantage ces pratiques.

Sperme frais

Lorsqu’un follicule dominant est identifié chez une jument, il est possible d’induire l’ovulation et d’inséminer le jour même ou le lendemain, selon la fertilité de la jument et de l’étalon (tableau 3).

Sperme réfrigéré transporté

Le sperme réfrigéré moins de 12 heures peut être assimilé à du sperme frais. La majorité des étalons conservent une motilité acceptable pendant 48 à 72 heures à 4 °C, mais la capacité fécondante reste inférieure à celle du sperme frais. Les spermatozoïdes réfrigérés sont viables principalement durant les 24 heures qui suivent l’insémination, leur survie chutant rapidement au-delà. Il est donc crucial d’inséminer au cours des 24 heures précédant l’ovulation pour optimiser les taux de gestation [9]. En cas de sperme réfrigéré de mauvaise qualité, l’insémination doit être réalisée dans les 12 heures qui précèdent l’ovulation. Le suivi gynécologique des juments inséminées avec du sperme réfrigéré transporté est exigeant, surtout pour les commandes internationales car les jours fériés du pays expéditeur compliquent la logistique. Une gestion rigoureuse du calendrier des commandes, des délais de livraison et des doses disponibles est essentielle (figure 3). L’effet bénéfique des inséminations répétées repose sur une probabilité accrue de se rapprocher de l’ovulation [15]. L’évaluation de la mobilité du sperme avant l’insémination est une analyse simple et rapide (encadré 3). En cas de diagnostic de gestation négatif, connaître la qualité du sperme aide à adapter la stratégie : changer d’étalon, inséminer plus près de l’ovulation ou concentrer les efforts sur la jument.

Sperme congelé

L’insémination avec du sperme congelé est généralement réalisée après la confirmation de l’ovulation, conciliant ainsi deux impératifs : utiliser une seule dose et inséminer au plus près de l’ovulation. Après la décongélation, les spermatozoïdes survivent en moyenne 12 heures, en raison de modifications similaires à celles de la capacitation [12]. Leur capacité de liaison aux cellules oviductales est notamment affectée, altérant leur viabilité dans les voies génitales femelles. La fertilité est optimale si l’insémination a lieu dans les 12 heures après l’ovulation. Le suivi gynécologique est donc exigeant, avec des examens nécessaires toutes les 12 heures (figure 4) [8]. En pratique, les juments sont examinées pour la première fois 24 heures après l’injection de gonadotrophine chorionique humaine (hCG), puis à intervalles réguliers de 12 heures. Il est préférable de planifier le dernier examen dans la fenêtre d’ovulation de la jument, située entre 34 et 38 heures après l’administration d’hCG [7]. Retarder l’échographie jusqu’à 36 heures après l’induction expose toutefois au risque de manquer une ovulation précoce. Programmer deux inséminations à 24 et à 40 heures après l’administration d’hCG réduit le suivi gynécologique à un examen par jour (figure 5). Ce protocole maintient des taux de fertilité comparables à ceux obtenus avec une insémination unique dans les 6 heures après l’ovulation, même en utilisant une demi-dose par insémination. Toutefois, il présente des limites : il n’est pas applicable avec des doses limitées à une seule paillette et doit être évité chez les juments sensibles à l’endométrite persistante postsaillie. En revanche, chez les juments saines, il n’augmente pas le risque d’accumulation de liquide intra-utérin, qui reste autour de 10 % [15]. Bien que l’insémination profonde soit largement plébiscitée par les clients, aucun consensus ne démontre une amélioration des taux de gestation grâce à cette technique. Rassurante lorsqu’une seule paillette est utilisée, elle n’est toutefois pas recommandée chez les juments subfertiles [16]. L’utilisation d’un cathéter d’insémination profonde, qui permet d’inséminer paillette après paillette, évite la perte de précieuses gouttes de sperme par rapport à un cathéter d’insémination classique.

Considérations sur l’insémination postovulation

La fertilité est maintenue si l’insémination a lieu au cours des 12 heures qui suivent l’ovulation, quel que soit le type de sperme utilisé. Elle diminue significativement ensuite, et devient nulle 30 heures après l’ovulation avec du sperme frais [8, 9, 15]. En pratique, lorsque l’ovulation survient plus tôt que prévu ou que l’arrivée de la semence est retardée, il est recommandé d’inséminer dans ce créneau de 12 heures. Passé ce délai, et jusqu’à 24 heures après l’ovulation, l’insémination reste envisageable pour éviter la perte du cycle, mais expose à de plus faibles chances de gestation et à un risque majoré de mortalité embryonnaire précoce [15]. Le diamètre des vésicules embryonnaires est réduit et correspond à un retard de croissance d’un jour par rapport à une insémination préovulation. Cette observation est essentielle pour déterminer le jour de collecte des embryons (plutôt J8) et évaluer la viabilité embryonnaire lors du diagnostic de gestation. Si une altération des spermatozoïdes transportés ou une fécondation retardée sont rapportés dans d’autres espèces, chez la jument, un retard de descente de l’embryon semble plus plausible [4].

SUIVI POSTINSÉMINATION ET GESTION DES COMPLICATIONS

L’échographie de contrôle postinsémination ne devrait jamais être négligée. Elle permet de confirmer l’ovulation (photos 6a à 6c) et de diagnostiquer une accumulation de liquide intra-utérin liée à une endométrite persistante postinsémination (photo 7). Chez les juments sensibles, un examen réalisé entre 4 et 8 heures après l’insémination est recommandé, ainsi qu’un traitement adapté si nécessaire [3].

L’ocytocine, à la dose de 10 à 20 UI, est à administrer en première intention, au moins 4 heures après l’insémination, lorsqu’une quantité de liquide inférieure à 2 cm est observée. Elle provoque des contractions brèves mais rapides. Des doses plus élevées (40 UI) provoquent des contractions tétaniques inefficaces. Le cloprosténol (une prostaglandine F2α) induit des contractions prolongées (5 heures) et favorise le drainage lymphatique, particulièrement bénéfique chez les juments à utérus pendulaire. Toutefois, il compromet la fonction du corps jaune s’il est administré après l’ovulation [3]. Chez les juments présentant du liquide intra-utérin échogène et/ou sur plus de 2 cm, il est préférable d’associer un lavage utérin.

Ce dernier aide à éliminer physiquement les micro-organismes, les débris, les cellules inflammatoires et leurs médiateurs, ainsi que les spermatozoïdes morts de la lumière utérine. Il est réalisable une fois par jour jusqu’à disparition du liquide et pas plus tard que 3 jours postovulation. L’endométrite persistante postinsémination n’étant pas d’origine infectieuse, l’utilisation d’antibiotiques n’est pas systématique, mais raisonnée selon les résultats de la culture bactériologique et de l’antibiogramme [3]. Une fois qu’une jument est identifiée comme sensible, il est possible de la traiter avec des corticoïdes à la chaleur suivante, à la dose de 30 à 50 mg de dexaméthasone par voie intraveineuse, avant l’insémination [2].

CONCLUSION

L’optimisation des chances de succès lors d’une insémination artificielle repose sur une approche rigoureuse et adaptée au statut reproductif de la jument et à la qualité du sperme. La surveillance de l’ovulation et la prise en charge proactive des complications, comme l’endométrite, sont essentielles pour améliorer les taux de gestation. En appliquant ces principes, le praticien maîtrise efficacement les cycles et améliore les résultats de fertilité.

Références

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Conflit d’intérêts

Aucun

ENCADRÉ 1 : IDENTIFICATION AVANT L’INSÉMINATION DES JUMENTS PRÉDISPOSÉES À L’ENDOMÉTRITE PERSISTANTE POSTINSÉMINATION

Cliniquement, les juments sont classées comme sensibles ou résistantes à l’endométrite persistante postinsémination selon leur capacité à éliminer l’inflammation physiologique provoquée par l’insémination. Environ 10 à 15 % des juments y sont prédisposées et présentent souvent :

• un âge avancé (plus de 16 ans dans 25 % des cas) ;

• une mauvaise conformation vulvaire ;

• un anneau vestibulaire incompétent ;

• un utérus pendulaire, incliné cranio-ventralement ;

• un col peu relâché (fréquent chez les older maiden mares) ;

• plus de 2 cm de liquide intra-utérin en œstrus avant l’insémination (une quantité de liquide inférieure à 1 cm reste acceptable).

D’après [1, 3].

ENCADRÉ 2 : SIGNIFICATION DE L’ŒDÈME UTÉRIN AU COURS DE L’ŒSTRUS DE LA JUMENT

L’œdème utérin est un indicateur fiable d’œstrus chez une jument saine, même lorsqu’elle ne répond pas au test du passage à la barre de soufflage. Au début, l’œdème utérin est modéré, puis il augmente progressivement pour atteindre un pic 48 heures avant l’ovulation. Il régresse ensuite significativement. L’analyse de l’œdème utérin permet également de détecter des signes d’endométrite.

Plusieurs signes doivent attirer l’attention :

• un œdème endométrial évident accompagné d’un gros follicule, observé 14 à 15 jours après l’ovulation ;

• la présence d’un hyperœdème pendant la période d’œstrus ;

• l’absence de réduction de l’œdème à l’approche de l’ovulation ou la persistance d’un œdème marqué 24 heures après l’ovulation ;

• une augmentation significative de l’œdème utérin au cours des 12 à 24 heures qui suivent l’insémination artificielle ;

• une absence totale d’œdème utérin pendant la période d’œstrus.

D’après [13].

ENCADRÉ 3 : ÉVALUATION DE LA MOBILITÉ DES DOSES DE SPERME AVANT L’INSÉMINATION

Matériel

Microscope (grossissement × 100), lame, lamelle, étuve à 37 °C.

Objectif

Estimer le pourcentage de spermatozoïdes progressifs (qui se déplacent en ligne droite), tout en excluant ceux qui tournent en rond ou restent sur place. Lorsque le pourcentage est faible ou que les spermatozoïdes forment des amas, l’évaluation devient plus difficile, surtout avec le sperme congelé, souvent plus concentré que le sperme frais. La qualité (y compris postdécongélation) est jugée satisfaisante si la mobilité progressive des spermatozoïdes est supérieure à 30 ou 35 %.

Procédure

Pour une analyse optimale, le sperme, la lame, la lamelle et la platine du microscope doivent être maintenus à 37 °C. Une petite quantité de sperme est prélevée à la sortie de la boîte de transport et réchauffée dans un tube Eppendorf pendant 5 à 10 minutes, puis deux gouttes sont déposées sur la lame et examinées. Avec une paillette de sperme congelé, une goutte peut être prélevée directement à l’extrémité à l’aide d’une pipette et déposée sur la lame chaude.