Effet de l’âge sur la digestion chez le cheval : est-il nécessaire d’adapter l’alimentation ? - Pratique Vétérinaire Equine n° 212 du 01/10/2021
Pratique Vétérinaire Equine n° 212 du 01/10/2021

NUTRITION

Cahier scientifique

Article de synthèse

Auteur(s) : Samy Julliand*, Marjorie Buttet**

Fonctions :
*Lab To Field,
26 boulevard Dr Petitjean
21000 Dijon

Les modifications du microbiote fécal observées chez les chevaux de plus de 20 ans pourraient avoir un impact sur leur capacité à digérer les fibres. Une adaptation des pratiques alimentaires permettrait de préserver la santé de l’écosystème intestinal chez ces animaux âgés.

Lors du vieillissement, de nombreux changements affectent les grandes fonctions physiologiques [4]. Ces modifications progressives sont associées à une augmentation du risque de survenue de maladies et de mortalité. Avec l’avancée en âge, les chevaux sont notamment de plus en plus affectés par des troubles qui peuvent perturber leur nutrition ou leur digestion. Une adaptation des pratiques alimentaires avec l’âge peut être nécessaire pour favoriser le “bien vieillir”.

Une population vieillissante

Au cours des dernières décennies, la part des chevaux âgés n’a cessé de croître dans le monde. En France, les équidés de plus de 20 ans représentaient 11 % des effectifs en 2016 versus 7 % en 2008, d’après les données de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE)(1) (données complémentaires en figure 1). Une évolution similaire est rapportée aux États-Unis où la catégorie des équidés de plus de 20 ans atteignait 11,4 % en 2015, alors qu’elle n’était que de 7,6 % en 2005(2). Au Royaume-Uni, selon les estimations émises il y a plus de 10 ans déjà, 30 % des chevaux avaient plus de 20 ans et 2 % plus de 30 ans [15, 16]. Bien que la cinétique de sénescence des différentes fonctions physiologiques ne suive pas la même dynamique d’un individu à l’autre, l’âge seuil le plus fréquemment indiqué dans les données publiées, à partir duquel les chevaux sont considérés comme “âgés”, est de 20 ans. Cet âge est proche de celui à partir duquel les propriétaires de chevaux les considèrent comme âgés, à 22 ans en moyenne selon une étude publiée en 2003 [5].

Modifications physiologiques liées au vieillissement

Avec l’âge, des changements physiques sont observés : blanchiment de la robe, creusement des sillons au-dessus des yeux, ensellement, etc. L’état corporel des chevaux âgés ne semble en revanche pas différer significativement de celui des chevaux adultes : une étude américaine, dans laquelle les propriétaires de 165 chevaux âgés de plus de 20 ans et de 53 chevaux de moins de 20 ans ont été interrogés, relève que les notes d’état attribuées aux chevaux âgés ne diffèrent pas de celles données aux animaux plus jeunes [5]. La composition corporelle peut toutefois être modifiée chez les chevaux âgés en comparaison des chevaux adultes, notamment à cause d’une perte de masse musculaire [24]. La sarcopénie s’amplifie avec la mise à la retraite du cheval, lorsque son niveau d’exercice diminue fortement. La perte de masse musculaire peut également être le signe d’un syndrome de Cushing et, dans ce cas, elle s’accompagne de variations dans la localisation du tissu adipeux [21].

Au niveau dentaire, les anomalies les plus fréquemment rencontrées chez les chevaux âgés incluent les pertes de dents, les surdents, des diastèmes séniles, une surface occlusale lisse, etc. Cela peut conduire à une diminution de la prise alimentaire due à la douleur ou à une mastication altérée. Une réduction du broyage des fibres au niveau de la table dentaire limite le nombre de sites d’accroche des bactéries fibrolytiques dans le gros intestin, induisant en conséquence une baisse de la digestion des fibres. De plus, une mauvaise mastication peut conduire à une augmentation du risque de bouchons oesophagiens et d’affections digestives comme les coliques de stase [9, 17].

D’autres changements, moins visibles, peuvent avoir un effet sur la digestion et nécessiter des adaptations dans la conduite alimentaire des chevaux âgés. Il est démontré que le microbiote et le temps de rétention dans le gros intestin évoluent avec l’âge chez différentes espèces, affectant ainsi la digestion. Chez le cheval, peu de publications concernent l’impact de l’âge sur les capacités digestives. Seules quelques données sur la digestibilité apparente des nutriments sont disponibles. En 1989, Ralston et ses collaborateurs ont rapporté une moindre digestibilité de certains nutriments chez les chevaux âgés, notamment des fibres, sans information sur l’origine de cette digestibilité réduite [23].

Ces résultats sont depuis remis en question par les auteurs eux-mêmes, car les chevaux inclus dans l’étude présentaient des affections dentaires, métaboliques et possiblement de parasitisme. Or ces paramètres sont des facteurs de modification du transit et de la composition ou de l’activité du microbiote digestif, ce qui peut altérer la digestion. Des travaux ont ensuite été menés chez des chevaux en apparente bonne santé, ne présentant aucun trouble dentaire et ayant été régulièrement soumis à un protocole de vermifugation [11].

Aucune différence de digestibilité n’a été observée pour l’énergie, les fibres totales (neutral detergent fibers, soit l’ensemble cellulose, hémicellulose et lignine), les protéines brutes, les lipides, le calcium ou le phosphore. Toutefois, les chevaux “âgés” inclus dans cette étude avaient en moyenne une vingtaine d’années. Dans la démographie équine actuelle, une part grandissante de la population équine est constituée de chevaux de plus de 25 ans, voire plus de 30 ans. Il est possible que les modifications des capacités digestives interviennent plus tardivement, comme le suggère une étude récente portant sur les effets de l’âge sur le microbiote fécal équin [6].

Évolution du microbiote intestinal avec l’âge

Les écosystèmes digestifs, et en particulier l’écosystème intestinal, jouent un rôle essentiel dans la digestion des fibres qui constituent les parois végétales. Ce processus est porté par les micro-organismes fibrolytiques, hébergés dans le gros intestin du cheval, et repose en particulier sur les bactéries cellulolytiques qui interviennent dans les phases amont de la dégradation de la cellulose [18]. La digestion de ces fibres est à l’origine de la production d’acides gras volatils qui sont ensuite absorbés dans le cæcum et le côlon [2]. Ces acides gras volatils représentent la principale source d’énergie du cheval. Les fourrages constituant la part principale de la ration des chevaux âgés, il est crucial d’entretenir une fonction fibrolytique efficace chez les animaux vieillissants (encadré 1) [5, 16].

De nombreux facteurs peuvent influencer la composition et l’activité du microbiote intestinal équin. Parmi les facteurs extrinsèques, l’alimentation est celui qui a fait l’objet du plus grand nombre d’études [19]. L’activité physique, le transport, certains traitements médicamenteux (antibiotiques, vermifuges, anti-inflammatoires non stéroïdiens notamment) sont également décrits comme des facteurs de perturbation du microbiote intestinal équin. L’âge des animaux est l’un des facteurs de variation intrinsèques rapportés [12].

L’évolution du microbiote avec l’âge a particulièrement été étudiée pour l’homme, chez qui elle se déroule de façon non linéaire en vieillissant. Si dès la soixantaine, une baisse de diversité est notée au sein de l’écosystème fécal, les modifications les plus importantes sont observées chez les centenaires [4, 27]. Chez ces personnes, une modification de la structure de l’écosystème est constatée par comparaison avec des trentenaires, en plus de la baisse de diversité bactérienne. Cette dernière est associée à une résistance et à une résilience moindres de cet écosystème face à des stress environnementaux [3]. Bien que les modes de vie des hommes et des chevaux soient peu comparables, et notamment le régime alimentaire, il est possible que la dynamique de sénescence soit similaire, comme l’ont suggéré de récents travaux [6].

Chez le cheval, très peu de données sont publiées quant à l’évolution du microbiote avec l’âge. Une étude de 2014, présentée par Dougal et son équipe, compare la composition, la richesse et la diversité de l’écosystème bactérien fécal chez des juments adultes (de 5 à 12 ans) et des juments âgées (de 19 à 30 ans) [10]. Une baisse de la diversité bactérienne est observée avec l’âge, évaluée avec des indices intégrant la notion d’équitabilité entre espèces (ce qui traduit, en plus du nombre d’espèces présentes, la répartition d’abondance de ces dernières). En revanche, la structure de l’écosystème bactérien, qui représente l’abondance relative des différents phyla, n’est pas affectée. Toutefois, dans cette étude, le groupe “âgé” est composé de juments ayant 19 ou 20 ans, à l’exception d’un individu. Selon certains auteurs, en comparant les évolutions physiologiques, un âge de 70 ans chez l’homme pourrait correspondre à environ 25 ans chez le cheval, ce qui suggère que les observations faites concernant la baisse de diversité bactérienne chez l’homme et chez le cheval sont cohérentes [1]. Cela évoque également qu’une modification de la structure de l’écosystème bactérien pourrait survenir chez des chevaux plus âgés, comme cela est observé chez l’homme. Ces premiers résultats semblent confirmés pour des poneys plus âgés, chez lesquels une modification de l’abondance relative de certains groupes bactériens avec l’âge est rapportée [22]. Cependant, dans l’étude de Morrison et ses collaborateurs, les poneys du groupe “âgé” présentent une note d’état corporel moyenne plus élevée que ceux du groupe “contrôle”, ce qui peut constituer un biais important. Les auteurs soulignent en effet que les poneys âgés qui présentent également un phénotype d’obésité sont plus clairement rattachés au groupe “obèse” qu’au groupe “âgé” en termes de composition du microbiote fécal.

Les premières données obtenues par notre équipe lors d’un essai conduit en 2020 sur 50 chevaux âgés de 6 à 30 ans suggèrent que les modifications des paramètres abiotiques de l’écosystème fécal du cheval apparaissent à partir de 26 ans, c’est-à-dire au-delà de l’âge moyen de 21 ou 22 ans des équidés inclus dans les études citées jusqu’ici [6]. Une différence a été mise en évidence entre les chevaux âgés de plus de 26 ans et les individus plus jeunes, en termes de pH, de matière sèche et de concentrations fécales en produits issus de la fermentation microbienne. Les différences observées au cours de cette étude suggèrent des modifications fonctionnelles de l’écosystème digestif chez ces chevaux âgés de 26 ans et plus, en comparaison des chevaux adultes plus jeunes. Une baisse de la diversité bactérienne est également notée. Dans cette étude, la baisse de diversité est amorcée entre 16 et 20 ans, et devient significative chez les chevaux de 26 ans et plus, par rapport à des chevaux âgés de 6 à 15 ans (figure 2).

Adaptation de l’alimentation

Peu de données sont disponibles chez le cheval pour évaluer l’évolution des besoins nutritionnels avec l’âge. Il est généralement admis que les besoins du cheval âgé sain sont proches de ceux du cheval adulte. Pour respecter la physiologie digestive des chevaux âgés, un apport minimal de 1,5 % du poids vif en matière sèche de fourrage est recommandé (soit environ 9 kg de foin pour un cheval de 500 kg) [14]. Cependant, selon la santé dentaire notamment, la forme de présentation pourra être adaptée. De plus, avec la diminution de la sensibilité à l’insuline avec l’âge, il est conseillé de limiter les apports en amidon et en sucres et de se placer en deçà des recommandations “classiques” de 1 g d’amidon par kilo de poids vif et par repas (encadré 2 et figure 3). Classiquement, concernant les recommandations alimentaires pour les chevaux âgés, quatre grandes catégories sont considérées selon la santé et l’état corporel.

Chevaux sains en état

Pour les chevaux âgés qui ne présentent pas de troubles de santé et dont l’état corporel est satisfaisant, une ration “classique”, riche en fibres hautement digestibles, est recommandée. Chez les chevaux encore à l’exercice, les apports alimentaires doivent être évalués en regard de leur dépense énergétique. Pour limiter l’incidence des maladies métaboliques et limiter les stress de l’écosystème microbien intestinal, des apports bas en sucres solubles et en amidon sont conseillés.

Chevaux âgés en surpoids

Comme les chevaux âgés en surpoids présentent plus de risques de développer des maladies métaboliques, il est recommandé d’adapter l’alimentation pour limiter l’obésité. Il est nécessaire de diminuer les apports énergétiques afin de faire perdre du poids progressivement, tout en conservant une ration riche en fibres pour préserver la santé digestive. Une évaluation régulière de l’état et du poids des chevaux permet d’ajuster la ration au fur et à mesure de la perte de poids.

Chevaux âgés en manque d’état

Pour les chevaux qui présentent des difficultés à maintenir un état satisfaisant, des bilans nutritionnels, dentaires et parasitaires sont conseillés. En complément, l’observation des chevaux pendant les repas permet de déceler des signes dysphagiques ou des problèmes de hiérarchie au sein d’un groupe. Selon les observations, des adaptations alimentaires pourront être envisagées. Dans tous les cas de perte d’état, en plus de couvrir les besoins énergétiques, il convient de veiller à ce que les apports protéiques soient suffisants (10 à 14 % de protéines brutes en moyenne dans les rations des chevaux âgés) et de bonne qualité, c’est-à-dire avec un profil aminé adapté. Pour cela, l’incorporation de légumineuses à la ration des chevaux âgés peut être intéressante. S’il est nécessaire d’augmenter la densité énergétique de la ration, il est préférable de privilégier un ajout d’huile végétale plutôt que d’incorporer des concentrés riches en sucres solubles et en amidon.

Chevaux âgés avec des affections dentaires

Pour les chevaux qui présentent des troubles dentaires, en plus des recommandations précédentes, une adaptation de la forme de présentation de la ration permet de sécuriser l’ingestion et d’optimiser la digestion. Lorsque les chevaux présentent des anomalies au niveau des incisives, il est conseillé de ne plus compter sur la pâture comme un apport alimentaire significatif (photo 1). Tremper les fourrages et les aliments peut faciliter leur préhension, tout en ralentissant la vitesse d’ingestion. Pour les chevaux qui présentent des problèmes au niveau des molaires, il est généralement recommandé d’éviter les fourrages à brins longs, dont l’ingestion est plus longue et peut limiter la couverture des besoins énergétiques. De plus, une mastication insuffisante peut conduire à des obstructions oesophagiennes et à des stases intestinales. Dans ce cas, il est conseillé de privilégier les fourrages à brins courts ou des granulés de fourrages préalablement hachés, voire broyés. S’il est nécessaire de mouiller les aliments, mieux vaut privilégier plusieurs petits repas dans la journée afin d’optimiser les quantités ingérées et de limiter les intervalles entre chacun d’eux (photo 2). Pour maintenir des apports adaptés aux chevaux malgré les difficultés d’ingestion ou de mastication, le recours à des aliments complets peut se révéler utile lorsque les chevaux peinent à consommer des fourrages.

Conclusion

Les données scientifiques concernant d’éventuelles modifications des capacités digestives chez les chevaux âgés sont très limitées. Une attention particulière devrait être portée à l’étude des capacités fibrolytiques chez ces animaux, puisque leur ration reste majoritairement constituée de fibres. Bien que des travaux complémentaires soient nécessaires pour préciser les recommandations alimentaires, afin de prévenir la sénescence du microbiote intestinal et des fonctions associées, il est conseillé de limiter les stress d’origine alimentaire. Pour cela, il convient de compter principalement sur les fibres comme substrat énergétique chez les chevaux âgés. Des adaptations au niveau de la forme de présentation peuvent être nécessaires pour faciliter l’ingestion et la mastication.

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CONFLIT D’INTÉRÊTS : AUCUN

ÉLÉMENTS À RETENIR

→ Les données scientifiques disponibles sur la digestibilité des nutriments chez le cheval âgé sont très limitées au regard du vieillissement de la population équine, et fort peu d’études ont été menées chez des chevaux de plus de 25 ans.

→ Les premières données indiquent qu’il existe une évolution du microbiote intestinal chez le cheval avec l’âge, avec notamment une baisse de la diversité bactérienne fécale.

→ L’impact des modifications du microbiote intestinal qui surviennent avec l’âge sur les capacités digestives, le métabolisme énergétique, l’immunité et l’état inflammatoire reste à investiguer chez le cheval.

→ La prise en considération de ces évolutions doit mener à un ajustement des pratiques d’alimentation chez les chevaux âgés, pour favoriser une ingestion et une digestion saines, nécessaires pour le “bien vieillir”.

ENCADRÉ 1 : PRÉSERVER LE MICROBIOTE INTESTINAL EST ESSENTIEL À PLUS D’UN TITRE

Au-delà de son rôle dans la digestion, le microbiote intestinal intervient dans la modulation de grandes fonctions chez le cheval, comme les fonctions endocrines et immunitaires, ainsi que dans la protection envers les agents pathogènes digestifs. Le dialogue entre le microbiote et le système immunitaire apparaît d’autant plus important chez le cheval âgé que celui-ci est confronté au phénomène d’immunosénescence, un processus accompagné d’une augmentation des marqueurs de l’inflammation, dont certaines cytokines proinflammatoires [1, 20, 24]. Cet état inflammatoire qui accompagne le vieillissement, appelé inflamm-ageing, est défini comme une inflammation chronique de bas grade, contrôlée, systémique et asymptomatique. Les modifications du dialogue entre le microbiote et le système immunitaire accompagnant le développement de maladies liées à l’âge sont bien étudiées chez l’homme et les rongeurs [4, 13, 26]. Chez le cheval, les relations entre le microbiote fécal et l’inflammation digestive ou systémique ont été investiguées, mais l’effet de l’âge sur ces relations n’a pas encore fait l’objet de travaux publiés [8]. Chez l’homme, une corrélation est par ailleurs mise en évidence entre la diminution de la diversité bactérienne fécale et l’augmentation des marqueurs de fragilité et d’inflammation [7]. Bien qu’une relation similaire reste à démontrer chez le cheval, le maintien d’un écosystème microbien intestinal hautement diversifié peut dès à présent être recommandé.

ENCADRÉ 2 : ÂGE ET SENSIBILITÉ À L’INSULINE

Une baisse de la sensibilité à l’insuline survient avec l’âge. Même si une maladie métabolique n’est pas déclarée, il est donc recommandé de limiter les apports en amidon et en sucres solubles chez les chevaux âgés.

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