Lutte contre l’antibiorésistance en médecine équine - Pratique Vétérinaire Equine n° 208 du 01/10/2020
Pratique Vétérinaire Equine n° 208 du 01/10/2020

Edito

Auteur(s) : Albertine Léon

Les bactéries sont des microorganismes d’une extraordinaire diversité, ubiquistes, unicellulaires et sans noyau. Leur mode de vie est soit libre ou planctonique, soit agrégé en biofilm (forme prédominante dans des conditions naturelles). Certaines sont essentielles à l’homme, aux animaux ou à l’environnement. Elles sont alors qualifiées de bactéries commensales. En d’autres termes, elles vivent aux dépens de leur hôte sans lui causer le moindre préjudice. Les autres bactéries sont qualifiées de pathogènes. Leur multiplication va induire une infection dont la propagation est contrôlée, dans la majorité des cas, par un traitement antibiotique. Cependant, l’usage massif et souvent irraisonné de ces molécules au cours de xxe siècle a conduit à l’émergence de bactéries multirésistantes. En présence de ce type de bactéries, l’antibiothérapie se révèle inefficace et peut conduire à la mort de l’hôte en quelques heures par septicémie.

Ce dossier de Pratique vétérinaire équine veut s’inscrire dans la lutte contre l’antibiorésistance, en vous guidant tout d’abord dans la démarche d’identification des principales infections bactériennes rencontrées chez le cheval, ainsi que dans le choix thérapeutique le plus adapté. Une présentation de l’évolution des résistances aux antibiotiques entre 2016 et 2019, vis-à-vis des principales bactéries isolées dans les prélèvements équins, permet de constater que les plans gouvernementaux mis en place pour maîtriser cette urgence médicale ont porté leurs fruits et que l’usage de ces précieuses molécules doit continuer d’être raisonné. Un état des lieux est ensuite réalisé sur les impacts directs et indirects envisagés du biofilm bactérien en médecine vétérinaire équine, aujourd’hui encore assez peu étudié. Enfin, comme la recherche de solutions alternatives aux antibiotiques constitue le défi de demain, les pistes intéressantes proposées par l’aromathérapie et la phytothérapie sont présentées ici, et mériteraient de faire l’objet d’études plus approfondies. C’est aussi le cas des autovaccins, de la phagothérapie, des agents stimulants du système immunitaire et des nouvelles molécules antimicrobiennes qui sont brièvement abordées dans une fiche de ce même numéro.

Certaines bactéries étant communes à l’homme et à l’animal, les recherches menées en médecine humaine pourront profiter, à terme, à la médecine vétérinaire, notamment équine, dans une période où le concept One health (Une seule santé) a le vent en poupe.

Bonne plongée à toutes et à tous dans le monde extraordinaire des bactéries… Pensez à prévenir et tester avant de prescrire un antibiotique !

Abonné à Pratique Vétérinaire Equine, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr