La vaccination chez le cheval - Pratique Vétérinaire Equine n° 205 du 01/01/2020
Pratique Vétérinaire Equine n° 205 du 01/01/2020

EDITO

Auteur(s) : Anne Couroucé

Dans ce numéro, trois articles sont consacrés à la vaccination. Cet acte quotidiennement réalisé par les vétérinaires et véritable point d’orgue de la médecine préventive, humaine comme animale, permet de protéger la population équine, non seulement à l’échelle individuelle, mais à celle de tout un cheptel. Plus grand est le nombre de chevaux vaccinés et meilleure sera la protection contre une maladie comme la grippe ou la rhinopneumonie. Néanmoins, cet acte suscite aujourd’hui beaucoup de questions et parfois de craintes de la part des propriétaires qui mettent en cause l’efficacité des vaccins et redoutent leurs effets indésirables. Force est de constater que les vétérinaires doivent faire preuve de ténacité et être convaincants pour effectuer un acte pourtant simple et utile pour tous les équidés.

Selon les estimations, la proportion de chevaux vaccinés doit être supérieure à 80 % de la population équine pour que celle-ci soit correctement protégée et pour limiter les risques d’épizootie. Valable en France pour la grippe, cela ne l’est pas pour la rhinopneumonie pour laquelle seuls 30 % des effectifs seraient vaccinés. La récente épizootie de rhinopneumonie de 2018 est liée à de nombreux facteurs, mais parmi eux la protection vaccinale insuffisante a sans doute joué un rôle primordial. Gageons que la vaccination désormais obligatoire pour les chevaux de course depuis fin 2018 permettra de renforcer ce “matelas vaccinal” et la protection de la population dans son ensemble. Une question se pose alors : quand cette vaccination sera-t-elle rendue obligatoire pour les chevaux de sport, au niveau mondial via la Fédération équestre internationale (FEI), puis au niveau national ? Concernant l’épisode de grippe que la France a connu en 2018-2019, la situation est différente, avec certes un cheptel bien vacciné, mais un virus qui mute et l’apparition d’une souche contre laquelle le vaccin utilisé s’est révélé inefficace.

Si certains propriétaires ne retiennent que cette inefficacité du vaccin, il est possible d’argumenter en établissant un parallèle avec la grippe humaine et son vaccin qui, certaines années, ne protège que partiellement, voire pas du tout.

N’oublions pas la vaccination contre le tétanos, simplement recommandée mais non obligatoire en France, alors qu’elle est primordiale pour prévenir l’apparition d’une maladie certes non contagieuse, mais souvent mortelle pour l’animal.

Aussi, des vieux chevaux mis à la retraite au fond d’un pré sont parfois délaissés d’un point de vue vaccinal, au prétexte qu’ils restent isolés et n’ont pas de contacts avec des congénères. Or, comme chez l’homme, l’immunité chez le cheval âgé diminue, une attention particulière devrait donc être portée à la médecine préventive et à la vaccination, à effectuer à une fréquence plus importante encore que chez les chevaux adultes plus jeunes.

Enfin, après un point d’actualité sur les vaccins équins, ainsi que sur les événements indésirables postvaccinaux via une étude rétrospective des données de la pharmacovigilance, ce numéro passe en revue les bonnes pratiques et la prise en charge des effets secondaires de la vaccination. Bonne lecture et bonnes vaccinations à venir !

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