L’Avef prime deux études innovatrices et un cas rare lors du Congrès annuel à Paris - Pratique Vétérinaire Equine n° 197 du 01/01/2018
Pratique Vétérinaire Equine n° 197 du 01/01/2018

TRAVAUX ORIGINAUX

Cahier scientifique

Vu, lu, entendu…

Auteur(s) : Adélaïde Alexandre

Lors de l’édition 2017 des Journées annuelles de l’Avef à Paris, trois des posters affichés ont été primés.

Un cas rare de spondylodiscite cervicale chez un cheval

La spondylodiscite est définie comme une atteinte inflammatoire du corps vertébral et du disque adjacent. Bien décrite chez le chien, elle est plus rare chez le cheval. Notre poster expose un cas vu au Cisco en 2017.

À son arrivée, le cheval est abattu et tachycarde, présente une grande raideur et une amyotrophie axiale et se tient sous lui. Les latéroflexions cervicales sont impossibles à obtenir et l’animal est incapable de manger au sol. Le bilan sanguin montre une leucocytose neutrophilique, une hyperfibrinogénémie et une hyperglobulinémie. Les clichés radiographiques révèlent de très sévères remaniements et remodelages des corps et des plateaux vertébraux de C5 et de C6. Le disque intervertébral n’est plus identifiable. L’échographie confirme la sévérité des lésions ostéoarticulaires. Sur la base de ces éléments, un diagnostic de spondylodiscite est établi. Face au pronostic sombre, une décision d’euthanasie est prise en accord avec la propriétaire. L’examen d’imagerie par résonance magnétique post-mortem confirme l’ostéomyélite et la présence d’air dans la cavité discale, et l’examen nécropsique corrobore le remodelage très sévère des corps vertébraux de C5 et de C6. La cavité discale est aussi très remaniée et le disque apparaît nécrosé. Au vu de ces éléments, l’hypothèse d’une spondylodiscite infectieuse est retenue, bien que la recherche de l’agent pathogène n’ait pu aboutir. L’hypothèse d’une dissémination bactérienne hématogène est privilégiée dans les données publiées. Différents agents ont été identifiés (Brucella abortus, Staphylococcus sp., Streptococcus sp., Rhodococcus equi, Salmonella sp.), mais leur isolement est difficile. Le diagnostic repose avant tout sur la clinique et les examens d’imagerie. Le pronostic vital est souvent engagé. Cependant, quelques animaux traités par antibiothérapie longue durée, associée ou non à un curetage chirurgical, ont survécu.

Bien que rare, la spondylodiscite doit rentrer dans le diagnostic différentiel des affections cervicales chez le cheval.

D’après le poster “Un cas de spondylodiscite cervicale chez un cheval pure race espagnole (PRE) de 12 ans” de A. Alexandre, E. Dallongeville, C. Tahier et coll.

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