Quand les lésions cutanées sont le signe d’une maladie systémique chez le cheval - Ma revue n° 018 du 01/01/2018 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 018 du 01/01/2018

Maladies systémiques

Auteur(s) : Sandy Thibert*, Jean-Luc Cadoré**, Didier Pin***

Fonctions :
*Laboratoire Audevard
42-46, rue Médéric
92110 Clichy
**VetAgro Sup, campus
vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile
***VetAgro Sup, campus
vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile

Alopécie, nodules, ulcères, squamosis… Les lésions cutanées peuvent être l’expression de nombreuses affections systémiques. Bien que celles-ci soient rares, le praticien doit savoir les reconnaître.

Chez les équidés, certaines maladies systémiques s’accompagnent de manifestations cutanées. Elles sont nombreuses mais rares, et il est important de les connaître car elles peuvent traduire un trouble interne avec un pronostic parfois réservé. Elles doivent être suspectées lorsque l’animal présente des lésions cutanées accompagnées de signes généraux. Les causes sont multiples, il peut s’agir de maladies infectieuses, d’affections d’origine métabolique, immunitaire, endocrinienne, néoplasique, ou résultant d’une intoxication ou d’une cause environnementale (encadré). Cet article(1) les classe selon le signe cutané dominant qui apparaît chez le cheval : une atteinte du pelage, la présence de nodules, d’ulcères ou d’érosions ou, encore, d’un squamosis ou d’une séborrhée (tableau). En plus des affections présentées, parmi les plus fréquemment rencontrées figure l’artérite virale équine, caractérisée par des maculo-papules accompagnées de signes d’atteinte générale, de troubles de la reproduction et plus rarement de signes respiratoires(2).

Atteinte du pelage

Effluviums télogène et anagène

Les effluviums se caractérisent par une perte massive de poils qui a lieu :

- soit alors qu’ils sont tous en phase télogène (phase de repos) : l’effluvium télogène ;

- soit pendant la phase anagène (phase de croissance) : l’effluvium anagène [3].

Le premier type s’observe un à trois mois après un événement stressant, tel qu’un épisode de forte fièvre, un choc, une maladie sévère, une gestation ou une mise bas difficiles, une intervention chirurgicale, ou une anesthésie (photo 1). C’est, en général, à la guérison de l’événement stressant que l’alopécie apparaît. Cependant, le cheval peut présenter une élévation de température ou une anorexie de façon éphémère. Le second se déclare rapidement, quelques jours après l’exposition à certains composés chimiques (agents antimitotiques), une maladie infectieuse ou métabolique sévère, ou un épisode de fièvre [3, 10, 12].

L’alopécie est en général symétrique et peut être localisée ou généralisée pour ces deux types d’effluvium [10, 12]. La peau reste normale, ne présentant aucune autre lésion que l’alopécie [12].

Maladie de Cushing

La maladie de Cushing résulte d’un adénome ou d’une hyperplasie fonctionnelle de la pars intermedia de l’hypophyse [7, 10]. Cette affection est diagnostiquée le plus souvent chez le cheval âgé et chez le poney [8]. Les chevaux de race morgan seraient plus fréquemment atteints, et les femelles plus que les mâles [8, 10]. Un cas a été décrit en 2015 chez un étalon pur-sang de 21 ans sans altération de son activité reproductrice [6].

L’animal présente dans la majorité des cas un pelage modifié : il est plus épais, plus long, ondulé et hérissé et sa couleur peut se modifier [10]. Les crins sont normaux. La perte de poil saisonnière peut être retardée [6]. Dans d’autres cas, la mue printanière n’a pas lieu. Ce phénomène, appelé hypertrichose (ou, à tort, hirsutisme), est généralisé ou localisé (au niveau de la gouttière jugulaire ou de la partie distale des membres) (photo 2). La peau peut être normale, ou présenter un squamosis ou une séborrhée. Des ulcérations de la muqueuse buccale sont parfois présentes. Une hyperhidrose, due à une altération de la thermorégulation en raison de l’excès de pelage, est fréquente [8, 10]. Une distribution anormale du tissu adipeux est observée dans 15 à 30 % des cas au niveau des bourrelets graisseux supra-orbitaires, de la queue, de l’encolure et de la région mammaire [8].

Des affections secondaires ou opportunistes sont assez fréquentes (35 % des cas versus 11 % chez les chevaux âgés sains) [8]. En effet, des pyodermites dues à Staphylococcus spp., Dermatophilus congelensis, des abcès cutanés ainsi qu’un parasitisme externe peuvent se développer. La cicatrisation est parfois compromise en raison d’une baisse de l’immunité.

Les autres signes cliniques sont une polyuro-polydipsie qui apparaît chez 30 % environ des chevaux atteints, une perte de poids accompagnée d’une anorexie, d’un appétit normal ou d’une polyphagie [8, 10]. La silhouette est caractérisée par une fonte musculaire généralisée et une ptose abdominale. L’animal peut présenter des modifications de comportement : il est léthargique, somnolent et plus docile. Des affections oculaires sont également observées, notamment une cataracte accompagnée ou non d’amaurose. La maladie de Cushing augmente le risque de fourbure [8].

D’autres symptômes peuvent compléter le tableau clinique, tels que des signes nerveux (ataxie, cécité, narcolepsie), des troubles de la reproduction (infertilité, œstrus anormal, lactation persistante), des complications osseuses (fractures, ostéopathie hypertrophiante) et des coliques d’origine parasitaire.

Malnutrition

Une carence nutritionnelle peut être due à une mauvaise prise alimentaire, une absorption inefficace des nutriments, un défaut d’utilisation de ces derniers par l’organisme, des pertes ou des besoins métaboliques accrus. Ce type de déficit peut être secondaire à une maladie systémique.

La peau des chevaux souffrant de malnutrition est sèche, squameuse, fine, moins élastique, plus lâche et plus sensible aux infections. Le pelage devient terne, sec, fragile, fin et facilement épilable. La mue peut être retardée [3].

La croissance est ralentie et l’animal ne parvient pas à prendre du poids. Il est possible de noter également une diminution de la masse musculaire, l’apparition d’œdèmes déclives, une dépression et une augmentation de la sensibilité aux infections.

Intoxication au sélénium

L’intoxication au sélénium est due à l’ingestion par le cheval d’une quantité importante de cet élément parfois présent en excès dans l’herbe, les céréales, certaines plantes de la famille des Astragales ou dans l’eau. L’animal déclare, quelques heures après la consommation, des symptômes tels que de la diarrhée, une sudation, une tachycardie et des coliques [3]. L’intoxication est parfois chronique chez le cheval avec l’apparition d’une émaciation, une anémie, une infertilité chez l’étalon, et une boiterie en raison de la modification de la structure du sabot avec une perte de la corne. Les signes cutanés sont une alopécie généralisée ou localisée à la queue et la crinière, un pelage rêche et humide et une peau plus fine.

Lésions nodulaires

Lymphome

Le lymphome est une affection rare touchant les chevaux de tout âge [1, 10]. L’étiologie de cette maladie est actuellement inconnue. Certains auteurs émettent l’hypothèse d’une prédisposition des chevaux mâles.

Les lésions cutanées accompagnant les lymphomes peuvent être isolées (dans le cas d’une forme cutanée uniquement), associées à un envahissement ganglionnaire local, reliées à une atteinte viscérale ou multicentrique, ou encore le reflet d’une atteinte interne (syndromes paranéoplasiques) [1, 10].

Le lymphome cutané se présente sous la forme d’un ou de plusieurs nodules dermiques bien délimités (photo 3). Leurs tailles varient de 0,5 à 10 cm de diamètre. Ces masses ne sont pas accompagnées d’inflammation cutanée ni d’alopécie, mais elles peuvent s’ulcérer et se compliquer d’une infection bactérienne de surface. L’atteinte peut se localiser aux muqueuses orale, nasale et pharyngienne [10].

De manière beaucoup plus rare, le lymphome peut se déclarer sous forme d’une dermatite exfoliative multifocale ou généralisée (lymphome cutané épithéliotrope) (photo 4). Une érythrodermie, des squames-croûtes et une alopécie sont observables, accompagnées ou non de démangeaisons.

Certains cas manifestent des symptômes cutanés pendant des mois, voire des années sans déclarer de signes caractéristiques d’une atteinte systémique. Les signes généraux surviennent souvent avec la progression de la maladie et la détérioration de l’état de l’animal.

Les symptômes sont plus ou moins spécifiques des organes touchés. Une atteinte viscérale se manifeste par de l’abattement, un amaigrissement, une diminution de l’appétit, des troubles digestifs, des œdèmes déclives et une hyperthermie [1]. Une lymphadénopathie généralisée peut être observée [10].

Dourine

La dourine est une maladie vénérienne qui touche tous les équidés. L’agent responsable est un protozoaire nommé Trypanosoma equiperdum [4]. Cette affection a été éradiquée dans de nombreux pays mais elle est encore présente en Asie, Afrique, Amérique du Sud, au sud et à l’est de l’Europe, au Mexique et en Russie, et sa présence a été signalée en Italie en 2011 [3, 13]. Il s’agit d’une maladie réputée contagieuse (MRC). Elle fait partie de la catégorie 1 des dangers sanitaires. La transmission a lieu principalement au cours de la saillie mais l’infection pourrait se produire via la peau non lésée [4]. Les insectes piqueurs sont des vecteurs occasionnels.

L’incubation de la maladie est très variable, d’une à deux semaines jusqu’à plusieurs années.

La dourine se caractérise principalement par un gonflement des organes génitaux, des plaques cutanées et des signes nerveux. La gravité varie en fonction de la virulence de la souche en cause, et de l’état nutritionnel et du stress du cheval. Les signes cliniques se développent au fil des semaines ou des mois, souvent avec des phases de récidives liées au stress [4].

Un certain nombre d’auteurs ont divisé le cours de la maladie en trois étapes [4]. La première phase, fébrile, se manifeste après une période d’incubation d’au moins une à quatre semaines. Chez les femelles, une inflammation des organes génitaux externes apparaît, la vulve est œdématiée. L’œdème peut s’étendre vers la mamelle et la face interne des cuisses. La muqueuse vaginale est également atteinte avec l’apparition de nodules et de vésicules. Les nœuds lymphatiques inguinaux peuvent s’hypertrophier et la mamelle s’abcéder. L’étalon présente un œdème de la verge et du fourreau avec un paraphimosis. Des nodules et des vésicules se forment également sur les organes génitaux. Les testicules augmentent de volume et les nœuds lymphatiques inguinaux sont hypertrophiés.

La deuxième phase débute par l’apparition d’un exanthème accompagné de petites élévations éphémères, bien circonscrites, rondes d’environ 3 cm de diamètre. Ces plaques atteignent généralement la croupe, les épaules, le thorax et l’abdomen. Si ces lésions persistent, elles s’indurent, se dépigmentent particulièrement à la tête, aux organes génitaux externes et dans la région périnéale [13]. L’animal est abattu et manifeste une faiblesse plus importante de l’arrière-train.

Des troubles nerveux graves se déclarent au cours de la troisième phase, telle qu’une parésie des membres postérieurs ou une anémie progressive [4]. La maladie est souvent mortelle à ce stade, en raison de l’apparition de complications.

Amyloïdose

L’amyloïdose est une maladie rare caractérisée par un dépôt extracellulaire d’une substance protéique, l’amyloïde, dans les tissus. Il existe différents types de dépôts qui sont classés selon la nature de la protéine et l’importance de la dissémination (localisée ou systémique) [9]. L’origine de cette affection est inconnue. Elle se manifeste par des lésions de la peau et de l’appareil respiratoire supérieur qui se développent très lentement. Il n’existe pas de prédisposition d’âge, de race ou de sexe.

Les lésions cutanées se caractérisent par de multiples nodules, indolores, durs et circonscrits, des papules et des plaques de 0,5 à 10 cm de diamètre. Les parties antérieures du corps sont plus fréquemment touchées.

Lorsque la muqueuse nasale est très atteinte, l’animal présente de la dyspnée, de l’intolérance à l’effort et une épistaxis [9]. L’amyloïdose peut également affecter des organes internes mais cette forme est très rare chez le cheval.

Lésions cutanées ulcératives et érosives

Purpura hémorragique

La cause la plus commune de purpura hémorragique est une infection chronique à Streptococcus equi conduisant à la formation de complexes immuns circulants [10]. D’autres causes peuvent être rencontrées, telles qu’une injection intramusculaire vaccinale contenant S. equi. Il est supposé que les antigènes du streptocoque forment des complexes immuns avec des immunoglobulines A (IgA) et que ceux-ci précipitent dans les tissus [11].

Le purpura hémorragique se manifeste cliniquement le plus souvent par un œdème aigu, chaud et douloureux des membres et de l’abdomen. Une urticaire douloureuse ou des lésions nodulaires de différentes parties du corps peuvent également faire partie des premiers signes observés chez le cheval [3, 10]. Les nodules peuvent devenir œdèmateux et des croûtes de surface peuvent se former [10]. Des pétéchies, des ecchymoses et des ulcérations sont souvent visibles sur les muqueuses et de nombreux chevaux ont également de la fièvre, de la tachycardie, de l’anorexie ou un ictère [3, 10, 11]. Une thrombose des vaisseaux intestinaux peut conduire à une hémorragie gastro-intestinale à l’origine de coliques et engendrer la mort de l’animal [11].

Toxidermies

Les toxidermies sont des réactions cutanées rapportées après l’administration de médicaments ou d’agents biologiques (association triméthoprime-sulfadiazine, céfalexine, aurothioglucose, gentamicine, lévamisole, pénicilline et ivermectine). Certains auteurs ont rapporté des réactions cutanées à la suite d’une vaccination. Aucune prédisposition de sexe, d’âge ou de race n’existe.

Les lésions cutanées sont des papules, des macules, des taches annulaires érythémateuses, des collerettes épidermiques, des vésicules, des bulles ou des ulcérations. Les zones les plus souvent affectées sont les zones glabres de la peau, les jonctions cutanéo-muqueuses, la muqueuse orale, les oreilles, les zones axillaires et le tronc [14].

Dépression, léthargie et fièvre sont les signes systémiques qui peuvent accompagner ces lésions.

Photosensibilisation

Les rayonnements ultraviolets peuvent causer une inflammation de la peau, appelée photosensibilisation, à la suite d’une sensibilisation par certaines substances. Il existe une forme primaire consécutive à l’ingestion ou au contact avec des plantes, des substances toxiques ou des médicaments contenant un agent photodynamique. La forme secondaire résulte d’une accumulation de phylloérythrine (agent photodynamique issu de la dégradation de la chlorophylle) lors d’atteinte hépatique importante(3).

Les lésions cutanées sont plus ou moins douloureuses et prurigineuses [14]. Elles se localisent sur les zones dépigmentées ou dépourvues de poils, le plus souvent sur les lèvres, le nez, les oreilles, les paupières, la liste et les balzanes. De l’œdème, un érythème important, des vésicules, des bulles, des ulcères, des croûtes et une perte de poils peuvent être observés [3, 14].

Les signes systémiques accompagnant une photosensibilisation secondaire sont ceux caractéristiques d’une insuffisance hépatique : œdèmes en parties déclives, ictère, perte de poids, signes d’encéphalopathie hépatique et coliques.

Affection éosinophilique épithéliotrope multisystémique

L’affection éosinophilique épithéliotrope multisystémique est très rare et son origine inconnue (photo 5) [2, 5]. La maladie affecte les animaux de toutes les tranches d’âge, mais les jeunes adultes semblent plus souvent atteints [2, 10]. Aucune prédisposition de sexe n’est rapportée [10]. Les races trotteur et quarter horse sont les plus touchées [2]. Une saisonnalité est remarquée avec une augmentation de la prévalence à la fin de l’hiver. La maladie progresse lentement et évolue vers la chronicité.

Les signes cutanés se caractérisent par l’apparition d’une dermatite exfoliative généralisée avec une alopécie multifocale et des ulcérations de la tête et de la partie inférieure des membres, spécifiquement sur les bandes coronaires. Des pustules des naseaux et de l’abdomen sont également rapportées. Des démangeaisons sévères se déclarent chez certains chevaux [2, 10].

Une atteinte des organes internes est le plus souvent présente [2, 10]. Certains cas présentent de la fièvre [2].

L’affection touche plusieurs appareils tels que l’appareil digestif (glandes salivaires, foie, pancréas, intestin, etc.). Les symptômes observés sont de l’amaigrissement avec un appétit conservé, de la diarrhée et des œdèmes déclives [2, 10]. Les lésions de l’appareil respiratoire sont à l’origine d’un jetage muco-purulent bilatéral et parfois d’une épistaxis. Une lymphadénopathie périphérique et une fièvre légère mais persistante sont souvent rapportées, ainsi qu’un état léthargique.

Lésions cutanées kérato-séborrhéiques

Lupus érythémateux systémique

Chez les chevaux, les cas de lupus érythémateux systémique sont extrêmement rares [11]. Il est donc difficile de définir les facteurs prédisposants de la maladie. L’étiologie est incertaine. Une contribution de nombreux paramètres connus chez le chien et l’homme (génétiques, immunologiques, environnementaux et iatrogènes) est suspectée.

La combinaison et la sévérité des symptômes sont très variables suivant les individus (photo 6). Chez le cheval, les lésions se localisent essentiellement à la tête, à l’encolure et au tronc et sont de l’érythème, une alopécie et de la dépigmentation, un squamosis, un purpura, une exsudation et des ulcérations cutanéo-muqueuses [11]. Un œdème des extrémités, une panniculite et un prurit inconstant sont également décrits.

Les symptômes révélant l’atteinte d’organes internes sont nombreux et variés : une boiterie due à une polyarthrite, une polyadénomégalie périphérique, un hypopion ou un hyphéma, de la fièvre, de l’abattement, une diminution de l’appétit accompagnée d’une perte de poids.

Sarcoïdose

La sarcoïdose ou maladie granulomateuse idiopathique est une affection à médiation immune d’origine inconnue, probablement multifactorielle. Il s’agit d’une maladie rare chez le cheval [10]. Les formes à manifestations cutanées semblent plus fréquemment rencontrées en raison d’une meilleure connaissance de la maladie ou d’une augmentation réelle de la prévalence [15]. L’affection ne semble pas être associée à une saisonnalité particulière.

Elle se caractérise par une réponse immunitaire anormale à des antigènes inhalés ou ingérés, voire pénétrant à travers la peau, non identifiés chez des individus génétiquement prédisposés [3, 10]. Les chevaux âgés sont plus fréquemment touchés mais des individus jeunes peuvent être atteints [7].

La sarcoïdose se présente sous différentes formes : généralisée, partiellement généralisée ou localisée. La forme localisée ne s’accompagne pas de signes systémiques.

Les signes cutanés sont des squames et des croûtes accompagnées de différents degrés d’alopécie, de douleur au toucher et d’une augmentation locale de la température de la peau (photo 7) [15]. Les lésions peuvent apparaître sur l’ensemble du corps avec une prédilection pour la partie inférieure des membres.

Une forme nodulaire généralisée est également possible. Un œdème sous-cutané accompagne ces lésions. Des granulomes sont présents dans les poumons, les nœuds lymphatiques, le foie, le tractus digestif, la rate, les reins, les os et le système nerveux central.

Des signes généraux peuvent apparaître selon les organes atteints : intolérance à l’effort, augmentation de la fréquence respiratoire, dyspnée moyenne, perte d’appétit ou de poids, œdème ventral et fièvre persistante ou fluctuante Les lésions cutanées précèdent le plus souvent l’apparition des signes généraux [15].

Conclusion

Peu d’études ont été réalisées sur les maladies systémiques à expression cutanée chez le cheval. Ces affections sont dans l’ensemble rares et peu connues. De nombreuses données sont récoltées dans l’espèce humaine et d’autres espèces animales, notamment les carnivores domestiques. Ces données pourraient orienter les études effectuées dans l’espèce équine afin d’approfondir les connaissances actuelles.

  • (1) Mise à jour de la thèse de doctorat vétérinaire du même auteur “L’expression cutanée des affections systémiques chez le cheval”. Lyon, 2007.

  • (2) Voir l’article “Les principales dermatoses virales chez le cheval” de V. Picandet et coll. dans ce numéro.

  • (3) Voir l’article “Approche clinique lors d’affections hépatiques chez le cheval” de P. Moreau. Prat. Vét. Équine. 2018;197:6-14.

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CONFLIT D’INTÉRÊTS : AUCUN

Éléments à retenir

→ Les maladies systémiques à expression cutanée chez le cheval ont des manifestations cliniques et des origines très diverses.

→ Ces affections sont nombreuses et assez rares chez le cheval.

→ Les symptômes cutanés peuvent se déclarer en même temps, avant ou après l’apparition de signes systémiques ou témoignant d’une atteinte de l’état général.

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