Les principales dermatoses virales chez le cheval - Ma revue n° 018 du 01/01/2018 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 018 du 01/01/2018

Maladies infectieuses

Auteur(s) : Valérie Picandet*, Julie Dauvillier**

Fonctions :
*Centre hospitalier
vétérinaire équin de Livet
Cour Samson
14140 Saint-Michel-de-Livet

Les papillomatoses sont souvent bénignes, bien que la forme génitale puisse évoluer en carcinome épidermoïde. L’exanthème coïtal et l’artérite virale sont des maladies vénériennes, perturbant donc fortement l’activité dans les haras.

Bien que la majorité des lésions cutanées causées par les virus soit bénignes, les dermatoses virales revêtent une importance particulière en raison de leur forte contagiosité. Parmi les virus qu’abordera cet article, les papillomavirus sont de loin les plus fréquents. Ils sont à l’origine de plusieurs formes cliniques dont certaines peuvent évoluer vers des tumeurs. D’autres virus comme l’herpèsvirus équin de type 3 (HVE-3) et le virus de l’artérite virale équine, malgré leurs manifestations cutanées bénignes, peuvent avoir des conséquences économiques significatives sur la filière élevage. C’est pourquoi le vétérinaire équin se doit de savoir identifier et gérer ces dermatoses.

Les papillomatoses : trois formes cliniques distinctes

Les papillomavirus équins sont des virus de la famille des Papillomaviridae qui pénètrent la peau ou les muqueuses à la suite de lésions traumatiques préexistantes. Ils infectent les cellules épithéliales et, sur le plan histopathologique, sont à l’origine d’une hyperkératose orthokératosique ou parakératosique et d’une hyperplasie épidermique, associées à une altération de la mélanogénèse qui entraîne des lésions typiquement dépigmentées [7]. Il a été dénombré sept papillomavirus équins (Equus caballus papillomavirus [EcPV]) et la distribution et le développement de l’infection est variable en fonction du type de virus, de l’âge de l’animal et de son statut immunitaire (tableau) [14].

La papillomatose classique

Causée par l’EcPV-1, la papillomatose classique est une maladie contagieuse qui atteint principalement les animaux de moins de 3 ans. La transmission se fait par contact direct ou par l’intermédiaire du matériel, à travers des abrasions cutanées.

Après une incubation qui peut durer jusqu’à 2 mois, de petites végétations, sessiles ou pédonculées, d’aspect verruqueux, blanchâtres ou grisâtres (appelées familièrement verrues), en nombre variable, de moins de 10 à plus de 100, peuvent être observées distinctes ou coalescentes. Les lésions se situent principalement autour des lèvres et du nez (photo 1). Il est aussi possible d’en observer au niveau des paupières, des organes génitaux et des extrémités des membres.

Le diagnostic est le plus souvent clinique, même si certaines lésions atypiques peuvent être différenciées d’une sarcoïde verruqueuse uniquement par l’examen histopathologique d’une biopsie.

Ces lésions sont en général asymptomatiques et se résolvent le plus souvent spontanément 4 à 9 mois plus tard. Ainsi, la plupart des cas ne nécessitent aucune prise en charge. Néanmoins, dans certains cas particuliers (gêne au niveau du mors, problème esthétique pour la vente), un traitement peut être souhaité. De nombreux traitements locaux ont été proposés, mais aucun essai clinique n’a été publié (encadré 1). De plus, leur efficacité réelle reste difficile à démontrer, étant donné que les lésions régressent spontanément dans la plupart des cas.

Si les lésions persistent plus de 10 mois, un déficit immunitaire doit être suspecté. Dans ce cas, des injections intralésionnelles de cisplatine(1), de bacille de Calmette et Guérin (BCG, non disponible en France), de Propionibacterium acnes (EqStim®, non disponible en France) ou d’interleukine 2 peuvent être envisagées comme immunostimulants.

Pour limiter la contagion, il convient d’isoler les animaux atteints, de ne pas introduire d’animaux susceptibles d’être affectés dans un effectif atteint, de traiter le matériel potentiellement contaminé avec des désinfectants à base de formaldéhyde ou d’iode. Des mesures de lutte contre les insectes pourraient également limiter la transmission.

Papillomes génitaux/papillomatose génitale

Les papillomes génitaux sont observés chez des chevaux âgés (entre 18 et 24 ans) et sont associés à EcPV-2 et à EcPV-7. Ils se développent sur la peau ou la muqueuse des organes génitaux externes (pénis, gland, vulve, vestibule, clitoris) sous la forme de papules lisses grisâtres, parfois confluentes, qui peuvent se kératiniser avec le temps. Quand les lésions sont multiples, l’affection est appelée papillomatose génitale.

Les papillomes génitaux sont le plus souvent asymptomatiques mais ne régressent pas spontanément. Ce sont de potentiels précurseurs au développement de carcinomes épidermoïdes, tumeurs malignes des organes génitaux. Un examen régulier des organes génitaux externes est recommandé pour détecter ce type de lésions.

Lorsque des lésions papulaires ou verruqueuses sont découvertes sur les organes génitaux, la réalisation d’une biopsie permet d’exclure un carcinome épidermoïde (photo 2).

Aucun traitement des papillomes génitaux n’a été testé, mais les traitements topiques utilisés lors de papillomatose classique peuvent être essayés. Une fois la lésion transformée en carcinome épidermoïde, des traitements plus agressifs, incluant le plus souvent une intervention chirurgicale, doivent être entrepris. En ce qui concerne la prévention, il convient, chez les chevaux d’âge avancé, de nettoyer régulièrement les organes génitaux externes, car une mauvaise hygiène a été incriminée comme facteur de risque de développement de lésions.

La papillomatose auriculaire ou plaques auriculaires

Plusieurs types de papillomavirus (EcPV-3, 4, 5, 6) ont été associés à la papillomatose auriculaire. Cette maladie est caractérisée par des lésions verruqueuses qui évoluent lentement et deviennent coalescentes pour former de larges plaques kératinisées à l’intérieur du pavillon de l’oreille chez les chevaux de plus d’un an (photos 3 et 4). Le plus souvent, les deux oreilles sont affectées. Les piqûres de simulies semblent impliquées dans le développement de ces lésions, à la fois par la création de lésions cutanées et par la transmission potentielle des virus.

La plupart du temps, ces lésions ne régressent pas spontanément, mais sont asymptomatiques et ne nécessitent aucun traitement. En revanche, dans certains cas, elles peuvent être associées à une sensibilité à la manipulation des oreilles. C’est pourquoi différents traitements sont proposés (encadré 2).

En été, les lésions pouvant être aggravées par les piqûres d’insectes, l’utilisation de répulsifs tels que les pyréthrinoïdes est donc conseillée.

L’exanthème coïtal équin

L’exanthème coïtal équin est une maladie vénérienne bénigne causée par l’HVE-3. Cette affection très contagieuse se manifeste par des pustules et des ulcères cutanés des organes génitaux des juments et des étalons.

Épidémiologie

D’abord décrite en Irlande au début du xxe siècle, elle a depuis été identifiée dans le monde entier. Des études sérologiques récentes montrent une répartition mondiale de l’infection [1]. La transmission est majoritairement vénérienne directe mais une transmission indirecte iatrogène par du matériel de gynécologie, comme des gants (utilisation d’un même gant pour examiner plusieurs juments), la sonde échographique ou des instruments d’insémination artificielle, est également possible. Une transmission mécanique par les mouches a aussi été suggérée [1]. Une transmission naso-génitale a été démontrée, des lésions pouvant être observées sur la muqueuse nasale [2, 3]. En outre le virus peut être transmis par du sperme contaminé lors de la récolte en insémination artificielle (contact des ulcères avec le vagin artificiel) [10].

Le virus est transmis durant la phase aiguë de la maladie (nodules, vésicules, ulcères). La réponse immunitaire à l’infection semble protéger l’individu d’une réinfection au cours de la même saison de reproduction (pas de réinfection observée au cours de la même saison). Néanmoins, une réinfection donnant lieu à des signes cliniques (généralement moins sévères) est possible les années suivantes [1]. Comme pour les autres herpèsvirus, un cheval infecté restera porteur à vie mais la localisation des virus en latence est inconnue. Une réactivation avec ou sans signes cliniques à la faveur d’un stress, d’une maladie systémique ou d’un traitement à base de corticoïdes est possible [1, 11]. Les animaux excrètent alors le virus et deviennent une source de contamination pour les autres chevaux.

Pathogénie

La réplication virale a lieu dans les cellules de l’épithélium stratifié de la peau du périnée et de la muqueuse vaginale. La destruction de l’épithélium provoque une réaction inflammatoire locale vigoureuse à l’origine de la formation des lésions cutanées caractéristiques (photo 5). Il n’existe pas de dissémination systémique du virus [1].

Signes cliniques et conséquences sur la reproduction

Chez la jument

Chez la jument, les premiers signes cliniques apparaissent 5 à 9 jours après le contact et se manifestent par l’apparition de multiples nodules circulaires rouges de 2 mm de diamètre sur la vulve, la peau du périnée, la muqueuse vaginale et le sinus clitoridien. Les lésions passent souvent inaperçues à ce stade. Elles évoluent en vésicules de 10 à 15 mm de diamètre remplies de liquide en 24 à 48 heures. Celles-ci se rompent et forment des ulcères peu profonds, très douloureux et parfois coalescents. Un œdème peut se développer en région périnéale et s’étendre à la face interne des cuisses. Des ulcères sont parfois observés sur la mamelle, les lèvres ou la muqueuse nasale. Une infection bactérienne peut se développer et provoquer l’apparition de sécrétions purulentes au niveau des ulcères.

En l’absence de surinfection, les lésions cutanées cicatrisent en 10 à 14 jours. La cicatrisation laisse parfois des zones dépigmentées pendant plusieurs semaines. La guérison est complète en 2 à 3 semaines et ne laisse pas de séquelle.

L’infection à HVE-3 ne provoque pas d’avortement et ne réduit pas directement la fertilité de la jument. Néanmoins, les juments atteintes ne doivent pas être saillies avant la cicatrisation des ulcères afin d’éviter la transmission à l’étalon, ce qui perturbe le calendrier de reproduction.

Chez l’étalon

Chez l’étalon, les lésions sont similaires à celles de la jument et se situent sur le pénis et le prépuce, rendant la saillie douloureuse chez certains individus (photos 6a et 6b). Des signes cliniques systémiques, tels que de l’abattement, de l’anorexie et de la fièvre, sont parfois observés [1]. De plus, l’activité reproductrice doit être suspendue pour éviter toute contamination, ce qui, là encore, perturbe le calendrier de reproduction.

Diagnostic

L’anamnèse et l’aspect des lésions permettent le plus souvent d’établir le diagnostic. Celui-ci peut être confirmé par polymerase chain reaction (PCR) sur écouvillon de pus ou de grattage des muqueuses, par mise en évidence d’une séroconversion (augmentation de quatre fois ou plus du taux d’anticorps spécifiques) sur deux prélèvements sanguins réalisés respectivement durant la phase aiguë et durant la convalescence à 15 jours d’intervalle, ou par isolement du virus.

Traitement

Il n’existe pas de traitement spécifique de cette maladie. Une mise au repos sexuel permet la cicatrisation des ulcères et évite la transmission du virus. Les juments en phase aiguë peuvent néanmoins être inséminées. Un nettoyage quotidien des lésions avec un agent antiseptique à base d’iode ou de chlorhexidine permet d’éviter une surinfection bactérienne. L’application d’un traitement antibiotique local préventif, bien que décrite dans les publications, n’est pas en adéquation avec les bonnes pratiques d’usage des antibiotiques actuelles. L’application d’une crème topique à 5 % d’acyclovir(1) a été rapportée mais son efficacité n’a pas été évaluée [4].

Prévention

Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie. Afin de prévenir la transmission du virus, tout nouveau cheval doit être examiné attentivement avant la mise à la reproduction, en gardant à l’esprit que la période d’incubation peut atteindre 10 jours et qu’un porteur sain peut réactiver la maladie à la suite d’un stress. Un repos sexuel des chevaux atteints jusqu’à guérison complète évite la transmission. L’utilisation de matériel désinfecté ou à usage unique est recommandée pour toutes les manipulations de la sphère génitale.

Autres virus aux manifestations cutanées

Manifestations cutanées de l’artérite virale

L’artérite virale équine est une maladie vénérienne à déclaration obligatoire chez le cheval en France, causée par un artérivirus. Le virus peut également se transmettre par inhalation. Les signes cliniques les plus fréquents sont des œdèmes sous-cutanés et des manifestations oculaires, ainsi que des avortements et des pneumonies sévères chez les nouveau-nés. Plus rarement, les chevaux atteints développent des papules, voire des éruptions d’urticaire, principalement sur le dos et le thorax [12]. De l’ADN du virus a été détecté dans des biopsies cutanées de chevaux présentant des lésions cutanées [5]. Une stomatite vésiculaire et érosive a également été décrite [9].

Stomatite vésiculeuse et dermatites à Poxvirus

• La stomatite vésiculeuse est une maladie endémique sur le continent américain causée par un virus de la famille des Rhabdoviridae et du genre Vesiculovirus, atteignant principalement les muqueuses buccales et les lèvres.

Les facteurs de transmission sont mal élucidés mais les insectes piqueurs semblent impliqués. Les vésicules puis les ulcères apparaissent après 2 à 8 jours d’incubation et le signe d’appel est souvent une hypersalivation. Des lésions du prépuce, de la vulve, des mamelles, ainsi que des bourrelets coronaires peuvent également être observées, les dernières à l’origine d’une déformation des sabots voire de fourbure.

Les lésions cutanées et muqueuses guérissent spontanément en 2 semaines, laissant parfois des cicatrices [12]. En France, si la stomatite vésiculeuse n’a été décrite qu’exceptionnellement en 1915 et 1917 sur des chevaux accompagnant l’armée américaine, il s’agit d’une maladie légalement réputée contagieuse depuis 1986.

• Des dermatites à Poxvirus sont à l’origine de papules voire de vésicules qui peuvent s’étendre à l’ensemble du corps. Ces affections semblent peu répandues en Europe [8, 12].

Conclusion

De nombreux virus peuvent être à l’origine de manifestations cutanées, majoritairement sous forme de vésicules, mais ils sont très peu répandus en France. Le vétérinaire équin se doit de les détecter, notamment dans le cas de l’exanthème coïtal équin et de l’artérite virale équine, qui peuvent avoir des conséquences importantes dans les haras.

Néanmoins, les dermatoses virales les plus fréquentes sont les papillomatoses, qui sont souvent bénignes et faciles à diagnostiquer mais qui représentent un réel défi thérapeutique, tant les informations manquent sur l’efficacité réelle des différents traitements proposés.

  • (1) Médicament à usage humain.

  • 1. Barrandeguy M, Thiry E. Equine coital exanthema and its potential economic implications for the equine industry. Vet. J. 2012;191 (1):35-40.
  • 2. Barrandeguy M, Ulloa N, Bock K et coll. Outbreak of rhinitis caused by equine herpesvirus type 3. Vet. Rec. 2010;166 (6):178-179.
  • 3. Crandell RA, Davis ER. Isolation of equine coital exanthema virus (equine herpesvirus 3) from the nostril of a foal. J. Am. Vet. Med. Assoc. 1985;187 (5):503-504.
  • 4. Cullinane A, McGing B, Naughton C. The use of acyclovir in the treatment of coital exanthema and ocular disease caused by equid herpesvirus-3. In: Equine Infectious Diseases VII. Plowright W, Nakajima H, eds. R & W Publications, Newmarket (Suffolk), United Kingdom. 1994:55.
  • 5. Del Piero F. Diagnosis of equine arteritis virus infection in two horses by using monoclonal antibody immunoperoxidase histochemistry on skin biopsies. Vet. Pathol. 2000;37(5):486-487.
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  • 7. Hamada M, Itakura C. Ultrastructural morphology of hypomelanosis in equine cutaneous papilloma. J. Comp. Pathol. 1990;103(2):199-213.
  • 8. Logas D, Ginn PE. Skin infections. In: Equine Infectious Diseases. Sellon DC, Long M, eds. Saunders Elsevier, St Louis, Missouri. 2007:79-84.
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  • 12. Scott D, Miller W. Viral, protozoal skin diseases. In: Equine Dermatology, 2nd ed. Scott D, Miller W. eds. Saunders. 2011:251-262.
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  • 14. Torres SMF, Koch SN. Papillomavirus-associated diseases. Vet. Clin. North Am. Equine Pract. 2013;29(3):643-655.
  • 15. Torres SM, Malone ED, White SD et coll. The efficacy of imiquimod 5% cream (Aldara®) in the treatment of aural plaque in horses: a pilot open-label clinical trial. Vet. Dermatol. 2010;21(5):503-509.
  • 16. Zhu WY, Blauvelt A, Goldstein BA et coll. Detection with the polymerase chain reaction of human papillomavirus DNA in condylomata acuminata treated in vitro with liquid nitrogen, trichloroacetic acid, and podophyllin. J. Am. Acad. Dermatol. 1992;26(5):710-714.

CONFLIT D’INTÉRÊTS : AUCUN

Éléments à retenir

→ La papillomatose classique est bénigne et guérit spontanément, elle ne nécessite dans la plupart des cas aucun traitement.

→ Les papillomes génitaux sont de potentiels précurseurs des carcinomes épidermoïdes et méritent donc une attention particulière.

→ Les plaques auriculaires peuvent être à l’origine d’une sensibilité auriculaire, mais les traitements étudiés sont souvent lourds et irritants.

→ Bien que bénin, l’exanthème coïtal est responsable d’interruptions dans le planning de reproduction des juments comme des étalons, en particulier en monte naturelle.

DMSO : diméthylsulfoxyde.

Encadré 1 : Traitements les plus fréquents lors de papillomatose classique

→ Exérèse chirurgicale : indiquée lorsque les lésions sont peu nombreuses. Cependant, une étude sur 9 poneys a montré que non seulement l’exérèse d’une partie des lésions ne favorisait pas la régression des lésions restantes, mais induisait même l’augmentation du nombre de lésions dans certains cas [13].

→ Cryochirurgie, hyperthermie radiofréquence.

→ Applications topiques de produits caustiques, dont la composition a été inspirée du traitement des papillomes en médecine humaine, tels que la podophylline (dilution à 0,25 à 50 % dans l’éthanol, à 25 % dans la teinture de benzoïne), l’acide salicylique (dilution à 25 % dans l’huile de castor), qui sont disponibles en France et peuvent être utilisés en combinaison (acide acétylsalicylique à 25 %, podophylline à 2 %, associés au DMSO) [6, 14, 16]. Les recommandations d’application locale pour ces produits varient d’une fois par jour à une fois tous les 4 jours jusqu’à résolution des lésions. Un risque de dépigmentation permanent est présent.

→ Application d’imiquimod(1) à 5 %, trois fois par semaine, 1 semaine sur 2.

→ Autovaccins (vivant ou inactivé au formol) à répéter trois ou quatre fois.

Encadré 2 : Traitements de la papillomatose auriculaire

→ Les pommades à base de corticoïdes et d’antibiotiques n’ont pas démontré d’effet significatif.

→ Certains auteurs rapportent une régression temporaire après raclage ou biopsie des lésions.

→ D’autres recommandent l’utilisation de trétinoïne(1) (à 0,025 à 0,1 %, Retin-A®), mais son efficacité reste controversée et aucune étude clinique n’est disponible.

→ D’autres traitements rapportés de façon anecdotique incluent l’interféron a2 et la griséofulvine par voie orale.

→ Une seule étude clinique a été publiée sur le traitement des plaques auriculaires. Seize chevaux ont été traités avec de l’imiquimod(1) (Aldara®) en application locale, trois fois par semaine, 1 semaine sur 2. Le traitement a induit une inflammation locale marquée et une sédation était souvent nécessaire pour le retrait des croûtes avant l’application. La durée du traitement était variable (1,5 à 8 mois), mais une résolution complète des lésions a été obtenue sur tous les chevaux, avec un taux de récidive de seulement 8 % sur 12 à 22 mois et une amélioration de l’hypersensibilité auriculaire dans tous les cas [15]. L’application de l’imiquimod deux fois par semaine, 1 semaine sur 2, a également été essayée par les auteurs, et semble aussi efficace, avec moins d’effets secondaires locaux. Toutefois, les effets secondaires locaux importants associés à ce type de traitement limitent son utilisation aux cas où les plaques auriculaires sont à l’origine de symptômes nuisibles à la qualité de vie de l’animal ou à son utilisation, et son intérêt doit être discuté avec les propriétaires.

→ Des traitements antiviraux tels que l’acyclovir(1) à 5 % ont été utilisés avec succès chez des chevaux atteints de plaques auriculaires, sans les effets inflammatoires de l’imiquimod. Cependant, des études cliniques sont nécessaires afin de préciser leur efficacité [14].

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