L’herpèsvirus équin 1 sous toutes ses formes : surveillance active du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) - Pratique Vétérinaire Equine n° 173 du 01/01/2012
Pratique Vétérinaire Equine n° 173 du 01/01/2012

Respe

Auteur(s) : Christel Marcillaud-Pitel*, Charlène Daix**, Anne Couroucé-Malblanc***

Fonctions :
*Respe, Maison du Cheval, 6, avenue Maréchal-Montgomery 14000 Caen
**Respe, Maison du Cheval, 6, avenue Maréchal-Montgomery 14000 Caen
***Respe, Maison du Cheval, 6, avenue Maréchal-Montgomery 14000 Caen

À l’origine de troubles respiratoires, abortifs ou nerveux, l’herpèsvirus équin 1 (HVE-1) est responsable d’importantes pertes économiques au sein de la filière équine. Bien que la vaccination soit maintenant plus répandue, les faibles propriétés immunogènes et la biologie de cet herpèsvirus (phénomène de latence et de réactivation) expliquent l’apparition régulière d’épizooties, notamment dans les régions d’élevage. Depuis une dizaine d’années, la biologie moléculaire a permis de mieux appréhender le monde des herpèsvirus équins et de disposer d’outils susceptibles d’améliorer considérablement le diagnostic de ces infections. Ces virus étant persistants à l’état latent dans l’organisme, l’épidémiosurveillance est très importante pour limiter l’impact économique sur la filière équine, d’où l’intérêt porté par le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) à la détection de l’HVE-1 sous ses trois formes. Le Respe existe depuis plus de 10 ans et est le seul réseau de ce type en Europe. Il constitue un outil de veille et d’alerte sanitaire au service de l’ensemble de la filière équine. Ses principales missions sont :

– d’assurer une veille sanitaire des maladies équines à fort impact économique ;

– de diffuser, en temps réel, les informations sanitaires aux échelles nationale et internationale ;

– de gérer les crises sanitaires (hors maladies réglementées) grâce à un réseau d’alerte ;

– de faire progresser la recherche via la collecte d’informations.

Le Respe s’articule autour de quatre sous-réseaux, alimentés par les déclarations effectuées par les vétérinaires sentinelles sur le terrain.

Le suivi des cas d’HVE-1 fait appel à la surveillance de trois sous-réseaux :

– “Syndrome respiratoire aigu” (SRA) pour la forme respiratoire ;

– “Avortement” pour la forme abortive ;

– “Syndrome nerveux” pour la forme nerveuse (figure 1).

Réseau “Syndrome respiratoire aigu” : la forme respiratoire

La forme respiratoire de l’HVE-1 affecte le plus souvent les jeunes chevaux. Après 2 à 20 jours d’incubation, la maladie se caractérise le plus souvent par une hyperthermie, un jetage et parfois des larmoiements ainsi qu’une toux sèche. L’évolution de l’infection, rarement fatale, peut cependant entraîner des complications dues à une infection bactérienne secondaire. Elle se transmet par l’inhalation d’aérosols ou par contact avec les sécrétions contaminées. Cliniquement, cette maladie est peu différentiable de la grippe et de l’artérite virale.

En raison de sa contagiosité, le Respe surveille de près les résultats d’analyses en ce qui concerne l’HVE-1. À l’aide de prélèvements standardisés (écouvillon nasopharyngé), le sous-réseau SRA comptabilise les cas avérés de cette infection.

Réseau “Avortement” : la forme abortive

L’HVE-1 est également un agent infectieux identifié lors d’avortement. Le plus souvent à la suite d’une contamination respiratoire, mais aussi lors de sortie de latence, l’expulsion du fœtus et de ses annexes peut survenir entre 9 à 120 jours après l’infection initiale de la jument. Le risque d’avortement est plus important durant la seconde moitié de la gestation. L’expulsion survient soit après la mort du fœtus, à la suite d’une phase de virémie, soit après une infection uniquement placentaire. L’HVE-1 provoque 4 à 5 % des avortements annuels, constituant la première cause abortive virale.

Afin de mettre en place des mesures de lutte, donc de limiter la propagation du virus et les pertes économiques inhérentes, il est impératif que tous les avortements, même le premier, fassent l’objet d’une recherche d’HVE-1.

Réseau “Syndrome nerveux” : la forme nerveuse

Certaines souches de l’HVE-1 sont responsables de troubles nerveux, conséquences d’une inflammation du tissu nerveux central. Des tableaux cliniques très différents sont observés selon les cas, du léger trouble statique à la paralysie. Sur le même principe, le pronostic vital est variable. La récupération peut être totale ou inexistante, aboutissant alors le plus souvent à l’euthanasie.

La myéloencéphalite à HVE-1 est par conséquent surveillée par le Respe via des prélèvements de liquide céphalo­rachidien ou de sang. Les analyses peuvent aussi être effectuées sur un écouvillon nasopharyngé, prélèvement de choix pour le laboratoire. Ces 3 dernières années, le nombre de foyers de forme nerveuse de l’HVE-1 a sensiblement augmenté.

Le Respe au cœur de la surveillance

La surveillance du Respe vis-à-vis de cette infection virale est assurée en raison des différentes formes sous lesquelles l’HVE-1 se manifeste mais aussi des conséquences économiques et morales qu’elle provoque.

À ce jour, le Respe sensibilise les professionnels (vétérinaires, éleveurs, propriétaires, etc.) grâce à son réseau d’alerte en temps réel pour que les mesures de prévention soient mises en place le plus rapidement possible, permettant la gestion de l’émergence des cas positifs. L’épidémiologie de l’HVE-1 correspond aux besoins indispensables du terrain. C’est en réponse à cette nécessité que le Respe a décidé de suivre la répartition et l’évolution de cette maladie (figure 2).

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