L'épizootie d'artérite virale équine de 2007 : diagnostic et épidémiosurveillance - Pratique Vétérinaire Equine n° 156 du 01/10/2007
Pratique Vétérinaire Equine n° 156 du 01/10/2007

Auteur(s) : Pierre-Hugues Pitel*, Loïc Legrand**, Christelle Marcillaud-Pitel***, Fabien Miszczack****, Estevan Guix*****, Stéphane Pronost******, Guillaume Fortier*******

Fonctions :
*Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14280 Saint-Contest
**Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14280 Saint-Contest
***Respe
Intitut de pathologie du cheval
Goustranville, 14430 Dozulé
****Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14280 Saint-Contest
*****Respe
Intitut de pathologie du cheval
Goustranville, 14430 Dozulé
******Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14280 Saint-Contest
*******Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14280 Saint-Contest

La crise de l'artérite virale équine de l'été 2007 en Normandie a mis en lumière le rôle fondamental du laboratoire et d'un réseau d'épidémiosurveillance dans la gestion de telles épizooties.

Les virus de l'artérite virale équine (VAE) isolés ces dernières années en France sur des spermes d'étalons ne possédaient pas ou peu de pouvoir pathogène. Sur le plan phylogénétique, ils étaient éloignés de la souche KY84, réputée très pathogène depuis son isolement lors de l'épisode abortif majeur survenu aux États-Unis en 1984. Si la situation épidémiologique était relativement bien décrite et la surveillance sérologique structurée chez le pur-sang et pour la semence exportée en provenance d'autres races, la grande majorité des autres stud-books n'avait pas mis en place de protocoles standardisés de suivi. De plus, bien que l'artérite virale équine (AVE) ait vu son statut évoluer de celui de maladie non réglementée à celui de maladie à déclaration obligatoire (MDO), ce changement ne s'est pas accompagné de mesures de police sanitaire organisées par l'État. Le suivi et la prise de décision ont été laissés à l'initiative des organisations professionnelles. Au cours de l'été 2007, une épizootie d'artérite virale équine est survenue en Normandie. L'objectif de cet article est de rapporter les événements du point de vue d'un laboratoire de diagnostic membre d'un réseau de surveillance en pathologie équine.

Chronologie de l'épisode de 2007

Mi-juin 2007, un vétérinaire sentinelle normand du Réseau d'épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) réalise des prélèvements dans le cadre du sous-réseau “Syndrome respiratoire aigu” chez des chevaux de selle confrontés à un épisode fébrile aigu et très contagieux (voir le “Synthèse chronologique de la crise de l'artérite virale équine de l'été 2007”). Les recherches systématiques contre la grippe et la rhinopneumonie sont négatives. Après discussion avec le laboratoire, une recherche complémentaire contre l'artérite virale est mise en place en raison des symptômes rencontrés.

La première détection du virus lors d'analyses biologiques a été observée le 25 juin 2007 au laboratoire départemental Frank-Duncombe (LDFD) par la mise en évidence concomitante du génome du VAE (signaux de RT-PCR positifs) sur les prélèvements respiratoires (écouvillons pharyngés) adressés par le vétérinaire sentinelle du Respe et sur les organes (testicules) d'un étalon percheron autopsié à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Dozulé. En raison des symptômes observés associés à une forte contagiosité parfois à une mortalité et des conditions de culture du virus in vitro (effet cytopathogène d'apparition rapide), il est possible d'affirmer qu'il s'agit d'une souche particulièrement virulente. En raison du caractère réglementaire de cette maladie (MDO), les autorités sanitaires des départements concernés et la Direction générale de l'alimentation (DGAL) ont été averties, ainsi que les vétérinaires traitants.

La souche virale a été isolée par culture cellulaire 48 heures plus tard et typée génétiquement après séquençage le 28 juin 2007. Cette date marque aussi la première décision d'annulation de compétition d'élevage par les organismes socioprofessionnels. L'ensemble de la situation a ensuite été géré par des comités de suivi nationaux et locaux respectivement créés à l'initiative des Haras nationaux et du Conseil des chevaux de Normandie, réunissant l'ensemble des intervenants de la filière équine. Le comité national s'est réuni une dernière fois le 17 septembre dernier, estimant que plus d'un mois s'était écoulé après le dernier cas clinique déclaré et que la crise était donc terminée. Ce comité a décidé de rester en veille, mobilisable en cas de besoin, se rangeant sous l'égide du Respe en cours de refonte par l'Association vétérinaire équine française (Avef) à la suite de l'épisode d'artérite virale équine, afin de mieux répondre à d'éventuelles crises sanitaires.

Techniques de diagnostic

Après une suspicion clinique, des examens biologiques non spécifiques peuvent être mis en œuvre comme cela a été le cas durant l'épisode de 2007. Il s'agit le plus souvent d'analyses hématobiochimiques qui révèlent, dans un premier temps, une leucopénie avec une lymphocytose qui peut devenir neutrophilique. Une subanémie hémolytique (augmentation de la bilirubine) régénérative (augmentation du volume globulaire moyen, ou VGM) et une thrombocytopénie modérées sont fréquemment observées. Sur le plan biochimique, l'hémolyse s'accompagne d'une élévation modérée de la bilirubinémie totale (qui peut aussi être associée à une anorexie pendant le pic de fièvre). Une augmentation des marqueurs de l'inflammation (fibrinogène, SAA) a été notée le plus souvent. Cependant, le diagnostic de certitude repose sur la mise en œuvre d'analyses biologiques spécifiques du virus de l'AVE.

L'infection par le virus de l'artérite virale équine est objectivée, soit par la mise en évidence de l'agent pathogène, soit par la détection des anticorps induits par ce dernier. Les techniques sont détaillées dans l'article de S. Pronost, “L'artérite virale équine : connaissances actuelles et perspectives”, dans ce numéro. Seuls quelques aspects pratiques de l'indication et de l'interprétation des méthodes de diagnostic de laboratoire de l'artérite virale équine sont abordés.

Sérologie

La technique de référence reconnue par l'Office internationale des épizooties (OIE) est la séroneutralisation. Un cas d'infection ne peut être établi par sérologie qu'après la réalisation de deux prises de sang espacées de 15 jours (une précoce et une tardive), afin de mettre en évidence une séroconversion (apparition ou augmentation significative, deux titres au minimum, par exemple de 1/16 à 1/64, d'anticorps séroneutralisants dirigés contre le virus de l'AVE dans le sérum). Le seuil de positivité est de 1/4. Un mois environ après une infection, le taux d'anticorps des animaux atteint un plateau et il reste stable pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Il n'est donc pas possible de conclure de façon certaine à une infection par le virus de l'artérite virale équine à partir d'une seule prise de sang, ou même de deux prises de sang tardives par rapport à l'infection supposée (plus d'un mois après le début des symptômes).

La technique de séroneutralisation ne permet pas de distinguer les anticorps naturels des anticorps vaccinaux. La vaccination n'est donc entreprise que chez des animaux initialement séronégatifs. Une jument et un poulain positifs stables (titre en anticorps identique, par exemple 1/16 et 1/16, ou augmentation de moins de deux titres, par exemple passage de 1/16 à 1/32) ne présentent pas ou ne présentent plus de risque de contamination par voie respiratoire, ni par voie vénérienne lors du second prélèvement. Il est, en revanche, possible qu'ils aient développé des symptômes et une contagiosité dans les semaines qui précèdent le premier prélèvement.

Les anticorps colostraux dirigés contre le virus de l'artérite virale équine peuvent être transmis via le colostrum et persister jusqu'à quelques mois chez le poulain, comme toutes les immunoglobulines G sériques maternelles, ce qui rend le diagnostic sérologique difficile à utiliser chez le poulain âgé de moins de six mois [12]. Le recours à la sérologie chez le poulain nécessite deux prises de sang itératives.

Pour les étalons, la situation est plus complexe. Un cheval mâle positif stable ne présente pas de risque de contamination par voie respiratoire. En revanche, une recherche d'excrétion dans le sperme doit être entreprise pour connaître son statut potentiel d'excréteur asymptomatique par la semence (porteur sain).

D'autre part, ces dernières années, un phénomène de cytotoxicité lors des tests de séroneutralisation, notamment lié à une survaccination contre la rhinopneumonie est apparu [7, 18, 25]. Cette cytotoxicité peut faire obstacle au recours à la sérologie. Il existe une solution alternative par la mise en œuvre d'une méthode Elisa reconnue par certains stud-books et pays étrangers, et utilisée dans le cadre de transactions de droit privé ou de suivis de la monte. Très récemment, une technique de séroneutralisation alternative a été proposée [14]. Elle permet de réduire la cytotoxicité de 7,7 à 0,9 % des sérums examinés, selon Legrand et coll [14].

Détection virale

Les techniques de détection virale reposent sur la mise en culture des échantillons (organes, sperme, écouvillons, etc.) afin d'isoler la souche en cause et d'observer sa vitesse de pousse, ou sur la technique de biologie moléculaire (RT-PCR) (voir le “Récapitulatif des échantillons soumis à analyses (S) et positifs (P) traités par le laboratoire Frank-Duncombe au cours de l'été 2007 par recherche du génome viral (RT-PCR)”). Ces dernières sont plus rapides que les méthodes de culture, ce qui est un avantage important en cas de crise ou d'urgence sanitaire, mais ne permettent pas d'obtenir de souche ou d'observer un pouvoir pathogène in vitro. Lors de forme clinique, il convient de recueillir les commémoratifs du cas, car le choix des prélèvements dépend du délai entre ceux-ci et l'apparition des symptômes.

Pour les étalons, il est important de récolter un éjaculat complet. La seule fraction préspermatique risque d'entraîner des résultats faussement négatifs [23]. L'envoi s'effectue dans un récipient stérile (type pot à urine), sous couvert du froid (les conditions pour la culture sont les mêmes avec un délai d'acheminement réduit à 24 heures, 48 heures au maximum). Pour ce qui est de la recherche sur sperme congelé, il est recommandé de soumettre à l'analyse un volume minimal de trois paillettes (quatre ou cinq sont même préférables). En raison du caractère hormono-dépendant de l'excrétion virale, une analyse en période d'activité sexuelle est fortement conseillée avant de statuer sur l'état sanitaire de l'étalon vis-à-vis de cette maladie [15]. Ce n'est que rarement le cas pour les contrôles avant la monte. Cependant, sur la population d'étalons excréteurs suivie au laboratoire, nous n'avons pas mis en évidence d'extinction de l'excrétion en phase de repos sexuel, mais une forte baisse de la charge virale pouvant atteindre les limites de détection par les méthodes d'analyses chez certains individus. Chez les étalons excréteurs suivis par RT-PCR dans le sperme au laboratoire depuis plusieurs saisons, quelques cas de blanchiment naturel (arrêts d'excrétion spontanés) ont été observés, soit chez des excréteurs chroniques asymptomatiques, soit chez des animaux guéris après avoir présenté une forme aiguë, dans les proportions précédemment décrites dans la littérature [23, 24, 25]. Les autres étalons sont restés excréteurs, dont certains plus de six ans. Des essais de blanchiment chimiques ont aussi été entrepris (molécules anti-GnRH ou “vaccins” anti-GnRH), avec des résultats prometteurs sur l'efficacité et la durée [5, 9].

Typage génétique des souches

Des outils de biologie moléculaire disponibles en France ont aussi permis de réaliser rapidement le typage génétique des souches identifiées au cours de l'épidémie de l'été 2007, de les replacer et de les comparer par rapport aux souches isolées dans d'autres pays (voir la “Analyse phylogénétique de 308 souches de virus de l'artérite virale équine”) [16]. Cette analyse montre que cette souche appartient au type européen, sous-type 2, et qu'elle présente des similitudes avec des souches isolées en Allemagne en 1994 et en Pologne en 2006, ainsi qu'avec deux souches avirulentes isolées en France en 2001 et en 2003. En revanche, toutes les souches isolées chez des animaux durant l'été 2007 sont quasi identiques (proche de 100 % d'homologie génétique). Si le typage permet de comparer génétiquement des souches, ou l'évolution génétique d'une souche dans le temps, il ne donne qu'une approche partielle de son pouvoir pathogène [3, 19, 29]. Celui-ci ne peut être appréhendé dans sa totalité que par l'analyse génomique complète de la souche, son comportement in vitro et, surtout, son agressivité in vivo (intensité des symptômes, pouvoir contagieux, lésions macroscopiques et histologiques induites).

Épidémiologie

Les enquêtes épidémiologiques, menées par le Respe en partenariat avec les professionnels de la filière (vétérinaires, éleveurs, Haras nationaux et laboratoires), ont permis d'identifier avec certitude 30 foyers d'artérite virale dans les cinq départements normands : Eure (neuf foyers) ; Seine-Maritime (trois foyers) ; Calvados (quatre foyers) ; Manche (six foyers) et Orne (huit foyers). Seules des races lourdes et des chevaux de selle ont été touchés. Les premiers foyers ont été observés en élevage, puis dans des structures de type mixte “élevage/compétition” après le retour de juments suitées dans celles-ci. Les contaminations ont eu lieu par voie sexuelle (vénérienne ou insémination artificielle), respiratoire, mais aussi, très probablement pour un cas, par voie indirecte (vecteur humain fortement suspecté). Ces différents modes de contamination ont coexisté au sein d'une même structure. Des liens épidémiologiques ont été identifiés entre tous les foyers (voir les “Logigramme épidémiologique des foyers à partir d'un foyer principal dans l'Orne” et “Logigramme épidémiologique à partir d'un foyer principal dans l'Eure”). Ces logigrammes sont caractéristiques des maladies infectieuses contagieuses, avec diffusion de l'agent pathogène par vecteur (ce n'est pas le cas de l'artérite virale) ou par transport d'animaux (le cas qui nous intéresse ici). Le dernier animal symptomatique a été identifié le 5 août 2007. Cependant, des foyers ont été décelés après observation de séroconversion plus tardivement (voir le “Chronologie des déclarations de foyers d'artérite virale équine au Respe, avec la date d'apparition des premiers cas du foyer”). Une sous-déclaration est probable, tant en ce qui concerne les foyers répertoriés que leur existence même.

Les enquêtes épidémiologiques et phylogénétiques n'ont pas encore permis de déterminer si l'origine des foyers est étrangère (par importation d'un animal infecté et excréteur ; l'hypothèse d'importation de semence congelée contaminée ne semble pas retenue dans cette crise) ou s'il s'agit de l'émergence d'un nouveau variant pathogène par mutation de la souche hébergée chez un étalon excréteur asymptomatique (cas souvent décrit comme le plus probable) [1, 2, 3, 19].

Symptômes

Des juments, des poulains et des étalons ont été touchés ; ils ont présenté des symptômes variés déjà décrits dans la plupart des rapports internationaux mentionnant des épisodes cliniques d'artérite virale. Ainsi, des avortements et des naissances prématurées ont été observés chez les poulinières. Des cas mortels ont été notés chez de jeunes poulains âgés de moins d'une semaine nés prématurément, et présentant des œdèmes, une hyperthermie et une pneumonie [6, 8, 11]. Ces poulains ont en général été contaminés in utero en fin de gestation. Des lésions anatomopathologiques de type artérite nécrosante du foie et des poumons, ainsi qu'une inflammation interstitielle des poumons et des reins ont été observées (Dr Le Net, Laboratoire d'anatomie pathologique vétérinaire d'Amboise).

Chez les poulains plus âgés, des symptômes respiratoires modérés ont été notés, ainsi qu'une hyperthermie marquée (jusqu'à 40,5 °C), des œdèmes du fourreau chez les jeunes mâles et rétro-ombilicaux chez les jeunes femelles, et des œdèmes des salières et des membres. Deux cas mortels ont été rapportés dans cette classe d'âge. Chez les mâles adultes, outre des œdèmes de la sphère ORL (associés ponctuellement à des conjonctivites et à des jetages séreux discrets) et une hyperthermie, des œdèmes du fourreau et des orchites ainsi que la présence du virus dans le sperme ont été observés [10]. Pendant la phase d'hyperthermie chez les mâles, une baisse de la fertilité par diminution de la qualité du sperme est relevée. Pendant la phase clinique et juste après, la fertilité des juments semble altérée. Des animaux présentant des éruptions cutanées de type urticaire post-hyperthermique ont aussi été identifiés dans certains foyers. Cependant, des cas avérés d'infection presque asymptomatique ont également été répertoriés. L'excrétion asymptomatique par les étalons (et les futurs étalons) infectés au cours de cet épisode constitue l'un des risques majeurs de persistance de l'infection dans les mois qui suivent cette épizootie [21, 22, 23, 24]. Les symptômes et leur évolution sont décrits plus précisément dans l'article de S. Pronost, “L'artérite virale équine : connaissances actuelles et perspectives”, dans ce numéro.

Gestion de la crise

En raison de la déclaration obligatoire de cette maladie (arrêté ministériel du 29 juin 2006), la gestion sanitaire a été laissée à l'initiative des professionnels de la filière équine. La mobilisation des uns et des autres a conduit à l'arrêt des rassemblements d'élevage de chevaux en Normandie au cours des mois de juillet et d'août. Des sites retenus pour certaines manifestations ont également été fermés. La restriction conseillée des déplacements d'animaux, même sains, vers ou à partir des foyers déclarés a globalement été bien respectée. Cette situation sanitaire a été suivie et le risque a été estimé chaque semaine en fonction de l'évolution des foyers par deux comités de suivi national et local (normand) rassemblant les principaux acteurs de la filière (représentants des races, ministère de l'Agriculture, Haras nationaux, laboratoires, Avef).

À titre d'exemple, sur la totalité des chevaux présentés à la Grande Semaine de Fontainebleau, seulement deux n'étaient pas accompagnés d'un certificat vétérinaire. À l'avenir, la réglementation sur les contrôles sanitaires imposés lors d'insémination sera vraisemblablement renforcée par chaque stud-book. Cette disposition, sans conduire à une protection totale, limiterait la dissémination de l'infection par la semence d'étalons excréteurs asymptomatiques [13, 20]. Cet épisode relance aussi la discussion sur l'intérêt de la vaccination des étalons séronégatifs et ou des protocoles de “blanchiment” d'étalons actuellement en expérimentation [5].

Enfin, cet épisode d'artérite virale montre la nécessité d'une politique sanitaire concertée entre les différents acteurs de la filière équine, tout en tenant compte des contraintes et des moyens financiers qui peuvent être différents. Si la circulation et l'identification du virus et le typage moléculaire des souches de l'épisode d'artérite virale survenu en Normandie au cours de l'été 2007 sont bien décrits, il reste encore à déterminer l'origine de ce virus (mutation spontanée à partir d'un animal excréteur chronique ou souche d'origine étrangère). Cette crise a aussi montré que la filière équine dans son ensemble a les capacités de gérer un tel phénomène, même si la sensibilisation, la circulation de l'information et la qualité de la collecte des données sont toujours perfectibles. Elle a également mis en évidence l'importance d'un maillage de vétérinaires sanitaires praticiens prompts à se mobiliser. Dans ce contexte, l'existence d'un réseau d'épidémiosurveillance structuré représente un atout.

Ainsi, dès le début du mois de juillet, il a été décidé, en collaboration avec les laboratoires partenaires, d'inclure systématiquement la recherche de l'artérite virale dans les protocoles de surveillance du syndrome respiratoire aigu. Le suivi de ce virus lors d'avortements sera renforcé, bien qu'il soit déjà en application dans notre laboratoire depuis plusieurs années.

  • Les auteurs remercient les vétérinaires sentinelles (et notamment les docteurs M. Hamon, C. Defline, E. Gingani et F. Barbazanges) et les éleveurs qui nous ont ouvert les portes de leur structure et permis de suivre au mieux cet épisode, les Haras nationaux, et France Galop pour son soutien financier dans la réalisation des génotypages.

Éléments à retenir

> Un étalon séropositif et stable pour le titre d'anticorps peut excréter le virus.

> Les étalons excréteurs asymptomatiques représentent la principale source de variabilité génique virale.

> Un diagnostic sérologique ne peut être réalisé que par une cinétique d'anticorps.

> La recherche directe du virus par culture cellulaire et par biologie moléculaire sont à préférer à la sérologie en phase aiguë de la maladie.

> Le recueil d'informations fiables et leur diffusion sont une étape clé de la gestion d'une crise sanitaire.

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