Analyses sanguines équines. I - Hématologie : approche clinique - Pratique Vétérinaire Equine n° 151 du 01/07/2006
Pratique Vétérinaire Equine n° 151 du 01/07/2006

Auteur(s) : Isabelle Desjardins*, Michel Desnoyers**, Jean-Luc Cadoré***

Fonctions :
*DMV, Dipl. ACVIM, Parc de Diane,
78350 Jouy-en-Josas, France.
**DMV, MVSc, Dipl. ACVP, Faculté de médecine
vétérinaire, Université de Montréal,
3200 Sicotte, St-Hyacinthe, QC, Canada.
***DMV, Dipl. ECEIM, École nationale
vétérinaire de Lyon, 1, avenue Bourgelat,
69280 Marcy-l'Étoile, France.

Les étapes de l'analyse hématologique : le prélèvement, les valeurs de référence et les facteurs de variation des résultats sont présentés. L'approche clinique des anomalies de comptages cellulaires et cytologiques sanguines est exposée.

Les cellules sanguines du cheval présentent plusieurs particularités par rapport à d'autres espèces qui doivent être connues par le praticien.

Le recours à l'hématologie chez le cheval fait partie intégrante de la pratique courante. Les comptages cellulaires, le calcul d'index érythrocytaires et l'étude de la morphologie cellulaire permettent au clinicien d'établir un diagnostic, d'évaluer la progression d'une maladie et la réponse au traitement.

Prélèvement et soumission des échantillons

L'évaluation correcte des données hématologiques dépend de la qualité du prélèvement, de la préparation et du transport de l'échantillon sanguin [35].

Prélèvement

Conditions de prélèvement

Le prélèvement sanguin doit être réalisé avec une contention minimale, chez un animal au repos (et pas après un exercice), dans des conditions de stress minimal afin d'éviter les variations physiologiques des comptages cellulaires [35]. En effet, l'excitation, le stress et l'exercice induisent une libération d'adrénaline, qui entraîne une contraction splénique marquée [34]. La rate d'un cheval au repos contient environ un tiers du volume des globules rouges circulants. L'exercice, la libération d'adrénaline endogène du fait d'une excitation ou d'un stress induisent une contraction splénique qui augmente l'hématocrite jusqu'à 50 % de sa valeur initiale [3, 14].

Une excitation peut être occasionnée par un fait aussi minime qu'une ponction veineuse, selon la technique du vétérinaire et la réactivité du cheval [30], et se produit dans les secondes qui suivent le prélèvement [53].

Site de prélèvement

Du fait de leur taille et leur accessibilité, les veines jugulaires sont les plus souvent utilisées chez les équins. Les sites alternatifs de ponction sont les veines céphaliques, thoraciques latérales, saphènes [35], et les sinus veineux de la tête.

Seules les veines souples, perméables et non lésées (absence de thrombophlébite), peuvent être ponctionnées.

Matériel

Le système de tubes sous-vide (type Vacutainer®) est le plus adapté pour le prélèvement [35]. À défaut, une seringue sèche et une aiguille 18 à 20 G sont utilisables.

Un anticoagulant est ajouté à tous les prélèvements sanguins destinés à un examen hématologique car les comptages et la morphologie cellulaire ne sont pas évalués à partir de sang coagulé. L'anticoagulant de choix est l'EDTA (“ethylenediamine tetraacetic acid”) à une concentration de 1 à 2 mg/ml [35].

Une concentration supérieure est à l'origine d'un rétrécissement des érythrocytes et modifie les valeurs de l'hématocrite, du volume globulaire moyen (VGM) et de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) [23]. L'héparine n'est pas conseillée car les leucocytes se colorent mal et les globules rouges deviennent crénelés [27].

Technique

La région est nettoyée avec un coton imbibé d'alcool à 60°.

Une compression veineuse digitale est réalisée distalement, puis l'aiguille est introduite à travers la peau, dans l'axe de la veine, avec un angle de 30 à 45°.

Volume de sang prélevé

Un minimum de 2 ml de sang est requis pour la plupart des analyses sanguines. Les tubes Vacutainer® contiennent la quantité appropriée d'EDTA pour un volume complet de sang, si bien que le tube n'est retiré que lorsque l'effet du vide s'arrête [35].

Conservation et transportdes échantillons

Les échantillons sont soumis le plus rapidement possible pour le comptage cellulaire et l'analyse cytologique. Si un délai est inévitable, le tube de sang doit être réfrigéré à 4 °C (y compris pendant le transport) jusqu'à l'analyse [35]. Les cellules sanguines commencent à subir des modifications dégénératives dans les quelques heures qui suivent le prélèvement, même à 4 °C [34]. Les comptages cellulaires des échantillons réfrigérés sont acceptables pendant 24 heures [35].

Le tube EDTA qui contient le sang doit être agité doucement plusieurs fois pour un mélange adéquat. Les globules rouges équins ont tendance à former des rouleaux (comme un empilement de pièces), ce qui fait que les cellules se séparent rapidement du plasma (vitesse de sédimentation élevée) ; ainsi, il est nécessaire d'agiter le tube pour bien mélanger le sang avant l'analyse [35].

Technique et choix du laboratoire

La plupart des laboratoires utilisent des compteurs cellulaires automatiques, qui déterminent les comptages cellulaires, calculent la concentration d'hémoglobine et différents indices érythrocytaires [48].

Parfois, le comptage est réalisé manuellement en utilisant un hémacytomètre [30].

Si l'échantillon est soumis à un laboratoire d'analyses humaines, des erreurs de comptage sont possibles car les érythrocytes équins sont plus petits que les érythrocytes humains. Des cellules peuvent ne pas être comptabilisées par l'analyseur [30] et indiquer faussement une anémie.

Facteurs de variation et intervalles

Facteurs de variation

Âge

• Influence de l'âge sur les paramètres érythrocytaires

Les paramètres hématologiques varient beaucoup de la naissance à l'âge adulte [34].

De la naissance à deux à quatre semaines d'âge, l'hémoglobine et l'hématocrite diminuent. Cette baisse résulterait de la diminution de la production de globules rouges, d'une durée de vie plus courte des érythrocytes et d'une relative hémodilution [20].

De un à neuf mois, le comptage érythrocytaire est le plus élevé, alors que l'hématocrite et l'hémoglobine sont au plus bas. De neuf mois à deux ans, l'hématocrite et l'hémoglobine augmentent alors que le comptage érythrocytaire diminue. Les valeurs “adultes” sont atteintes à l'âge de deux ans [20, 23].

Le volume globulaire moyen augmente chez le cheval jusqu'à l'âge de trois ans ; il est bas chez le nouveau-né aux cellules plus petites [20].

Les chevaux âgés possèdent un VGM et une teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) significativement plus élevés que les jeunes chevaux [32, 33, 43], et cela est observé aussi chez l'homme [2]. Cette augmentation du TCMH refléterait une taille érythrocytaire plus grande [32].

Les globules rouges du poulain apparaissent physiologiquement normochromes à hypochromes et avec une légère anisocytose (variation de la taille des globules rouges) [6].

• Influence de l'âge sur les paramètres leucocytaires

Le comptage total de leucocytes augmente depuis la naissance jusqu'à l'âge de trois à quatre mois, pour atteindre les valeurs des adultes [55].

Le rapport neutrophiles/leucocytes diminue progressivement de la naissance jusqu'à l'âge de deux ans [23]. Après deux ans, ce ratio augmente du fait de la diminution du nombre de lymphocytes circulants [23].

Lorsque les chevaux sont âgés, le comptage lymphocytaire sanguin diminue [32].

• Influence de l'âge sur le comptage plaquettaire

Le comptage plaquettaire est plus élevé chez les jeunes chevaux de moins de trois ans [19].

Race

Il existe des différences du fait de la race. Les races “à sang chaud” (descendants de la lignée “arabe”) ont en moyenne des comptages érythrocytaires, un hématocrite et un taux d'hémoglobine plus élevés que les races “à sang froid” ou races lourdes [30].

Les poneys, les chevaux miniatures et les ânes ont un hématocrite, un comptage de globules rouges et un taux d'hémoglobine plus bas, mais des indices érythrocytaires (VGM, TCMH et CCMH) plus élevés, indiquant que les globules rouges sont de plus gros diamètre [20, 24].

Sexe

Le comptage plaquettaire est supérieur chez les mâles comparativement aux femelles [19].

Une étude qui porte sur un nombre restreint de juments (42 de race pur-sang) montre que le stade de gestation influence les paramètres hématologiques : l'hématocrite, l'hémoglobine, le comptage de globules rouges sont plus élevés surtout en fin de gestation. D'après les auteurs, une contraction splénique pourrait être l'explication de cette augmentation [31]. À l'inverse, chez d'autres espèces (homme, carnivores, bovins), ces paramètres tendent à diminuer dans les derniers stades de gestation, et cela serait dû à une augmentation du volume sanguin circulant à l'origine d'une hémodilution [1, 5, 7, 13, 21].

La lactation chez la jument s'accompagne d'une diminution du comptage érythrocytaire, de l'hémoglobine et de l'hématocrite [11].

Toutes ces modifications doivent être prises en compte pour l'interprétation des résultats d'hématologie.

Intervalles de référence

Les valeurs des intervalles de référence sont données à titre indicatif. Chaque laboratoire établit en général ses propres valeurs de référence pour le cheval [48].

(voir le “Intervalles de référence en hématologie”)

Approche clinique et diagnostic différentiel

Interprétation de l'hémogramme

Rappel sur la physiologie des érythrocytes

(Voir la “Rappel de physiologie des érythrocytes” et ).

Anémie

• Définition

Une anémie est définie comme une diminution de l'hématocrite et/ou du nombre de globules rouges. Habituellement, la concentration en hémoglobine est aussi diminuée sauf en cas d'hémolyse intravasculaire [48].

• Physiopathologie

Une anémie est due à un déséquilibre entre le taux de production des globules rouges par la moelle osseuse et le taux de destruction de ces cellules [48] ; consécutive à un ou plusieurs phénomènes en “H” : l'hypoplasie/ aplasie de la moelle osseuse, l'hémolyse et l'hémorragie (M. Desnoyers, cours d'hématologie vétérinaire, FMV, Université de Montréal).

Les signes cliniques d'une anémie sévère correspondent à la diminution de l'oxygénation tissulaire et aux mécanismes physiologiques compensateurs qui tendent à combattre cette hypoxie [48].

• Signes cliniques

Les signes cliniques sont fonction de la sévérité de l'anémie [48], de sa vitesse d'apparition et de sa cause [6].

Lors d'anémie légère à modérée ou progressive chronique, il n'existe pas toujours des signes cliniques perceptibles, ou ces symptômes sont frustes (léthargie, légère pâleur des muqueuses) [6, 48]. Toutefois, la réponse compensatrice de l'organisme est dépassée lors d'exercice, d'où la possibilité de baisse de performance, de collapse [6].

Lors d'anémie aiguë et/ou sévère, l'organisme tente d'augmenter la libération d'oxygène aux organes vitaux par une vasoconstriction périphérique, une augmentation du débit cardiaque et des échanges respiratoires. D'où :

- une pâleur des muqueuses ;

- une disparition des vaisseaux sanguins épiscléraux ;

- une tachycardie ;

- une polypnée ;

- de la faiblesse ;

- un souffle cardiaque systolique (diminution de la viscosité sanguine et augmentation des turbulences) [6, 48].

Si les adaptations physiologiques sont dépassées, la privation d'oxygène tissulaire peut conduire à :

- de la faiblesse ;

- un collapse ;

- une cécité ;

- de l'ataxie ;

- une démence ;

- un iléus avec signes de coliques ;

- une oligurie [6].

Des signes cliniques comme de la fièvre, un ictère, une hémoglobinurie reflètent le processus primaire à l'origine de l'anémie [48].

• Diagnostic différentiel et évaluation clinique de l'anémie

Une anémie n'est pas considérée comme un diagnostic, mais plutôt comme une anomalie hématologique qui découle d'une maladie sous-jacente qu'il faut dépister [48].

Elle résulte soit d'une perte sanguine (hémorragie), soit d'une destruction des érythrocytes (hémolyse), soit d'une baisse de production érythrocytaire. L'anamnèse permet de suspecter l'origine de l'anémie (traumatisme et hémorragie, intoxication et coagulopathie, amaigrissement et foyer inflammatoire chronique, etc.). L'examen clinique renseigne sur la présence d'une hémorragie, d'une coagulopathie, d'un foyer inflammatoire chronique [30].

Juste après une hémorragie aiguë, une augmentation de l'hématocrite, de l'hémoglobine et du comptage érythrocytaire est constatée, du fait d'une contraction splénique. Après quatre à six heures, une baisse des protéines plasmatiques est enregistrée, car il se produit un mouvement des fluides interstitiels pauvres en protéines vers l'espace intravasculaire. L'anémie n'est habituellement détectable que 12 heures après l'hémorragie aiguë et les valeurs les plus basses sont relevées au bout de 48 heures [54].

La répétition des hémogrammes permet de savoir si l'hémorragie est stoppée [30]. La régénération des globules rouges est lente, l'hématocrite augmente en moyenne de 0,389 % par jour après une hémorragie aiguë sévère [42], si bien qu'il est conseillé d'espacer les hémogrammes toutes les semaines par la suite [30]. Dépendant de la sévérité de l'hémorragie, l'hématocrite retrouve des valeurs normales en deux à huit semaines [42].

Lors de saignements chroniques, l'anémie peut s'accompagner d'une diminution des indices érythrocytaires calculés et d'une modification morphologique des globules rouges [54].

Les protéines totales sanguines sont souvent diminuées du fait des pertes sanguines. Si les pertes sont légères, chroniques et internes, les protéines peuvent être réabsorbées [30].

L'anémie par carence en fer, du fait de saignements chroniques externes (parasitisme digestif, néoplasme gastrique, etc.), est possible [48]. Les poulains y seraient plus sensibles, mais la complémentation préventive en fer n'apporte aucun bénéfice [28, 48, 52].

Une hémolyse implique le compartiment intravasculaire et/ou extravasculaire. Une anémie hémolytique est caractérisée par une augmentation de la bilirubine sanguine, une bilirubinurie, avec des protéines sanguines normales [30]. L'absence d'augmentation de la bilirubine indirecte ou non conjuguée ne permet pas d'exclure une hémolyse légère.

La réduction de la production des érythrocytes est la cause la plus fréquente d'anémie chez le cheval [30], et particulièrement secondairement à l'existence d'un foyer inflammatoire chronique [30]. Les modifications hématologiques comportent une anémie légère, des protéines normales à augmentées (hyperglobulinémie) et, éventuellement, une leucocytose [30].

L'anémie par carence en fer du fait de carences nutritionnelles est exceptionnelle chez le cheval [30].

De même, les myélophtisies (à la suite d'un néoplasme médullaire) et les anémies aplasiques (par réaction immunologique après une administration d'érythropoïétine) sont extrêmement rares chez le cheval [41, 56].

Les étapes de la conduite à tenir devant une anémie sont les suivantes :

(1) L'anémie est-elle régénérative ? Existe-t-il des modifications cytologiques des cellules sanguines orientant vers un diagnostic ? Existe-t-il des variations des indices érythrocytaires renseignant sur l'origine de l'anémie ?

(voir le “Variations de la morphologie érythrocytaire et interprétation cytologique”).

Les globules rouges chez les équidés sont retenus dans la moelle osseuse jusqu'à ce que la synthèse d'hémoglobine soit complète. Il n'existe pas de réticulocytes circulants chez le cheval et les signes périphériques d'anémie régénérative sont rares [37].

Parfois, des modifications cytologiques des cellules sanguines renseignent sur le caractère régénératif de l'anémie. Les signes périphériques d'anémie régénérative rencontrés chez d'autres espèces (réticulocytose, macrocytose, anisocytose, polychromatophilie, corps de Howell Joly, granulations basophiles, globules rouges nucléés) sont rarement retrouvés chez le cheval. Dans les deux semaines qui suivent une hémorragie ou une hémolyse, une légère augmentation du volume glomulaire moyen et une macrocytose surviennent parfois [6].

La réalisation régulière d'hémogrammes permet de vérifier l'augmentation progressive de l'hématocrite lorsque l'anémie est régénérative [30], avec une hausse de 0,321 à 0,421 % par jour, selon la sévérité de l'anémie [42].

La cytologie sanguine renseigne parfois le clinicien sur l'origine de l'anémie. Une auto-agglutination des globules rouges évoque une anémie hémolytique immunologique. La présence de corps de Heinz et/ou d'eccentrocytes suggère un stress oxydatif des érythrocytes [37].

Une anémie par carence en fer se traduit par une anémie microcytaire et hypochrome [6]. Pendant les stades aigus de babésiose, des parasites intra-érythrocytaires sont parfois identifés, mais leur absence ne permet pas d'exclure la maladie [37].

Si la cause de l'anémie n'est pas évidente sur le frottis, l'examen cytologique d'une aspiration de moelle osseuse identifie la nature précise de l'anémie [45] ().

(2) Peut-il s'agir d'une hémorragie ?

Si les protéines totales sont basses, une hémorragie externe aiguë ou chronique est possible (à noter que la baisse des protéines peut être reliée à un phénomène étranger à l'anémie) [30]. Les pertes sanguines chroniques sont d'origine soit digestive (sang dans les crottins), soit urinaire (sang dans les urines).

Une thrombopénie sévère peut être à l'origine d'une diathèse hémorragique [48].

(3) Peut-il s'agir d'une hémolyse ?

Si les protéines sont normales avec un rapport albumine/globulines normal, il peut s'agir d'une hémolyse. Lors d'hémolyse intravasculaire, le plasma est rose à rouge [48].

Il convient de déterminer la bilirubine sanguine (totale, indirecte ou non conjuguée, et directe ou conjuguée). Une augmentation de la bilirubine totale (et une bilirubinurie) suggère une hémolyse, en l'absence de hausse des enzymes hépatiques [30]

(4) Existe-t-il un foyer inflammatoire chronique ?

Une hyperglobulinémie, une hyperfibrinogénémie et/ou une neutrophilie signent un foyer inflammatoire chronique. Les protéines totales peuvent être dans les limites de référence malgré une hyperglobulinémie et, ce, secondairement à une diminution parallèle de l'albumine [10].

(5) Existe-t-il des anomalies des lignées leucocytaire et/ou plaquettaire concomitantes ?

Une anémie associée à une neutropénie (surtout en l'absence de neutrophiles toxiques ou de déviation à gauche) et/ou une thrombopénie peut suggérer une atteinte médullaire, de même que la présence de cellules sanguines de morphologie anormale en circulation.

(voir la “Conduite à tenir devant une anémie chez le cheval”).

Érythrocytose

• Définition

Une érythrocytose, ou polycythémie, est définie comme une augmentation de la masse des globules rouges et se traduit par une hausse de l'hématocrite, du comptage érythrocytaire et de l'hémoglobine [30].

• Physiopathologie et diagnostic différentiel

L'érythrocytose est relative si elle est causée par une augmentation relative du volume plasmatique ou absolue si elle a pour origine une véritable augmentation du comptage de globules rouges.

La polycythémie relative se produit fréquemment, à la suite d'une hémoconcentration ou d'une contraction splénique.

La polycythémie absolue correspond à une augmentation véritable du nombre de globules rouges circulants. Cette érythrocytose est appropriée lorsqu'il existe une hypoxie tissulaire (lors de maladies cardiaques et pulmonaires sévères) car cette dernière stimule la production d'érythropoïétine. En revanche, elle est inappropriée en l'absence d'hypoxie ; la production d'érythropoïétine est alors induite le plus souvent par un néoplasme [48].

• Signes cliniques

Les chevaux atteints d'érythrocytose persistante ont des muqueuses hyperémiées, leur temps de remplissage capillaire est augmenté, ils sont faibles, léthargiques et intolérants à l'effort [48]. À partir d'un hématocrite de 60 % [12] et malgré la grande quantité de globules rouges en circulation, la libération d'oxygène aux tissus périphériques est diminuée du fait de l'augmentation de la viscosité sanguine et de l'accumulation sanguine dans les petits vaisseaux [48]. Les complications de la polycythémie sont l'hypertension, l'hypoxie, les thromboses et les hémorragies [33].

• Évaluation de l'érythrocytose et conduite à tenir

La répétition de l'hémogramme une fois la contraction splénique abolie permet de constater un retour à la normale de l'hématocrite.

Il est possible de différencier une érythrocytose relative d'une érythrocytose absolue par :

- l'absence d'hypovolémie ;

- la persistance de l'érythrocytose dans le temps ;

- la persistance de l'érythrocytose malgré une fluidothérapie [30].

La différence entre une érythrocytose primaire et une érythrocytose secondaire est fondée sur le dosage d'érythropoïétine, peu accessible en pratique [30].

(voir le “Évaluation de l'érythrocytose chez le cheval”).

Interprétation du leucogramme

L'interprétation du leucogramme prend en compte le comptage des leucocytes totaux, ainsi que des sous-populations leucocytaires. Ce sont les valeurs absolues et non les fractions exprimées en pourcentage des différentes sous-populations qui permettent une interprétation adéquate.

Une leucocytose peut être attribuée à une cause physiologique ou pathologique, alors qu'une leucopénie est toujours considérée comme pathologique [23, 40]. Même en présence d'un comptage total normal, il est nécessaire de vérifier l'absence d'anomalies de comptage des sous-populations (par exemple, une neutrophilie masquée par une lymphopénie).

Neutrophilie

• Rappel de physiologie

(voir la “Rappel de physiologie des neutrophiles” et )

• Définition

Une neutrophilie est une augmentation de la quantité de granulocytes neutrophiles circulants.

• Physiopathologie

Lors de stress ou d'exercice, la libération d'adrénaline induit une neutrophilie physiologique. La leucocytose est transitoire et résulte de la mobilisation temporaire des neutrophiles marginalisés [16]. L'augmentation de la pression sanguine chez les chevaux excités induit un “shift” des neutrophiles marginalisés vers la circulation sanguine [44].

Les neutrophiles migrent dans les tissus dans les deux heures qui suivent un traumatisme, une infection ou une inflammation [16].

• Diagnostic différentiel

La cause la plus fréquente de neutrophilie pathologique est une inflammation aiguë, particulièrement une infection bactérienne [36].

Dans la phase aiguë de l'infection, une déviation à gauche ou virage à gauche (courbe d'Arneth) peut apparaître (présence accrue de neutrophiles immatures dans la circulation périphérique) [23, 40] ().

Un virage à gauche, qui accompagne une neutrophilie, est appelé virage à gauche régénératif et suggère une réponse adéquate de la moelle osseuse en réponse à une demande tissulaire accrue [30].

La neutrophilie est plus marquée avec des infections localisées, spécialement des abcès internes. Lors d'infections bactériennes chroniques, la neutrophilie est, souvent, modérée à absente. Lorsque la neutrophilie est présente, la leucocytose peut être masquée par une lymphopénie.

Chez le cheval, les comptages leucocytaires ne reflètent pas forcément la présence d'une inflammation chronique. C'est la raison pour laquelle l'étude de la morphologie des neutrophiles est capitale pour interpréter le leucogramme [36]. Une hypersegmentation des neutrophiles peut être observée lors d'inflammation chronique, mais n'est pas pathognomonique. La présence de lymphocytes réactifs en petit nombre signe une stimulation antigénique [16].

Une neutrophilie peut accompagner une inflammation, un néoplasme, un traumatisme ou une intervention chirurgicale, et, plus rarement, une infestation parasitaire ou une infection fongique.

Une neutrophilie “rebond”, qui fait suite à une neutropénie, est possible et constitue un facteur pronostique favorable [36].

Parfois, lorsque le cheval est atteint de dysfonctionnement de la pars intermedia de l'hypophyse (ou maladie de Cushing), une neutrophilie est présente, qui pourrait correspondre aux variations de sécrétion du cortisol endogène [18].

Une maladie myéloproliférative, entité pathologique rare, peut s'accompagner d'une neutrophilie [47].

• Évaluation de la neutrophilie et conduite à tenir

Avant de considérer la neutrophilie comme pathologique, il est nécessaire d'exclure les causes physiologiques (stress, exercice, etc.) et iatrogéniques (administration de corticostéroïdes).

(voir la “Évaluation clinique d'une neutrophilie sanguine chez le cheval”).

Neutropénie

• Définition

Une neutropénie est une diminution de la quantité de granulocytes neutrophiles circulants.

• Physiopathologie

Une neutropénie aiguë résulte d'une migration des neutrophiles de la circulation vers l'endothélium vasculaire (marginalisation des neutrophiles) [48]. Les endotoxines bactériennes sont un stimulus puissant de marginalisation des neutrophiles [4]. Les neutrophiles peuvent aussi être séquestrés par le tissu inflammé. Souvent, les deux processus se produisent simultanément [30].

Une neutropénie chronique est engendrée soit par une consommation périphérique accrue, soit par une diminution de la production par la moelle osseuse [48].

En présence d'une neutropénie, si la demande tissulaire en neutrophiles est supérieure à la capacité de production médullaire, le nombre de neutrophiles immatures devient excédentaire par rapport au nombre de neutrophiles matures en circulation. Il s'agit d'une déviation à gauche dégénérative, qui est de mauvais pronostic [23, 55].

• Diagnostic différentiel

Les causes les plus fréquentes de neutropénie chez le cheval sont l'endotoxémie et les infections bactériennes aiguës, particulièrement à bactéries Gram négatif [36]. Une maladie inflammatoire sévère comme une vasculite, une brûlure cutanée extensive, une maladie immunologique peuvent entraîner une neutropénie.

Dans de rares cas, une neutropénie fait suite à une myélophtisie, à une anémie aplasique idiopathique, à une myélofibrose ou à une suppression médullaire [48].

• Évaluation de la neutropénie et conduite à tenir

Quelle que soit la cause, il s'agit d'un processus toujours pathologique et sévère. Il convient d'identifier le plus rapidement possible la nature de l'anomalie. Une neutropénie aiguë de plus de trois jours est de mauvais pronostic [28].

Un virage à gauche dégénératif indique que la moelle osseuse ne fournit pas un nombre suffisant de neutrophiles pour combattre l'inflammation, ce qui assombrit le pronostic [54]. Un suivi hématologique est essentiel dans ces cas car la formule leucocytaire peut changer rapidement d'un jour à l'autre.

Les infections bactériennes, particulièrement celles causées par des organismes Gram négatif, engendrent des altérations cytoplasmique et nucléaires, d'où l'apparition de neutrophiles toxiques en circulation. Les modifications (vacuolisation, granules toxiques, inclusions cytoplasmiques appelées corps de Döhle) sont acquises dans la moelle osseuse [37].

Lors de neutropénie, la sévérité de la toxémie est proportionnelle à la quantité de neutrophiles toxiques en circulation et au degré de changements toxiques [36] ().

Dans les cas d'infection, d'endotoxémie et d'inflammation aiguë, des neutrophiles toxiques et/ou un virage à gauche sont habituellement présents alors que lors d'anomalie médullaire, ce changement est beaucoup moins fréquent.

Lorsque la neutropénie est chronique, une ponction de moelle est requise afin d'étudier les lignées cellulaires (nombre et morphologie) et de déterminer la cause précise de l'anomalie médullaire [48].

Lymphocytose

• Rappel de physiologie

(voir la “Rappel de physiologie des lymphocytes” et )

• Définition

Une lymphocytose est une augmentation du comptage des lymphocytes circulants.

• Physiopathologie

L'excitation induit une accélération de la vidange du contenu du canal thoracique dans la veine cave crâniale, d'où une augmentation des comptages lymphocytaires [44].

• Diagnostic différentiel

Chez les chevaux excités ou apeurés, il est possible que la libération d'adrénaline engendre rapidement une lymphocytose physiologique (jusqu'à 9 109/l ou plus) [9]. Ce phénomène est transitoire et dure environ 20 à 30 minutes [46].

En revanche, les lymphocytoses pathologiques sont rares chez le cheval [36].

• Évaluation de la lymphocytose et conduite à tenir

Une lymphocytose physiologique est différenciée d'une lymphocytose pathologique par son caractère transitoire.

Parmi les lymphocytoses pathologiques, l'aspect cytologique des lymphocytes permet parfois de faire la distinction entre une leucémie lymphoïde et les autres causes [30], sinon le recours à des techniques immunohistochimiques est requis [25].

(voir la “Évaluation clinique d'une lymphocytose sanguine chez le cheval”).

Lymphopénie

• Définition

Une lymphopénie est une diminution du nombre de lymphocytes circulants.

• Physiopathologie et diagnostic différentiel

Une lymphopénie est le plus souvent physiologique (stress) ou iatrogène (administration de corticostéroïdes) [36].

À la suite de l'administration de corticostéroïdes, la lymphopénie résulte de la séquestration de lymphocytes par les tissus lymphoïdes [16]. Une destruction des lymphocytes peut aussi avoir pour origine une longue corticothérapie [30].

Dans les cas pathologiques, elle est principalement associée à une endotoxémie ou à une infection aiguë. Rarement, elle fait suite à une immunodéficience, à une malnutrition ou à un néoplasme [36].

• Évaluation de la lymphopénie

La persistance d'une lymphopénie est de mauvais pronostic. L'augmentation progressive des comptages lymphocytaires indique une guérison [36].

(voir la “Évaluation clinique d'une lymphopénie sanguine chez le cheval”).

Monocytose

• Rappel de physiologie

(voir la “Rappel de physiologie des monocytes”).

• Définition

Une monocytose est une augmentation de la quantité de monocytes circulants.

• Diagnostic différentiel

Une monocytose est observée dans certains cas d'inflammation chronique [48], particulièrement celles associées à une nécrose tissulaire, ou bien fait suite à une monocytopénie lors de stress [36].

• Évaluation de monocytose

Comme les comptages monocytaires ne sont pas ou peu modifiés lors de maladie inflammatoire chez le cheval, l'interprétation de cette portion du leucogramme n'est pas la plus utile [38].

Monocytopénie

• Définition

Une monocytopénie est une diminution de la quantité de monocytes circulants.

• Diagnostic différentiel

Une monocytopénie est parfois observée lors d'endotoxémie, de virémie, ou en phase initiale d'une période de stress [36].

Éosinophilie

• Rappel de physiologie

(voir la “Rappel de physiologie des éosinophiles” et ).

• Définition

Une éosinophilie est une augmentation de la quantité d'éosinophiles circulants.

• Physiopathologie et diagnostic différentiel

Le plus souvent, l'éosinophilie périphérique fait suite à une infestation parasitaire [48].

Généralement, les stades intraluminaux de parasitisme gastro-intestinal n'induisent pas d'éosinophilie [23]. En revanche, les migrations larvaires parasitaires entraînent plus facilement une éosinophilie, particulièrement lorsqu'il s'agit de migrations aberrantes ou massives. Parmi les parasitoses qui entraînent plus souvent une éosinophilie périphérique, citons l'ascaridose, la dictyocaulose, une strongylose massive [30].

Occasionnellement, l'éosinophilie accompagne une réaction allergique [48].

Rarement, elle est secondaire à une maladie myéloproliférative [39] ou à un néoplasme [15].

Éosinopénie

• Définition

Une éosinopénie est une diminution de la quantité d'éosinophiles circulants.

• Physiopathologie

L'éosinopénie, associée au stress, est secondaire à la marginalisation de ces cellules dans les vaisseaux sanguins et à la baisse de la production médullaire [16].

• Diagnostic différentiel

Une éosinopénie peut résulter d'une infection aiguë [16], d'un stress, ou de l'administration de corticostéroïdes ou d'épinéphrine [30], ou d'une endotoxémie [17].

Basophilie

• Rappel de physiologie

(voir la “Rappel de physiologie des basophiles” et ).

• Définition

Une basophilie est une augmentation de la quantité de basophiles circulants.

• Diagnostic différentiel

Une basophilie peut accompagner une réaction allergique, inflammatoire, néoplasique, ou une lipémie [48].

Basopénie

• Définition

Une basopénie est une diminution de la quantité de basophiles circulants.

• Diagnostic différentiel et évaluation

Une basopénie peut accompagner un stress [36].

Elle n'est pas considérée comme cliniquement significative chez le cheval [48].

Interprétation du comptage plaquettaire

Rappel de physiologie

(voir la “Rappel de physiologie des thrombocytes”)

Thrombocytose

• Définition

Une thrombocytose est une augmentation de la quantité de plaquettes circulantes.

• Physiopathologie et diagnostic différentiel

Une thrombocytose résulte souvent d'un stress ou d'un exercice [48]. Comme pour les érythrocytes, les plaquettes sont séquestrées dans la rate, et une contraction splénique augmente le taux de plaquettes circulantes de 30 à 50 % [23].

L'augmentation de la production de plaquettes fait généralement suite à une stimulation médullaire, due, par exemple, à une hémorragie externe massive [51].

Rarement, l'augmentation de production est anormale du fait d'un néoplasme médullaire (maladie myéloproliférative, polycythemia vera) [48].

• Signes cliniques

Une thrombocytose est généralement asymptomatique et ne requiert aucune thérapeutique. Dans de rares cas, elle est associée à une tendance aux thromboses veineuses qui peuvent nécessiter l'administration d'anticoagulants [48].

• Évaluation de la thrombocytose

Une thrombocytose transitoire est en faveur d'un phénomène physiologique, alors qu'une thrombocytose durable suggère un phénomène pathologique. En l'absence d'hémorragie aiguë avérée, une ponction de moelle osseuse permet la distinction entre une réaction médullaire non spécifique à une inflammation et une maladie médullaire.

(voir la “Évaluation clinique d'une thrombocytose chez le cheval”).

Thrombopénie

• Définition

Une thrombopénie est une diminution de la quantité de plaquettes circulantes. Elle correspond à un comptage inférieur à 100 000 plaquettes par microlitre [48].

• Physiopathologie et diagnostic différentiel

Une thrombopénie résulte soit d'une production réduite par la moelle osseuse, soit d'une destruction accrue, d'une séquestration, soit encore d'une consommation excessive pendant le processus de coagulation [48].

Le phénomène de production inadéquate est rare [50]. Du fait de la courte durée de vie des plaquettes en circulation, une thrombopénie est une anomalie fréquente chez les chevaux à immunosuppression médullaire [48].

• Signes cliniques

Les signes cliniques reflètent une anomalie de l'hémostase primaire [8] :

- pétéchies et ecchymoses sur les muqueuses ;

- épistaxis ;

- hématurie ;

- allongement du temps de saignement après une ponction veineuse ;

- méléna ;

- hyphéma.

Des saignements sont habituellement détectés lorsque le taux plaquettaire descend en dessous de 30 000 par microlitre [48].

• Évaluation de la thrombopénie

Avant d'établir un diagnostic véritable de thrombopénie, des vérifications concernant le prélèvement et le comptage sont à réaliser [29].

Le comptage est altéré de façon significative quatre heures après avoir effectué le prélèvement sanguin [49]. donc un échantillon soumis tardivement à l'analyse peut indiquer une fausse thrombopénie.

En effet, chez certains chevaux, les plaquettes s'agglutinent dans le tube EDTA, d'où une pseudothrombopénie [22]. Ce phénomène est décrit, mais rarement avec un tube hépariné ou citraté, d'où la nécessité de réévaluer le comptage plaquettaire en changeant d'anticoagulant [26]. Une estimation semi-quantitative du nombre de plaquettes est réalisée au microscope ; la présence d'amas plaquettaires en périphérie de la lame indique que le nombre de plaquettes est suffisant [54].

Le diagnostic de production plaquettaire inadéquate repose sur la mise en évidence de peu de mégacaryocytes médullaires (voire leur absence) à partir d'une biopsie (et non une aspiration) de moelle osseuse [48].

(voir la “Évaluation clinique d'une thrombopénie chez le cheval”).

  • La seconde partie de cet article sera publiée dans le prochain numéro de Pratique Vétérinaire Équine.

Éléments à retenir

> Une particularité du cheval par rapport aux autres espèces est que les comptages cellulaires sanguins sont soumis à des variations engendrées par des phénomènes physiologiques tels le stress, l'excitation, la douleur ou l'exercice.

> Les érythrocytes équins ont tendance à former des rouleaux.

> Contrairement aux autres espèces, les réticulocytes sont absents de la circulation périphérique.

> L'intervalle de référence pour les plaquettes est plus bas chez le cheval que pour d'autres espèces.

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