Utilisation d'un concentré riche en fibres pour la prévention des crises chez le cheval poussif - Pratique Vétérinaire Equine n° 149 du 01/01/2006
Pratique Vétérinaire Equine n° 149 du 01/01/2006

Auteur(s) : Denis Bedoret*, Brieuc de Moffarts**, Emmanuelle Van Erck***, Charlotte Tual****, Arnaud d'Hollander*****, Pierre Lekeux******, Tatiana Art*******

Fonctions :
*Centre de médecine sportive,
Faculté de médecine vétérinaire,
Université de Liège, Bat. B42,
Sart Tilman, B-4000 Liège, Belgique

Une alimentation à base d'ensilage d'herbe est préconisée chez le cheval poussif mais peu utilisée en pratique en raison de sa complexité d'emploi et des risques toxiques potentiels. L'emploi d'un concentré enrichi en fibres de luzerne semble être une alternative satisfaisante.

La pousse ou obstruction récurrente des petites voies aériennes (RAO : Recurrent Airway Obstruction), anciennement désignée sous le terme de maladie pulmonaire obstructive chronique (COPD : Chronic Obstructive Pulmonary Disease), est une maladie inflammatoire obstructive et récurrente de nature allergique qui atteint principalement les chevaux d'âge moyen [b]. Elle représente l'un des syndromes respiratoires les plus fréquemment rencontrés en pratique équine dans les régions tempérées [16]. Initiée par l'inhalation de poussières organiques dont les sources les plus fréquentes sont le foin et la litière [19, b], elle est caractérisée par l'apparition rapide, de quelques heures à quelques jours, d'une inflammation pulmonaire, d'un broncho­spasme et d'une accumulation de mucus qui vont aboutir à une obstruction des petites voies aériennes [7, b].

Les signes cliniques de la pousse sont causés par l'obstruction diffuse des petites voies respiratoires qui provoque une augmentation de la résistance pulmonaire à l'écoulement de l'air, une diminution de la compliance dynamique et des troubles des échanges gazeux. Ils vont d'une simple toux et d'une intolérance à l'effort à des épisodes de détresse respiratoire, en fonction de la sévérité de l'obstruction [1, 7, b].

Le traitement de la pousse repose sur trois principes : la prévention de l'exposition aux allergènes grâce au contrôle de l'environnement, l'utilisation de corticostéroïdes pour réduire l'inflammation et l'administration de bronchodilatateurs pour soulager la détresse respiratoire [1, 10].

Il est admis depuis longtemps que la réduction de l'exposition aux poussières en suspension est la base de la prévention et du traitement des crises [12]. La mise en prairie permanente, sans apport complémentaire en foin, constitue le traitement le plus adapté à la gestion des chevaux sensibles [1, 7, 10, a]. Malheureusement, cette situation n'est pas applicable dans tous les cas. Elle n'est notamment pas envisageable chez le cheval de sport, pour lequel un contrôle strict de l'environnement doit être mis en place.

Il convient de choisir une litière adéquate. L'utilisation d'une litière de copeaux de bois de bonne qualité, larges et dépoussiérés, spécialement commercialisés pour les chevaux [7, a] ou de carton, ou encore de litières synthétiques est recommandée. L'inconvénient des litières synthétiques est leur coût et le travail supplémentaire nécessaire pour le nettoyage [13, a].

La première cible reste cependant le fourrage en raison de son contenu potentiellement élevé en moisissures et parce que, le cheval, lorsqu'il s'alimente, respire l'air en contact étroit avec le foin [7]. Or une exposition au foin de quelques minutes seulement peut être suffisante pour provoquer une crise de pousse chez les chevaux sensibles [10]. Auparavant, il était recommandé de tremper le foin dans de l'eau [10, a]. Cette méthode peut parfois permettre de maintenir un cheval poussif en rémission, mais rarement d'améliorer les symptômes d'un animal en crise dont le niveau d'hypersensibilité bronchique est plus élevé. Le trempage réduit en outre la valeur nutritive du foin [a]. L'ensilage d'herbe préfanée semble être la meilleure alternative alimentaire. Néanmoins, son utilisation requiert une grande rigueur. Il convient d'éviter l'ensilage destiné aux bovins et de préférer l'ensilage commercialisé pour les chevaux, au contenu en matière sèche plus élevé, tout en écartant les balles abîmées, ouvertes depuis plus de cinq jours ou qui ont une odeur d'ammoniaque [7, a]. Plus riche en protéines et en énergie que le foin, l'ensilage d'herbe doit être introduit progressivement et ne peut être donné ad libitum [a]. Pour ces raisons et parce qu'ils craignent les risques de botulisme, si faibles soient-ils, certains vétérinaires et/ou propriétaires sont réticents à l'employer. Il convient donc de proposer des solutions alternatives.

L'utilisation d'aliments concentrés enrichis en fibres, de sorte que l'adjonction de fourrage pour l'apport de fibres et de calcium ne soit plus obligatoire, pourrait constituer l'une de ces solutions. Le but de cette étude est de tester si un concentré enrichi en fibres de luzerne de Horsival® () est aussi efficace que l'association concentré/ensilage pour la gestion de la santé du système respiratoire des chevaux poussifs.

Matériel et méthodes

Protocole expérimental

Neuf chevaux poussifs (six juments et trois hongres ; poids : 439 +/- 75 kg ; âge : 15 +/- 3 ans) ont été utilisés pour cette étude.

Une première série d'explorations – tests de fonction pulmonaire par oscillations forcées (voir l'encadré “Utilisation des tests de fonction pulmonaire par oscillations forcées”), examen clinique, mesure des gaz sanguins artériels – a été réalisée afin d'évaluer l'état de santé des chevaux et de confirmer qu'ils étaient poussifs (voir le ).

Les animaux ont ensuite été maintenus quatre semaines (“période de mise à niveau”) en stalles sur copeaux avec, comme alimentation, de l'ensilage d'herbe préfanée à raison de 5 kg/j et un mélange de concentrés de base (CB) composé pour deux tiers d'orge et pour un tiers d'avoine. La ration a été calculée individuellement en fonction de leur besoin.

Au terme de cette période de mise à niveau, des tests ont été réalisés (état d'embonpoint et poids, tests de fonction pulmonaire par oscillations forcées, mesure des gaz sanguins artériels, endoscopie, lavage broncho-alvéolaire pour l'examen cytologique) et les chevaux ont été répartis au hasard en deux groupes (A et B) (JO). Le groupe A (n = 5) a reçu pendant six semaines l'aliment fibreux sans fourrage et le groupe B (n = 4) une ration dite de référence, à base de CB et d'ensilage d'herbe préfanée (5 kg). Les rations ont été calculées selon les besoins de chaque cheval.

Un examen général, permettant d'attribuer un score respiratoire clinique, a été réalisé à JO, J7, J14, J21, J28, J35 et J42. De plus, le temps de prise des concentrés et la quantité d'eau consommée en 24 heures ont été mesurés à J1, J21 et J42. Au terme de ces six semaines, les différents tests réalisés à J0 ont été répétés.

Une période de quatre semaines de wash-out (remise à niveau) a ensuite été respectée, durant laquelle les chevaux ont été nourris avec l'aliment de référence.

Au terme de ces quatre semaines, afin de multiplier les résultats et en raison du petit nombre de chevaux initial, le protocole est répété en inversant les groupes : le groupe B reçevant cette fois l'aliment fibreux sans fourrage et le groupe A l'aliment de référence.

Examen clinique

L'examen clinique a consisté en une évaluation des fréquences cardiaque et respiratoire, de la température rectale, de la couleur des muqueuses, de la fréquence de la toux (observée sur une demi-heure), du score de pousse et en une auscultation pulmonaire. Le score de pousse a été mesuré en sommant le score nasal et le score abdominal, chacun évalué selon une échelle de 1 à 4 (voir l'encadré “Calcul du score de pousse) [11].

Mesure des gaz sanguins artériels

Les échantillons de sang artériel sont prélevés au niveau de l'artère carotide à l'aide d'une aiguille 20 G de 70 mm et d'une seringue héparinée de 2 ml. Les prélèvements sont immédiatement analysés grâce à un analyseur de gaz sanguins (AVL-Louvain, Belgique).

La mesure des gaz sanguins artériels permet d'évaluer la qualité des échanges gazeux au niveau du poumon.

L'hypoxémie (pression partielle en oxygène inférieure à 80 à 84 mmHg) peut être observée lors de réduction de la pression en O2 de l'air inspiré, d'hypoventilation, de shunts, de troubles de la diffusion et d'inadéquation du rapport ventilation-perfusion

L'hypercapnie (pression partielle en dioxyde de carbone supérieure à 46 à 50 mmHg), est considérée comme un bon indicateur de l'hypoventilation alvéolaire.

La température rectale est systématiquement prise au moment du prélèvement de l'échantillon pour la correction des résultats car l'analyseur de gaz sanguins est calibré pour une température de 37 °C. Les valeurs des gaz sanguins peuvent être sous-estimées si elles ne sont pas corrigées en fonction de la température corporelle.

Tests de fonction pulmonaire

L'IOS MasterScreen (E. Jaeger GmbH, Würzburg, Allemagne), adapté pour son utilisation chez le cheval, a été utilisé. Il s'agit d'un haut-parleur qui envoie dans le système respiratoire des signaux de pression sous la forme d'impulsions dans une gamme de fréquences continues comprises entre 0 et 100 Hz [15]. La réponse du système respiratoire à ces impulsions est mesurée sous la forme de signaux de débit et de pression. Le débit est mesuré par un pneumotachographe à écran chauffé de type Lilly (Jaeger GmbH, Würzburg, Allemagne), connecté à un transducteur différentiel de pression (Senseym SLP 004 D, Würzburg, Allemagne) (). Les signaux de débit et de pression sont filtrés et numérisés en ligne avec une fréquence de 200 Hz grâce à un ordinateur équipé d'un logiciel d'acquisition et de traitement des données intégré (JLab 4.34, E. Jaeger GmbH, Würzburg, Allemagne). Ces signaux sont convertis dans le domaine fréquentiel grâce à une transformation de Fourier afin d'obtenir l'impédance du système respiratoire (Zrs) dans une gamme de fréquence de 5 à 35 Hz.

La durée totale maximale d'un test est de 30 secondes et les moyennes des données sont calculées sur cette période. L'ordinateur affiche les courbes de variations de pression, de débit et de volume en fonction du temps, ainsi que les valeurs moyennes de résistance (Rrs) et de réactance (Xrs) du système respiratoire aux fréquences suivantes : 5, 10, 15, 20, 25 et 35 Hz. Les Rrs et Xrs à 5 et à 10 Hz étant les paramètres les plus sensibles pour la détection des modifications de mécanique ventilatoire dans les petites voies respiratoires [14], seuls ces résultats sont conservés. Le système est préalablement calibré à l'aide d'une pompe de deux litres (Medisoft, Dinant, Belgique) reliée au pneumotachographe.

Endoscopie et prélèvements

Après les tests de fonction pulmonaire, les chevaux sont tranquillisés avec une injection intraveineuse de romifidine à la dose de 40mg/kg de poids vif (Sedivet® Boehringer Ingelheim, Ingelheim, Allemagne).

L'endoscopie et le lavage sont réalisés grâce à un vidéo-endoscope de 2,6 m de long et de 9 mm de diamètre (Pentax, Pays-Bas) dont l'extrémité est bloquée dans une bronche. L'endoscopie permettait d'établir un score pour la quantité de sécrétions présentes dans la trachée (maximum de 5). Pour le lavage, le contenu de cinq seringues de 60 ml de sérum physiologique porté à température corporelle est envoyé dans la région bloquée, via le canal à biopsie, et récupéré avec précaution pour éviter de léser les cellules (). Sitôt le prélèvement réalisé, les lavages sont traités de manière classique pour réaliser l'examen cytologique. Un volume de 350 ml de lavage broncho-alvéolaire (LBA) est étalé au cytospin (Shandon, Pittsburg, États-Unis) à 1 000 rpm pendant huit minutes, puis séché et coloré par un May-Grünwald-Giemsa (quatre minutes dans une solution de May-Grünwald, deux minutes dans un bain d'eau distillée puis sept minutes dans une solution de Giemsa). Le pourcentage de chaque population cellulaire est calculé sur 400 cellules. Un comptage cellulaire à la cellule de Thoma (Marienfield, Allemagne) est également réalisé.

Paramètres liés à l'alimentation

Les chevaux sont pesés et leur état d'embonpoint est évalué à l'aide du score corporel [4].

Le temps d'ingestion de la ration entière est chronométré pour permettre de définir le temps nécessaire à l'ingestion de 1 kg et de 1 UFC de concentrés.

La prise d'eau sur 24 heures est mesurée pour chaque cheval grâce à des compteurs placés sur les abreuvoirs automatiques.

Analyse statistique

Les résultats sont présentés sous la forme de moyennes +/- la déviation standard (DS).

Une analyse de variance (Anova) pour des mesures répétées (Statview® software ; SAS institute, Inc.) a été utilisée pour évaluer les changements significatifs des données au cours du protocole.

Pour les données significativement différentes (p < 0,05), un test de t de Student pour données pairées (Statview® software ; SAS institute, Inc.) a été réalisé a posteriori, afin de comparer les moyennes.

Résultats

Inflammation et fonction pulmonaires

L'examen clinique n'a pas permis de détecter d'effets indésirables de l'utilisation du concentré enrichi en fibres pendant toute la durée d'observation des animaux.

Il n'a pas non plus mis en évidence une évolution différente des troubles respiratoires des chevaux en fonction de l'aliment utilisé.

Le score de pousse (voir la ), les mesures de gaz sanguins artériels (voir la ), les différents paramètres de la fonction ventilatoire étudiés (voir le ) et le pourcentage de neutrophiles dans le LBA (voir la ) n'ont pas évolué de manière significativement différente en fonction du régime utilisé.

Alimentation

L'appétence de l'aliment enrichi en fibres est excellente.

Aucune différence significative de la quantité d'eau consommée en 24 heures selon l'aliment utilisé n'a été montrée.

En revanche, le temps nécessaire pour ingérer un kilogramme et celui nécessaire pour ingérer une UFC de concentrés (voir la ) sont significativement plus élevés à J1, J21 et J42 chez les chevaux qui reçoivent le concentré enrichi en fibres.

Discussion

En raison de la nature de la maladie, la réduction de l'exposition aux allergènes (poussières et moisissures organiques) constitue la base de la prévention et du traitement des crises de pousse.

Un contrôle strict de l'environnement doit être mis en place et il est généralement conseillé de remplacer le foin par de l'ensilage d'herbe préfanée dans l'alimentation. Cependant, son usage, est contraignant est limité [9]. Il est donc nécessaire de trouver d'autres solutions.

Le but de cette étude était donc de vérifier qu'un concentré enrichi en fibres de luzerne en brins courts (Horsival®) a les mêmes effets protecteurs qu'une alimentation à base d'ensilage d'herbe préfanée chez le cheval poussif.

Les tests réalisés pour évaluer l'inflammation et la fonction pulmonaires n'ont montré aucune différence significative que les chevaux poussifs soient alimentés avec le concentré Horsival® ou avec de l'ensilage d'herbe. Cela suggère que le concentré enrichi en fibres a des propriétés équivalentes à celles de l'ensilage d'herbe pour la conservation des propriétés mécaniques ventilatoires et la prévention de l'inflammation pulmonaire.

Si les deux alimentations étudiées ont permis de stabiliser les chevaux, ni le concentré enrichi en fibres ni l'association concentrés/ensilage n'ont permis d'obtenir une rémission complète, contrairement à ce qui est observé avec une mise en prairie permanente [5, 18]. Chez la plupart des chevaux, il subsistait en effet un certain degré de bronchospasme et d'inflammation pulmonaire à l'issue du protocole.

D'autres alternatives à l'ensilage ont déjà été proposées, mais leur utilisation n'est pas entièrement satisfaisante. Une alimentation complète en pellets est possible ; leur composition est garantie et ils contiennent peu de spores de moisissures [8, 17]. Cependant, leur appétence est moindre et ils augmentent l'incidence de troubles comportementaux. En effet, la diminution du temps d'ingestion due à ce type d'alimentation favorise l'apparition de stéréotypies liées à l'ennui, dont le “tic à l'ours” et le “tic à l'air” appelé aussi “tic à l'appui” [2, 3, a], avec pour conséquence l'abandon par les propriétaires des mesures préconisées. Les pellets de luzerne déshydratés présentent les mêmes désavantages que les pellets complets.

L'appétence du concentré enrichi en fibres a été bonne pour l'ensemble des chevaux. Le temps nécessaire à son ingestion est significativement plus élevé que pour le concentré de référence. Dans le cas du temps de prise alimentaire exprimé par UFC d'aliments, il est même deux fois plus important. Cette propriété permet de compenser, au moins partiellement, l'absence de fourrage, donc de minimiser les risques d'apparition de troubles du comportement. Le concentré enrichi en fibres n'a induit aucun effet indésirable détectable. Son utilisation pour l'alimentation des chevaux poussifs semble donc particulièrement intéressante.

L'utilisation de l'ensilage requérant une grande rigueur, elle engendre une surcharge de travail qui aboutit dans un certain nombre de cas à son abandon par les propriétaires. Il est donc important que les alternatives proposées soient moins contraignantes. Le concentré enrichi en fibres présente une grande facilité d'emploi. Il est distribué comme n'importe quel aliment concentré et son conditionnement en sac permet un stockage aisé. Son utilisation est légèrement plus onéreuse que l'association concentrés/ensilage. Le concentré enrichi en fibres est de 6 à 20 % plus cher que l'alimentation de référence (voir l'encadré “Comparaison du prix de revient du concentré enrichi en fibres de luzerne et de l'aliment de référence”). Néanmoins, il nécessite nettement moins de main d'œuvre.

En conclusion, cette étude indique que l'utilisation d'un concentré enrichi en fibres de luzerne constitue une alternative intéressante à l'association concentrés/ensilage d'herbe préfanée dans la prévention des crises de pousse chez les chevaux à risque.

  • Remerciements Les auteurs remercient les internes, Véronique Delvaux, Fabienne Pyr et Christelle, pour leur participation active dans la réalisation de ces expériences et pour leur aide précieuse dans la gestion des chevaux.

Éléments à retenir

> La crise de pousse se caractérise par l'apparition de bronchospasmes, d'une inflammation pulmonaire et d'une accumulation de mucus qui aboutissent à une obstruction des petites voies aériennes.

> La pousse est initiée par l'inhalation de poussières organiques dont les sources les plus fréquentes sont le foin et la litière. La réduction de l'exposition aux aéro-allergènes grâce au contrôle de l'environnement constitue la base de la prévention et du traitement des crises.

> Le recours à de l'ensilage d'herbe préfanée semble être actuellement la meilleure alternative aux fourrages traditionnels. Cependant, son utilisation requiert une rigueur qui décourage de nombreux propriétaires.

> Un aliment fibreux sans fourrage comme un concentré enrichi en fibres de luzerne en brins courts pourrait limiter l'apparition de crises de pousse et présente moins d'inconvénients que l'ensilage.

Utilisation des tests de fonction pulmonaire par oscillations forcées

Le test d'oscillométrie à impulsion (IOS) est une méthode alternative aux tests conventionnels de mécanique ventilatoire ; il s'agit d'une technique non invasive qui ne requiert pas la coopération de l'animal. Elle évalue les propriétés mécaniques du système respiratoire en mesurant l'impédance respiratoire totale dans une gamme spécifique de fréquences [15]. L'impédance peut être divisée en deux composantes : la résistance qui caractérise la perméabilité des voies aériennes au flux d'air et la réactance qui reflète les propriétés élastiques du système respiratoire ainsi que l'homogénéité de la ventilation [15].

Calcul du score de pousse (SP)

Le score de pousse est obtenu en faisant la somme des scores nasal et abdominal.

Score nasal

1 = normal : pas de tirage.

2 = tirage occasionnel et léger des naseaux.

3 = tirage modéré des naseaux.

4 = tirage sévère et continu à chaque respiration.

Score abdominal

1 = normal : pas de composante abdominale.

2 = mouvement abdominal léger.

3 = mouvement abdominal modéré.

4 = mouvement abdominal sévère et marqué.

Comparaison du prix de revient du concentré enrichi en fibres de luzerne et de l'aliment de référence

Pour un cheval de 500 kg sorti une demi-heure par jour en paddock, les besoins d'entretien s'élèvent à 4,8 UFC par jour. 6 kg de concentré Horsival® (0,8 UFC/kg d'aliment) seront donc nécessaires, ce qui correspond à un prix de revient par jour de 2,64 euros (0,44 euros/kg). Dans le cas de l'alimentation de référence, 1,8 UFC sera apportée par 5 kg d'ensilage (6,25 euros pour un sac de 22 à 25 kg), la différence étant alors comblée par 3,15 kg d'un concentré classique (en moyenne, 0,95 UFC/kg et prix de 0,25 à 0,35 euros/kg). Le coût total pour cette solution se situera donc entre 2,18 et 2,49 euros par jour. L'utilisation du concentré enrichi en fibres est légèrement plus onéreuse que l'association concentrés/ensilage. Elle est en effet de 6 à 20 % plus chère que l'alimentation de référence.

Références

  • 1 - Davis E, Rush BR. Equine recurrent airway obstruction : pathogenesis, diagnosis, and patient management. Vet. Clin. North. Am. Equine Pract. 2002 ; 18 : 453-467.
  • 2 - Falewee C, Gaultier E, Boureau V, Pageat P. Attitude pratique face aux stéréotypies chez le cheval. Prat. Vét. Équine. 2005 ; 37 : 21-28.
  • 3 - Gaultier E, Felewee C, Boureau V, Pageat P. Les stéréotypies : revues de littérature II – Étiologie et pathogénie. Prat. Vét. Équine. 2005 ; 37 : 9-14.
  • 4 - Henneke DR, Potter GD, Kreider JL, Yeates BF. Relationship between condition score, physical measurements and body fat percentage in mares. Equine Vet. J. 1983 ; 15 : 371-372.
  • 5 - Jackson CA, Berney C, Jefcoat AM, Robinson NE. Environment and prednisone interactions in the treatment of recurrent airway obstruction (heaves). Equine Vet. J. 2000 ; 32 : 432-438.
  • 6 - McGorum BC, Dixon PM, Halliwell RE. Responses of horses affected with chronic obstructive pulmonary disease to inhalation challenges with mould antigens. Equine Vet. J. 1993 ; 4 : 261-267.
  • 7 - Leguillette R. Recurrent airway obstruction-heaves. Vet. Clin. North. Am. Equine. Pract. 2003 ; 1 : 63-86.
  • 8 - Raymond SL, Curtis EF, Clarke F. Comparative dust challenges faced by horses when fed alfalfa cubes or hay. Equine Pract. 1994 ; 16 : 42-47.
  • 9 - Ricketts SW, Greet TR, Glyn PJ, Ginnett CD, McAllister EP, McCaig J, Skinner PH, Webbon PM, Frape DL, Smith GR. Thirteen cases of botulism in horses fed big bale silage. Equine Vet. J. 1984 ; 16 : 515-518.
  • 10 - Robinson NE, Derksen FJ, Jackson CA, Peroni D, Gerber V. Management of heaves. Equine Vet. Educ. 2001 ; 13 : 247-259.
  • 11 - Rush BR, Worster AA, Flaminio MJ, Matson CJ, Hakala JE. Alteration in adrenocortical function in horses with recurrent airway obstruction after aerosol and parenteral administration of beclomethasone dipropionate and dexamethasone, respectively. Am. J. Vet. Res. 1998 ; 9 : 1044-1047.
  • 12 - Thomson JR, McPherson EA. Effects of environmental control on pulmonary function of horses affected with chronic obstructive pulmonary disease. Equine Vet. J. 1984 ; 161 : 35-38.
  • 13 - Thompson KN. Alternate bedding materials for horses. Equine Pract. 1995 ; 17 : 20-23.
  • 14 - Van Erck E. Évaluation qualitative et quantitative des dysfonctions respiratoires chez le cheval par la technique des oscillations à impulsions. PhD Thesis. Université de Liège, Belgique. 2003 : 227 p.
  • 15 - Van Erck E, Votion D, Art T, Lekeux P. Measurement of respiratory function by impulse oscillometry in horses. Equine Vet. J. 2004 ; 1 : 21-28.
  • 16 - Vandenput S, Lekeux P. Maladie pulmonaire obstructive chronique dans l'espèce équine. Ann. Méd. Vét. 1996 ; 40 : 239-272.
  • 17 - Vandenput S, Istasse L, Nicks B, Lekeux P. Airborne dust and aeroallergen concentrations in different sources of feed and bedding for horses. Vet. Q. 1997 ; 19 : 154-158.
  • 18 - Vandenput S, Votion D, Duvivier DH, Van Erck E, Anciaux N, Art T, Lekeux P. Effect of a set stabled environmental control on pulmonary function and airway reactivity of COPD affected horses. Vet. J. 1998 ; 155 : 189-195.
  • 19 - Woods P, Robinson NE, Swanson MC. Airborne dusts and aeroallergen concentration in a horse stable under two different management systems. Equine Vet. J. 1993 ; 25 : 208-213.

En ligne

  • a - Art T, McGorum BC, Lekeux P. Environmental control of respiratory disease. In : Lekeux P. (Ed.) Equine Respiratory Diseases, Ithaca : International Veterinary Information Service – 2002. [en ligne] Adresse URL : http ://www.ivis.org Consulté le 30/10/04.
  • b - Robinson NE. Recurrent airway obstruction (Heaves). In : Lekeux P. (Ed.) Equine Respiratory Diseases, Ithaca : International Veterinary Information Service – 2001. [en ligne] Adresse URL : http ://www.ivis.org Consulté le 30/10/04.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter

Découvrez en avant-première chaque mois le sommaire du Pratique Vétérinaire Equine.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à Pratique Vétérinaire Equine, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr