Ataxies et parésies induites par l'herpès virus équin de type 1 (rhinopneumonie)Ataxia and paresis induced by Equine Herpesvirus Type 1 (rhinopneumonitis) - Pratique Vétérinaire Equine n° 136 du 01/10/2002
Pratique Vétérinaire Equine n° 136 du 01/10/2002

Neurologie

Auteur(s) : C. PUYALTO-MOUSSU*, P.H. PITEL**, A. SAISON***, G. FORTIER****, S. TAOUJI*****

Fonctions :
*AFSSA Dozulé, LERPE, Route de Caen, 14430 GOUSTRANVILLE
**Laboratoire de Pathologie de la Reproduction, École Nationale Vétérinaire
de Nantes, Atlanpôle-La Chantrerie, 44000 NANTES
***AFSSA Dozulé, LERPE, Route de Caen, 14430 GOUSTRANVILLE
****Laboratoire départemental Frank Duncombe, 1 route de Rosel,
14280 ST CONTEST
*****AFSSA Dozulé, LERPE, Route de Caen, 14430 GOUSTRANVILLE

Des atteintes neurologiques peuvent constituer la forme clinique de la rhinopneumonie. Le diagnostic est la résultante d'informations cliniques, épidémiologiques et d'examens complémentaires.

Le virus herpès 1 équin est présent de façon enzootique dans la population équine française ainsi qu'à l'étranger. Il est à l'origine d'affections respiratoires, d'avortements et plus rarement de myéloencéphalopathies. Les myéloencéphalites induites par le virus EHV-1 sont généralement épizootiques mais elles peuvent affecter un seul animal dans un élevage.

Ces myéloencéphalopathies (EHM) à EHV-1 ont été décrites pour la première fois en 1966. Les foyers décrits dans la littérature étaient associés à de fort taux de mortalité [10, 16] et l'EHM a été identifiée comme la seconde cause d'encéphalite et/ou de myélite dans une étude rétrospective sur des chevaux atteints de syndromes nerveux centraux [13].

Cet article a pour premier objectif de réaliser une revue des éléments de diagnostic de la forme la plus rare de la rhinopneumonie. Ensuite, un rappel de la pathogénie des infections herpétiques ainsi que des caractéristiques épidémiologiques du virus EHV-1 est effectué. Les grandes lignes de la prévention des élevages vis-à-vis de la rhinopneumonie ainsi que les mesures de contrôle à prendre en cas d'épizootie à EHV-1 sont en dernier lieu exposées.

Épidémiologie

Introduction de la maladie dans un effectif

L'infection naturelle par le virus EHV-1 se transmet par inhalation ou ingestion de sécrétions contaminantes (salive, écoulements nasaux, sécrétions génitales après un avortement, etc.) et de particules virales issues de produits d'avortements (fœtus, enveloppes fœtales) (figure ). Le virus est véhiculé sur de petites distances (entre paddocks, stalles et pâtures) par des petites gouttelettes provenant des sécrétions émises par les chevaux infectés excréteurs.

Le développement de la rhinopneumonie dans un effectif peut se réaliser de deux façons. La première est l'introduction dans l'élevage d'un animal en phase d'incubation. La contagiosité d'un animal infecté est maximale pendant les premiers jours de l'infection du tractus respiratoire. Chez les jeunes chevaux en primo-infection, cela coïncide avec la phase fébrile au cours de laquelle le virus est excrété en grande quantité dans les sécrétions naso-pharyngées (plus de 106 particules par écouvillon nasal). Cette excrétion peut persister pendant 14 jours. La seconde possibilité est la réactivation, par un animal stationnant depuis un certain temps dans l'élevage, des virus herpès présents dans son organisme. La plupart des poulains sont primo-infectés au cours de leur première année de vie [11, 12, 19]. Dans de nombreux cas, cette infection est inapparente et le virus demeure à l'état de latence dans certains ganglions lymphatiques. Les individus infectés latents peuvent constituer jusqu'à 50 % d'un effectif équin [7]. À l'occasion d'un stress, le virus peut se réactiver et induire une réinfection de l'hôte qui devient malade et excréteur. Ce sont ces animaux déjà primo-infectés qui constituent des candidats privilégiés aux formes nerveuses de rhinopneumonie. Dans la plupart des cas cette infection ne touche qu'un animal, cependant il a été rapporté des cas d'épizootie de forme nerveuse de rhinopneumonie [16, 27].

Des cas de contamination par de l'eau ou de la nourriture ont été occasionnellement décrits.

Situation nationale

Le virus EHV-1 circule chaque année en France. Tous les types de production sont touchés (centres d'entraînement, centres équestres, haras). La France a déclaré à l'International Collating Center 163 foyers de rhinopneumonie en 2000 (dont 148 foyers de forme respiratoire, 2 de forme nerveuse, 13 de forme abortive) et 157 foyers en 2001 (dont 153 foyers de forme respiratoire et 4 de forme abortive) (sources : AFSSA Alfort, AFSSA Dozulé, laboratoires départementaux vétérinaires, Pasteur Cerba) (figures et ).

Situation internationale

La rhinopneumonie sévit de façon enzootique dans tous les pays qui possèdent des équidés. Il n'existe pas de déclaration réglementaire de cette maladie. Des déclarations volontaires sont faites pour certains pays à l'International Collecting Center. Les pays ayant déclaré des formes nerveuses de rhinopneumonie en 2000 et 2001 sont mentionnés dans le tableau . Plusieurs articles récents décrivent des foyers d'EHM dans des centres équestres aux Pays-Bas, aux États-Unis et en Allemagne [8, 23, 27].

Symptômes

L'atteinte neurologique apparaît généralement au cours de la deuxième semaine après l'exposition au virus. L'atteinte de la moelle épinière se manifeste le plus souvent par de la parésie et de l'ataxie aiguë (généralement plus marquée sur les membres postérieurs) [15, 28]. Elle peut être associée à une hyperthermie (dans environ 50 % des cas). Une hypotonie de la queue, de la vulve ou du pénis est décrite ainsi qu'une paralysie de la vessie (50 %) et du rectum (avec incontinence urinaire). L'inflammation cérébrale peut se manifester par de la cécité, de la paralysie des nerfs faciaux, une ptôse et un port anormal de la tête. Un déficit des nerfs crâniens est observé dans 25 % des cas [5, 6]. La crise initiale d'ataxie est généralement aiguë, mais la sévérité de l'atteinte et l'évolution clinique sont variables. Les symptômes peuvent rétrocéder spontanément au bout de quelques jours. Certains chevaux présentent une évolution sur plusieurs mois et conservent des déficits neurologiques. D'autres enfin doivent rapidement être euthanasiés. Les taux de mortalité rapportés varient entre 0 et 43 % [15].

Pathogénie et latence

Même lors de manifestations neurologiques, la voie de pénétration des virus herpès équins est la muqueuse respiratoire. Dans un premier temps, les particules virales se multiplient dans les cellules épithéliales et endothéliales de l'appareil respiratoire. Dans des modèles expérimentaux, les troubles neurologiques surviennent 6 à 10 jours après une infection intranasale [14, 29]. Il semblerait que le transport du virus jusqu'aux tissus nerveux puisse se faire selon deux voies :

- par voie hématogène (monocytes et lymphocytes), où après une phase de virémie de quelques jours, associée à un syndrome fébrile, le virus se réplique dans les cellules endothéliales vasculaires du tissu nerveux. Ceci provoque des lésions de vasculite [14, 15, 30, 33]. Cette réplication serait aussi à l'origine d'une réaction d'hypersensibilité de type III. Ces deux phénomènes seraient la cause des foyers de nécrose observés lors de l'examen histologique. Les lésions neuronales sont souvent peu importantes et consistent fréquemment en de la dégénérescence atonale [26].

- L'autre possibilité est une dissémination par voie nerveuse rétrograde, notamment par le nerf trijumeau [25]. Les symptômes cliniques étant vraisemblablement plus dus à la nécrose qu'aux dégâts neuraux occasionnés directement par le virus.

Une des caractéristiques des alphaviridés auxquels appartiennent les virus herpès équins est l'existence d'un phénomène de latence. Dans le cadre de la forme nerveuse de la rhinopneumonie, elle peut avoir lieu dans les tissus nerveux comme dans les tissus lymphatiques [2, 22]. Pendant cette phase, le virus est présent sous forme d'ADN circulaire au sein des cellules infectées, aucun symptôme n'est observé, et aucun antigène viral circulant ne peut être détecté. La sortie de latence se fera à l'occasion d'une baisse de l'immunité liée à un stress (transport, entraînement intensif, etc.), à une maladie intercurrente ou à un traitement aux corticoïdes. La forme nerveuse est donc dans ce cas, la résultante d'une infection latente qui se réactive [15, 33]. Chez d'autres espèces de virus herpès alpha, il a été démontré une association entre certaines parties du génome viral, donc de certaines protéines, avec un neurotropisme [24]. Sur ce sujet, peu de travaux ont encore été décrits chez le cheval [21]. L'utilisation de modèles murions ainsi que des travaux de biologie moléculaire sur des souches isolées à partir de différents organes n'ont pas permis de montrer de façon certaine l'existence de souches d'EHV-1 présentant un neurotropisme plus marqué que d'autres [4, 9, 20]. D'un point de vue épidémiologique, il semblerait que la sensibilité à la forme nerveuse de la rhinopneumonie ne soit pas la même en fonction de l'âge et du sexe de l'animal. Ainsi, certaines populations d'animaux semblent plus sensibles : les jeunes poulains et les poulinières [8, 14, 16]. Ceci pourrait être à rapprocher de leur statut immunitaire.

Diagnostic

Le diagnostic de l'EHM est la résultante d'informations cliniques, épidémiologiques (affections intercurrentes au sein de l'élevage, contacts lors de déplacements, statut vaccinal, etc.) et d'examens complémentaires en laboratoire.

Le diagnostic clinique différentiel

Le diagnostic clinique différentiel de cette affection est complexe. Un examen neurologique rigoureux est nécessaire pour identifier au mieux la localisation et l'étendue des lésions. On s'attachera dans un premier temps à exclure les ataxies ou les parésies d'origine mécanique (syndrome Wobbler, traumatismes, autres anomalies osseuses congénitales), ou de myéloencéphalopathies non infectieuses (myéloencéphalites dégénératives, leukoencéphalomalacies, encéphaloses hépatiques d'origine toxique, etc.) puis, dans un second temps, les autres étiologies infectieuses (encéphalites virales, myéloencéphalites à protozoaire, méningites bactériennes, etc.). Dans la plupart des cas, le diagnostic définitif ne pourra être établi sur le seul examen clinique. Une enquête épidémiologique est nécessaire dans un grand nombre de ces affections.

Le diagnostic sérologique

Le diagnostic sérologique (tableau ) repose sur la mise en évidence d'une séroconversion et/ou de la trace d'anticorps dans le LCR (liquide céphalorachidien).

Pour ce qui est du sérum, il est possible d'utiliser deux types d'anticorps anti EHV-1 afin de mettre en évidence une infection : les anticorps fixant le complément (AFC), majoritairement des IgM, plus précoces, et les séroneutralisants (ASN), surtout des IgG. En effet, les AFC sont rapidement détectables (quelques jours) et disparaissent en trois à quatre mois [26]. En revanche, les ASN sont élaborés plus tardivement, mais persistent plus longtemps. Le titre de positivité significatif est le 16e pour les deux techniques. Il convient de mettre en place une cinétique sur trois semaines. Seule une séroconversion ou une augmentation notable des titres (classiquement au moins deux dilutions) permet de conclure à une infection herpétique active [8, 26]. Il convient néanmoins de se méfier de la sérologie chez des poulains suspects de rhinopneumonie forme nerveuse car plusieurs études rapportent des retards, voire des défauts de séroconversion chez ces jeunes animaux [16].

La sérologie peut aussi être utilisée sur le LCR (prélèvement sur tube sec). Des AFC présents dans le LCR sont la preuve d'une synthèse locale, donc d'une infection active. Cependant, il est prudent de toujours associer dans l'envoi une prise de sang sur tube sec afin que soient réalisés un quotient albumine et un index IgG (témoin de l'intégrité de la barrière hémoméningée, donc de la synthèse intrathécale des anticorps).

Il convient de préciser que la plupart des tests sérologiques pratiqués en routine ne détectent que des anticorps anti EHV-1. Des résultats négatifs peuvent donc être obtenus lors d'infection par EHV-2 ou EHV-4.

Le diagnostic direct

Ces techniques sont en fait classables en deux grandes familles : l'isolement viral par mise en culture, ou la détection d'antigènes viraux ou d'ADN viral.

La co-culture ou la culture sont en général réalisées post-mortem à partir de tissu nerveux. Elle est difficile à réaliser sur ce type de prélèvement en raison de sa cytotoxicité et de la faible charge virale liée à la vaccination. Ce tissu présente cependant l'avantage indéniable de ne détecter que des virus vivants (et non latents) et de permettre l'isolement viral. Cependant, il nécessite un envoi rapide de prélèvements sous couvert du froid afin de limiter l'autolyse et de conserver la viabilité du virus.

Une autre possibilité consiste à prélever un écouvillon nasopharyngé de chevaux voisins présentant un pic d'hyperthermie, des troubles respiratoires ou simplement une baisse de forme [26].

La seule technique directe d'identification virale vraiment utile en ante-mortem est la PCR sur LCR. Elle présente l'avantage de pouvoir distinguer les trois types de virus herpétiques équins (1, 4 et 2) potentiellement responsables de troubles nerveux. Il semblerait cependant que la charge virale soit parfois insuffisante pour être détectée par cette seule technique. Le recours à des méthodes plus sensibles telles que la PCR nichée (ou nested-PCR) peut constituer une bonne alternative. Un résultat positif par PCR peut porter à discussion lors de contamination sanguine du LCR ou en présence de lymphocytes lors de recherche sur du tissu nerveux ou des ganglions lymphatiques. À l'avenir, il sera possible de pallier cette difficulté grâce aux travaux menés sur la détection de signaux de latence. La PCR peut également être utilisée sur un prélèvement sanguin pendant la phase de vérifie (3 à 4 jours) sur le cheval malade ainsi que sur d'autres chevaux voisins soumis au risque d'infection. Il convient également de se méfier d'éventuels herpès virus latents dans les lymphocytes en cas de résultat positif.

Les techniques qui mettent en évidence des antigènes ne sont utilisables que sur coupe d'organe, donc en post-mortem.

L'histologie

L'histologie est un examen post-mortem de “quasi-certitude” lorsqu'il peut être couplé à des techniques de détection virale (notamment la PCR). Seul, il ne peut s'agir que d'un examen de suspicion. Les lésions observées sont de type inflammatoire nécrotique avec vasculaire, manchons péri-vasculaires de cellules mononucléose et une dégénérescence atonale. Des accumulations de lymphocytes et de polynucléaires neutrophiles dans les ganglions nerveux sont aussi rapportées.

Autres examens de laboratoire

Les examens d'hémato-biochimie sanguine révèlent généralement peu de changements dans la formule sanguine et les constantes biochimiques. Une hyperglycémie modérée a été rapportée dans certains cas de rhinopneumonie forme nerveuse.

La cytologie et la biochimie du LCR indiquent, en général, une protéinorachie avec absence de pléocytose [14]. Une xantochromie est parfois observée, mais elle n'est ni systématique, ni pathognomonique d'une infection nerveuse herpétique.

Mesures de prévention

Prophylaxie médicale

Si la vaccination constitue l'un des principaux outils de lutte contre la rhinopneumonie, elle n'empêche malheureusement pas la primo-infection des poulains. Une étude australienne a montré que 80 % des poulains étaient séropositifs vis-à-vis d'EHV-1 à l'âge de trois mois [11].

De plus, plusieurs épisodes de myéloencéphalopathies ont été rapportés sur des animaux régulièrement vaccinés au moyen de vaccins inactivés [8, 18, 23].

Cependant, des études rétrospectives ont montré que l'utilisation régulière de la vaccination réduisait l'intensité des symptômes lors d'une infection, la durée du portage viral ainsi que la quantité de virus excrété [5]. Nous rappelons qu'une vaccination efficace doit être régulièrement appliquée à tous les animaux à risque présents sur un site (élevage, centre équestre, entraînement) avec un rythme adapté à leur stade physiologique. Les jeunes chevaux et les adultes sont revaccinés tous les six mois pour une efficacité optimale. En ce qui concerne les juments pestantes, les protocoles diffèrent en fonction des laboratoires producteurs de vaccin. Il est nécessaire que la jument soit protégée tout au long de la gestation car si les avortements occasionnés par EHV-1 sont tardifs, ils peuvent résulter d'une infection en tout début de gestation.

Attention, en raison d'une possibilité d'exacerbation des signes neurologiques en réaction à une immunisation, il est déconseillé d'effectuer une revaccination des chevaux du foyer lors de myéloencéphalite à EHV-1.

Prophylaxie sanitaire

La prophylaxie sanitaire doit impérativement être associée à la mise en place de la vaccination. Elle comprend trois groupes de mesures préventives [1] :

(1) Une gestion du cheptel par lots physiquement indépendants.

Il est recommandé de séparer notamment les animaux les plus jeunes (yearlings) et les juments gestantes du reste du troupeau [1, 27]. Ces recommandations sont très difficiles à mettre en pratique dans les élevages français qui sont, pour la plupart, de petite taille.

(2) Le contrôle des introductions d'animaux infectieux.

Le danger le plus important provient de l'introduction d'animaux extérieurs dans les groupes établis au sein de l'élevage. Si cela doit avoir lieu, il est important de respecter une période d'isolement de 21 jours. La présence d'une double clôture (empêchant tout contact physique entre les chevaux) semble suffisante pour éviter une contamination par aérosol entre chevaux situés dans deux paddocks contigus. Ces mesures concernent également tout animal de l'élevage ayant été temporairement sorti de son groupe pour saillies, hospitalisation, concours, etc.

(3) La prévention du phénomène de réactivation du virus chez les porteurs latents.

Tout animal antérieurement infecté (et ils sont nombreux…) est une source potentielle permanente d'infection. La prévention de la réactivation consiste à minimiser les stress induits par la promiscuité, un statut nutritionnel insuffisant, des affections intercurrentes (autres agents infectieux immunodépresseurs, parasitisme, etc.), de longs transports, des changements répétés de groupe social [3].

Gestion des foyers en cas d'infection

Le succès d'une intervention lors d'une épizootie de rhinopneumonie dépend des éléments suivants :

- précocité du diagnostic du premier cas clinique ;

- interruption de la chaîne de transmission du virus à partir des malades, des produits d'avortements ou du matériel qui a pu être contaminé (litière, licol, instruments vétérinaires, vêtements du personnel). Cela consiste en des mesures d'isolement, de quarantaine (21 jours) et de désinfection (à base de phénols ou d'iodophores). Une surveillance clinique quotidienne sera mise en place sur tous les chevaux du site ;

- des traitements mis en place sur les malades qui peuvent accélérer leur guérison [18]. En ce qui concerne la forme nerveuse, le traitement recommandé comporte des antibiotiques [6, 8, 26] et des antiviraux tels que l'acyclovir [8]. L'utilisation de corticostéroïdes est sujette à controverses [16]. Elle serait éventuellement utile dans les cas d'atteinte neurologique sévère. Lors de paralysie vésicale, de fréquentes cathétérisations sont mises en place. Un traitement préventif vis-à-vis des cystites est recommandé. Les chevaux qui présentent une persistance des symptômes nerveux doivent faire l'objet de soins intensifs [17].

Il est souvent négligé de réaliser un bilan de fin d'épizootie dans les élevages ou dans les centres atteints. Ce bilan devrait comporter trois éléments : une évaluation de l'efficacité des mesures de contrôle mises en œuvre, la recherche de mesures qui permettent d'éviter la répétition d'un nouvel épisode clinique enfin la publication d'un descriptif de l'évolution de l'épizootie qui va permettre de faire bénéficier les autres éleveurs de l'expérience acquise à cette occasion.

Cela est particulièrement important pour les formes nerveuses de rhinopneumonie qui sont très rarement diagnostiquées en France. C'est l'un des objectifs que s'est fixé pour 2002 le Réseau national d'EpidémioSurveillance des Pathologies infectieuses Equines (RESPE) qui a vu le jour en 1999 à l'initiative de l'Association Vétérinaire Equine Française.

Éléments à retenir

• Les myéloencéphalopathies induites par le virus EHV-1 sont généralement épizootiques, mais elles peuvent affecter un seul animal dans un élevage.

• Les atteintes neurologiques constituent la forme la plus rare de la rhinopneumonie. Ces formes nerveuses sont parfois associées à des avortements et à des formes respiratoires.

• Cette forme se manifeste généralement lors d'une réinfection ou peut être déclenchée par la réactivation d'un virus déjà présent à l'état latent.

• Le diagnostic est la résultante d'informations cliniques, épidémiologiques et d'examens complémentaires.

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