La radiographie pulmonaire chez le cheval : technique, intérêts et limitesPulmonary radiography in horses : technique, uses and limitations - Pratique Vétérinaire Equine n° 135 du 01/07/2002
Pratique Vétérinaire Equine n° 135 du 01/07/2002

Auteur(s) : P. CIRIER

Fonctions : Clinique vétérinaire du Lys, 678 avenue Jean-Jaurès, 77190 DAMMARIE-LES-LYS

Examen complémentaire facile à mettre en œuvre et peu onéreux, la radiographie est indiquée chez le cheval adulte comme chez le poulain pour le diagnostic et le suivi de nombreuses affections pulmonaires.

Les affections respiratoires représentent une part élevée des consultations en médecine équine (figure ). Il est d'usage de distinguer l'appareil respiratoire profond de l'appareil respiratoire superficiel : les affections des voies aériennes supérieures sont assez faciles à diagnostiquer avec précision, mais le diagnostic des troubles respiratoires pulmonaires est souvent confronté aux limites de la seule clinique. Le praticien est alors contraint de mettre en œuvre des examens complémentaires et des techniques d'imagerie pour affiner son diagnostic. L'endoscopie (et les prélèvements qu'elle permet) et l'échographie thoracique sont les techniques les plus employées, au détriment de la radiographie. L'examen radiographique, décrit depuis longtemps [4], présente encore aux yeux des praticiens des difficultés techniques et économiques majeures qui en limitent l'utilisation aux centres universitaires et aux cliniques de référés. Pourtant, la technique a évolué et les contraintes ne semblent pas incontournables actuellement.

Technique de la radiographie pulmonaire

Implications théoriques et techniques

La radiographie pulmonaire, comme toute technique d'imagerie, nécessite la connaissance préalable de la topographie et de la structure des organes : les poumons (parenchyme, voies aériennes, vascularisation, etc.), les plèvres, le médiastin (tissu médiastinal, nœuds lymphatiques, trachée et gros vaisseaux), le cœur, le diaphragme, le squelette thoracique (rachis, côtes, et sternum) et appendiculaire proximal (scapula et humérus).

Le second prérequis concerne les contraintes inhérentes à l'anatomie et à la grande taille du thorax du cheval et les implications radiographiques qui en découlent (figures , et ) [3].

En outre, la radiographie pulmonaire nécessite, en particulier chez l'adulte, l'utilisation des valeurs d'exposition élevées qui ne peuvent être compensées que partiellement par l'augmentation du temps d'exposition (le risque de flou cinétique est alors très grand). Un équipement composé d'un générateur fixe de forte puissance, d'un porte-cassette roulant ou suspendu et solidaire au tube, de cassettes avec écrans renforçateurs aux terres rares, des films rapides et d'une grille est nécessaire. Cet équipement minimal est onéreux mais peut également servir dans le cadre d'examens orthopédiques. De plus en plus de cliniques sont ainsi équipées, sans pour autant utiliser un matériel spécifique pour la radiographie pulmonaire [9, 10].

Réalisation pratique

Matériel utilisé

Le matériel utilisé est généralement sensiblement équivalent chez les différents auteurs. L'installation radiographique comprend un tube radiographique puissant (1 500 à 2 000 mA) porté par une potence télescopique mobile dans le plan horizontal et inclinable. La salle d'examen doit être close et munie de cloisons plombées qui répondent aux normes de radioprotection en raison des fortes radiations auxquelles le personnel de la clinique est exposé.

Associé au tube, le porte-cassette télescopique (ou réglable en hauteur) est soit solidaire du tube afin que la distance film-cassette soit fixe et précise, soit mobile et indépendant (ce dispositif est moins précis mais plus facile à déplacer si le cheval bouge).

Il est d'usage d'utiliser une grille autodiffusante de ratio 8:1 ou 12:1. Celle-ci est généralement intégrée au porte-cassette avec présence ou non d'un poterbucky (cas d'un porte-cassette solidaire de la colonne radiographique).

La cassette est généralement de taille 30 x 40 cm ou 35 x 43 cm et constituée d'écrans renforçateurs aux terres rares. Elle peut contenir des films classiques ou rapides afin que la vitesse du couple film/écran soit voisine de 250.

Positionnement

Pour obtenir des clichés d'un niveau technique correct, il convient de procéder avec rigueur à chaque étape, en particulier au moment de la prise de vue.

Le cheval, sous sédation légère à l'aide d'un α-2 agoniste, est tenu au bridon et immobilisé (une musique aide à masquer les bruits du générateur et des manipulations et rassure l'animal).

Réalisation du cliché

Les clichés sont pris en incidence latéro-latérale : le cheval est placé entre le tube radiographique et le porte-cassette, espacés de 100 à 200 cm (cette valeur représente la distance foyer-film, notée DFF) (figure ).

Le protocole classique décrit par Farrow [8, 9] fait appel à quatre vues : caudo-dorsale, cranio-dorsale, caudo-ventrale et cranio-ventrale. Les constantes mentionnées dans les tableaux et sont indicatives et varient légèrement en fonction du matériel utilisé.

Les clichés sont pris en fin d'inspiration afin d'obtenir un champ pulmonaire le plus vaste possible. Cependant, la pause expiratoire, plus longue, est moins affectée par le flou cinétique [8, 9, 19, 20, 21, 25, 26].

Variations chez l'adulte et cas du poulain

Chez l'adulte

Les techniques radiographiques diffèrent selon les auteurs. Certains n'utilisent que trois incidences (les incidences caudo-ventrale et cranio-ventrale sont alors regroupées en un cliché ventral unique, centré plus cranialement que le cliché caudo-ventral habituel) [21]. D'autres multiplient le nombre d'incidences : des clichés centrés sur un territoire suspect sont réalisés après une première série, ou des incidences latéro-latérales controlatérales sont utilisées afin de diminuer le phénomène de magnification (augmentation de la taille de la structure radiographiée par rapport à sa taille réelle proportionnellement à la distance la séparant du film) et de distorsion géométrique (phénomène identique à la magnification mais d'intensité inégale en différents points de la structure) ou de latéraliser une lésion [25, 26].

Des distances foyer-film plus grandes peuvent également être appliquées (jusqu'à 200 cm) pour diminuer la distorsion géométrique. Les valeurs d'exposition nécessaires augmentent cependant d'après la loi du carré des distances : une DFF de 200 cm nécessite une exposition quatre fois plus intense qu'une DFF de 100 cm, avec un risque accru de flou cinétique si le générateur n'est pas assez puissant [10].

Chez le poulain âgé de moins de quatre mois

Chez le poulain âgé de moins de quatre mois, le nombre de clichés nécessaires est réduit par rapport à l'adulte et dépend de l'âge et de la taille de l'animal (figure ). Les constantes nécessaires sont moins élevées et l'utilisation d'un appareil portable est possible : la grille peut être remplacée par un espace de 20 à 25 cm entre la cassette et le thorax. L'application du protocole de Mair [22] (tableau ) représente un avantage non négligeable en médecine néonatale, puisqu'il fait appel à un appareil portable et ne nécessite pas de grille [15, 18, 19, 20, 22].

En outre, chez les très jeunes poulains, des clichés en incidences latérale (décubitus latéral) et dorso-ventrale (décubitus dorsal) sont également possibles, ce qui permet de latéraliser aisément une lésion (photo ).

Interprétation de la radiographie pulmonaire

Apparence normale : radio-anatomie

Lors de l'analyse de chaque cliché radiographique thoracique, il convient de distinguer deux types de structures : celles qui sont visibles directement et celles visibles par soustraction (encadré 1) [8, 9, 14, 22, 26].

Les quatre clichés obtenus sont orientés sur le négatoscope afin de reconstituer le champ pulmonaire général. Le pôle cranial est orienté à gauche et l'étage dorsal en haut (photos à ).

Technique de lecture radiographique

La technique de lecture des radiographies pulmonaires est standardisée dans un souci de précision et d'exactitude, et comprend deux étapes distinctes [2, 8, 9, 14, 19, 28].

Évaluation de la qualité du cliché

Pour interpréter un cliché, il convient d'évaluer au préalable sa qualité technique afin que celle-ci autorise une interprétation sans risque d'erreur ou de confusion dû à des artefacts.

• Couleur et contraste

L'exposition correcte du cliché et l'adéquation des constantes aux impératifs dictés par la conformation de l'animal et par le matériel utilisé sont vérifiées. L'équilibre entre le blanc et le noir, qui peut masquer ou simuler une lésion, est évalué. Un compromis est nécessaire entre la visualisation du cœur (tissu mou) et celle du poumon (densité aérique). Pour obtenir une vue latérale bien exposée, il convient de rechercher une visualisation aisée de la troisième côte, superposée au troisième corps vertébral [28]. En outre, le cliché doit posséder une gamme (ou une échelle) de gris assez large pour permettre une bonne individualisation des structures de densités différentes.

• Moment de la prise du cliché

L'intérêt de déterminer la phase respiratoire réside dans le fait qu'en expiration, la radio-opacité du parenchyme est plus grande, ce dont il faut tenir compte dans l'interprétation.

Il est conseillé d'apprécier empiriquement la taille du triangle postcardiaque délimité par le cœur cranialement, le diaphragme caudalement et la veine cave caudale, dorsalement. Il ne s'agit pas d'une technique précise, mais elle offre une approximation raisonnable de la taille de ce triangle et, par conséquent, de la phase respiratoire au moment du cliché. En effet, lorsque le triangle est large, le cliché a été pris en fin d'inspiration ; s'il est étroit, il correspond à une fin d'expiration ; entre les deux, la taille est intermédiaire [28].

• Positionnement et centrage

Le bon positionnement dépend du niveau d'obliquité dans le thorax et du degré de couverture du thorax cranial par les triceps. Cela est analysé en visualisant le niveau des arcs costaux dorsaux et la position des deux humérus.

Si les arcs costaux sont situés à des niveaux différents, il existe une obliquité dans la posture qui entraîne le déplacement des vaisseaux hilaires, ce qui produit une augmentation de l'opacité des tissus mous dans la région hilaire.

Dans la région proche de l'humérus, la mise en protraction du ou des membres (chez le jeune) permet de diminuer la masse musculaire sur le cliché. Par superposition, ces muscles peuvent en effet masquer ou feindre une image lésionnelle dans le champ pulmonaire cranio-ventral.

En ce qui concerne le centrage, chaque cliché doit correspondre au champ pulmonaire à explorer et tous les champs doivent se superposer légèrement pour permettre de reconstituer le champ pulmonaire sur le négatoscope, afin qu'aucune structure située à la périphérie des clichés ne puisse échapper à l'étude.

Interprétation systématique

• Reconnaissance des structures anatomiques

L'interprétation des clichés radiographiques peut être difficile car la densité de l'interstitium est plus grande chez le cheval par rapport aux petits animaux. L'examen requiert une approche systématique et une bonne compréhension de l'anatomie thoracique. L'examen des structures doit être effectué en gardant en tête les principales causes pathologiques [14].

Il est conseillé de procéder à une lecture systématique en routine pour éviter d'omettre un élément radiographiquement intéressant. Les structures extrathoraciques dures et molles visibles sur la radio sont évaluées [28], puis un examen simple et global est effectué avant une description plus détaillée et plus complète [14]. Ce n'est qu'ensuite que les structures internes sont évaluées séparément : l'espace pleural, le diaphragme, le médiastin, la vascularisation pulmonaire, la trachée et le parenchyme pulmonaire (encadré 2) [28].

L'examinateur identifie les zones de poumon aérique cranialement et caudalement au cœur et dans la portion caudo-dorsale du poumon, puis l'apparence individuelle des vaisseaux au hile et à la périphérie. Les voies aériennes (apparence et épaisseur des parois) sont ensuite évaluées : les bronches et les bronchioles doivent être suivies le plus loin possible.

Il est également indispensable de visualiser correctement les structures osseuses, notamment les fragments de côtes chez les poulains nouveau-nés après une dystocie ou même chez l'adulte, car ils peuvent entraîner des difficultés respiratoires, voire un pneumothorax.

Lors de chaque examen, il est conseillé d'évaluer l'aspect du diaphragme. Celui-ci est normalement en forme de dôme dont le côté convexe est dirigé vers la cavité thoracique.

• Inventaire des anomalies radiographiquement évidentes

Lorsque les structures anatomiques et les artefacts liés à la technique ont été repérés, les anomalies ou des variations anatomiques majeures sont aisément observées.

• Identification des lésions pulmonaires

Deux méthodes s'opposent pour la désignation et la classification des opacités pulmonaires anormales.

La méthode traditionnelle, “dite étiologique”, consiste à identifier un type d'affection par la reconnaissance immédiate de lésions radiographiquement visibles qui sont considérées comme quasi pathognomonique. Cette technique implique une grande expérience de la radiographie pulmonaire chez le cheval en général et des connaissances précises de l'affection observée [8].

Une autre méthode, appelée “reconnaissance des schémas lésionnels” (pattern recognition technique en anglais) [8], est fondée sur la désignation de la structure pulmonaire (alvéolaire, bronchique, interstitielle ou vasculaire) impliquée dans l'affection par la reconnaissance de signes radiographiques spécifiques avant de décrire avec précision l'aspect radiographique de l'affection pulmonaire. Cette méthode, qui s'inspire d'une technique humaine, a été adaptée chez les petits animaux, puis chez le cheval.

En pratique, ces deux méthodes sont complémentaires :

- la première permet d'identifier les entités fréquemment rencontrées comme les pneumonies, les abcès, les œdèmes pulmonaires cardiogéniques, les contusions et les tumeurs ;

- la seconde est plus particulièrement adaptée à l'exploration d'affections pour lesquelles les signes ne sont pas pathognomoniques (par exemple : les pneumonies fongiques, les affections inflammatoires rares, certaines tumeurs) ou pour une description plus globale de l'atteinte pulmonaire.

Dans tous les cas, la lecture des clichés doit suivre une démarche rigoureuse [2, 8, 9, 14, 19, 28].

Il est alors possible d'obtenir une corrélation entre les images radiographiques et l'examen clinique pathologique et de retenir l'aspect lésionnel radiographique de certaines affections (photos à ).

Possibilités et limites de la radiographie pulmonaire

Avantages de la radiographie pulmonaire

La radiographie pulmonaire est un examen qui présente l'intérêt de permettre une évaluation générale de l'appareil respiratoire profond et de déceler des conditions pathologiques par la mise en évidence d'anomalies structurales.

Si le matériel est adapté et la technique rigoureuse, il s'agit d'un examen facile et assez rapide à mettre en œuvre. Il est en outre peu onéreux en comparaison d'une scintigraphie : les installations radiographiques ne servent pas exclusivement à l'activité médicale.

En outre, la radiographie pulmonaire est un examen complémentaire qui permet d'orienter le diagnostic différentiel et également, à la lumière de l'examen clinique, d'identifier des affections spécifiques par l'apparence des lésions (exemple : rhodococcose chez le poulain (photo ), pneumothorax, épanchement pleural (photo )) ou par leur distribution (exemple : hémorragie pulmonaire induite à l'exercice, ou HPIE, dans les lobes caudaux, bronchopneumonie par fausse déglutition en portion ventrale du poumon) [29, 40, 41, 45, 55, 59]. Il convient néanmoins de garder à l'esprit que la radiographie est complémentaire et vient orienter ou confirmer le diagnostic en fonction de l'examen clinique, qui reste la clef de voûte de la démarche diagnostique.

La radiographie pulmonaire présente également un intérêt pronostique à court terme. Lorsque cet examen est répété, un suivi de l'évolution lésionnelle est possible, parallèlement à la mise en place du traitement (exemple : HPIE, pneumothorax) [7, 13, 17, 23, 24].

Il est ainsi possible de préconiser l'emploi de la radiographie pulmonaire pour toute affection respiratoire supposée d'origine profonde et pour toute affection respiratoire dont la clinique ne permet pas une localisation absolue. Il est en outre recommandé d'effectuer des clichés précocement et de les répéter à quelques jours d'intervalle dans un souci pronostique.

Limites de la radiographie pulmonaire

Limites techniques

Certaines limites techniques sont inhérentes au cheval lui-même : sa taille et sa morphologie rendent l'examen plus compliqué que chez un carnivore domestique. Des constantes élevées doivent être appliquées et l'incidence dorsoventrale n'est réalisable que chez le jeune poulain : les deux poumons apparaissent alors superposés, ce qui augmente la densité générale normale par rapport aux carnivores [5, 8].

En outre, des variations physiologiques telles que l'état d'embonpoint ou l'âge modifient l'apparence du cliché : un cheval obèse produit beaucoup de rayons diffusés et, chez le cheval âgé, le poumon est nettement moins radiotransparent que chez un cheval adulte d'âge moyen.

La présence d'une affection respiratoire peut augmenter la fréquence respiratoire et rendre la pause inspiratoire ou expiratoire très courte : un flou cinétique complique alors l'interprétation du cliché [27, 28, 29].

Le principe de la radiographie elle-même (encadré 3) présente également des inconvénients intrinsèques.

Limites dues à l'affection

Il existe des biais à l'interprétation radio-graphique :

certains états pathologiques sont compatibles avec des clichés normaux. C'est le cas de la plupart des affections pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) notamment, sauf dans les cas sévères et/ou avancés pour lesquels il est possible d'observer une bronchiectasie périphérique et un épaississement des parois bronchiques principales et secondaires [8, 9, 16] ;

un décalage temporel entre l'état radiographique et l'état clinique est souvent présent (par exemple, lors de rhodococcose chez le poulain, l'apparition des signes radiographiques précèdent l'atteinte clinique et persistent quelque temps, même après l'amélioration clinique) ;

certains signes radiographiques ne sont pas assez spécifiques et n'apportent pas toujours de réponse sur la cause de l'affection suspectée.

Conclusion

Les progrès du matériel et des techniques ont contribué à rendre plus aisée la pratique de la radiographie pulmonaire chez le cheval. Cet examen complémentaire de première intention est facile à mettre en œuvre, peu onéreux et permet d'effectuer une approche générale du thorax et d'évaluer rapidement l'état du poumon. En outre, il peut être répété dans le temps assez aisément et permet un suivi lésionnel parallèlement à l'évolution de la clinique, ce qui autorise une bonne évaluation de la réponse thérapeutique ou de la convalescence. Cette méthode possède ainsi une bonne valeur pronostique qui est appréciable à condition de l'utiliser rationnellement et conjointement à d'autres techniques d'imagerie qui sont plus riches en informations fonctionnelles (scintigraphie) ou à l'origine d'informations structurelles de nature différente (échographie thoracique, endoscopie).

  • Remerciements aux Drs Jean-Marc Betsch et Mathieu Houssin pour les illustrations.

Éléments à retenir

• Chez le cheval adulte, il est conseillé de réaliser quatre incidences pour reconstituer tout le champ pulmonaire.

• Il est préférable de réaliser les clichés en fin d'inspiration car le champ pulmonaire est plus vaste.

• En fin d'expiration, le risque de flou cinétique est réduit et le parenchyme pulmonaire est plus radio-opaque.

• Les principales limites de cet examen sont les artefacts liés à la morphologie de l'animal, à l'absence de corrélation entre la clinique et les lésions visibles ou non et l'absence de spécificité de certaines images.

Radio-anatomie thoracique

◊ Structures directement visibles :

• Vasculaires :

- cœur

- aorte, tronc pulmonaire, veine cave caudale

- artères et veines pulmonaires

- vascularisation périphérique

• Voies aériennes :

- trachée et bifurcation trachéo-bronchique

- bronches de gros diamètre

◊ Structures visibles par soustraction :

• Partie aérique : espace alvéolaire

• Partie tissulaire : interstitium

Encadré 1.

Fiche d'interprétation systématique des radiographies thoraciques chez le cheval

Limites dues à la radiographie elle-même

◊ Maîtrise de la technique :

nécessité de standardisation → répétitivité des résultats possible chez un même cheval mais difficile entre plusieurs chevaux du fait des variations des distances foyer-objet et objet-film, du degré d'inspiration, etc.

◊ Limite de résolution :

- en comparaison avec la tomodensitométrie (structure de 2,2 mm de diamètre pour la radiographie) ;

- associée à une certaine distorsion géométrique.

◊ Manque important d'informations fonctionnelles :

- sur l'état physiologique du poumon : sans la clinique, la radiographie est muette ;

- sur l'évolution du processus pathologique : quel stade de la maladie ?

Encadré 3.

Références

  • 1 - AINSWORTH DM, EICKER SW, YEAGAR AE et coll. Associations between physical examination, laboratory, and radiographic findings and outcome and subsequent racing performance of foals with Rhodococcus equi infection : 115 cases (1984-1992). J. Amer. Vet. Med. Assn. 1998 ; 213(4) : 510-515.
  • 2 - AINSWORTHDM, BILLERDS. Respiratory system. In : Equine Internal Medicine. REED SM, BAYLAY WM, 1st édition. Philadelphie, WB Saunders Company. 1998 : 251-289.
  • 3 - BARONE R. Anatomie comparée des mammifères domestiques. In : Appareil respiratoire, Tome 3. Paris, Vigot, 3e édition. 1997 : (pages ?) Partie II, chapitres III, IV et V.
  • 4 - BERGE E. Uber neue Leistungen der Röntgendiagnostik am lebenden Pferd. Tierärztliche Wochenschrift. 1927 ; 35 : 689-695.
  • 5 - BERTONI G, GNUDI G, ZANICHELLI S et coll. Possibilita e limiti della radiologia toracica equina. Ippologia. 1991 ; 2(3) : 65-68.
  • 6 - CIRIER P. Radiographie de l'appareil respiratoire profond chez le cheval. Thèse de doctorat vétérinaire. Toulouse, 2000.
  • 7 - CORNICK JL. Diagnosis and treatment of pulmonary histoplasmosis in a horse. Cornell Vet. 1990 ; 80 : 97-103.
  • 8 - FARROW CS, THRALL DE. The lung. In : Textbook of veterinary diagnostic radiology, 2nd édition. Philadelphie, WB Saunders Company. 1994 : 372-387.
  • 9 - FARROW CS. Radiograhy of the equine thorax : Anatomy and technic. Vet. Radiol. 1981 ; 22(2) : 62-68.
  • 10 - FEENEY DA, GORDON BJ, JOHNSTON GR et coll. A 200 centimeter focal spot-film distance (FFD) technique for equine thoracic radiography. Vet. Radiol. 1982 ; 23(1) : 13-19.
  • 11 - GREEN SL, HAGER DA, CALDERWOOD MB, et coll. Acute diffuse mycotic pneumonia in a 7-month-old colt. Vet. Radiol. 1987 ; 28(6) : 216-219.
  • 12 - GREEN SL, SPENCER CP, WELLS M et coll. Radiographic diagnosis. Vet. Radiol. 1989 ; 30(4) : 181-183.
  • 13 - HILLIDGECJ. Review of Corynebacterium (Rhodococcus) equi lung abscesses in foals : pathogenesis diagnosis and treatment. Vet. Record. 1986 ; 119 : 261-264.
  • 14 - HINCHCLIFF KW, BYRNE BA. Clinical examination of the respiratory system. Vet. Clin. North Amer. Equine Pract. 1991 ; 7(1) : 1-26.
  • 15 - KANGSTROM LE. The radiographic diagnosis of equine pneumonia. Vet. Radiol. 1968 ; 9(80) : 80-88.
  • 16 - KLEIN HG, OFFENEY F. Il significato diagnostico differenziale dell' esame radiologico del torace nel cavallo. Ippologia. 1993 ; 4(4) : 13-16.
  • 17 - KNOTTENBELT DC. Rhodococcus equi infection in foals : a report of an outbreack on a thoroughbred stud in Zimbabwe. Vet. Record. 1993 ; 132 : 79-85.
  • 18 - LAMB CR, O'CALLAGHAN MW, PARADIS MR. Thoracic radiography in the neonatal foal : a preliminary report. Vet. Radiol. 1990 ; 31(1) : 11-16.
  • 19 - LAMB CR, O'CALLAGHAN MW. Diagnostic imaging of equine pulmonary disease. Comp. Cont. Educ. Pract. Vet. 1989 ; 11(9) : 1110-1119.
  • 20 - LAMB CR. Aspects of diagnostic imaging in equine pulmonary disease. Vet. Annu. 1981 ; 27 : 127-135.
  • 21 - LE NIHOUANNEN JC. La radiographie du poumon du cheval. Pratique Vétérinaire Équine. 1989 ; 21(4) : 12-13.
  • 22 - MAIR TS, GIBBS C. Thoracic radiography in the foal. Equine Vet. Educ. 1989 ; 1(2) : 56-61.
  • 23 - MURRAY MJ, CAVEY DM, FELDMAN BF, et coll. Signs of sympathetic denervation associated with a thoracic melanoma in a horse. J. Vet. Intern. Med. 1997 ; 11(4) : 199-203.
  • 24 - MYER CW. Radiography review : the interstitial pattern of pulmonary disease. Vet. Radiol. 1980 ; 21(1) : 18-23.
  • 25 - RENDANO VT, QUICK CB. Equine radiology : the thorax. Mod. Vet. Pract. 1979 ; 60(4) : 323-329.
  • 26 - SANDERSON GN, O'CALLAGHAN MW. Radiographic anatomy of the equine thorax as a basis for radiological interpretation. N. Z. Vet. J. 1983 ; 31 : 127-130.
  • 27 - SHIDA T, SUGANUMA T, HASHIZUME T. Basic studies of radiation image diagnosis in veterinary medicine : comparison of the resolution of computed tomography, scanography and conventional radiography in an equine thoracic phantom. Bull. Azabu Univ. Vet. Med. 1984 ; 5(2) : 155-159.
  • 28 - TOAL RL, CUDD T. Equine neonatal thoracic radiography ; a radiographic – pathologic correlation. Proceeding of the American Association of Equine Practitioners. 1987 ; 32 : 117-128.
  • 29 - WISNER ER, O'BRIEN TR, LAKRITZ J et coll. Radiographic and microscopic correlation of diffuse interstitial and bronchointerstitial pulmonary patterns in the caudodorsal lung of adult Thoroughbred horses inracetraining. EquineVet. J. 1993 ; 25(4) : 293-298.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter

Découvrez en avant-première chaque mois le sommaire du Pratique Vétérinaire Equine.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à Pratique Vétérinaire Equine, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr