Gestion d’infections à S. aureus en traite robotisée - Le Point Vétérinaire n° 292 du 01/01/2009
Le Point Vétérinaire n° 292 du 01/01/2009

Maladies infectieuses et production laitière

Pratique

CAS CLINIQUE

Auteur(s) : Édouard Timsit*, Jean-Marie Nicol**, Catherine Magras***, Nathalie Bareille****

Fonctions :
*ENV de Nantes
BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3
**Clinique vétérinaire
15, rue des Anciens-Combattants
44110 Châteaubriant
***ENV de Nantes
BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3
****ENV de Nantes
BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3

Le dépistage des quartiers infectés est un point essentiel de la gestion des troupeaux atteints de mammites à Staphylococcus aureus.

Staphylococcus aureus est un agent pathogène majeur de la mamelle des bovins [11]. Cette bactérie contagieuse se transmet des quartiers infectés aux quartiers sains principalement pendant la traite [17]. La propagation de S. aureus dans un troupeau dépend :

– de sa transmission (nombre moyen de quartiers nouvellement infectés à partir d’un seul quartier infecté sur une période donnée) [23] ;

– du nombre de quartiers infectés (réservoir principal de S. aureus) [12].

Pour gérer les élevages atteints de mammites à S. aureus, il est donc nécessaire :

– d’adopter des mesures liées à la traite afin de limiter la transmission de la bactérie ;

– de dépister et de traiter (voire de réformer) les vaches infectées.

Dans un précédent article, nous avons exposé un diagnostic d’infections des mamelles par des souches de S. aureus multirésistantes dans un troupeau comportant une cinquantaine de vaches laitières en Loire-Atlantique (France), avec traite robotisée. Il a été recommandé, pour limiter la transmission des S. aureus, d’installer un système de désinfection par la vapeur des manchons entre chaque traite (Pura®)(1).

Dans cet article, les mesures prises dans ce même élevage pour dépister et traiter les quartiers infectés sont exposées puis commentées.

Cas clinique

1. Dépistage des vaches infectées en lactation

Premier tri sur les données

Plutôt que de prélever l’ensemble des vaches en lactation et pour réduire le coût des analyses, un premier dépistage des vaches potentiellement infectées par S. aureus s’effectue à partir des données du contrôle laitier. Un tableau est créé à partir des résultats mensuels des vaches présentes sur l’exploitation pendant les six derniers mois. Il reprend les concentrations individuelles du lait en cellules somatiques (CCSI).

Vingt-quatre vaches sont présumées infectées sur le critère d’une CCSI ≥ 200 000 cellules/ml sur un des deux derniers mois.

Deux séries de prélèvements de lait et CMT

Une visite est réalisée deux semaines après le diagnostic d’infections intramammaires à S. aureus(1). Un California Mastitis Test (CMT) et un prélèvement aseptique de lait sont réalisés pour chacun des quatre quartiers des 24 vaches présumées infectées. Cette procédure prend deux heures environ, au cornadis, vers 17 heures (heure de tri des vaches), sans attendre le passage individuel au robot des vaches à prélever (photo).

Afin de limiter le nombre de faux négatifs, une seconde série de prélèvements est réalisée 30 jours plus tard chez les vaches dont les résultats bactériologiques sont négatifs lors du premier prélèvement.

Tous les échantillons sont conservés sous froid positif pour leur acheminement au laboratoire.

Détection et isolement de S. aureus et antibiogrammes

Afin de réduire le nombre d’analyses bactériologiques, le lait de chaque quartier est analysé individuellement seulement dans le cas d’un lait de mélange positif. Le mélange (poolage) du lait des quatre quartiers d’une vache est réalisé sous hotte. À l’issue de cette procédure, tous les échantillons sont congelés à - 30 °C. Le seuil de détection de l’analyse bactériologique est volontairement abaissé par l’ensemencement de 0,1 ml de lait par gélose (au lieu de 0,01 ml par boîte classiquement conseillé) [8].

Pour confirmer les antibiorésistances précédemment mises en évidence par la méthode des disques selon les recommandations de la Société française de microbiologie, des antibiogrammes sont réalisés sur les S. aureus obtenus à partir des prélèvements de lait de quartier(1) (encadré 1) [4].

Au total, 136 prélèvements de lait de quartier et 24 pools de lait de vache sont ainsi réalisés et 90 ont été analysés bactériologiquement (tableau complémentaire sur www.WK-Vet.fr).

2. Action en lactation chez les vaches infectées

Stratégie

Le choix doit logiquement être effectué, selon la chance de guérison bactériologique de chacune des vaches dépistées infectées, entre un traitement au tarissement ou en lactation, ou la réforme (tableau 1) [1].

Toutefois, l’éleveur souhaite ici privilégier la réalisation de son quota de production.

Un traitement (expérimental) en lactation est donc entrepris chez la quasi-totalité des vaches infectées (11/14), en accord avec les profils de résistance observés.

Les trois vaches restantes et celles encore infectées après traitement en lactation ont été gérées :

– soit par un traitement au tarissement (vaches gestantes) ;

– soit par le tarissement des quartiers infectés (obturateur ou traitement au Lotagen®) ;

– soit par la réforme (vaches non gestantes).

Traitement en lactation

Onze vaches présentant un à quatre quartiers infectés par S. aureus sont traitées pendant quatre jours avec :

– de la marbofloxacine : Marbocyl® 10 %, deux injections quotidiennes (à 7 et à 19 heures), par voie intramusculaire, à la dose de 4 mg/kg (8 mg/kg/j, soit quatre fois la dose prévue par l’autorisation de mise sur le marché [AMM]) ;

– de la céfalexine : Rilexine® intramammaire, un injecteur toutes les 12 heures dans les quartiers infectés après désinfection rigoureuse du trayon (soit huit injecteurs par quartier infecté) (encadré 2).

Évaluation de la guérison

Une analyse bactériologique du lait de chaque quartier des vaches traitées est réalisée à 14 et 28 jours post-traitement afin d’étudier la guérison bactériologique.

Chez les 11 vaches traitées (28 quartiers positifs), cinq ne présentent plus de S. aureus détectables à J14 et J28.

Seize quartiers sur 28 ont ainsi guéri bactériologiquement à la suite du traitement expérimental en lactation (tableau 2).

Les vaches avec le plus faible nombre de CCSI > 200 000 cellules/ml depuis le vêlage (infections les plus récentes) et/ou le plus petit nombre de quartiers atteints ont eu davantage tendance à guérir, en accord avec les données publiées.

3. Surveillance des vaches taries

Seules les vaches en lactation ont subi un dépistage des infections à S. aureus. Or, parmi les 11 vaches taries avant nos visites, 8 avaient des CCSI ≥ 200 000 cellules/ml au tarissement. Ces vaches sont donc potentiellement infectées par S. aureus. Elles représentent un risque pour le troupeau. Il est recommandé à l’éleveur de :

– prélever systématiquement pour analyse un lait de mélange des quatre quartiers de toutes les vaches avec une CCSI ≥ 200 000 cellules/ml au dernier contrôle avant tarissement ;

– réaliser un CMT à trois jours post-partum chez toutes les autres vaches vêlées en prélevant pour analyse tous les quartiers ayant un CMT supérieur à zéro.

Discussion

1. Importance du dépistage des animaux infectés

Lors d’infection intramammaire par S. aureus, il est nécessaire de dépister les animaux infectés au plus vite car ils représentent le principal réservoir de cette bactérie dans le troupeau [17].

Ce dépistage passe par l’analyse bactériologique de prélèvements de lait. Néanmoins, il souffre d’un défaut de sensibilité dû à l’excrétion cyclique de S. aureus et à l’excrétion moyenne-basse de certaines souches (encadré 3) [18]. Lors de prélèvement unique de lait d’un quartier, il existe aussi des faux positifs (résultat d’analyse bactériologique positif à S. aureus alors que le quartier n’est pas durablement infecté) [3, 9]. Cela peut survenir même si toutes les précautions d’hygiène et de traçabilité sont prises [3]. Pour pallier ce défaut de spécificité, il est recommandé d’étudier rétrospectivement les CCSI afin de valider les résultats bactériologiques. Ainsi, une vache présentant un quartier S. aureus positif avec plusieurs CCSI > 200 000 cellules/ml a 82 % de risque que celui-ci soit durablement infecté. Une vache aux CCSI inconnues a seulement 54 % de risque que le quartier S. aureus positif soit durablement infecté (tableau 3).

Dans les troupeaux infectés par S. aureus en cours d’assainissement, un examen systématique des vaches vêlées doit être réalisé afin de connaître leur statut vis-à-vis de celui-ci [6, 17]. Eicher conseille de prélever systématiquement toutes les vaches vêlées, y compris les primipares, pour analyse bactériologique du lait de mélange des quatre quartiers [6]. Dans le cas présent et pour une raison de coût, seules les vaches taries avec des CCSI ≥ 200 000 cellules/ml ont été systématiquement prélevées. Pour les vaches avec des CCSI < 200 000 cellules/ml au tarissement et les primipares, seuls un CMT à trois jours et un prélèvement/ analyse des quartiers CMT supérieur à zéro ont été préconisés. Cette recommandation s’appuie sur une étude de Sargeant et coll. dans laquelle l’utilisation du CMT à trois jours post-partum avec un seuil supérieur à zéro présente la meilleure sensibilité (Se = 66,7 %) pour la détection des infections intramammaires par des agents pathogènes majeurs dans les 10 jours suivant le post-partum [15].

2. Traitement en lactation des quartiers infectés subcliniquement par S. aureus

Les taux de guérison lors de traitements antibiotiques de mammites subcliniques à S. aureus en lactation sont souvent faibles (< 40 %) [21]. Cela explique que ces traitements en lactation soient souvent perçus comme “non rentables” économiquement, et que le traitement au tarissement dont le taux de guérison est plutôt de l’ordre de 40 à 70 % ou la réforme des vaches infectées soient préférentiellement conseillés [17]. Les taux de guérison de mammites subcliniques à S. aureus en lactation varient néanmoins de 5 à plus de 80 % en fonction de facteurs liés [1] :

– à l’animal ;

– à la souche de S. aureus impliquée : résistance à la pénicilline (effet négatif) ;

- au traitement réalisé : durée (effet positif), voie d’administration (effet positif par voies intramammaire et générale).

Ainsi, dans certaines situations, le traitement antibiotique en lactation des infections subcliniques à S. aureus peut être intéressant économiquement [23]. C’est le cas lorsque, d’une part, les risques de transmission de S. aureus des quartiers infectés vers les quartiers non infectés sont élevés et que, d’autre part, les vaches candidates au traitement sont choisies en fonction de leurs chances de guérison. Dans une étude réalisée dans des conditions européennes d’élevage (quota, concentration cellulaire de tank < 400 000 cellules/ml), l’intervalle de rentabilité d’un “traitement en lactation” a pour bornes :

– “+ 256 €” pour une durée de traitement de huit jours dans une situation où les risques de transmission de S. aureus sont élevés, avec des souches impliquées sensibles aux pénicillines et des vaches traitées jeunes (deux lactations au maximum) avec des CCSI faibles et à plus de 200 jours de lactation ;

– “- 103 €” pour une durée de traitement de huit jours dans une situation où les risques de transmission de S. aureus sont faibles, avec des souches impliquées résistantes aux pénicillines et des vaches traitées âgées (plus de deux lactations) avec des CCSI élevées et à moins de 100 jours de lactation (tableau 4) [23].

3. S. aureus résistants : pas de traitement de référence

Pour évaluer a priori la rentabilité d’un traitement en lactation, il est nécessaire de connaître le taux de guérison attendu. Or, lors d’implication de S. aureus résistants aux pénicillines et aux macrolides/lincosamides comme dans le cas présent, aucun traitement de référence n’existe [13]. Nous avons décidé de mettre en place un traitement expérimental à base de fluoroquinolones (marbofloxacine) et de céphalosporines de première génération (céfalexine). Cette association a été choisie en raison de la synergie entre ces deux familles d’antibiotiques [2]. Les fluoroquinolones, grâce à leur large distribution au niveau du parenchyme mammaire et à leur action intracellulaire sur S. aureus, représentent de bonnes molécules pour le traitement des infections subcliniques à S. aureus [7, 14]. Leur action étant temps-dépendante envers S. aureus et les concentrations minimales inhibitrices (CMI) étant élevées (environ 10 fois plus que pour E. coli), il est nécessaire d’augmenter la dose de 2 à 8 mg/kg/j répartie en deux injections intramusculaires à 12 heures d’intervalle [16].

Un traitement à base de céphalosporines de troisième ou quatrième génération par voies générale et locale aurait aussi pu être entrepris. Cependant, les données disponibles sur le taux de guérison de mammites subcliniques à S. aureus à la suite d’un traitement systémique à base de cefquinome ne sont pas favorables à l’utilisation d’un tel traitement [20].

Le taux de guérison des mammites subcliniques à S. aureus en lactation obtenu dans ce cas est relativement élevé (16 quartiers S. aureus négatifs sur 24 quartiers S. aureus positifs traités). Les vaches avec le plus faible nombre de CCSI ≥ 200 000 cellules/ml depuis le vêlage (infections les plus récentes) et/ou le plus faible nombre de quartiers atteints ont eu davantage tendance à guérir, ce qui est en accord avec les publications existantes [1]. L’association de marbofloxacine par voie générale et de céfalexine par voie diathélique semble donc intéressante pour le traitement d’une infection intramammaire par S. aureus en lactation. Le coût élevé du traitement et l’usage de fluoroquinolones limitent l’administration en pratique de cette association (encadré 4).

Pour obtenir une détection sensible et spécifique des quartiers infectés, il est nécessaire, d’une part, de multiplier les prélèvements et analyses de lait afin d’augmenter la sensibilité et, d’autre part, de confronter les résultats des analyses avec les valeurs des CCSI afin d’accroître la valeur prédictive positive.

De plus, lors de plans d’assainissement des troupeaux atteints de S. aureus, les vaches taries et les génisses, potentielles nouvelles sources de la bactérie dès le vêlage, ne doivent pas être oubliées. Il convient alors de les tester systématiquement via une analyse du lait de mélange des quatre quartiers ou une analyse ciblée sur les quartiers CMT supérieur à zéro, à trois jours post-partum.

  • (1) Voir l’article “Cas de mammites à S. aureus en traite robotisée” d’Édouard Timsit et coll. Point Vét. 2008 ; 291 : 63-69.

Références

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Encadré 1 : Confirmation des profils de résistance

• Parmi les 24 vaches prélevées, 14 sont infectées par des souches identifiées S. aureus multirésistantes (soit 32 quartiers infectés détectés lors de la première ou de la seconde série de prélèvements).

• Les isolats obtenus à partir des prélèvements de lait de quartier sont tous résistants à :

– la pénicilline G ;

– la lincomycine ;

– la spiramycine ;

– l’érythromycine.

Certains sont aussi résistants :

– aux tétracyclines ;

– et/ou à la gentamicine.

Aucun isolat n’est résistant :

– à la céfoxitine (souche MRSA = methicillin- resistant Staphylococcus aureus) ;

– à la marbofloxacine ;

– à la céfalexine.

Encadré 2 : Gestion des risques inhibiteurs et résidus

• Les deux médicaments prescrits en lactation sont utilisés hors du schéma posologique recommandé dans les résumés officiels des caractéristiques du produit (hors RCP : dose et rythme d’administration pour Marbocyl®, temps de traitement pour Rilexine®), mais dans des indications (le traitement des mammites) et chez une espèce (les bovins) prévues dans le RCP. Cet usage, possible sur prescription d’un vétérinaire selon l’article L. 234-2 (point VII) du Code rural, n’est donc pas encadré par le dispositif légal de la cascade prévu pour les changements d’espèce ou d’indication en l’absence de médicament bénéficiant de l’indication visée (article L. 5143-4 du Code de la santé publique). Le temps d’attente forfaitaire minimal de sept jours obligatoire dans le cadre de la cascade lors de changement d’espèce de destination n’est pas applicable à ce cas.

• Compte tenu d’une augmentation du risque “inhibiteurs” lié à ce traitement, le lait du tank (et non pas le lait individuel) est testé chaque jour de traitement et pendant la période d’attente (trois jours) avec un test microbiologique rapide (Delvotest®) pour prévenir le risque d’erreur d’aiguillage du lait de la part de l’éleveur ou/et du robot. Ces tests permettent de détecter la céfalexine (et les β-lactamines en général) à des niveaux faibles. Toutefois, ils détectent mal la présence de marbofloxacine (et des autres fluoroquinolones) à des niveaux supérieurs à la limite maximale de résidus (LMR) de ces composés.

Encadré 3 : Comment augmenter la sensibilité de détection de S. aureus ?

• Pour augmenter la sensibilité de détection de S. aureus, certains auteurs recommandent de réaliser plusieurs prélèvements de lait successifs :

– Sears et coll. obtiennent une sensibilité de 74,5 % pour un prélèvement unique, de 94 et 98 % pour réciproquement deux et trois prélèvements à huit heures d’intervalle [18] ;

– Buelow et coll. obtiennent une sensibilité de 90,9 % pour un prélèvement unique et de 97 % pour deux prélèvements à trois jours d’intervalle [3].

• La sensibilité de détection de S. aureus peut aussi être améliorée en prélevant du lait avant la traite plutôt qu’après (Se = 91 % versus 81 %) [19].

La sensibilité ne dépend pas uniquement de la stratégie de prélèvement, mais aussi de l’analyse bactériologique.

• Dans ce cas, les prélèvements de lait ont été congelés avant leur analyse afin de libérer les S. aureus intracellulaires et de casser les chaînettes de bactéries [22]. De plus, un plus grand volume de lait a été ensemencé (0,1 ml au lieu de 0,01 ml). Cela permet d’augmenter la sensibilité de détection liée à l’analyse de 78 à 90 % [8].

Une centrifugation du lait avant analyse aurait aussi pu être réalisée : 2 000 g pendant 15 minutes, puis mise en suspension du culot dans 0,05 ml de NaCl 0,9 % [24].

Encadré 4 : De l’usage des fluroquinolones

• Les fluoroquinolones sont activement surveillées vis-à-vis de la survenue de résistances bactériennes.

• Une étude a évalué durant sept ans (1994 à 2001) la sensibilité à la marbofloxacine de souches bactériennes issues de maladies bovines digestives (E. coli, Salmonella), intramammaires (E. coli, Staphylococcus aureus, Streptococcus uberis, S. agalactiae, S. dysgalactiae) et respiratoires (Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida, Haemophilus somnus). Les souches provenaient de huit pays européens. Un changement significatif dans la distribution des CMI pour les bactéries testées n’a été mis en évidence que pour des souches E. coli issues d’affections digestives [10].

POINTS FORTS

• lPour une raison de coût, seules les vaches ayant été taries avec des CCSI ≥ 200 000 cellules/ml ont été systématiquement prélevées. Pour les vaches avec des CCSI < 200 000 cellules/ml au tarissement et les primipares, seuls un CMT à trois jours et une analyse des quartiers CMT positif ont été préconisés.

• L’action conjointe de la marbofloxacine par voie générale et de la céphalexine par voie diathélique a permis de traiter des infections intramammaires à S. aureus résistants aux pénicillines G et aux macrolides/ lincosamides.

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