ÉTAPE 10 : CONDUITE À TENIR EN CAS D’ALOPÉCIE CHEZ LE CHIEN - Le Point Vétérinaire n° 463 du 01/03/2025
Le Point Vétérinaire n° 463 du 01/03/2025

La dermatologie en 10 étapes

Auteur(s) : Mélanie Legain*, Didier Pin**, Marion Mosca***

Fonctions :
*(MSc)
**VetAgro Sup 1
avenue Bourgelat
69280 Marcy l’Étoile
***(DipECVD,
professeur en dermatologie)
****(DipECVD)
*****VetAgro Sup
1 avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile

L’alopécie est une perte de poils, localisée ou généralisée, qui peut être due à une aff ection cutanée ou à une maladie systémique. La démarche diagnostique dichotomique doit être méthodique.

Les dermatoses alopéciques sont parfois associées à des lésions concomitantes ou secondaires à l’alopécie. L’âge de l’animal, la distribution et l’étendue des lésions sont des facteurs diagnostiques importants. La démarche diagnostique doit être rigoureuse et l’examen clinique complet. Les examens complémentaires sont à choisir selon les hypothèses émises. Enfin, un traitement n’est pas toujours nécessaire car les seules répercussions de certaines dermatoses ne sont qu’esthétiques.

Cet article présente la conduite à tenir en cas d’alopécie ou d’hypotrichose(1) sans prurit initial chez le chien.

RECUEIL DES COMMÉMORATIFS ET DE L’ANAMNÈSE

Signalement de l’animal

La race

Certaines races canines sont prédisposées à une ou plusieurs dermatoses alopéciques (tableau 1).

L’âge

L’âge n’est pas un critère déterminant, mais il peut contribuer à orienter le diagnostic. Les maladies endocriniennes, telles que l’hypothyroïdie et l’hypercortisolisme, se manifestent respectivement chez l’adulte (diagnostic à l’âge moyen de 6,8 ans) et chez l’animal âgé (diagnostic à l’âge moyen de 9 ans) [12].

Les génodermatoses, comme la dysplasie des follicules pileux noirs ou encore l’alopécie des robes diluées, apparaissent le plus souvent avant l’âge de 18 mois [1, 2].

Le sexe

Peu de prédispositions sexuelles sont décrites. L’alopécie X semble être plus souvent observée chez les mâles que chez les femelles [6]. Les dysendo crinies sexuelles sont aussi plus fréquentes chez le mâle, comme le syndrome de féminisation lié à un hyperœstrogénisme, ou l’hyperandrogénisme du mâle. L’hyperœstrogénisme de la femelle est beaucoup plus rare.

Commémoratifs

Le poids

Une prise de poids importante sans augmentation de la ration alimentaire et associée à une alopécie évoque une hypothyroïdie. Une modification de la répartition des graisses corporelles, par exemple un abdomen de volume augmenté et ptosique, suggère un hypercortisolisme.

Le comportement

Des anomalies du comportement sexuel sont à rechercher en cas de suspicion de dysendocrinie sexuelle. Lors d’hypothyroïdie, une léthargie et une frilosité sont souvent notées [3]. Une modification du comportement alimentaire (augmentation de l’appétit) ou de la prise de boisson (augmentation de la soif) suggère aussi une dysendocrinie.

L’environnement

La leishmaniose est une maladie endémique dans le bassin méditerranéen. Un séjour de l’animal dans cette zone géographique est un élément important à connaître dans le cadre d’une suspicion d’infection à Leishmania.

La contagiosité

La teigne est une maladie contagieuse qui se transmet par contacts directs ou indirects.

Les traitements

La connaissance des traitements précédemment administrés est importante : par exemple, un hypercorticisme peut être d’origine iatrogène. Des cas d’hyperœstrogénisme, secondaires à l’utilisation d’œstrogènes prescrits lors d’incontinence urinaire ou de l’emploi d’une crème à base d’oestrogènes par les propriétaires de l’animal, sont également rapportés [7, 18].

Circonstance d’apparition et évolution de la dermatose

Un caractère saisonnier est en faveur d’une alopécie cyclique des flancs. Une dermatose alopécique dont l’extension est centrifuge, qui apparaît pendant ou après un traitement à base de corticoïdes, conduit à suspecter une dermatophytose ou une démodécie.

EXAMENS GÉNÉRAL ET DERMATOLOGIQUE

Un examen clinique doit être systématiquement réalisé car certaines dermatoses alopéciques sont associées à des maladies générales dont les signes sont à la fois cutanés et systémiques (dysendocrinies). Une bradycardie peut être constatée en cas d’hypothyroïdie, tandis qu’une hépatomégalie et une polypnée sont rapportées lors d’hypercorticisme. Enfin, une asymétrie testiculaire est évocatrice d’une dysendocrinie sexuelle. L’examen dermatologique, quant à lui, doit être complet. Le type de lésions, leur forme et leurs localisations permettent d’émettre une liste d’hypothèses diagnostiques.

HYPOTHÈSES DIAGNOSTIQUES

Les hypothèses diagnostiques dépendent des examens clinique et dermatologique. Répertorier les lésions cutanées, leurs localisations et les principaux signes généraux permet d’identifier les dermatoses alopéciques les plus courantes (tableau 2 et figure). La classification des alopécies, telle qu’elle est présentée dans la figure, n’est pas parfaite. En effet, certaines dermatoses alopéciques, dont la perte de pelage ne s’accompagne pas initialement de lésions concomitantes, peuvent être associées à des remaniements cutanés modérés comme une hyperpigmentation ou une sécheresse. Les dysendocrinies sont des dermatoses alopéciques parfois associées à l’apparition de lésions ou de signes cutanés concomitants (comédons, atrophie cutanée, signe de l’araignée, ligne préputiale) ou secondaires à l’alopécie, issus de complications infectieuses (folliculite bactérienne par exemple) qui modifient le tableau clinique initial. Il peut donc exister des profils mixtes qui compliquent la démarche diagnostique. Le cas échéant, le suivi de l’animal est indispensable pour établir le diagnostic.

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES À RÉSULTATS IMMÉDIATS

En cas de suspicion de teigne ou de démodécie, le raclage cutané permet de récupérer les agents infectieux présents dans les follicules pileux. Pour augmenter la sensibilité de l’examen, plusieurs raclages doivent être réalisés jusqu’à la rosée sanguine. L’absence de Demodex dans le produit d’au moins deux zones d’un raclage correctement réalisé exclut définitivement l’hypothèse de démodécie [13]. Dans les cas de teigne, l’association d’un raclage cutané et d’une trichoscopie affiche une meilleure sensibilité (85 %) que le raclage cutané seul (79 %) ou la trichoscopie seule (60 %) [4]. L’examen à la lampe de Wood permet de mettre en évidence certaines souches de Microsporum canis. La trichoscopie permet également d’observer la morphologie du poil et sa phase de croissance : des poils cassés orientent vers une dermatose prurigineuse, alors que des poils uniquement en phase télogène sont en faveur d’une dysendocrinie. Une anomalie de répartition du pigment mélanique dans les poils, associée à des signes cliniques compatibles, est évocatrice d’une alopécie des robes diluées ou d’une dysplasie des follicules pileux noirs. En cas de suspicion de folliculite bactérienne, un calque par apposition du pus permet de mettre en évidence les bactéries phagocytées. Lorsque la leishmaniose est suspectée, l’examen cytologique d’un nodule cutané ou d’un nœud lymphatique permet la mise en évidence d’amastigotes. La sensibilité de cet examen cytologique d’un nœud lymphatique chez les chiens atteints de leishmaniose varie de 84 à 93 % après l’examen de 100 ou 1 000 champs microscopiques, respectivement [14].

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES À RÉSULTATS RETARDÉS

Analyses sanguines

Les analyses sanguines peuvent déceler des troubles endocrinologiques, ou une leishmaniose.

Hypothyroïdie

Face à une suspicion d’hypothyroïdie, le diagnostic repose sur des concentrations sanguines de thyroxine (T4 totale ou libre) inférieures à l’intervalle de référence et à une concentration d’hormone thyréostimulante (TSH) supérieure à l’intervalle de référence (photo 1). Une valeur isolée de T4 totale en dessous de l’intervalle de référence ne doit pas être le seul critère utilisé pour diagnostiquer une hypothyroïdie, car cette hormone peut être diminuée chez les animaux âgés après l’administration de certains médicaments, comme la prednisone, ou en cas de maladie concomitante [3]. D’autres anomalies biochimiques, non spécifiques, sont souvent présentes lors d’hypothyroïdie, telles qu’une hypercholestérolémie à jeun, une hypertriglycéridémie et une discrète anémie non régénérative.

Hypercorticisme

Tous les tests diagnostiques de l’hypercorticisme ont des limites et peuvent donner des résultats faussement positifs lorsqu’ils sont effectués chez des animaux atteints d’une maladie non surrénalienne ou d’un stress concomitant. Il est recommandé de tester les animaux uniquement lorsque la suspicion clinique d’hypercorticisme est forte, c’est-à-dire en présence d’au moins deux anomalies cliniques ou biochimiques suggérant un hypercorticisme [3]. Le test de stimulation à l’hormone adrénocorticotrope (ACTH), le seul capable de diagnostiquer un hypercorticisme iatrogène, et le test de freinage à la dexaméthasone à faible dose sont recommandés pour diagnostiquer un hypercorticisme [3]. Enfin, les examens d’imagerie (échographie abdominale ou examen tomodensitométrique) peuvent identifier l’origine de l’hypercortisolisme et compléter le diagnostic.

Dysendocrinie sexuelle

L’interprétation du dosage des hormones sexuelles est difficile. Les taux sanguins d’œstrogènes, ainsi que ceux des autres hormones sexuelles, fluctuent considérablement au cours de la journée ou selon le sexe de l’animal (photo 2). Une étude incluant six chiens mâles montre que le syndrome de féminisation est plus fréquemment associé à une diminution du rapport testostérone/ estradiol sanguin qu’à une augmentation isolée du taux de 17β-estradiol [8]. Une concentration sanguine d’hormone antimüllérienne (AMH) supérieure à 22 ng/ml ou la présence de plus de 20 % de cellules superficielles kératinisées dans un frottis préputial sont également des éléments en faveur d’un hyperœstrogénisme secondaire à un sertolinome chez le mâle [5, 8]. L’échographie urogénitale permet aussi de visualiser des anomalies testiculaires ou ovariennes et de renforcer ainsi le diagnostic d’hyperœstrogénisme.

Leishmaniose

En cas de suspicion de leishmaniose, une sérologie quantitative est réalisée afin de mettre en évidence une augmentation du nombre d’immunoglobulines G anti-Leishmania circulantes.

Culture fongique

Une culture fongique est pratiquée lors de dermatophytose pour identifier l’espèce de champignon en cause. Le matériel envoyé pour la culture est le produit de raclages cutanés (squames et poils) ou un carré de moquette stérile frotté sur la ou les lésions cutanées. Le recours à un milieu de culture de type dermatophyte test medium (DTM) n’est pas conseillé, car il est souvent à l’origine de faux négatifs ou de faux positifs [9].

Examen histopathologique

L’examen histopathologique de biopsies cutanées est recommandé lors de dermatose alopécique associée à des lésions apparues simultanément à l’alopécie, de génodermatose, d’alopécie cyclique des flancs, de certaines dysplasies folliculaires ou lorsque les examens complémentaires décrits précédemment n’ont pas permis d’établir un diagnostic définitif. Néanmoins, cet examen ne permet pas toujours de distinguer les différentes dysendocrinies [11].

Les biopsies cutanées sont réalisées de préférence au centre de la lésion alopécique, si possible récente, là où l’alopécie est la plus prononcée. En cas d’érosions ou d’ulcères, les biopsies sont effectuées en périphérie des lésions.

Trois biopsies cutanées, réalisées à l’aide d’un trépan à biopsie de 6 mm de diamètre, sont nécessaires pour disposer d’un bon échantillonnage des lésions.

TRAITEMENTS

Certaines dermatoses alopéciques ont uniquement des répercussions esthétiques (alopécie X, alopécie des robes diluées, dysplasie des follicules pileux noirs, alopécie en patron, alopécie cyclique des flancs). Les traitements qui entraînent davantage d’effets secondaires que l’affection elle-même ne sont pas recommandés. Lors d’alopécie X, le Groupe d’étude en dermatologie des animaux de compagnie (Gedac) ne préconise pas d’autre traitement systématique qu’une hydratation de la peau. Pour les propriétaires qui souhaitent malgré tout traiter leur animal, la pose d’un implant de desloréline (chez le mâle entier) ou une supplémentation en mélatonine peuvent être proposées [6]. En cas d’alopécie secondaire à une dysendocrinie ou à une maladie auto-immune, le traitement spécifique de la maladie aboutira à la repousse des poils. Certaines dermatoses, comme la dermatomyosite ou le lupus érythémateux cutané chronique, peuvent laisser des cicatrices au niveau desquelles le poil ne repoussera jamais. Le choix entre les différents traitements (après une évaluation de leur efficacité et de leurs effets secondaires) ou la décision de ne pas traiter (lors d’alopécie des robes diluées notamment) doivent être exposés aux propriétaires.

  • (1) L’alopécie au sens strict correspond à une absence de poils dans une zone normalement velue. Elle peut être localisée, multifocale ou généralisée, symétrique ou non, extensive ou non. L’hypotrichose correspond à une diminution de la quantité, de la longueur et de l’épaisseur du poil.

Références

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  • 2. Von Bomhard W, Mauldin EA, Schmutz SM et coll. Black hair follicular dysplasia in Large Münsterländer dogs: clinical, histological and ultrastructural features. Vet. Dermatol. 2006;17 (3):182.188.
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Conflit d’intérêts : Aucun

Points clés

• Les dermatoses alopéciques s’accompagnent quelquefois d’un prurit initial, puis de lésions cutanées qui apparaissent concomitamment ou secondairement.

• Lors de dermatose alopécique, les hypothèses diagnostiques diffèrent selon l’âge du chien et l’étendue des lésions.

• Les examens complémentaires indiqués fournissent des résultats immédiats ou retardés.

• Pour certaines dermatoses alopéciques qui entraînent uniquement des répercussions esthétiques, un traitement n’est pas toujours recommandé.

CONCLUSION

Les dermatoses alopéciques canines sont des maladies complexes et variées. Leur classement dépend de leur caractère prurigineux ou non, de la présence de lésions concomitantes ou secondaires, de la nature de ces lésions et de leur localisation ou distribution, et enfin de l’âge d’apparition de la dermatose. Le diagnostic repose sur une anamnèse minutieuse, un examen clinique approfondi et l’utilisation d’examens complémentaires judicieusement choisis. Il permet en général d’instaurer un traitement spécifique. Toutefois, le traitement des dermatoses qui n’ont que des répercussions esthétiques n’est pas toujours recommandé. Une approche rigoureuse et individualisée permet d’identifier rapidement la cause de l’alopécie et d’adopter la conduite thérapeutique la plus appropriée.