FICHE DE SYNTHÈSE
Dossier
→ Les infections nosocomiales sont des maladies infectieuses dont l’animal n’est ni atteint, ni en incubation lors de son admission à l’hôpital. Elles sont fréquentes en milieu hospitalier vétérinaire où la densité d’animaux est importante.
→ La transmission des agents infectieux passe notamment par les mains du personnel, et dépend de la sensibilité de l’animal, de la gestion de l’environnement et des actes de soins réalisés.
→ Les infections nosocomiales bactériennes sont plus fréquentes que les virales. Elles concernent surtout des bactéries saprophytes ou commensales, qui présentent parfois des antibiorésistances innées ou acquises.
→ Les infections nosocomiales virales sont secondaires à des virus non enveloppés, résistants dans l’environnement et à de nombreux désinfectants. La vaccination joue un rôle clé dans la prévention. Des recherches sont en cours pour développer des antiviraux efficaces avec un temps de contact réduit.
→ Les facteurs de risque inhérents à l’animal et favorisant une infection nosocomiale sont l’âge, les affections concomitantes, le statut immunitaire (vacciné, immunodéprimé) et les traitements administrés (immunodépresseurs notamment).
→ Les sondes urinaires et les cathéters intraveineux sont des portes d’entrée dans l’organisme pour les bactéries et les principaux vecteurs des infections nosocomiales.
→ L’unité de soins intensifs, où le temps d’hospitalisation est plus long, les animaux multitraumatisés, les dispositifs de soins plus invasifs (drain, sonde trachéale, ventilation mécanique, cathéter veineux central, etc.), constitue une zone d’émergence des infections nosocomiales au sein des hôpitaux vétérinaires, de la même manière que les services de chirurgie.
→ Les mains du personnel soignant, les blouses et tenues hospitalières, le matériel mobile (médical ou non, comme les téléphones portables personnels ou professionnels) sont des vecteurs de maladie, tandis que le manque de personnel et la surcharge d’animaux constituent des facteurs de risque.
→ L’hygiène des mains du personnel ainsi que le nettoyage et la désinfection des surfaces sont des points clés de la prévention des infections. L’adoption de protocoles de lavage et de désinfection des mains est recommandée afin de renforcer les bonnes pratiques.
→ La prise en charge d’une maladie nosocomiale au sein d’un hôpital reste un défi. L’identification de la source de contamination, l’isolement de l’animal malade dans un endroit dédié, la mise en place de protocoles de soins adaptés, le nettoyage et la désinfection complète des locaux et des zones à fort risque de contamination sont impératifs.
→ Actuellement, il n’existe pas de système de déclaration et de surveillance des infections nosocomiales félines et canines. À l’échelle des hôpitaux vétérinaires, la surveillance syndromique mérite d’être démocratisée, car elle est simple à mettre en place et peu coûteuse.