TECHNIQUE ET IMAGES NORMALES DES REINS DES RUMINANTS - Le Point Vétérinaire n° 436 du 01/12/2022
Le Point Vétérinaire n° 436 du 01/12/2022

ÉCHOGRAPHIE

Échographie

Partie 1 : Normalité

Auteur(s) : Bérangère Ravary-Plumioën

Fonctions : Chuv animaux de production
UP pathologie des animaux de production
ENV d’Alfort
7 avenue du Général de Gaulle
94700 Maisons-Alfort

La localisation anatomique différente des reins chez les ruminants impose une double exploration avec un abord spécifique pour chacun.

Chez les ruminants, le diagnostic clinique des affections de l’appareil urinaire repose principalement sur la palpation transrectale et/ou transcutanée des reins et de la vessie. Toutefois, dans un certain nombre de cas, les structures du tractus urinaire apparaissent normales à la palpation, en taille et en consistance, ou sont difficiles, voire impossibles à palper (animaux de petite taille ne permettant pas une palpation transrectale, position centrale du rein gauche compromettant sa palpation au travers de la paroi abdominale). Une observation des urines et éventuellement leur analyse (examens biochimique, cytologique et bactériologique) constituent des examens complémentaires relativement courants. Parfois, une exploration de la fonction rénale peut être entreprise via le dosage de certains paramètres biochimiques sanguins (urée, créatinine) ou des fractions excrétrices de certains ions au niveau de l’urine. Toutefois, ces examens sont rarement utilisés en pratique courante car ils nécessitent de recourir à des analyses de laboratoire.

L’examen échographique de l’appareil urinaire constitue un outil diagnostique intéressant dans l’exploration de l’appareil urinaire en raison de son caractère non invasif et non douloureux pour l’animal, de sa faisabilité à la ferme et de son intérêt tant au plan diagnostique que pronostique. Du fait de la localisation anatomique différente des deux reins chez les ruminants, la technique d’exploration échographique est spécifique à chacun d’eux. Comme certaines maladies rénales peuvent n’affecter qu’un seul rein, il est important d’explorer systématiquement les deux organes.

PRÉPARATION DU RUMINANT

L’exploration des reins se réalise sur un animal debout, sans sédation préalable. Comme traditionnellement lors d’une exploration transcutanée, la zone d’abord du rein droit (voire des deux reins chez un animal de petite taille) doit être tondue, puis la peau est mouillée à l’eau chaude et du gel ultrasonore est appliqué dessus. Chez des animaux au poil court et peu épais, l’échographie peut être tentée après l’humidification des poils (ou de la laine) avec de l’alcool à 70 %, au risque que l’image soit trop sombre et difficile à interpréter en raison d’une moins bonne pénétration des ultrasons.

TECHNIQUE D’EXPLORATION DU REIN DROIT

Chez les bovins, le rein droit, du fait de sa position rétropéritonéale, est visualisable par voie transcutanée à l’aide d’une sonde échographique de basse fréquence (1 à 5 MHz chez un jeune bovin ou un bovin adulte) ou de moyenne fréquence (5 à 7,5 MHz chez le veau), en positionnant la sonde sur différents sites :

– en région lombaire, entre les processus transverses de la dernière vertèbre thoracique et des trois premières vertèbres lombaires ;

– en région dorsale du creux du flanc droit, juste en arrière de la dernière côte, sous les processus transverses des vertèbres lombaires ;

– en région dorsale du dernier espace intercostal (figure et photos 1) [1, 2, 8, 11, 12, 16].

Seule une approche latérale ou dorsale du rein droit est possible. Le site le plus propice pour visualiser les structures du rein droit et pour évaluer sa taille est la région lombaire. En revanche, le creux du flanc est plus adapté à la réalisation d’une biopsie rénale échoguidée du fait d’une plus grande proximité au plan cutané [2, 12]. Selon les sites et la position de la sonde, des images en coupe transversale ou en coupe longitudinale du rein droit peuvent être obtenues. Toutefois, il est parfois impossible de visualiser entièrement le rein droit en plaçant la sonde dorsalement, en région lombaire, chez des animaux à la masse musculaire développée, l’organe paraissant trop en profondeur par rapport à la puissance d’exploration permise par la sonde. De plus, si une fréquence assez basse est utilisée pour augmenter la profondeur d’exploration, les structures du rein risquent d’être moins facilement identifiables, la baisse de la résolution s’ajoutant à celle de la fréquence.

Chez les petits ruminants, l’examen échographique du rein droit s’effectue dans le creux du flanc droit, en arrière de la dernière côte ou plus cranialement (région dorsale des deux derniers espaces intercostaux droits) si la sonde échographique peut être bien appliquée, compte tenu de l’étroitesse des espaces intercostaux. Une sonde de 5 à 10 MHz est requise. Le foie peut être utilisé comme point de repère, le rein droit se situant juste en arrière [4, 5, 6, 13, 14, 18].

TECHNIQUE D’EXPLORATION DU REIN GAUCHE

Le rein gauche, suspendu dans la cavité abdominale plus ou moins au niveau du plan sagittal selon l’état de réplétion du rumen, est échographié, chez le bovin adulte, par voie transrectale à l’aide d’une sonde linéaire transrectale de fréquence 5 à 10 MHz (figure). Après avoir retiré la plupart des fèces dans le rectum, tout en évitant d’y introduire trop d’air, la sonde est enduite de gel acoustique puis enveloppée dans un gant de fouille, éventuellement, avant d’être introduite dans le rectum. Selon la position de l’organe, la sonde peut être placée ventralement, dorsalement ou latéralement au rein gauche. Seules des images en coupe longitudinale sont obtenues au niveau de ce rein [3, 8, 11, 12, 16]. Il n’est généralement pas possible de le visualiser en entier, du fait de l’extension trop craniale du pôle cranial du rein gauche, lequel ne peut pas non plus être palpé puisque la longueur de bras de l’opérateur se révèle insuffisante.

Chez le jeune bovin ou les petits ruminants, face à l’impossibilité d’effectuer une exploration transrectale des organes, l’examen échographique du rein gauche s’effectue par voie transcutanée, en positionnant la sonde dans la région du creux du flanc droit [5, 6, 11, 12, 15]. Sa visualisation est parfois difficile du fait de sa localisation intra-abdominale relativement profonde et de l’interposition possible, entre lui et la paroi abdominale, du gros intestin, dont le contenu gazeux ne permet pas la visualisation des organes situés à sa gauche. Le rein gauche n’est généralement pas visualisable par le flanc gauche en raison de sa position profonde (plan sagittal, voire à droite) et de la présence du rumen entre lui et la paroi abdominale, un organe qui ne permet pas la diffusion des ultrasons. Dans une étude incluant 29 chèvres saanen adultes, Braun et ses collaborateurs ont toutefois réussi à observer par échographie le rein gauche par la gauche chez deux animaux [15].

Chez des bovins adultes maigres ou aux flancs concaves, il est possible de visualiser le rein gauche (pôle cranial) par voie transcutanée dans la région du creux du flanc droit (photo 2). Lorsqu’il est visible, il convient de ne pas le confondre avec le rein droit par une appréciation précise de sa position anatomique, le rein gauche étant situé dans la moitié caudale du creux du flanc droit (à la hauteur des 3e et 4e vertèbres lombaires) et le rein droit, plus cranial, dans la moitié craniale du creux du flanc droit (à la hauteur de la 13e vertèbre thoracique et des deux premières lombaires). Parfois, les deux reins sont visualisés sur la même image, avec vers l’avant le pôle caudal du rein droit, et vers l’arrière le pôle cranial du rein gauche (photo 3). Il est aussi possible d’examiner le rein gauche dans la région lombaire, comparativement au rein droit, en positionnant la sonde échographique entre les processus transverses des 3e et 4e ou 4e et 5e vertèbres lombaires. Toutefois, cet abord offre des images de faible qualité par rapport à l’abord par le flanc droit, voire ne permet pas d’observer le rein, comme l’ont montré Imran et Sharma chez des vaches de race croisée jersiaise : le rein gauche n’a pu être vu que sur huit des dix vaches échographiées [9]. De plus, du fait de l’emploi d’une fréquence plus haute par voie transrectale que par voie transcutanée, les structures du rein gauche sont mieux définies par voie transrectale grâce à une meilleure résolution permise par la sonde utilisée. Pour visualiser plus facilement le rein gauche par voie transcutanée, il est également possible qu’un aide réalise une palpation transrectale et, par cette voie, pousse le rein gauche vers la droite alors que la sonde échographique est appliquée contre la peau du creux du flanc droit [9].

IMAGES NORMALES DES REINS CHEZ LES BOVINS ADULTES

Les structures du rein (lobes rénaux, parenchyme, pyramides, sinus rénal) sont bien identifiables à l’échographie en raison de leurs différences d’échogénicité. Le parenchyme rénal périphérique (cortex), d’une épaisseur d’environ 2 cm, est plus échogène que les pyramides rénales (médulla), qui apparaissent comme des structures de forme ronde à ovalaire ou triangulaire, d’un diamètre inférieur à 5 cm (photos 4 et tableau 1). La différenciation cortex-médulla est plus évidente par voie transrectale, sur le rein gauche, que par voie transcutanée, sur le rein droit, du fait d’une meilleure définition de l’image en lien avec l’utilisation d’une fréquence ultrasonore plus élevée (photos 4) [16]. Le parenchyme rénal est moins échogène que le sinus rénal, très hyperéchogène, du fait de la présence de tissus fibreux et adipeux dans cette zone (photos 5) [2, 3, 8, 9, 11, 12, 16]. À proximité du hile rénal, de petites structures anéchogènes circulaires ou allongées (selon le plan de coupe) sont visibles : il s’agit de la vascularisation rénale (artère et veine, photos 6). En cas de doute, si la fonction Doppler est disponible sur l’échographe, elle peut permettre d’observer le flux sanguin au sein de ces structures (visualisation de l’artère principale et des artères secondaires ainsi que de la veine rénale, avec des flux de sang contraire) [1]. En revanche, l’uretère, droit ou gauche, n’est pas distingué chez les animaux sains et ne le devient que lorsqu’une affection, comme une urétérite ou une rétention urinaire, survient en son sein [1, 2, 3, 9, 11, 12]. Chez certains animaux, le rein peut sembler entouré d’une coque échogène qui correspond au gras périrénal (photos 5). À proximité des reins, certains organes ou structures peuvent être reconnus, tels que le foie (processus caudé du lobe caudé) en contact avec le pôle cranial du rein droit, la veine cave caudale, le sac dorsal du rumen (paroi médiale) ou le côlon (photos 1, 4 et 6).

Sur les coupes transversales ou longitudinales des deux reins, les dimensions de l’organe sont obtenues en évaluant notamment son épaisseur et sa largeur (tableaux 1 et 2, photos 7). La longueur de chaque rein ne peut pas être déterminée précisément à partir d’une seule image échographique puisque les reins des bovins adultes mesurent 20 à 25 cm environ, ce qui est plus long que la face avant de la sonde échographique ou que son amplitude de visibilité (pour une sonde sectorielle). Il n’est donc possible d’évaluer leur longueur qu’à partir de points de repère anatomiques pris sur l’animal échographié. L’évaluation de la longueur du rein gauche est d’autant plus difficile à estimer que seule la partie caudale est visible (par voie transrectale) chez un bovin adulte, sa partie craniale pouvant ne pas être vue par le creux du flanc droit. Récemment, par échographie en utilisant la fonction Doppler, Barriero-Vazquez et ses collaborateurs ont établi pour la première fois des valeurs d’index de résistance et de pulsatilité vasculaires rénales au niveau de l’artère rénale (dans la région du hile), pour les deux reins, chez des vaches holstein saines [1]. Ces valeurs pourraient à l’avenir permettre d’apprécier un changement de perfusion rénale, notamment lorsqu’une défaillance fonctionnelle de l’organe est suspectée.

IMAGES NORMALES DES REINS CHEZ LE VEAU

Aucune publication scientifique décrivant l’aspect échographique du rein chez le veau sain n’est disponible. Les reins des veaux présentent un aspect comparable à ceux des adultes (photos 8). La forme lobée des reins est retrouvée à l’échographie, les pyramides (médulla) peuvent être distinguées du cortex, la région centrale du sinus rénal apparaît plus échogène que le reste de l’organe. Il est possible de visualiser les deux reins par le creux du flanc, le rein droit étant en position plus craniale et dorsale que le gauche (photos 8 et 9).

IMAGES NORMALES DES REINS CHEZ LES PETITS RUMINANTS

Le rein des petits ruminants présente une structure à l’échographie comparable à celle du rein des bovins, à l’exception de sa surface lisse et de la forme plus arrondie des pyramides rénales (photos 10 et 11). Selon l’orientation de la sonde échographique et celle du rein, ce dernier affiche une structure ronde à ovale [4, 5, 6, 15]. Le plus souvent, l’axe longitudinal du rein droit est parallèle à la dernière côte. Parfois, il peut avoir une orientation légèrement différente, parallèle aux vertèbres ou perpendiculaire aux côtes [15]. Le rein gauche, quant à lui, apparaît le plus souvent orienté parallèlement aux vertèbres, ou légèrement incliné vers l’avant [15]. Les reins sont souvent mobiles, en lien avec la respiration.

L’échogénicité du parenchyme rénal est plus ou moins comparable à celle du foie : similaire chez certains animaux, légèrement supérieure ou inférieure chez d’autres (photo 12). Au centre du rein, au sein du sinus rénal, de petites structures hypoéchogènes peuvent être aperçues, correspondant à l’artère et à la veine rénales (photo 11). En revanche, les uretères ne sont pas visibles à l’état sain, ni chez les ovins ni chez les caprins [4, 5, 6, 15, 17]. L’aspect échographique des deux reins est normalement comparable, une légère variation sur l’écran pouvant être due à la différence de profondeur des reins et d’épaisseur des structures traversées, ce qui peut avoir une influence sur la pénétration des ultrasons. Comme chez les bovins, les dimensions du rein des petits ruminants peuvent être déterminées par l’échographie (tableau 3), à l’exception de la longueur puisque le rein est plus long que la face avant des sondes linéaires transrectales classiquement utilisées ; l’emploi d’une sonde sectorielle peut éventuellement remédier à ce problème. Les deux reins, tant chez les ovins que chez les caprins, ont des dimensions comparables et sont légèrement plus larges qu’épais (tableau 3).

IMAGES NORMALES DES REINS CHEZ LES AUTRES RUMINANTS

Chez les camélidés, l’exploration échographique des reins peut être menée par voie transcutanée, comme chez les petits ruminants, dans la région du creux du flanc, à l’aide d’une sonde de fréquence moyenne à basse selon la taille de l’animal (entre 3,5 et 7,5 MHz), sans même tondre la toison mais en appliquant juste de l’alcool sur les poils [7, 19]. Chez les lamas et les alpagas, le rein droit est visualisé par la droite (en arrière de la dernière côte) et le rein gauche uniquement par la gauche (en regard des processus transverses des 4e à 7e vertèbres lombaires), contrairement aux petits ruminants, en raison de l’anatomie différente des préestomacs [7]. Il en est de même chez le chameau, avec une visualisation du rein gauche uniquement par la gauche, et du rein droit en regard des deux derniers espaces intercostaux et de la région cranio-dorsale du flanc droit. Le rein gauche peut néanmoins être abordé aussi par voie transrectale [19]. En coupe transversale, chez les lamas et les alpagas, le rein gauche a une forme ovale, voire triangulaire chez certains animaux, et le rein droit une forme ovale à circulaire. Comme chez les petits ruminants, capsule, pyramides, cortex et sinus rénal peuvent être distingués sur les images échographiques [7, 19]. Récemment, des données morphométriques des reins ont été établies pour les lamas et les alpagas, et il en existe également pour le chameau [7, 19]. Une autre particularité des camélidés a trait à la visualisation de la rate (plus hypoéchogène que le parenchyme rénal) au contact du rein gauche, en position cranio-latérale [7, 19].

LIMITES DE L’EXAMEN

Chez les animaux avec une note d’état corporel élevée, la graisse périrénale et intramusculaire ou intermusculaire peut gêner la visualisation des structures du rein, du fait de l’atténuation des ultrasons dans les tissus graisseux. Chez les animaux déshydratés, la peau moins bien hydratée peut aussi altérer la transmission des ondes. De même, le recours à des sondes échographiques de moyenne à basse fréquence (sonde sectorielle de 5 MHz par exemple) pour visualiser le rein droit (voire le gauche) limite la résolution de l’image obtenue, ce qui fait que certains petits changements dans l’architecture et la texture du rein ne peuvent être détectés, contrairement à l’examen nécropsique des reins. Alors que la largeur ou l’épaisseur de chaque rein d’un bovin adulte peut être mesurée sur une image échographique (en réglant préalablement la profondeur pour visualiser sur l’écran l’épaisseur ou la largeur de l’organe selon la position de la sonde par rapport au rein), leur longueur ne peut pas être objectivée sur une même image, car leur taille atteint une vingtaine de centimètres.

Références

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Conflit d’intérêts : Aucun

Points clés

• L’échographie du rein droit s’effectue par voie transcutanée alors que celle du rein gauche se fait généralement par voie transrectale chez les bovins adultes. Chez les animaux de plus petit format (veau, jeune bovin ou petit ruminant), seul l’abord transcutané par la droite est possible, avec une éventuelle difficulté à visualiser le rein gauche, plus profond. Chez les camélidés, du fait d’une anatomie des préestomacs différente, le rein gauche doit être recherché à gauche, en contact avec la rate.

• Les reins des bovins se reconnaissent à l’échographie à leur structure lobée, contrairement à ceux des petits ruminants ou des camélidés dont la surface est lisse.

• Les différentes structures du rein peuvent être identifiées sur les images échographiques : le sinus rénal apparaît hyperéchogène au centre, les pyramides rénales (médulla) sont plus hypoéchogènes que le cortex rénal périphérique et, en surface, la capsule rénale est hyperéchogène avec la délimitation des lobes rénaux.

• Les structures du rein droit et du rein gauche sont identiques. Toutefois, leur aspect échographique diffère légèrement en raison de l’emploi de sondes d’une fréquence différente.

• Par voie transrectale, seule la partie caudale du rein gauche est accessible. Sa portion craniale peut éventuellement être visualisée par voie transcutanée, par la droite, chez des animaux assez maigres ou si une palpation transrectale est effectuée simultanément pour pousser le rein gauche vers la droite.

• L’urètre n’est pas visible chez un animal sain.

• L’échographie de chacun des reins permet aussi de déterminer leur taille et leur position.

CONCLUSION

L’échographie rénale permet d’évaluer les différentes structures du rein (cortex, médulla, sinus rénal), sa dimension (largeur et épaisseur), voire sa topographie. Alors que le rein droit est facile à visualiser par voie transcutanée, la localisation abdominale profonde du rein gauche impose de l’aborder préférentiellement par voie transrectale chez les ruminants de grande taille, ou par voie transcutanée lorsque l’abord transrectal est impossible, avec d’éventuelles difficultés selon la fréquence de la sonde employée. Chez les bovins adultes, il convient donc de disposer de deux sondes, une de fréquence moyenne à basse pour l’abord transcutané et une autre de fréquence haute à moyenne pour l’abord transrectal. Chez les ruminants de plus petite taille, une sonde de fréquence moyenne à haute suffit. Cet examen non invasif et non douloureux est utile dans le cadre du diagnostic de certaines affections rénales chez les bovins comme chez les petits ruminants ou les camélidés. Il est préconisé d’échographier systématiquement les deux reins. Pour affiner le diagnostic, une biopsie rénale (des deux reins), notamment échoguidée, peut être tentée, même si cet examen demeure rarement pratiqué alors qu’il présente peu de risque pour l’animal [12, 20]. Ainsi, pour pouvoir utiliser l’échographie dans une démarche diagnostique, il est important de connaître l’aspect, la taille et la position de chacun des reins, en lien avec les spécificités de chaque espèce.

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