NUTRITION CANINE
Dossier
Mathilde Thierry
650 avenue de la Petite Camargue
30470 Aimargues
Si « l’aliment est le premier des médicaments », il peut à l’inverse, dans certains cas, être le premier facteur de nocivité pour la santé. Si les effets délétères de certains déséquilibres ou carences sont connus depuis longtemps et désormais corrigés, d’autres semblent émerger avec les régimes à la mode.
Depuis plusieurs années, de nombreux cas de myocardiopathie dilatée (MCD) canine sont rapportés comme possiblement associés à une alimentation industrielle sans céréales et/ ou riche en légumineuses, voire en pomme de terre. Ces cas de MCD semblent différer de ceux associés à l’alimentation décrits dans le passé, car ils ne sont pas systématiquement associés à une baisse de la taurinémie. Les mécanismes physiopathologiques susceptibles d’expliquer les liens entre ce type d’alimentation et la MCD ne sont pas élucidés à ce jour, mais plusieurs hypothèses peuvent être émises. Des carences primaires et secondaires en certains nutriments (taurine, méthionine, cystéine, vitamines B) ou la présence de composés entraînant une toxicité chronique dans les aliments contenant des pois et des lentilles ont notamment été suspectées, mais ne font pas consensus à ce jour. Cependant, l’association entre ces aliments et certains cas de MCD semble se confirmer, notamment parce qu’un changement alimentaire permet une amélioration des mesures échocardiographiques et de l’espérance de vie après le diagnostic.
Since a few years, a lot of cases of canine dilated cardiomyopathy (DCM) were reported as possibly linked to specific kinds of pet foods: “no grain” foods, or foods rich in legumes like peas and lentils. Those cases seem different to the previous foodassociated DCM cases that had been described in the past, as not all the dogs with DCM have a taurine deficiency. The underlying causes that could explain the link between some kinds of food and DCM are not elucidated. Somehow, several theories can be made, like primary or secondary deficiencies in one or several essential nutrients (taurine, methionine, cysteine, vitamins B), or presence of compounds that may lead to chronic toxicity in food rich in peas or lentils, but we lack scientific consensus to date. Nevertheless, a clear association between those “nontraditional” foods and DCM seems to exist, as dogs that had their diets changed had an improvement of their echocardiographic measurements and an improvement of their survival time compared to dogs eating nontraditional diets that did not have their diets changed.