ÉTAPE 7 : COMPORTEMENTS ÉLIMINATOIRES ET MALPROPRETÉ CHEZ LE CHAT - Le Point Vétérinaire n° 423 du 01/11/2021
Le Point Vétérinaire n° 423 du 01/11/2021

La consultation comportementale en 10 étapes

Auteur(s) : Emmanuelle Titeux*, Caroline Gilbert**

Fonctions :
*(dipl. ECAWBM behavioural medicine)
Cabinet Akeovet
53, rue Lemercier
75017 Paris
Service d’éthologie
ENV d’Alfort
7, avenue du Général de Gaulle
94700 Maisons-Alfort
**(dipl. ECAWBM science, ethics and law)
ENV d’Alfort
7, avenue du Général de Gaulle
94700 Maisons-Alfort

La connaissance, grâce à l’éthologie, des comportements d’élimination (miction, défécation) et de marquage urinaire par les chats, et en particulier des caractéristiques et des déterminismes de ces comportements, permet de comprendre les motivations des animaux et ainsi de pouvoir proposer des solutions adaptées.

La malpropreté, qu’elle soit urinaire ou fécale, est l’un des troubles du comportement les plus rapportés chez le chat [1, 26, 28]. Pour le praticien, il est important d’aider le propriétaire à remédier à ce problème, le motif de consultation associé au “non-usage du bac à litière” étant le principal mobile d’abandon ou de retour au refuge après une adoption [31]. Ces éliminations urinaires et fécales en dehors de la litière sont définies comme des malpropretés, l’élimination d’urine pouvant prendre la dénomination de périurie ou de marquage urinaire selon le lieu de miction et la posture prise par le chat [2].

LES COMPORTEMENTS ÉLIMINATOIRES DU CHAT : BASES ÉTHOLOGIQUES

1. Fonctions et déterminisme des comportements d’élimination

Les comportements éliminatoires (miction, défécation) font partie des comportements dits “de maintenance”, qui permettent à un individu de satisfaire ses besoins physiologiques, pour son développement et sa survie [22]. L’éthologie distingue deux grands types de comportements en fonction de leur déterminisme (plutôt interne ou externe).

Les comportements dits “cycliques” répondent principalement à un besoin interne à l’animal et comprennent les comportements de maintenance (miction, défécation, toilettage), les comportements d’alimentation, de sommeil et de reproduction [21]. Ces comportements correspondent à des motivations biologiques fondamentales et répondent à un rythme, qu’il soit ultradien (moins de 24 heures), circadien (24 heures) ou saisonnier [21]. Les comportements dits “non cycliques” sont principalement déclenchés par des stimuli externes, et permettent aux animaux de s’adapter à leur environnement (fuite par rapport à un prédateur, comportements sociaux). Le comportement de défécation, qui a pour fonction la vidange du côlon, fait ainsi partie des comportements de maintenance. Il a, en moyenne, un rythme circadien. Chez le chat, le comportement de miction est connu pour avoir deux grandes fonctions différentes, l’élimination et le marquage, dont les principaux déclencheurs sont également différents : déterminisme principalement interne pour l’élimination et principalement externe (en lien avec l’environnement) pour le marquage urinaire (figure 1) [7]. En effet, le comportement de miction par élimination, dont la fonction est la vidange de la vessie, est un comportement cyclique, qui a lieu plusieurs fois par jour (rythme ultradien). Le comportement de miction par marquage urinaire a principalement une fonction de communication. Les déclencheurs sont principalement externes, par exemple liés à la présence d’autres chats, d’odeurs, ou de frustrations liées à la vie en intérieur [19].

Il est important pour le praticien, afin de respecter le bien-être du chat, de prendre en compte la nécessité biologique de pouvoir satisfaire ses besoins physiologiques d’élimination, ceux-ci étant essentiels au bon fonctionnement de l’organisme et exprimés plusieurs fois par jour. Étant donné les spécificités des séquences comportementales liées à l’élimination urinaire et à la défécation chez le chat, l’environnement doit pouvoir répondre à ces besoins afin de prévenir toute “malpropreté”. Le comportement de marquage urinaire a pour principale fonction la communication entre congénères (communication intraspécifique sexuelle ou sociale).

2. Comportements de miction : miction par élimination et marquage

Le chat présente deux types de comportements de miction : par élimination et par marquage, les séquences comportementales étant différentes (figure 2).

Au cours de la miction par élimination, le chat s’accroupit et vide une grande quantité d’urine (comportement cyclique de vidange de la vessie). Avant d’uriner, le chat peut explorer olfactivement le substrat et, une fois en position, la queue peut battre latéralement. Après la vidange de la vessie, l’urine est recouverte par grattages avec les pattes antérieures. Des grattages peuvent être observés également avant la miction [23]. La description de ce comportement en milieu extérieur est peu documentée : en moyenne, les chats réalisent 2,3 mictions par jour et 3,2 défécations par jour [29]. En revanche, il est bien décrit en milieu fermé [13, 23]. En 2017, McGowan et son équipe décrivent 39 comportements au cours de la miction, allant de comportements relatifs à une posture générale (postures, mouvements du corps), jusqu’à des comportements plus précis (orientation des oreilles, position de la queue) [23]. Au cours de cette étude, les auteurs ont comparé les comportements d’élimination urinaire dans deux milieux distincts : un milieu “enrichi” où les chats avaient accès à une pièce dans laquelle se trouvait un bac de 89 × 89 × 17 cm, rempli de litière minérale agglomérante, et un milieu “appauvri” (une cage d’hospitalisation) dans lequel un bac de taille usuelle (41 × 30 × 10 cm) rempli de billes de polypropylène était mis à disposition. Les modifications des séquences d’élimination étaient importantes. Les chats ont pris plus de temps à uriner en milieu appauvri : 52 secondes, au lieu de 20 secondes pour vider leur vessie. À noter que pour toute espèce mammifère (quelle que soit l’espèce), la durée moyenne de vidange de la vessie est de 20 secondes [35]. De plus, la fréquence d’élimination de plus gros volumes d’urine était également diminuée en milieu appauvri. Les auteurs insistent sur ce résultat, en pointant le lien possible entre une litière inadaptée et les urolithiases félines. Une litière inadaptée et un environnement appauvri perturberaient ainsi le comportement de miction, et favoriseraient la rétention d’urine, au détriment du bien-être physique et émotionnel de l’animal [23]. De plus, le temps passé dans la litière est plus important si celle-ci est sale.

Au cours du marquage urinaire, le chat se tient debout, les antérieurs légèrement fléchis, en projetant un jet d’urine sur une surface verticale (parfois horizontale), la queue frémissant par saccades, en plus ou moins grande quantité. Néanmoins, certains auteurs décrivent des marquages en position intermédiaire : les urines sont émises en jet, dirigées vers une surface verticale, bien que le chat ait une posture accroupie [19]. Certains auteurs décrivent des marquages urinaires sur des surfaces horizontales [9]. Le terme de marquage est souvent associé au “marquage de territoire”. Or, actuellement, aucune donnée ne valide ce concept. En effet, un “marquage territorial” est effectué par un animal ou un groupe d’animaux “territoriaux” : les lieux de vie des animaux ne se chevauchent pas, et ceux-ci vont déposer des marques en périphérie de leur territoire afin de repousser les intrus. Or, les lieux fréquentés par les chats (solitaires ou en groupe) se chevauchent [32]. De surcroît, même si les rencontres entre chats ne sont pas toutes positives, le lien entre “défense d’un territoire” et agressions n’est pas démontré chez le chat [20]. Par ailleurs, si le marquage avait pour fonction de “défendre le territoire”, alors il aurait lieu majoritairement en périphérie des lieux occupés. Or les chats qui utilisent ce mode de miction le font, non en pourtour de leur domaine vital, mais au niveau des passages qu’ils empruntent. S’il y avait marquage, ils chercheraient à délimiter la superficie de la zone définissant leur domaine vital afin de “repousser” les intrus. Il est important de noter que les surfaces sur lesquelles un chat a “marqué” sont inspectées olfactivement par les autres chats et certains marquent en retour. Ce comportement semble être un vecteur de communication intraspécifique. Par ailleurs, en 1994, Feldman rapporte que les mâles marquent plus que les femelles et qu’ils le font d’autant plus en cas de présence d’une femelle en oestrus [11]. La fonction de communication, en lien avec la fonction de reproduction et de recherche de partenaires, est donc à privilégier [7]. En langue anglaise, les auteurs désignent le marquage urinaire par le terme de “spraying” (émission d’un spray d’urine) qui n’indique aucune intentionnalité de délimiter un territoire [19].

3. Comportement de défécation : élimination fécale

Comme pour le comportement d’élimination urinaire, la défécation en milieu extérieur est peu décrite [29]. La posture est proche de celle exprimée lors des mictions d’élimination : le chat est en position accroupie ; le creusement et le recouvrement des fèces ne sont pas obligatoires. En 2017, dans l’étude de McGowan et ses collaborateurs, les chats ont peu modifié leur comportement de défécation entre les deux milieux (enrichi et appauvri) [23]. Néanmoins, les comportements de “ratissage“, “grattage” avec les antérieurs ont été exercés en plus grande quantité chez les chats en milieu appauvri et surtout sur des éléments en dehors de la litière, comme si le chat exerçait le comportement “dans le vide”.

LA MALPROPRETÉ URINAIRE ET FÉCALE CHEZ LE CHAT : DIAGNOSTIC ET HYPOTHÈSES

1. Éliminer les causes organiques pour établir un diagnostic comportemental

Avant de s’orienter vers des causes comportementales à la malpropreté, le praticien doit exclure les causes organiques. Les affections pouvant être à l’origine d’une malpropreté sont liées à un inconfort urinaire (cystite, urolithiase, infections du tractus urinaire, tumeurs, etc.), à un inconfort du système digestif (diarrhées, constipation, douleurs pelviennes, etc.) ou à une augmentation du volume d’urine et/ou de fèces (par exemple, hyperthyroïdie, diabète, insuffisance rénale chronique) [17].

2. Récolter les informations pertinentes

Le questionnement du propriétaire est la clé de la consultation pour malpropreté (encadré). En effet, la différencia et de l’environnement va permettre de connaître l’origine de ce comportement.

3. Le diagnostic

Les malpropretés urinaires ont différentes causes (figure 3) [17].

La malpropreté par élimination (miction et défécation)

La plupart des malpropretés par élimination concernent les mictions. Néanmoins, il est possible qu’elles affectent aussi le comportement de défécation. Dans l’étude de McGowan et son équipe, les éliminations en dehors de la litière ont été observées uniquement lorsque les chats étaient en situation de milieu “appauvri”, jamais dans le cas du milieu “enrichi“ [23]. Les malpropretés ont concerné tous les chats, et autant les mictions que les défécations. En 2010, Herron a distingué plusieurs hypothèses pour la malpropreté urinaire, après un diagnostic de miction par élimination (figure 3) [17].

Aversion pour le bac à litière

Les chats préfèrent les grands bacs à litière. Lors d’une étude qui s’intéresse à la taille du bac, les chats ont choisi très préférentiellement la plus grande litière (89 × 89 cm) [13]. La présence d’un toit qui est souvent évoqué dans les causes de malpropreté, ne semble pas être un refus de fréquentation [12]. Néanmoins, dans ce modèle expérimental, les auteurs insistent sur le fait que les litières avec et sans toit étaient maintenues parfaitement propres tout au long de l’étude. Dans la réalité, les propriétaires qui utilisent les litières avec toit le font bien souvent dans un souci de dissimulation de la vue et de l’odeur des urines et des fèces. Pour le chat, l’entrée dans le bac devient désagréable et le dissuade d’y rester. Les bacs à litière fermés et étroits ne correspondent pas aux préférences de l’espèce féline. Beugnet et Beugnet montrent en outre une préférence des chats pour des bacs à litière fermés, mais de plus grande taille [4]. Ainsi, au cours de la consultation, il convient de faire l’analyse de la taille du bac et de ses caractéristiques (ouvert/fermé), en permettant au chat de choisir selon ses préférences.

Aversion pour le substrat

L’aversion pour le substrat peut provenir d’une litière parfumée ou d’une granulométrie peu appréciée par le chat (sciure, pellets, gros gravier) [6, 18, 27]. L’aversion pour le substrat est surtout induite par une litière souillée dont la fréquence de nettoyage est insuffisante.

Les recommandations sont un nettoyage hebdomadaire complet de la litière avec un retrait biquotidien des urines et des fèces. Les signes comportementaux d’une aversion au substrat peuvent être décrits par une approche du chat de la litière, avec une hésitation, suivie d’un retrait. Certains auteurs constatent moins de grattage et de recouvrement des éliminations en cas de substrat non adapté [18, 33]. D’autres auteurs observent l’inverse [23]. Le chat aura l’impossibilité d’éliminer dans le bac dédié et va chercher un autre substrat mou et absorbant. Les tapis, canapés et lits font, dès lors, tout à fait l’affaire.

Aversion à l’égard de la localisation de la litière

Pour éliminer, Felis catus a besoin d’un endroit calme dans lequel il ne subira aucun stress. Si le bac à litière est placé dans un endroit de passage très fréquenté par les humains, une zone bruyante (cuisine avec lave-vaisselle, salle de bains avec lave-linge, etc.) ou encore si le chat doit éviter un congénère, un chien ou un enfant en bas âge, sa stratégie d’adaptation va consister à trouver un lieu d’élimination calme et facile à trouver. Pour des chats qui présentent de l’arthrose, la descente d’un escalier ou d’un lit pour rejoindre son lieu d’élimination peut suffire à lui faire changer ce lieu pour préférer un tapis ou un fauteuil à proximité [17]. Ainsi, inversement aux aversions au bac, au substrat ou à la localisation, le chat va préférer un substrat ou une localisation adaptée (figure 3).

La malpropreté par marquage urinaire

Selon plusieurs études, le marquage urinaire est associé au fait que le chat n’est pas castré, à la vie en communauté et à l’anxiété [14, 16, 18]. Une étude, qui a analysé les 1 503 réponses de propriétaires via un questionnaire distribué à la suite d’une exposition à la Cité des sciences, a consisté à analyser les associations entre le marquage urinaire et les trois facteurs déjà cités (castration, vie en communauté, anxiété), ainsi que les facteurs suivants : le sexe de l’animal, la vie à l’intérieur et l’âge [8]. Le marquage urinaire concernait 9,6 % des propriétaires, dont 70 % ont déclaré que leur chat marquait « rarement », 46 % que leur chat marquait « parfois », 26 % « régulièrement » et 2 % qu’il marquait « toujours ». D’après cette étude, le marquage urinaire était significativement associé à la vie en communauté. Cependant, aucune association significative n’a été mise en évidence avec le fait que le chat était gonadectomisé, ni avec l’anxiété. De plus, trois associations significatives ont été notées : le marquage urinaire était significativement associé au fait que le chat soit un mâle, que le chat vive exclusivement en intérieur et qu’il soit âgé (plus de 7 ans).

Ainsi, la malpropreté par marquage urinaire est surtout observée dans les environnements qui comptent plusieurs chats (au moins deux) [30]. Certains auteurs la décrivent comme le résultat d’une mauvaise entente entre chats, ou à l’anxiété liée à la présence d’autres chats [16]. Néanmoins, les études ne permettent de comprendre le lien entre conflit et marquage, sachant que les chats ne marquent pas autour de leur domaine vital, mais sur leurs lieux de passage. Ainsi, certains auteurs évoquent un moyen pour les chats, via le marquage urinaire, de dater leurs heures de passage, afin d’éviter une rencontre inopportune et de pouvoir se partager les zones de recouvrement des domaines vitaux sans se rencontrer [3]. Comme évoqué précédemment, l’hypothèse selon laquelle le chat délimiterait son territoire ne doit pas être retenue, liée au fait que les chats ne sont pas territoriaux stricto sensu et qu’ils partagent fréquemment leurs domaines vitaux. La fonction du marquage reste peu étudiée, bien que l’hypothèse de la communication entre chats (marquage à fonction sexuelle ou communication entre individus) soit retenue d’après une étude menée chez les chats féraux [25].

Le comportement de marquage est exprimé chez les chats entiers (mâles et femelles) et la gonadectomie en diminue la fréquence sans le faire disparaître chez certains individus. Le marquage peut persister chez 10 % des mâles et 5 % des femelles gonadectomisés [15]. L’âge de la gonadectomie n’a pas d’influence sur la persistance de ce comportement [34]. Chez le mâle, il peut être nécessaire de réaliser un examen du pénis pour valider le retrait complet des gonades par l’absence de spicules. Chez certains individus, malgré la gonadectomie, le comportement persiste et, bien que normal, il est très mal toléré par les propriétaires lorsque le chat vit à l’intérieur. Le déclencheur du comportement de marquage peut alors être un stimulus visuel, comme l’observation d’un autre chat à l’extérieur, ou des stimuli olfactifs. Dans ce cas, le chat “marque” sur des sacs, des vêtements, etc. [19]. D’après l’étude de Chevalier, la vie exclusivement en intérieur, sans accès à l’extérieur, est un facteur associé au marquage urinaire [8].

TRAITEMENT DES MALPROPRETÉS

Malpropreté par élimination

Pour les malpropretés par élimination (miction ou défécation) inadéquates, les modifications de la litière (accessibilité, substrat, entretien, bac, etc.) vont permettre de les faire disparaître. Cela passe par :

- un changement de bac (plus grand, sans toit) ;

- le choix du substrat selon la préférence du chat et non en fonction de celle de son propriétaire ;

- une augmentation de la fréquence de nettoyage et du changement du substrat ;

- une amélioration de la localisation de la litière (endroit calme, facilement accessible) ;

- la présence d’une litière supplémentaire par rapport au nombre de chats (n + 1 litière) [5].

Malpropreté par marquage urinaire

Concernant le marquage urinaire, nous avons précédemment évoqué l’influence de la gonadectomie, qui en diminue l’expression [15]. Les propositions thérapeutiques décrites en cas de marquage urinaire se révèlent peu efficaces, sans prévenir les rechutes. En effet, certains auteurs proposent un traitement à l’aide de psychotropes, qui freinent l’expression du comportement de marquage sans traiter la cause à l’origine de celui-ci. Dans sa revue de la littérature sur les marquages urinaires chez le chat, Horwitz met en évidence une efficacité transitoire des psychotropes comme la fluoxétine (à la dose de 1 mg/kg une fois par jour) avec des modifications de l’environnement (nettoyage des traces d’urine, ajout d’une litière, entretien plus fréquent du substrat) [19]. En 2001, Mills et Mills décrivent une diminution de sa fréquence par l’usage de Feliway®, mais sans l’arrêt complet des marquages [24]. L’accès à l’extérieur permettra au chat d’exprimer ce comportement sans gêner les propriétaires. En cas de vie en intérieur, un enrichissement de l’environnement peut modifier ce compor tement [10]. Lors de mésentente entre chats au sein d’un même foyer, si le comportement persiste malgré toutes les modifications environnementales mises en place, alors le placement d’un des chats dans un autre foyer sans autre chat, calme et sans stress, peut être l’unique solution [19].

Références

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Conflit d’intérêts : Aucun

Encadré :
INFORMATIONS CLÉS À RECUEILLIR LORS DE LA CONSULTATION

Description des bonnes et mauvaises habitudes du chat

- Fréquence des urines et/ou des fèces en dehors de la litière.

- Apparences des urines et des fèces (volume, consistance, présence de sang).

- Lieu d’élimination (dans le bac à litière, à côté du bac à litière, sur les tapis, sur les murs, près des plinthes, sur le canapé, sur les lits, dans la baignoire ou le lavabo, etc.).

- Moment d’élimination (propriétaire absent/présent, événements de la journée).

Description de l’entretien et de la localisation de la litière

- Type de litière utilisée.

- Fréquence du renouvellement complet de la litière.

- Fréquence du retrait des fèces et des urines agglomérées.

- Type de bac à litière (taille, présence d’un toit).

- Nombre de litières.

- Lieu où se trouve la litière (ou les litières).

- Produit utilisé pour le nettoyage.

Description de l’environnement

- Nombre et description des personnes vivant au domicile (présence d’enfants).

- Nombre et description des autres animaux vivant au domicile (autres chats, chiens).

- Présence d’un environnement bruyant, modifications récentes au sein de l’environnement : déménagement, arrivée d’un nouveau membre au sein de la famille (nouveau-né) ou d’un nouvel animal.

- Possibilité pour le chat de sortir (avec ou sans chatière).

- Possibilité pour le chat d’observer d’autres chats vivant à l’extérieur.

Points clés

• Les comportements d’élimination (miction, défécation) sont des comportements cycliques qui ont une fonction physiologique (vidange de la vessie et du côlon). Le comportement de miction par marquage a une fonction de communication.

• En cas de malpropreté urinaire, le diagnostic doit distinguer miction par élimination et miction par marquage.

• Au cours de la consultation, le praticien se doit d’effectuer une analyse complète de l’environnement et des relations intraspécifiques et interspécifiques afin de pouvoir proposer des solutions adaptées.

CONCLUSION

La connaissance des comportements d’élimination chez le chat permet d’éclairer l’origine des malpropretés chez Felis catus. C’est en analysant les motivations de l’animal, dans son environnement, et en réalisant un diagnostic adéquat que le praticien peut proposer des solutions au cas par cas, afin de résoudre les problèmes de malpropreté des chats vus en consultation. Les comportements de miction et de défécation sont complexes et partiellement décrits. Celui de marquage est, dans la plupart des cas, facilement caractérisable, bien que ses déclencheurs restent à ce jour peu connus. Si les malpropretés par miction et défécation sont la conséquence d’expériences négatives lors de la fréquentation du bac à litière et les marquages l’expression de signaux de communication, il est important d’y remédier puisqu’elles sont les marqueurs potentiels d’une altération du bien-être du chat dans un milieu contrôlé par les humains.

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