DEUX CAS DE “DERMATOSE ULCÉRATIVE NASALE DU CHAT BENGAL” - Le Point Vétérinaire n° 421 du 01/09/2021
Le Point Vétérinaire n° 421 du 01/09/2021

DERMATOLOGIE

Dermatologie

Auteur(s) : Valentin Poulain*, Pauline Panzuti**, Didier Pin***

Fonctions :
*Clinique de la Thur
51, rue Humberger
68800 Thann
**Université de Lyon, VetAgro Sup
Unité Interactions cellules
environnement
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile

Le diagnostic précis de lésions cutanées est presque toujours un défipour le praticien, surtout lorsqu’elles constituent des affections pas encore totalement objectivées.

La “dermatose ulcérative nasale du chat bengal” est une entité rare, caractérisée par l’apparition d’érosions, d’ulcères et de squames sur le planum nasale des jeunes chats de race bengal, sans prédisposition liée au sexe. L’étiologie de cette présentation clinique demeure inconnue et sa réalité objective est encore discutée. Son observation chez les chats de race bengal uniquement suggère une origine héréditaire. La réponse à des traitements immunomodulateurs, par voie générale ou topique, évoque une implication du système immunitaire dans la pathogénie de cette maladie.

PRESENTATION DES CAS

Commemoratifs et anamnese

Un chat bengal mâle, âgé de 4 mois, présente des squames, des fissures, des érosions et des ulcérations sur la truffe, au moment de son adoption, un mois avant la première consultation. De même, une chatte de race bengal, issue du même élevage et des mêmes parents, acquise par les propriétaires un an auparavant, présentait lors de son adoption le même type de lésions que le chaton de 4 mois. Ces atteintes auraient partiellement régressé, spontanément, au fil des mois. Le chaton et la chatte sont correctement vaccinés, vermifugés et traités contre les parasites externes, et sont nourris à l’aide d’aliments secs industriels.

Examen clinique

L’examen à distance des deux animaux ne montre aucune autre lésion que celles observées sur la truffe. L’examen clinique rapproché du chaton révèle une atteinte de la truffe caractérisée par des squames épaisses, certaines adhérentes, certaines s’exfoliant et découvrant des érosions et des ulcérations (photo 1a). Un souffle cardiaque systolique parasternal de grade 2 sur 6 est perceptible à gauche. Chez la chatte, des squames et quelques érosions de la truffe sont notées (photo 1b).

Diagnostic differentiel

Le diagnostic différentiel inclut toutes les causes d’atteintes squameuses et érosives de la truffe (tableau).

Hypotheses diagnostiques principales

Une infection virale est peu probable compte tenu de l’atteinte exclusive de la truffe en l’absence de signes respiratoires. La leishmaniose est peu probable étant donné l’âge du chaton, la localisation géographique (nord-est de la France) et l’atteinte exclusive de la truffe. Une cause physique est éliminée au vu des commémoratifs, de l’anamnèse et de la durée d’évolution sans amélioration (un mois). À la lumière de l’examen clinique (atteinte exclusive de la truffe), de l’anamnèse (race bengal, âges de 4 mois et 1 an et 4 mois) et des commémoratifs (atteinte de deux individus issus des mêmes parents), une dermatose nasale ulcérative du chat bengal est envisagée. Les hypothèses liées à une origine auto-immune restent à explorer.

Examens complementaires

Examens sanguins

Une numération de formule sanguine (LaserCyte DX, Idexx) et une analyse biochimique (bilan Chem 10 sur Catalyst One, Idexx) ne révèlent pas d’anomalie. Un test pour la détection simultanée de l’antigène de la leucose (FeLV) et de l’anticorps du virus de l’imumunodéficience féline (FIV) est effectué (Snap® FeLV/FIV Combo, Idexx). Le résultat est négatif pour les deux maladies. Le dosage des facteurs antinucléaires est refusé par la propriétaire.

Cytologie de surface

Pour réaliser la cytologie de surface de la truffe, une lame de microscope est directement apposée sur la truffe du chaton, ainsi que sur celle de la chatte. L’examen au microscope, après coloration, révèle des cellules à cytoplasme étendu, aux bords anguleux, parfois groupés, parfois en amas. En plus de ces kératinocytes (photo 2), quelques cocci sont aussi observés chez le chaton. La cytologie permet de mettre en évidence le caractère exfoliant des lésions de la truffe.

Hypothese diagnostique retenue

L’ensemble des éléments observés et des examens complémentaires sont hautement compatibles avec l’entité nommée “dermatose nasale ulcérative du chat bengal” décrite dans quelques publications [1, 2].

Traitement immunomodulateur probabiliste

La propriétaire ayant refusé d’anesthésier le chaton ou la chatte pour réaliser des biopsies de leur truffe, un traitement immunosuppresseur probabiliste est mis en place. Ce dernier repose sur l’application quotidienne de tacrolimus à 0,1 % (Protopic®) en topique.

Différents immunomodulateurs par voie générale et topique sont disponibles. Le recours aux immunomodulateurs par voie générale est écarté pour s’affranchir de leurs effets secondaires généraux et pour faciliter l’administration du traitement à domicile. De plus, la voie topique est indiquée face à cette affection dont les lésions sont localisées sur la truffe uniquement. Aucune publication ne faisant mention de l’efficacité de la cyclosporine dans ce cadre, l’option retenue est celle de l’utilisation de tacrolimus à 0,1 % en topique. En effet, d’après la littérature, son application locale est le traitement ayant montré la meilleure efficacité. Il est important d’avertir le propriétaire qu’il doit porter des gants lors de l’application du tacrolimus, car des effets secondaires peuvent être observés chez les personnes qui l’utilisent (intolérance locale et infection cutanée).

Suivi clinique

Chez le chaton, une amélioration progressive des lésions est constatée (photo 3). Elle débute par la disparition des érosions et des ulcérations dès le 6e jour de traitement (photo 4), suivie de la diminution du squamosis à partir du 12e jour (photo 5). Après la disparition quasi complète des lésions observée le 24e jour, le traitement est poursuivi pendant sept jours supplémentaires (photo 6). Chez la chatte, une amélioration plus rapide des lésions est observée (photo 7). Elle débute par la disparition des squames le 6e jour (photo 8), la truffe retrouvant son aspect normal dès le 12e jour (photo 9). Le traitement est arrêté trois semaines après (photo 10).

Une biopsie de la truffe du chaton est réalisée deux mois plus tard, lors de sa castration, les lésions ayant réapparu à l’arrêt du traitement, un mois auparavant (encadré). Chez la chatte, aucune lésion n’est réapparue deux mois après l’arrêt du traitement.

Le traitement est renouvelé uniquement chez le chaton, pendant quinze jours, après la cicatrisation du site de biopsie. Un contrôle téléphonique est effectué. Les lésions ont globalement régressé mais, selon la propriétaire, quelques croûtes persistent sur la partie supérieure du planum nasale. Il est donc décidé d’appliquer de la vaseline blanche, une fois par jour, sur la zone concernée, jusqu’à la disparition des croûtes.

Les deux chats ne sont revus en consultation vaccinale qu’un an et deux ans après le dernier contrôle. Les lésions n’ont pas réapparu chez la chatte et ont entièrement disparu chez le chaton.

Examen histopathologique

L’examen histopathologique de la truffe montre :

– soit l’absence de couche cornée, soit une couche cornée orthokératosique ou parakératosique, de faible épaisseur, compacte (photo 11) ;

– une couche granuleuse mince, voire absente, contenant des grains de kératohyaline épars, ronds et de très petite taille, ainsi que des kératinocytes épineux superficiels, contenant des grains éosinophiles, de forme irrégulière et de taille variable (photo 12) ;

– un épiderme qui forme des crêtes volumineuses, larges, massuées, entre lesquelles il apparaît très mince, les papilles, grêles, n’étant séparées de la surface que par la couche granuleuse ;

– des foyers de spongiose discrète au niveau des couches superficielles ;

– un derme discrètement congestif et qui est le siège d’un infiltrat inflammatoire, périvasculaire, discret, composé d’histiocytes et de mastocytes ;

– un assez grand nombre de fibres nerveuses de petit calibre, immédiatement sous l’épiderme.

Diagnostic

L’examen histologique permet d’écarter l’hypothèse d’un pemphigus foliacé. Ainsi, la confrontation anatomoclinique conduit au diagnostic d’une entité de type “dermatose ulcérative nasale du chat bengal”.

DISCUSSION

Epidemiologie

Peu d’informations sont actuellement disponibles sur ce que pourrait être la “dermatose ulcérative nasale du chat bengal”. À notre connaissance, seuls Bergvall (2004), sous la forme du compte rendu d’une courte communication en congrès, et Auxilia et ses collaborateurs (2004), sous la forme d’un poster, ont décrit cette affection. Les cas présentés ici sont une contribution aux données sur le sujet. L’étiologie d’une telle dermatose reste inconnue, d’autant que sa réalité est encore discutée. Cependant, son observation chez les chats de race bengal uniquement, comme l’illustre notre occurrence, suggère une origine héréditaire. De plus, la réponse à des traitements immunomodulateurs, par voie générale ou topique, est en faveur d’une implication du système immunitaire [2]. Les observations effectuées dans ces cas cliniques vont aussi dans le sens d’une origine génétique. Les deux chats présentés provenaient du même élevage et étaient issus des mêmes parents. Malheureusement, l’éleveur n’a pas souhaité répondre à notre sollicitation.

Tableau clinique

Les publications précédentes proposent tout de même de définir cette entité comme une dermatose squamo-croûteuse de la truffe affectant les chats de race bengal dès leur jeune âge, sans prédisposition liée au sexe [1, 2]. Tous les cas décrits (six pour Bergvall et trois pour Auxilia) ont présenté des fissures et des squames évoluant en croûtes épaisses, recouvrant des érosions et des ulcérations de la truffe exclusivement.

Aucun prurit ni aucune douleur ne sont rapportés [1, 2]. L’âge d’apparition varie entre 4 mois et 1 an [2]. Les trois cas d’Auxilia (2004) présentent une sérologie négative pour les virus FIV et FeLV, et une polymerase chain reaction (PCR) négative pour les herpèsvirus, calicivirus et Chlamydia sp. Dans nos deux cas, les PCR herpèsvirus, calicivirus et Chlamydia sp. ont été refusées par la propriétaire. Compte tenu de la faible probabilité de positivité, en l’absence de signes respiratoires, ces tests PCR n’ont donc pas été effectués.

Le chaton et la chatte ont présenté les mêmes lésions que celles décrites précédemment, dès l’âge de 3 mois. Chez les deux chats, les examens hématologique et biochimique n’ont décelé aucune anomalie, et le test FeLV/FIV est resté négatif (Snap® FeLV/FIV Combo, Idexx).

Histopathologie

À notre connaissance, une seule description de l’aspect histopathologique de cette affection est disponible [2]. Elle évoque une parakératose marquée, des croûtes accompagnées d’un infiltrat inflammatoire dermique, modéré, composé de cellules mononucléées et de granulocytes neutrophiles.

Dans nos deux cas, les observations recueillies sont similaires :

– l’absence de couche cornée, ou une couche cornée orthokératosique ou parakératosique, de faible épaisseur ;

– une couche granuleuse mince, voire absente ;

– un derme discrètement congestif et qui est le siège d’un infiltrat inflammatoire, périvasculaire, discret, composé à la fois d’histiocytes et de mastocytes.

Diagnostic

Le diagnostic définitif passe par l’élimination des autres affections envisagées lors du diagnostic différentiel. Ce qui apparaît certain, dans les cas décrits, c’est la faible probabilité d’une atteinte virale compte tenu de l’atteinte exclusive de la truffe, en l’absence de signes respiratoires. La leishmaniose est peu probable également, étant donné l’âge du chaton, la localisation géographique (nord-est de la France) et l’atteinte exclusive de la truffe. Les causes physiques sont aussi éliminées au vu des commémoratifs, de l’anamnèse et de la durée d’évolution sans amélioration (un mois). Les examens clinique et histopathologique permettent d’écarter les causes auto-immunes. Le pemphigus foliacé est une maladie rare chez le chat, dont le tableau clinique est caractérisé par une dermatose pustuleuse et croûteuse localisée sur la face, les oreilles et les membres [4]. Le lupus érythémateux systémique est rarissime chez le chat. Les présentations cliniques sont variées et comprennent souvent une anémie ou une thrombopénie à médiation immune, ou une atteinte rénale accompagnée de signes généraux [6]. Dans nos deux cas, l’examen clinique général et les résultats hémato-biochimiques sont restés dans les normes. Le dosage des facteurs antinucléaires a été refusé par la propriétaire.

Traitement

L’implication du système immunitaire dans la pathogénie de cette entité est évoquée dans les deux publications qui décrivent cette maladie [1, 2]. Cette hypothèse se vérifie dans les cas présentés, la biopsie de la truffe ayant mis en évidence une infiltration inflammatoire du derme. Les principaux traitements rapportés font donc appel aux anti-inflammatoires et aux immunosuppresseurs. Les glucocorticoïdes (topiques et généraux), l’acide salicylique (topique) et les immunosuppresseurs (cyclosporine et tacrolimus) en font partie.

L’association de prednisolone per os et d’acide salicylique en topique, ainsi que l’emploi de tacrolimus, par voie topique également, montrent une certaine efficacité [2]. Les lésions s’améliorent (un cas) ou guérissent spontanément (deux cas) [1]. Dans les deux cas, il a été décidé d’employer le tacrolimus en topique (Protopic® 0,1 %). En effet, ce dernier fait partie de la famille des immunosuppresseurs induisant une inhibition sélective des lymphocytes T par l’intermédiaire d’une suppression de la production de cytokine. Contrairement à la cyclosporine, le tacrolimus est efficace en application topique du fait de son plus faible poids moléculaire, de son caractère lipophile, et de sa fonction immunosuppressive in vitro dix à cent fois supérieure [3]. De plus, la lésion étant localisée uniquement à la truffe, un traitement général à base de glucocorticoïdes a été écarté, afin de s’affranchir des effets secondaires associés. L’emploi de tacrolimus par voie topique a permis d’obtenir la disparition des lésions chez le chaton et la chatte, respectivement en 31 jours et 12 jours. Cependant, chez le chaton, les lésions sont réapparues dès l’arrêt du traitement. Elles étaient moins importantes chez la chatte que chez le chaton, lors de la première consultation, et la propriétaire avait constaté une amélioration partielle chez celle-ci, au fil des mois, sans traitement. Dans les deux cas, le tacrolimus en application locale a été bien toléré et aucun effet secondaire local ou systémique n’a été observé.

Les corps gras ont des vertus hydratantes et régénératrices de la couche cornée de la peau. Comme Protopic® contient, en plus du tacrolimus à 0,1 %, des corps gras tels que de la vaseline et de la cire d’abeille blanche, il est légitime de se demander si l’amélioration clinique obtenue est due à l’action des immunosuppresseurs du tacrolimus… ou aux effets hydratants, protecteurs et réparateurs des corps gras présents dans la pommade. Il aurait pu être intéressant de débuter par un traitement à base de pommade réparatrice contenant des corps gras comme de la vaseline blanche ou du Bio balm® (Dermoscent). La gestion du léchage dans cette zone peut se révéler complexe et constituer un vrai défipour le praticien et le propriétaire. En effet, lors d’application topique sur la truffe, les chats ont tendance à lécher immédiatement la substance appliquée. Afin de limiter ce léchage réflexe, qui peut entraîner une diminution de l’efficacité du traitement, il est important de prendre le temps de bien faire pénétrer la pommade et de détourner l’attention du chat ensuite, par exemple en le nourrissant tout de suite après l’application. C’est ce qui a été préconisé à la propriétaire du chaton et de la chatte. Selon nos observations, les deux chats ont eu tendance à moins se lécher la truffe lorsqu’un repas leur était proposé à l’issue du traitement.

Pronostic

Le pronostic semble bon, la mise en place d’un traitement local ayant permis la rémission clinique des lésions dans tous les cas décrits [1, 2]. Certains ont pu observer des guérisons partielle ou totale spontanées [1]. Une récidive reste possible, comme nous l’avons observé chez le chaton, mais elle semble toujours très bien répondre au renouvellement de la thérapeutique locale.

CONCLUSION

Si tant est que cette entité soit confirmée par des publications complémentaires, le diagnostic devrait reposer sur l’épidémiologie (jeune chat de race bengal âgé de 3 mois à 1 an), le tableau clinique (atteinte exclusive de la truffe par des lésions squamocroûteuses évoluant vers des excoriations et des érosions) et l’examen histopathologique (couche cornée absente ou parakératosique de faible épaisseur accompagnée d’une infiltration inflammatoire du derme). L’étiologie de cette entité reste encore inconnue, mais l’atteinte exclusive des chats de race bengal suggère une transmission héréditaire. Le pronostic semble bon. Une résolution spontanée est possible, mais mériterait d’être confirmée par des études plus nombreuses. Les traitements actuels décrits dans les quelques publications font appel à des molécules immunomodulatrices, par voie générale ou topique, et donnent de bons résultats en quinze jours à un mois. L’efficacité de pommades contenant des corps gras ou des agents hydratants nécessite d’être évaluée. Les deux cas présentés sont donc une illustration supplémentaire de ce qui pourrait être une atteinte spécifique, qui reste cependant à objectiver via un certain nombre d’études référencées.

Références

  • 1. Auxilia ST, Abramo F, Ficker C et coll. Juvenile idiopathic nasal scaling in three Bengal cats. Vet. Dermatol. 2004;15 (Suppl. 1):52.
  • 2. Bergvall K. A novel ulcerative nasal dermatitis of Bengal cats. Vet. Dermatol. 2004;15 (Suppl. 1):28.
  • 3. Bos JD, Meinardi MMHM. The 500 Dalton rule for the skin penetration of chemical compounds and drugs. Exp. Dermatol. 2000;9 (3):165-169.
  • 4. Chapelin F, Cadiergues MC, Delverdier M et coll. Le pemphigus foliacé chez le chat : étude d’un cas et synthèse des données actuelles. Revue Méd. Vét. 2004;155 (2):87-91.
  • 5. Chung TH, Ryu MH, Kim DY et coll. Topical tacrolimus (FK506) for the treatment of feline idiopathic facial dermatitis. Aust. Vet. J. 2009;87:417-420.
  • 6. Ruiz G et Maurey C. Un cas de lupus érythémateux systémique chez un chat. Prat. Méd. Chir. Anim. Comp. 2012;47 (2):63-64.

Conflit d’intérêts : Aucun

Encadré : RÉALISATION PRATIQUE D’UNE BIOPSIE DE LA TRUFFE

• Repérage de la zone à biopsier sur la truffe du chaton de 4 mois. La biopsie sera réalisée avec un trépan à biopsie de 4 mm de diamètre dans la partie supérieure de la truffe et à proximité du raphé médian (photo 13).

• Aspect de la truffe après la biopsie. Le trépan a été enfoncé jusqu’à la garde (photo 14).

• Deux points simples horizontaux, réalisés avec du PDX 3-0, ont été placés pour apposer les berges de la biopsie (photo 15).

• Pièce prélevée pour l’examen histopathologique (photo 16).

Points clés

• Un chaton et une chatte issus des mêmes parents sont atteints quasi simultanément de lésions sur la truffe, squameuses, érosives, voire ulcératives, pouvant s’apparenter à une “dermatose ulcérative nasale du bengal” et semblant régresser avec un traitement à base de tacrolimus.

• La “dermatose nasale ulcérative du chat bengal” est une affection très rare, à l’étiologie inconnue, mais bénéficiant d’un bon pronostic. Le recensement de nouveaux cas apparaît nécessaire pour qu’elle soit objectivée définitivement.

• Le diagnostic repose sur les signes cliniques et une cytologie mettant en évidence le caractère exfoliant des lésions ainsi qu’une infiltration inflammatoire du derme.

• Le traitement proposé est à base d’anti-inflammatoires et/ou d’immunosuppresseurs (glucocorticoïdes, acide salicylique et immunomodulateurs par voie topique) et peut faire appel à des corps gras.

Appel au recrutement de cas cliniques similaires

L’auteur invite aimablement les lecteurs à lui communiquer toutes les données pouvant se rapporter à des exemples de cette entité de “dermatose ulcérative du chat bengal”, afin de les collecter dans l’objectif de confirmer (ou d’infirmer) sa réalité objective.

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