ABORDER LA FIN DE VIE DE L’ANIMAL EN PRÉSENCE DES ENFANTS DE LA FAMILLE - Le Point Vétérinaire n° 418 du 01/06/2021
Le Point Vétérinaire n° 418 du 01/06/2021

LA FIN DE VIE EN PRATIQUE VÉTÉRINAIRE

Dossier

Auteur(s) : Anaïs Caux*, Vincent Dattée**

Fonctions :
*(DIE vétérinaire
comportementaliste)
Clinique Vignes et Moine
5, boulevard Pierre Huet
44330 Vallet
**Anima Care
7, Villa Seurat
75014 Paris

« Docteur, mon fils souhaite être présent lors de l’euthanasie de Kenavo (tremblements dans la voix), que dois-je faire s’il vous plaît ? » Certaines questions sensibles ne peuvent pas être éludées. Le vétérinaire, sensibilisé à la thématique complexe du deuil animalier chez l’enfant, peut se montrer un conseiller réconfortant pour les parents.

L’euthanasie est une modalité fréquente et particulière de la mort d’un animal de compagnie, à laquelle parents et enfants peuvent être confrontés. La perte de ce compagnon engendre la nécessité d’un processus de deuil. Ce dernier prend, chez les enfants, des formes différentes de celui des adultes. Il évolue avec l’âge, la maturité et la perception de la mort. Il est alors important d’ajuster sa communication et ses comportements à chaque enfant, et pour chaque lien qui se rompt. Dans ce contexte, l’équipe vétérinaire peut jouer un rôle dans la compréhension de la fin de vie des animaux familiers par les enfants, et dans l’accompagnement des familles.

1. CONTEXTE DE PRISE EN CHARGE

Quotidiennement, les praticiens reçoivent des familles accompagnées d’enfants dans leur établissement vétérinaire. Lorsque se pose la question de la fin de vie de leur animal, les parents les interrogent parfois sur la manière d’en parler à leurs enfants. Certains parents sont réticents à ouvrir le dialogue, tant ils craignent de faire souffrir leurs enfants, d’autres se sentent démunis face à cette expérience qui est souvent, pour leurs enfants, la première rencontre avec la mort d’un être cher [5, 8, 10]. En psychologie infantile, il est classiquement admis que cette première rencontre avec la mort, ainsi que la façon de la vivre en famille, sera une référence pour l’enfant et conditionnera sa façon de gérer les pertes ultérieures au cours de sa vie [10, 12].

Le bien-être de l’animal en fin de vie sera influencé, entre autres, par la qualité des soins et la présence que pourront lui offrir ses propriétaires. Plus la famille vivra cette séparation avec calme et sérénité, mieux l’animal pourra être entouré et accompagné.

L’implication de l’équipe vétérinaire auprès des familles lors de ces moments de prise de décision, aussi difficiles qu’intenses émotionnellement, permet d’entretenir la confiance avec les propriétaires, d’exprimer son empathie et d’initier un deuil serein pour chacun des membres du foyer de l’animal [11].

Pour les soignants de l’équipe vétérinaire, la prise en charge des émotions des enfants les renvoie à leur propre vocation. Cette implication est alignée avec leurs valeurs et transmet une image de professionnels humains.

2. PERCEPTION DE LA MORT ET DU DEUIL CHEZ L’ENFANT

La mort est un concept complexe à saisir puisqu’il entremêle des éléments biologiques, socioculturels, spirituels et émotionnels.

L’aspect biologique est le premier à être acquis au cours du développement de l’enfant. La conception adulte de la mort biologique comprend plusieurs sous-concepts :

- l’irréversibilité, qui est en général le premier aspect compris par l’enfant, vers l’âge de 3 ans ;

- l’inévitabilité, qui est la compréhension que toutes les choses vivantes meurent finalement ;

- l’applicabilité, qui est la compréhension que seules les choses vivantes peuvent mourir ;

- la cessation, qui est la compréhension que tous les processus corporels s’arrêtent après la mort ;

- la causalité, qui est la compréhension que la mort est le résultat ultime de la rupture des fonctions vitales. Cet aspect est le dernier acquis, généralement autour de l’âge de 8 ans [10].

Avant l’âge de 3 ans, la mort n’est pas comprise, c’est l’absence qui est vécue. La mort est alors la perte du contact physique, l’absence de mouvement [3]. La maturation du concept de mort va se faire par le biais de plusieurs sources : la représentation dans les médias et l’art (livres, dessins animés, etc.), la communication parentale, et le contact direct avec la mort, en particulier si celui-ci est soutenu par des explications fournies par des adultes de confiance [10].

Le deuil chez l’enfant s’exprime de façon très variée. Ses manifestations peuvent être émotionnelles (tristesse, colère, culpabilité, etc.), mais également comportementales (désobéissance, difficultés de sommeil, somatisations, etc.) [13]. Les enfants peuvent être assez peu expansifs dans leur deuil et l’absence de larmes ne traduit pas l’absence de tristesse ou de chagrin []. La variété des expressions dépend de la maturité de l’enfant, de sa culture familiale et de son attachement à l’animal [10]. Ces manifestations peuvent apparaître immédiatement après la mort de l’animal, ou quelques jours plus tard.

Au-delà de l’aspect général, chaque enfant est unique, chaque lien avec son animal est différent et chaque deuil est spécifique. Il conviendra donc, à chaque fois, d’essayer de s’adapter au mieux à cette singularité.

3. COMMUNICATION AVEC LES ENFANTS

La communication avec les enfants au sujet de la fin de vie de l’animal repose sur la loyauté et le choix de mots adaptés à leur champ sémantique. La réalité peut être dite avec des mots doux, simples et justes [3]. Ainsi, on pourra par exemple expliquer à un enfant que :

« Muffin est très malade et les médicaments ne peuvent plus l’aider à aller mieux. Nous aimons beaucoup ­Muffin, et nous voulons être sûrs qu’elle va arrêter d’avoir mal. Nous allons l’emmener chez le vétérinaire qui va lui faire une injection d’un produit très très ­spécial qui va l’aider à mourir en paix » ;

« Sammy a été renversé par une voiture, il a le dos et une patte cassée. Comme il est très très gravement blessé, nous savons qu’il ne pourra plus vivre. Ce que nous pouvons faire de mieux pour lui maintenant, c’est de l’aider à mourir, pour ne plus qu’il souffre ».

Le recours aux euphémismes (le chat est parti ou a disparu, le chien s’est endormi, etc.) est à éviter, en particulier auprès des plus jeunes, qui sont les plus susceptibles de prendre ces expressions au pied de la lettre et d’attendre le retour de l’animal parti ou de refuser de s’endormir de peur de ne plus se réveiller… Plus les enfants sont petits, et moins il est utile de les surcharger de faits et d’informations. Les adultes, parents comme vétérinaire, chercheront plutôt à déterminer ce que les enfants souhaitent savoir. Leurs interrogations seront prises en compte, leur permettant d’exprimer leurs émotions et leurs représentations quelquefois décalées. La disponibilité des adultes (parfois mise à mal par l’émotion ressentie sur le moment) est une clef, et l’équipe vétérinaire, avec l’accord des parents, peut contribuer à clarifier ce moment.

L’utilisation de livres, de bandes dessinées telles que Sacha & Gribouille ou Le chien de Max et Lili est mort, mais aussi de mises en scène avec des figurines, voire de dessins sont autant de moyens de communiquer, d’expliquer l’état de santé de l’animal et les étapes à venir (photos 1 et 2) [4, 6]. La construction de rituels, qui font vivre la mémoire de l’animal, aidera l’enfant à se projeter au-delà de son absence (encadré 1) [8].

4. PARTICIPATION DES ENFANTS À LA DÉCISION ET À L’ORGANISATION DE L’EUTHANASIE

Faire participer les enfants à la décision et à l’organisation de l’euthanasie leur permet d’honorer les liens qui les unissent à l’animal [5]. Cela donne également à l’enfant un sentiment de contrôle sur ce qui est en train de se passer, et lui permet de diminuer le risque de culpabilité d’avoir abandonné son ami. La décision finale sera toujours laissée à l’adulte.

Les explications seront adaptées à l’âge des enfants. Les différentes étapes de la procédure d’euthanasie pourront être explicitées, si l’enfant le souhaite (ce qui est connu et nommé fait moins peur), en s’inspirant de la description proposée par Lagoni et Butler (encadré 2) [9, 10, 13]. Ensuite, les parents pourront proposer à l’enfant d’assister ou non à l’acte.

Être présent lors de cet ultime moment de la vie de son animal peut apaiser les craintes de l’enfant sur ce que représente vraiment l’euthanasie et la mort de son compagnon. La réalité de la mort et sa permanence deviennent tangibles à cet instant. Les deux risques principaux sont que le jeune enfant interfère avec la procédure en cours, et qu’il ne conserve que cette dernière image de son animal. C’est pourquoi les parents proposeront sans imposer, tout en soutenant l’enfant dans son choix, quel qu’il soit [3]. La présence de l’enfant pourra être physique, au cours de l’intégralité de la procédure, ou seulement en partie (pour installer l’animal, lors de la sédation, pour un dernier au revoir), voire symbolique, par le biais d’une peluche ou d’un dessin réalisé pour accompagner son animal dans ce moment particulier [3].

5. ACCUEIL DES ENFANTS LORS D’UNE EUTHANASIE

Après avoir expliqué le déroulé de la consultation aux parents, l’accueil des enfants lors de l’euthanasie peut être organisé [15]. La préparation d’outils spécifiques (cahier de dessin et crayons, jouets non bruyants, bande dessinée, etc.) et la désignation d’un membre de l’équipe chargé de s’occuper des enfants lors de ce rendez-vous permettront à la famille de se concentrer sur l’animal et les émotions ressenties. Les familles et les enfants pouvant changer d’avis au dernier moment, la clinique devra alors s’organiser pour passer du temps avec les enfants confiés par les parents.

La disponibilité, la bienveillance et l’écoute permettront d’ouvrir la parole, tout en respectant les émotions de l’enfant, sans jugement. Le vétérinaire portera une attention particulière à sa communication non verbale (sourire d’incompréhension face aux réactions de l’enfant, froncement de sourcils de désapprobation, intonation sèche ou coupante, etc.), qui est parfois perçue et incomprise par les enfants [1, 3]. L’équipe devra confirmer que l’euthanasie est la meilleure solution pour l’animal, choisie avec les parents. Réexpliquer le déroulement de la procédure et les réactions possibles de l’animal permettra d’éviter de surprendre les enfants (et les parents) [15]. Le constat de la mort est une étape importante qui favorise le début du deuil. Si l’enfant était absent de la salle lors de l’acte d’euthanasie, il est possible de lui proposer un dernier au revoir à l’animal mort en le caressant, le touchant, ou en proposant de récupérer une mèche de poils [3]. L’utilisation d’une housse sanitaire destinée à recevoir le corps de l’animal avant sa crémation ou son retour à la maison peut être réalisée en présence de l’enfant, qui pourra alors participer à sa fermeture ou la décorer de dessins commémoratifs (photos 3a et 3b).

6. RETOUR À LA MAISON ET MISE EN PLACE DE RITUELS

Lors du retour à la maison, dans un cadre plus familier que celui de la clinique vétérinaire, de nombreuses questions peuvent se poser aux enfants, traduisant l’intensité du moment vécu. Les outils qui matérialiseront l’absence, tels que les empreintes imprimées ou moulées ou les boîtes de sympathie qui recueillent les effets de l’animal, permettront aux enfants d’avancer sur leur chemin de deuil.

Les rituels sont des comportements détournés en moyens de communication afin de souder la famille. Ils rendent la douleur concrète et resserrent les liens familiaux. Ils permettent aux enfants de concrétiser leur relation à leur animal et d’organiser la mémoire de ces liens [1]. Il n’existe pas, dans nos sociétés, de rituels spécifiques prévus lors de la mort d’un ­animal, et chaque famille pourra adopter ceux qui l’inspirent (encadré 1).

7. IMPACT ÉMOTIONNEL POUR L’ÉQUIPE SOIGNANTE

Quel qu’en soit le contexte, l’euthanasie n’est pas un acte anodin pour l’équipe vétérinaire [14]. La présence d’enfants engendre souvent chez les soignants une résonance, avec l’enfant qu’ils furent, avec celui qui vit en eux, avec leur propre enfant parfois, avec les parents qu’ils ont eu, avec ceux qu’ils sont peut-être. Cette résonance majore l’impact émotionnel de ces moments.

De plus, l’expression et la circulation des émotions sont fréquemment intenses lors de ces consultations. En outre, les soignants, souvent conscients des implications et des répercussions de l’événement pour chacun, chercheront à faire ce qui est le mieux pour l’animal et pour tous les membres de la famille, ce qui implique une certaine pression [7, 11].

Quelques suggestions peuvent être émises pour aider l’équipe soignante à (re) trouver la plus grande sérénité possible :

- construire en équipe et en amont une procédure (qui restera souple et évolutive) autour de l’accueil des familles avec enfants, afin d’offrir un cadre structurant et rassurant ;

- prendre son temps avant et après la consultation, pour favoriser la disponibilité et la récupération des soignants ;

- prendre son temps pendant la consultation, pour améliorer la satisfaction du travail accompli et, par là même, favoriser l’estime de soi [2].

L’échange avec une équipe bienveillante, avant et/ou après (à chaud ou un peu plus tard) l’euthanasie en présence d’enfants, en favorisant la verbalisation de ce qui est ou a été vécu, peut contribuer à diminuer la tension.

Il est également possible de choisir ­d’assurer ces consultations à plusieurs [2].

Références

  • 1. AAP. The pediatrician and childhood bereavement. Committee on Psychosocial Aspects of Child and Family Health. American Academy of Pediatrics. Pediatrics. 2000;105 (2):445-447.
  • 2. Akashi A. Ten tips for veterinarian dealing with terminally ill patients. Vet. Clin. Small Anim. 2011;41:647-649.
  • 3. Caux A. L’enfant de 2 à 9 ans face à l’euthanasie de son animal. Mémoire DIE de vétérinaire comportementaliste. 2014.
  • 4. Caux A, Füllenwarth A. Sacha & Gribouille. Anima Care, Paris. 2019:52p.
  • 5. Crawford KM, Zhu Y, Davis KA et coll. The mental health effects of pet death during childhood: is it better to have loved and lost than never to have loved at Eur. Child Adolesc. Psychiatry. 2020.
  • 6. De Saint Mars D, Bloch S. Le chien de Max et Lili est mort. Calligram. 2017:48p.
  • 7. Fernandez-Mehler P, Gloor P, Lewis FI et coll. Veterinarian’s role for pet owner facing pet loss. Vet. Rec. 2013;172 (21):555.
  • 8. Kaufman KR, Kaufman ND. And then the dog died. Death Stud. 2006;30 (1):61-76.
  • 9. Lagoni L, Butler C. Facilitating companion animal death. Compend. Contin. Educ. Pract. Vet. 1994;16:70-76.
  • 10. Longbottom S, Slaughter V. Sources of children’s knowledge about death and dying. Phil. Trans. R. Soc. B. 2018;373:20170267.
  • 11. Matte AR, Deep KK, Meehan MP et coll. An exploratory study of veterinary professionals’ self-reported support of bereaved clients before, during, and after companion animal euthanasia in Southwestern Ontario, Canada. Omega (Westport). 2019:30222819853924.
  • 12. McGovern M, Barry MM. Death education: knowledge, attitudes, and perspectives of Irish parents and teachers. Death Stud. 2000;24:325-333.
  • 13. Reid J, Nolan A, Scott M. When is the right time? Vet. Rec. 2018;182 (3):85-86.
  • 14. Scotney RL, McLaughlin D, Keates HL. A systematic review of the effects of euthanasia and occupational stress in personnel working with animals in animal
  • shelters, veterinary clinics and biomedical facilities. J. Am. Vet. Med. Assoc. 2015;247 (10):1121-1130.
  • 15. Shaw JR, Lagoni L. End-of-life communication in veterinary medicine: delivering bad news and euthanasia decision making. Vet. Clin. North Am. Small Anim. Pract. 2007;37 (1):95-108.

Conflit d’intérêts : Vincent Dattée est le fondateur et le directeur général d’anima care, centre de ressources pour les vétérinaires et les familles autour de la fin de vie de l’animal de compagnie.

Encadré 1 : QUELQUES EXEMPLES DE RITUELS À SUGGÉRER AUX FAMILLES

- Organiser une cérémonie familiale.

- Planter un arbre ou une plante.

- Faire une tombe.

- Allumer une bougie en mémoire de l’animal.

- Créer un album photo.

- Écrire un poème ou une chanson qui raconte l’histoire de l’animal.

- Disperser les cendres à un endroit spécial pour l’animal.

- Encadrer une belle photo de l’animal et l’accrocher dans la maison.

- Informer les autres membres de la famille de la mort de l’animal.

- Imprimer une photo sur une tasse ou un bol.

Encadré 2 : LES ÉTAPES DE LA PROCÉDURE D’EUTHANASIE EXPLIQUÉES À UN ENFANT

« La première chose que nous allons faire pour préparer l’euthanasie est de poser un cathéter dans une veine. Je (ou le vétérinaire selon le locuteur) vais tondre un peu la patte, puis piquer avec une aiguille pour passer le cathéter. Cela permet ensuite d’injecter plus doucement le produit afin que tu puisses continuer à caresser ou à toucher Biscotte comme tu le souhaites. Puis, quand nous serons tous d’accord que c’est le moment, nous commencerons l’euthanasie.

La méthode que nous utilisons (à adapter selon sa propre procédure) consiste à anesthésier l’animal, afin qu’il soit détendu et ne ressente plus rien. Ensuite, nous injecterons un deuxième produit qui va arrêter le cœur, la respiration, l’activité du cerveau, et finalement toutes les fonctions de son corps, ce qui va mener à la mort.

Beaucoup de gens sont surpris de la rapidité de tout cela, cela ne dure que quelques secondes. Tu dois savoir que Biscotte peut faire pipi, caca, bouger les pattes, respirer fort pendant et parfois un petit moment après l’injection. Elle n’en sera pas consciente, et cela ne sera le signe d’aucune douleur. Enfin, Biscotte gardera probablement les yeux ouverts. As-tu des questions ? »

D’après [9].

CONCLUSION

La présence d’enfants lors de l’accompagnement de la fin de vie d’animaux familiers est un moment fort pour les familles et pour l’équipe vétérinaire. La compréhension des enjeux pour les enfants et la connaissance de la conception de la mort selon leur âge permettent à l’équipe soignante d’accompagner au mieux les familles. Adapter les actes, les mots, les outils pratiques aux besoins spécifiques des enfants permet d’exprimer ses valeurs professionnelles, en mettant en œuvre le rôle social du vétérinaire.

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