LE COMPTE RENDU DE LA VISITE DE TRAITE - Le Point Vétérinaire n° 412 du 01/12/2020
Le Point Vétérinaire n° 412 du 01/12/2020

AUDIT

Médecine de troupeau

Auteur(s) : Gilles Le Sobre*, Adèle Péchard**, Élodie Faivre***, Hervé Despinasse****

Fonctions :
*Groupe de médecine des populations
VetAgro Sup
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-L’Étoile
**Rhône Conseil Élevage
18, avenue des Monts d’Or
69890 La Tour-de-Salvagny

L’audit de traite est suivi de la rédaction d’un compte rendu qui doit être exhaustif et pratique pour l’éleveur.

L’audit de traite est un service de plus en plus mis en avant par les vétérinaires en pratique rurale, mais aussi par les techniciens du contrôle laitier, de l’entretien des installations de traite, des laiteries, de groupements, etc., séparément ou avec le vétérinaire de l’élevage. Il est proposé soit à l’occasion du bilan sanitaire d’élevage, en cas de mammites ou de taux cellulaires élevés (selon les critères d’alerte définis par le vétérinaire), soit lorsque la laiterie menace d’arrêter la collecte. Dans ce cas, les conséquences financières pour les éleveurs sont très importantes : aux pertes directes (coût de traitement et de retrait du lait, diminution du prix et de la quantité produite) s’ajoutent les pertes indirectes dues au coût des réformes, à la contamination des vaches saines lors de la traite (modèle infectieux), à l’augmentation de l’intervalle vêlage-vêlage (par les cytokines inflammatoires notamment), etc.

À Lyon, ces audits sont effectués au sein de la clientèle de l’unité clinique rurale de l’Arbresle (Ucra) de VetAgro Sup, ou en partenariat et sur proposition du contrôle laitier (Rhône Conseil Élevage) pour la formation pratique des étudiants ruraux de 5e année. Sur le modèle du “trépied d’observations” développé par le groupe de médecine des populations de VetAgro Sup, une fiche technique leur est remise pour :

– la préparation de la visite (analyse des documents : hypothèses diagnostiques et questions à poser) ;

– la réalisation de l’audit (observations et enregistrements sur la traite, les animaux, les bâtiments, etc., et la conduite d’élevage) par comparaison avec les enregistrements effectués par le Contrôle laitier du Rhône grâce au compteur à lait LactoCorder (voir ce document en complément de lecture en ligne) ;

– la rédaction du compte rendu (une page de résumé et l’audit complet).

L’objectif de cet article est d’aider les vétérinaires à proposer ce service aux éleveurs, si possible en collaboration avec les techniciens spécialisés du contrôle laitier et ceux des installations de traite. Il repose sur le compte rendu de l’audit réalisé dans un élevage laitier de quarante vaches montbéliardes par des étudiants en 5e année à VetAgro Sup, dans le but d’évaluer la traite après les changements de bâtiment (passage d’une aire paillée à des logettes) et de salle de traite (taux cellulaire élevé avec l’ancien bâtiment en août 2019). Les points positifs ou à améliorer sont indiqués au fil du texte.

ANALYSE DES DOCUMENTS D’ÉLEVAGE

L’analyse des données de l’exploitation permet de faire une première évaluation et de formuler des hypothèses.

1. Opti’traite

Le dernier contrôle de la machine à traire remonte au 23 octobre 2019. Cette machine, de la marque BouMatic, est équipée de manchons en caoutchouc. Le lactoduc est bouclé et installé en ligne basse. Le vide de la machine à traire est réglé à 40 kPa. Les gobelets sont munis de griffes transparentes, d’un diamètre satisfaisant. La réserve de vide est suffisante.

2. Bilan de santé de la mamelle

La moyenne des taux cellulaires est actuellement de 195 000 cellules par millilitre (avec un objectif de moins de 200 000), versus 635 000 l’an dernier.

Le taux cellulaire est au-dessus de 800 000 cellules/ ml chez 5 % des vaches, et en dessous de 300 000 pour 82 % d’entre elles (l’objectif étant d’avoir au minimum 85 % de vaches sous ce seuil). Concernant les primipares, 86 % présentent un comptage cellulaire individuel (CCI) inférieur à 300 000 cellules/ml. Le taux de réforme pour cause de CCI élevés est de plus de 40 % après le “plan cellules” de Rhône Conseil Élevage. Dans cette exploitation, le modèle de contamination semble être plutôt environnemental à l’heure actuelle, même s’il doit subsister quelques vaches infectées chroniques.

3. Historique des mammites et des taux de leucocytes par vache

Un plan de suivi des mammites a été mis en place dix-huit mois auparavant par Rhône Conseil Élevage. Peu de nouvelles infections (7 %) sont signalées au cours du tarissement, et 100 % des vaches infectées guérissent pendant le tarissement qui dure en moyenne cinquante-huit jours.

D’après l’historique individuel des cellules effectué sur un an, du début de l’année 2019 au début de 2020, 22,7 % des vaches étaient infectées chroniques, c’est-à-dire qu’elles affichaient des CCI supérieurs à 300 000 cellules/ml pendant plus de trois mois consécutifs. Au cours de cette même période, cinq vaches ont présenté une mammite (soit 11,4 %), avec un taux de guérison de 100 % au tarissement.

En conclusion, une bonne amélioration est notée depuis la mise en place du plan mammite et le changement de bâtiment intervenu en août 2019 (point positif) (tableau 1).

OBSERVATIONS LORS DE LA TRAITE

La traite est réalisée par l’éleveur et ses enfants, lorsqu’ils le peuvent. Le jour de l’audit, elle débute à 6 h et dure cinquante minutes, ce qui est une durée satisfaisante, étant donné le nombre de vaches à traire et compte tenu du temps passé en station debout. Au total, trente-huit vaches montbéliardes sont traites (stabulation à logettes). Les manchons de traite, en caoutchouc, sont changés tous les douze mois (point positif). Cette fréquence semble correcte puisque les manchons en caoutchouc ont une durée de vie d’environ 2 500 traites, soit près de 370 jours pour une salle de traite de deux fois six postes avec quarante vaches à traire deux fois par jour.

1. Salle de traite

L’aire d’attente est constituée de la partie de la stabulation située devant la salle de traite, que l’éleveur délimite et ferme grâce à des barrières. La salle de traite est composée de douze postes en épi, avec un système de décrochage automatique (BouMatic Flow Pack trayon par trayon, avec une bille empêchant les entrées d’air). Elle est très propre le jour de la visite (photo 1). Un évier est présent à l’entrée, et la salle bénéficie par ailleurs d’une bonne luminosité (points positifs).

2. Tenue du trayeur

L’éleveur porte un tablier de traite imperméable, propre et blanc (point positif). En revanche, il n’a pas de gants (point à améliorer), bien que ses enfants en portent. Il est muni de bottes propres en début de traite (point positif).

3. Activités du trayeur

Lors de la traite, l’éleveur procède en sept étapes, dans l’ordre qui suit :

• il humidifie les quais avant d’aller chercher les vaches, ce qui permet un nettoyage plus facile en fin de traite ;

• il fait entrer les vaches dans l’aire d’attente et, pendant ce temps, il est amené à toucher les barrières et est équipé d’un bâton pour faire avancer les animaux (point à améliorer) ;

• il fait entrer les vaches volontaires sur les quais, mais pour remplir les deux derniers postes, il doit aller les chercher ;

• à chaque rangée de six vaches, il effectue le nettoyage des trayons, avec un papier par animal, puis il branche les griffes en commençant par la première vache nettoyée. Globalement, les trayons ne sont pas assez propres, il reste du produit de post-trempage, voire un peu de bouse collée après le nettoyage (photo 2). Précisons que l’éleveur ne pratique plus de prétrempage depuis un mois, sans augmentation du taux cellulaire ou des spores butyriques depuis ;

• après le décrochage automatique, qui a lieu en fin de traite, la présence d’une goutte de lait sur les sphincters est notée ;

• le post-trempage est effectué avec un produit filmogène à base d’iode (IoShield). Mais les trayons ne sont pas trempés sur toute la hauteur de la partie qui entre dans le manchon, ce qui nuit à l’efficacité de l’obturation des sphincters, à l’effet émollient (assouplissement de la peau pour prévenir les gerçures) et à l’action désinfectante (essentiellement envers les staphylocoques) (photo 3). Notons que l’iode peut provoquer des dermatoses allergiques au soleil en période de pâturage et un dessèchement de la peau. De plus, le nettoyage des trayons est difficile avec les produits de post-trempages filmogènes, surtout avec du papier. Attention également à l’épaississement des produits dans les bidons stockés du printemps à l’automne, pendant l’arrêt du post-trempage ;

• la sortie des vaches s’effectue directement dans la stabulation pour le quai 1 et par un couloir ramenant à la stabulation situé le long du quai 2. Ces points sont à améliorer, car les vaches risquent de se coucher après la traite, ce qui réduit l’intérêt du post-trempage. De plus, des risques de traumatisme existent lors du virage à 180° pour sortir du quai 2.

4. Analyse de la traite

Le manomètre à vide est à 40 kPa avant la traite et reste stable durant toute sa durée (point positif). L’éleveur ne se lave pas les mains avant de commencer la traite et ne met pas de gants (points à améliorer). Au cours de la traite, une seule vache, craintive, décroche (point positif) : elle réussit à reculer car elle est en dernière position sur un quai non rempli. Au cours de la traite, aucune vache à trois trayons n’est observée.

L’entrave n’a pas servi, car les vaches ne donnent pas de coups de pied.

Le temps moyen de présence sur le quai est de onze minutes et vingt-deux secondes pour un groupe de six vaches (tableau 2). En moyenne, le temps de préparation des vaches est d’une minute et trente-six secondes, ce qui est satisfaisant. Cependant, la stimulation mécanique des trayons, dont la durée optimale est estimée à quatre secondes par trayon, est insuffisante puisque 34,2 % des vaches présentent une éjection du lait bimodale, d’après les courbes du LactoCorder et nos observations au niveau de la griffe (point à améliorer, objectif inférieur à 25 %). La durée du nettoyage au papier est donc insuffisante.

Le temps entre la fin de l’éjection lactée et le décrochage est très satisfaisant. Les vaches ne présentent pas de signe de surtraite, ce qui est confirmé par l’absence de lésions sur les trayons avant et en fin de traite (point positif). Seules quatre vaches présentent des verrues, mais elles ne sont pas localisées au niveau du sphincter ou des lèvres des manchons, ce qui augmenterait les risques d’entrées d’air.

Le temps de traite est satisfaisant, avec une durée de traite principale de cinq minutes et vingt secondes. Une durée de cinq minutes par 10 kg lait produit et d’une minute par 5 kg de lait supplémentaire est généralement correcte.

Aucune vache n’est traite au pot le jour de l’audit. Pour reconnaître les vaches dont le lait doit être mis à l’écart, l’éleveur met un bracelet noir aux vaches en phase colostrale et deux bracelets orange (un à chaque postérieur) à celles qui présentent une mammite (point positif). Lorsque l’incidence des mammites était forte, l’éleveur tirait les premiers jets, mais il a arrêté de le faire systématiquement depuis que la situation s’est améliorée (point à améliorer). Dorénavant, il tire les premiers jets dans un bol à fond noir seulement en cas de doute, par exemple lorsque des vaches présentent un taux cellulaire élevé au contrôle, un quartier gonflé, un filtre gras après la traite, etc. Pour ces animaux, il n’existe pas de griffe spécifique, mais celle utilisée est nettoyée au jet après la traite, sans produit désinfectant (point à améliorer). Ainsi, aucune détection des mammites n’est effectuée avant la livraison du lait (point à améliorer). Cependant, l’éleveur signale n’avoir déploré que deux ou trois cas de mammite depuis son installation dans le nouveau bâtiment. Le tuyau long n’est pas toujours bien centré sous la vache et entraîne alors un déséquilibre dans le tirage du lait, ainsi qu’un risque de traumatisme des trayons (point à améliorer). En effet, 21 % des vaches présentent une fin d’éjection du lait “en escalier”, car la traite se termine quartier par quartier. Ces tuyaux devraient systématiquement être attachés au quai, surtout s’ils sont très longs.

Seules deux vaches présentent une entrée d’air pendant la traite, soit 5,3 % (point positif), ce qui entraîne une diminution du débit de traite par la suite (ce dernier doit être compris entre 2 et 6 kg par minute).

Finalement, quatre vaches (soit 10,5 %) nécessitent une traite longue. Il est conseillé de les repérer, de les nettoyer, puis de les brancher en premier pour diminuer le temps de traite du quai et du troupeau.

Au cours de la traite, l’éleveur est sorti quatre fois dans l’aire d’attente, afin de pousser les vaches. Il n’a pas distribué le lait aux veaux pendant la traite. Il a rempli deux fois le pot de post-trempage. Il serait bon de se laver les mains, ou en cas de port de gants, de les asperger avec une solution de peroxyde après la manipulation du bâton, des barrières ou du bidon de la solution de post-trempage (point à améliorer). Lors de l’émission de bouses, l’éleveur n’attend pas systématiquement que les vaches soient sorties du quai pour nettoyer au jet, ce qui augmente considérablement le risque de contamination par des spores butyriques pour celles qui ont déjà décroché (point à améliorer). Il serait préférable de pousser les bouses à l’aide d’une raclette, pour éviter que la griffe ne tombe dedans, puis de nettoyer au jet après la sortie des vaches du quai. Le début du nettoyage du quai 2 commence pendant que les vaches du quai 1 sont encore à la traite (photos 4 et 5). Il serait préférable de commencer le nettoyage de la salle de traite lorsque toutes les vaches sont sorties, le jet puissant entraînant la projection de gouttelettes jusqu’au quai 1 et la contamination des mains.

5. Observations des vaches

• Les vaches sont très calmes. Les mamelles sont propres, avec une note de 4 en moyenne (point positif), mais pas les cuisses, avec une note de 2 (point à améliorer).

• Six vaches ont uriné en fin de traite, dont quatre dans les deux premiers lots (non significatif) et quatre ont bousé. Cependant, cela peut être dû à la présence de personnes étrangères lors de cette traite.

• Le jour de l’audit, les queues ne sont pas tondues et elles sont sales (point à améliorer). Cependant, l’éleveur a prévu de les tondre. Un raclage plus fréquent des couloirs est également conseillé.

• L’observation des trayons fait apparaître peu d’anneaux blancs de striction.

• La production moyenne par vache lors de la traite le jour de l’audit est de 11,4 kg de lait, soit environ 20 kg de lait par jour, ce qui est élevé pour des montbéliardes à 6,2 mois moyen de lactation (point positif).

6. Lavage de la machine à traire

Le lavage de la machine s’effectue avec un produit acide le matin et alcalin le soir. Il débute par un rinçage à l’eau à 35 °C (< 45 °C) avec un remplissage complet du tuyau et un bon débit d’air pour les turbulences. Le lavage principal dure sept minutes (objectif de sept à dix) à la température de 40 °C. La quantité de “lessive” est très bonne (500 ml dilués à 0,5 %). Le jour de l’audit, le rinçage final ne s’est pas effectué (point à améliorer), il est essentiel de vérifier s’il s’agit d’un problème de programme et s’il est récurrent. Le lavage est satisfaisant pour l’ensemble des postes excepté pour le n° 5, pour lequel il faut déclencher manuellement le rinçage initial (point à améliorer). Le poste n° 4 présente également une petite prise d’air, à surveiller. Le lavage des griffes a duré sept minutes (objectif de sept à dix).

Le lavage est donc globalement efficace, mais le rinçage final doit être vérifié, ainsi que le poste n° 5 (tableau 3).

OBSERVATIONS SUR LE BÂTIMENT ET LA CONDUITE DE TROUPEAU

Un abreuvoir est installé à la sortie de la salle de traite pour chaque quai, un autre est présent au fond du bâtiment (point positif).

La stabulation comporte quarante logettes équipées de matelas, pour trente-huit vaches présentes, l’objectif étant d’avoir un nombre de logettes équivalent au nombre maximal de vaches, augmenté de 5 % (point positif), si le cheptel de s’agrandit pas. Le bâtiment est équipé de quarante cornadis, l’objectif étant d’avoir un nombre de cornadis équivalent au nombre maximal de vaches, augmenté de 10 % (point à améliorer).

L’aliment est repoussé après le nettoyage de la salle de traite et le lancement du programme de nettoyage de la machine à traire (point à améliorer) (photo 6). Les cornadis ne sont pas bloqués et les vaches ont directement accès aux logettes (point à améliorer). Les bouses présentes sur les logettes sont retirées après la traite du matin et avant la traite du soir. Un nettoyage minutieux des mains est nécessaire avant la traite (point à améliorer).

En fin de traite, onze vaches sont couchées dans les logettes (soit 28,9 %), treize sont debout dans les logettes (34,2 %), dix sont debout dans la stabulation (26,3 %) et cinq sont au cornadis (13,2 %). Les vaches peuvent se coucher dès la fin de traite (point à améliorer) (photo 7). Le confort des logettes devrait être vérifié au cours d’un audit de bâtiment, car trop de vaches sont debout.

BILAN DE L’AUDIT

La technique de traite est globalement très bonne.

1. Points positifs

• La traite est efficace et se déroule dans le calme.

• Les trayons ne présentent pas de lésions, toutefois ils ne sont pas correctement nettoyés : sans prémoussage, avec du papier et l’application d’un produit filmogène (point à améliorer).

• La salle de traite est propre avant la traite et après le nettoyage.

• Le nettoyage de la machine à traire est efficace (sauf celui du poste n° 5 et rinçage à revoir).

2. Points à améliorer

• Pour la préparation des vaches, changer de produit de post-trempage car celui utilisé est trop difficile à retirer avant la traite, ou réaliser un prémoussage et insister sur le nettoyage des trayons pour stimuler la décharge d’ocytocine.

• Repousser l’aliment avant la traite et bloquer les vaches aux cornadis après, pour prévenir le couchage immédiat après la traite et les mammites d’environnement (aiguës en phase de post-partum) et valoriser le coût et le temps du post-trempage.

• Soutenir le tuyau long en le bloquant sur le quai dans l’axe des vaches.

• Bien recouvrir tout le trayon avec le produit de post-trempage.

3. Recommandations

• Repousser l’aliment avant de commencer la traite (il reste suffisamment de nourriture le matin) ; la ration étant à base de foin, elle est facile à repousser par les vaches : la mouiller ou la repousser trois fois après la distribution et avant 14 h. Bloquer les cornadis afin que les vaches ne se couchent pas au cours des vingt minutes qui suivent la traite.

• Mettre des gants pour traire et effectuer des désinfections régulières de ces derniers avec une solution de peroxyde d’hydrogène de type Perfo Grif d’Agro direct (+ acide acétique).

• Désinfecter les griffes après le passage d’une vache au pot, avec la solution de peroxyde d’hydrogène.

• Pousser les bouses émises pendant la traite à l’aide d’une raclette et nettoyer au jet une fois que les vaches ont quitté le quai.

• Réaliser une meilleure stimulation pour l’éjection du lait, pendant environ quatre à cinq secondes par trayon.

• Utiliser un produit de post-trempage simple, éviter les produits filmogènes, plutôt réservés aux mammites d’environnement, afin qu’il reste moins de résidus de film après le nettoyage des trayons. Attention à réaliser tout de même une bonne stimulation des mamelles.

• Tondre les queues.

En savoir plus

  • 1. Bastien-Ceret J. Méthodologie générale d’intervention lors de flambée de mammites. Évaluation de la technique de traite, évaluation des traitements, rapport de visite. Journées des GTV, Tours. 2004:793-803.
  • 2. Bava L, Zucali L, Sandrucci A et coll. Effect of cleaning procedure and hygienic condition of milking equipment on bacterial count of bulk tank milk. J. Dairy Res. 2011;78:211-219.
  • 3. Billon P, Troboa D et coll. Traite des vaches laitières : matériel, installations, entretien. France Agricole, Paris. 2009:555p.
  • 4. Bradley A, Green MJ. A study of the incidence and significance of intramammary enterobacterial infections acquired during the dry period. J. Dairy Sci. 2000;83:1957-1965.
  • 5. Enjalbert F. Les fondamentaux de l’alimentation des vaches taries. Bulletin des GTV. 2010;53:29-34.
  • 6. Labbé JF, Périé P. La visite de traite : les étapes à suivre. Semaine Vét. n° 1462 du 16/9/2011.
  • 7. Labbé JF. Fonctionnement et dysfonctionnement de la machine à traire. Conférence Elanco pour les vétérinaires praticiens. 2007:44p.
  • 8. Roussel PH, Sérieys F, Le Guenic M et coll. Choix d’une stratégie de traitement au tarissement : aspects épidémiologiques et zootechniques. Journées des GTV, Nantes. 2007:743-751.
  • 9. Seegers H, Billon D, Roussel P et coll. Aspects économiques et indications du traitement antibiotique non systématique au tarissement des vaches laitières. Journées des GTV, Nantes. 2007:753-763.

Conflit d’intérêts : Aucun

Points clés

• L’analyse des documents permet de préparer la visite et de formuler des hypothèses.

• Lors de la traite, les observations visent à évaluer la salle de traite, le trayeur, le déroulement de la traite, l’état des animaux et des bâtiments, la technique de traite et le lavage de la machine à traire.

• L’audit doit être accompagné d’un bilan, reprenant les points positifs, les points à améliorer et les recommandations.

Remerciements

Nous espérons, par cet article, avoir apporté notre aide aux vétérinaires et avoir montré la saine complémentarité du travail en coopération avec les organismes professionnels agricoles, dont Rhône Conseil Élevage que nous remercions ici pour sa collaboration à la formation des étudiants vétérinaires. Nos remerciements vont également au Pr Jos Noordhuizen pour ses conseils avisés.

CONCLUSION

Dans le cadre de la clientèle de l’Ucra, un suivi mensuel global de troupeau est systématiquement proposé, voire imposé, par un contrat de soins. Il débute par un audit global de troupeau permettant de connaître parfaitement la gestion de l’élevage, de prévenir et réduire les maladies et les réformes, de suivre l’augmentation des performances (quantité et qualité du lait), de la reproduction et des revenus de l’éleveur. Il repose principalement sur un suivi du bon état d’entretien, du bien-être (bâtiment et comportement social), de l’alimentation (quantité, qualité, assimilation), du bon abreuvement (quantité et qualité) des animaux. Ce suivi permet d’éviter une amélioration seulement transitoire des mesures immédiates adoptées (réformes, tarissement précoce des vaches infectées chroniques, etc.).

Pour les audits en référés, un suivi est proposé aux vétérinaires de l’élevage, ou a minima un suivi téléphonique après la parution informatique des valorisés, mais un second audit de vérification de la réalisation et de l’efficacité des recommandations est indispensable. La satisfaction de l’éleveur et l’amélioration des résultats, éventuellement chiffrée, sont systématiquement recherchées. Un réajustement éventuel peut alors être préconisé.

Nous insistons systématiquement sur la nécessité de réaliser cet audit rapidement (quatre heures au maximum, dont deux dans l’élevage) afin que les étudiants (et les praticiens) rentabilisent le temps passé sur le terrain. Les éleveurs et les animaux ne doivent pas non plus rester bloqués trop longtemps.

L’audit de traite peut également amener à proposer un service ultérieur, comme l’audit global de troupeau (perte de note d’état corporel élevée en début de lactation, production de corps cétoniques, baisse d’immunité et mammites, etc.) ou celui des bâtiments (pression d’infection et mammites).

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