Cinq laboratoires présentent huit vaccins monovalents BTV-1 ou BTV-8 - Le Point Vétérinaire n° 291 du 01/12/2008
Le Point Vétérinaire n° 291 du 01/12/2008

Vaccination contre la fièvre catarrhale ovine

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Auteur(s) : Éric Vandaële

Fonctions : 4, square de Tourville, 44470 Carquefou

Avant le 30 avril 2009, tous les bovins et tous les ovins devront avoir été vaccinés contre les sérotypes 1 et 8 par un vétérinaire sanitaire.

Pour la nouvelle campagne 2008-2009 de vaccination contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), l’ Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) a accordé des autorisations temporaires d’ utilisation (ATU) à cinq laboratoires : Intervet, Merial, Fort Dodge, Virbac et Boehringer Ingelheim pour des vaccins monovalents contre le sérotype 1 ou 8 (). Même si ces vaccins peuvent apparaître proches dans leur formulation, les résumés officiels des caractéristiques des produits (RCP) diffèrent sur plusieurs points : le nombre de doses en primovaccination (une ou deux injections selon les vaccins, les espèces cibles et le sérotype), le volume de la dose vaccinale (de 1 à 4 ml selon les vaccins), les voies d’ administration, les délais (officiels) d’ apparition de l’ immunité, etc.

Des livraisons de vaccins équitablement réparties

La campagne 2008-2009 débute officiellement le 15 décembre 2008. La vaccination est obligatoire pour les bovins et les ovins contre les deux sérotypes sur tout le territoire (sauf la Corse vaccinée contre les sérotypes 1, 2 et 4). Elle est certifiée et réalisée clairement par le vétérinaire sanitaire selon des tarifs départementaux fixés par l’ État dans le cadre des commissions bipartites. La réglementation exige que tous les animaux soient vaccinés avant le 30 avril 2009. Pour ne pas multiplier les visites, le vétérinaire doit réaliser cette vaccination BTV-1 et -8 (avec deux vaccins monovalents différents injectés le même jour) « conjointement avec les autres actes de prophylaxies collectives organisées et dirigées par l’ État, sauf accord entre l’ éleveur et le vétérinaire sanitaire ».

À l’ inverse de la campagne 2008, « les livraisons de vaccins seront équitablement réparties sur l’ ensemble des départements au prorata du cheptel dans chaque département », à l’ exception des 20 départements du Sud-Ouest récemment vaccinés contre le sérotype1 qui vont être servis dans un second temps. Cette livraison homogène des zones sur l’ ensemble du territoire devrait permettre aux vétérinaires d’ organiser leurs tournées de prophylaxie et de vaccination FCO sur quatre mois et demi (du 15 décembre au 30 avril 2009), et non sur un ou deux mois. Toutefois, au 20 novembre, aucun feu vert n’ a encore été donné pour approvisionner les centrales en vaccins.

Vaccination volontaire chez les caprins

La vaccination n’ est pas obligatoire chez les caprins, moins sensibles à la maladie. D’ ailleurs, l’ Afssa ne recommande pas leur vaccination ou seulement dans une seconde étape dans un objectif d’ éradication. Il n’ est toutefois pas interdit de vacciner les caprins “hors RCP” sur une base volontaire. Il convient alors de procéder à une primovaccination en deux injections de la dose “ovins”.

Vacciner à partir de l’ âge de deux mois

Les protocoles vaccinaux diffèrent beaucoup sur l’ âge minimal de la primovaccination (entre un et trois mois) avec le risque désormais élevé d’ interférence avec les anticorps d’ origine maternelle. L’ Afssa recommande de vacciner les jeunes bovins « vers l’ âge de deux mois ». élle souligne qu’ il est préférable d’ effectuer la première injection un peu avant l’ âge de deux mois, plutôt que de ne pas vacciner un animal en raison de son âge.

Des rappels annuels avec un vaccin identique ou différent

La durée d’ immunité n’ est pas établie par des études démonstratives avec challenge. Selon l’ Afssa, l’ expérience acquise avec d’ autres vaccins FCO utilisés en Corse indique qu’ il est « plausible » que « la durée d’ immunité soit d’ environ un an », donc compatible avec des rappels annuels (en une seule injection).

L’ Afssa ajoute que « les différents vaccins disponibles en France utilisent les mêmes antigènes (virus) de souches identiques ou semblables, produits sur les mêmes systèmes cellulaires de culture virale (BHK21). Ces vaccins induisent des réponses immunitaires comparables, même si la nature de l’ adjuvant peut en moduler les caractéristiques ».

Ainsi, et « dans le cadre d’ une situation difficile de pénurie de vaccins », l’ Afssa recommande une seule injection annuelle de rappel avec un vaccin identique ou différent de celui qui a été utilisé pour la primovaccination.

De son côté, le ministère de l’ Agriculture a officiellement reconnu que le rappel vaccinal des deux vaccins Zulvac® 1 Bovis et Ovis (Fort Dodge), initialement prévu à six mois, est reporté à 12 mois au maximum pour toutes les espèces sensibles, y compris les caprins.

La réglementation européenne devrait aussi reconnaître rapidement que les zones indemnes vaccinées ne doivent pas avoir le même statut que les zones infectées et vaccinées afin de faciliter les échanges d’ animaux vers les zones indemnes et notamment vers l’ Italie.

Références

  • – Arrêté du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives à la fièvre catarrhale du mouton (modifié en dernier lieu par l’arrêté du 4 novembre 2008, JO 5/11/08). Version consolidée le 5 novembre 2008 de l’arrêté du 1er avril 2008 http://www.agriculture.gouv.fr/sections/thematiques /sante-protection-animaux/maladies-animales /fievre-catarrhale-ovine
  • – Afssa. Saisine n° 2008-SA-0256. Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments du 10 septembre 2008 sur l’évolution de la situation épidémiologique de la fièvre catarrhale ovine (FCO) à sérotype 1 et proposition de mesures à mettre en oeuvre pour limiter la circulation et la diffusion de l’agent pathogène.
  • – Afssa. Saisine n° 2008-SA-0232. Avis du 5 septembre 2008 de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments sur différentes problématiques concernant la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine.
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