Cas de mammites à S. aureus en traite robotisée - Le Point Vétérinaire n° 291 du 01/12/2008
Le Point Vétérinaire n° 291 du 01/12/2008

Infections intramammaires

Pratique

CAS CLINIQUE

Auteur(s) : Édouard Timsit*, Jean-Marie Nicol**, Arnaud Darnis***, Nathalie Bareille****

Fonctions :
*ENV de Nantes
BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3
**Clinique vétérinaire
15, rue Des Anciens-Combattants
44110 Châteaubriant
***Vétoquinol
31, rue des Jeûneurs
75002 Paris
****ENV de Nantes
BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3

La mise en place d’ un robot de traite nécessite que les infections mammaires soient correctement maîtrisées au préalable.

Depuis l’ installation du premier robot de traite dans une ferme commerciale en 1992, la traite robotisée a connu une croissance exponentielle en Europe [13]. En 2008, 1 200 à 1 500 robots sont installés en France [Billon, communication personnelle].

La mise en place d’ un robot de traite, en plus de modifier profondément la gestion d’ un troupeau, peut aussi entraîner une forte dégradation de la santé des mamelles du troupeau [22].

Le vétérinaire traitant de l’ exploitation est alors appelé à intervenir rapidement et doit pouvoir conseiller l’ éleveur [10].

Cet article illustre une telle situation, depuis l’ appel de l’ éleveur jusqu’ à la formulation des recommandations(1).

Cas clinique

1. Motif d’ appel : dégradation d’ une situation détériorée

Le 3 mars 2008, un robot de traite, Astronaut A3® de la marque Lely, est installé dans une exploitation laitière située en Loire-Atlantique (44) (encadré 1, ). Survient alors une augmentation de la concentration en cellules somatiques du lait de troupeau (CCSTP), avec un accroissement du nombre de mammites cliniques. La moyenne de la concentration en cellules somatiques du lait de tank étant supérieure à 400000cellules/ml au premier trimestre 2008, la direction départementale des services vétérinaires et la laiterie menacent l’ exploitation d’ arrêt de collecte. Fin avril, l’ éleveur fait appel à son vétérinaire traitant.

Dès l’ hiver précédent, l’ exploitant a remarqué une élévation de la CCSTP. Il a associé cette hausse à l’ ancienneté et au manque d’ entretien de sa machine à traire, et compté sur une amélioration à l’ installation du robot (initialement prévue pour janvier-février 2008).

2. Présentation de l’ atelier lait

L’ élevage compte en moyenne 57 vaches laitières de race prim’ holstein dans une stabulation à logettes et 28 génisses de remplacement (sur aire paillée). Le niveau moyen de production est de 9500 kg de lait, pour un quota de 583 000 l. D’ août à décembre 2007, 14 génisses amouillantes et 3 vaches en lactation ont été achetées dans des exploitations environnantes afin d’ augmenter les capacités de production (quota).

3. Étude des documents

Quantification et description de la situation

La situation est sévère, avec des CCSTP très au-dessus de l’ objectif technique à 200 000 cellules/ml depuis plus d’ un an, atteignant même plus de 800000 cellules/ml aux mois de janvier et de mars 2008 (encadré 2, ).

La prévalence des infections intramammaires est extrêmement élevée : seulement 31 % des multipares et 56 % des primipares ont des concentrations en cellules somatiques des laits individuels (CCSI) inférieures à 300 000 cellules/ml (et le seuil de 300 000 cellules/ml sous-estime probablement la prévalence réelle, encadré 3 et tableau complémentaire).

La situation s’ est effectivement dégradée dès décembre 2007, c’ est-à-dire trois mois avant la mise en place du robot.

Caractérisation épidémiologique fonctionnelle

Incidence des infections intramammaires

• Les calculs mettent en évidence des pourcentages élevés de nouvelles infections subcliniques autour du vêlage ou en début de lactation, chez les multipares comme chez les primipares, et de nouvelles infections subcliniques en cours de lactation (encadré 4 et). Cela souligne une forte pression d’ infection, ainsi qu’ un défaut de prévention des nouvelles infections en lactation et en périvêlage.

Les nouvelles infections en lactation ont lieu toute l’ année, avec cependant une forte augmentation à partir d’ août 2007 ().

• L’ incidence des expressions cliniques est étudiée à partir des enregistrements des cas cliniques car il n’ existe aucune relation significative entre la fréquence de ces cas et les différents critères fondés sur les concentrations cellulaires, et en particulier le critère fondé sur une CCSI supérieure à 800 000 cellules/ml [19].

Depuis l’ installation du robot, la détection des mammites est automatique grâce à la mesure de la conductivité du lait(2). Cependant, pour confirmer la présence de mammites chez les vaches en “alerte conductivité” avant traitement (présence de faux-positifs), une éjection des premiers jets continue d’ être réalisée par l’ éleveur, au moment du tri des animaux retardataires (pour la traite de 17 heures). Seules les infections intramammaires détectées cliniquement sont traitées en lactation (aucune détection, ni aucun traitement en lactation des infections subcliniques n’ est instauré).

Les calculs mettent en évidence un pourcentage extrêmement important de lactations touchées (44 %, pour un objectif inférieur à 20 %) et de nombreux cas cliniques (125/100 vaches présentes/an, pour un objectif inférieur à 26), qui s’ accompagnent rarement de signes généraux (3 %, objectif inférieur à 10 %) [19]. Plus de cas que de vaches présentes sont dénombrés, ce qui sous-entend que certaines sont traitées plusieurs fois. Le nombre de cas cliniques d’ infections intramammaires détectées et traitées reste stable pendant l’ année (). La contamination a donc probablement lieu tout au long de l’ année, mais une dégradation est notée à partir de décembre 2007.

Élimination des infections lors de traitement

• Hors lactation, une application intramammaire systématique de céphalonium (Cepravin®) est réalisée par l’ éleveur le jour du tarissement, complétée par une injection unique de spiramycine (Suanovil®) pour les vaches ayant une CCSI supérieure ou égale à 400 000 cellules/ml en fin de lactation. L’ efficacité est moyenne, avec seulement 62 % de guérisons (c’ est-à-dire de retours à un comptage cellulaire inférieur à 200 000 cellules/ml au contrôle laitier suivant le vêlage), l’ objectif étant supérieur à 78 % [19]. Les traitements au tarissement ont essentiellement eu lieu entre juillet et septembre 2007. Ils ont donc concerné les infections intramammaires contractées l’ année précédente.

• En lactation, en première intention (pour les infections intramammaires cliniques sans répercussion sur l’ état général), une pommade intramammaire à base de tétracycline, de néomycine, de bacitracine et de prednisolone est appliquée (Mastijet®). En deuxième intention (toujours en l’ absence de répercussion sur l’ état général), six tubes de lincomycine et de néomycine, au lieu des trois préconisés, sont appliqués toutes les 12 heures (Lincocine®), et du pénéthamate est injecté selon le protocole recommandé (Stop M®). L’ efficacité des traitements en lactation est faible, avec seulement 28 % de guérisons apparentes (c’ est-à-dire de retours à un comptage cellulaire inférieur à 200 000 cellules/ml dasn les 30 à 60 jours suivant le traitement) après traitement entre mars 2007 et mars 2008 (objectif à 55 %) [19].

Orientation épidémiologique

La forte contagiosité de la bactérie, l’ expression clinique modérée et le faible taux de guérisons en lactation orientent vers des affections à Staphylococcus aureus, surtout depuis décembre 2007.

4. Visite d’ élevage

Prélèvements de lait et analyses bactériologiques

Afin de conforter l’ hypothèse émise, 12 échantillons de lait sont prélevés sur les quartiers les plus atteints (California Mastitis Test ou CMT supérieur ou égal à +), chez 11 vaches présélectionnées avant la visite (d’ après les résultats du contrôle laitier). Les analyses bactériologiques confirment la présence d’ agents pathogènes majeurs dans les mamelles : Staphylococcus aureus (6/12) et Streptococcus uberis (1/12) (). Des antibiogrammes réalisés sur les S. aureus isolés montrent de multiples résistances, dont les profils diffèrent d’ un isolement à l’ autre, laissant supposer la présence de plusieurs souches.

Recherche de facteurs de risque

Nouvelles infections liées à la traite

Le fonctionnement du robot est observé pendant deux heures chez 17 vaches afin d’ évaluer l’ hygiène de traite et son déroulement, ainsi que l’ impact de la machine sur l’ état des trayons et le comportement des animaux :

– l’ état de propreté des mamelles et des trayons est évalué avant et après préparation ;

– l’ état des trayons est évalué dans la minute suivant le décrochage. Les réglages des paramètres concernant l’ hygiène et la technique de traite, la détection des infections intramammaires et des défauts de qualité du lait sont examinés, via les différentes interfaces du robot (écran du robot, ordinateur relié à celui-ci) ( ).

Nouvelles infections en dehors de la traite

Malgré l’ implication de S. aureus (bactérie à réservoir mammaire), le logement des animaux est observé pour écarter tout risque environnemental.

Persistances d’ infections liées au traitement

L’ implication de S. aureus constitue un important facteur de risque de persistance des infections intramammaires lié au traitement : le taux de guérisons de ces infections à la suite d’ un traitement antibiotique est souvent faible [1]. De plus, les souches de S. aureus isolées ici sont résistantes à de nombreux antibiotiques testés, dont ceux utilisés dans le protocole de traitement des infections intramammaires en lactation et au tarissement. L’ absence de suivi régulier de CCSI et de réalisation de CMT ne permet pas une détection et un traitement précoces des infections intramammaires, ce qui représente aussi un facteur de risque de persistance de ces derniers.

5. Recommandations

L’ analyse du modèle épidémiologique d’ infection intramammaire et les analyses bactériologiques ont abouti à la mise en évidence de souches de Staphylococcus aureus multirésistantes dans la forte dégradation de la qualité du lait. Il est notamment recommandé à l’ éleveur d’ équiper le robot avec l’ option de désinfection Pura® et d’ améliorer le dépistage des infections intramammaires (encadré 5). Pour que ces mesures soient efficaces, uen action doit aussi porter sur les vaches infectées par S. aureus afin de diminuer la pression d’ infection(1).

Discussion

1. Un abord similaire

L’ abord d’ infections intramammaires en traite robotisée ne diffère pas foncièrement d’ une intervention en traite classique. Les deux phases consécutives sont retrouvées [20] :

– l’ étude des documents consiste à décrire la situation et à formuler des hypothèses étiologiques et du moment de l’ infection ;

– la visite d’ élevage amène ensuite à rechercher des facteurs de risque d’ occurrence et/ou de persistance dans l’ élevage, et à identifier le ou les agents étiologiques impliqués dans les infections intramammaires via des examens bactériologiques de lait.

La visite de traite au robot nécessite toutefois davantage de temps (il convient d’ attendre que les vaches passent au robot, une par une dans ce cas), mais elle peut être réalisée à tout moment de la journée.

Un examen attentif des trayons dans la minute suivant la dépose continue de s’ imposer en traite robotisée : le robot peut être déréglé ou les manchons trayeurs inadéquats.

Une adaptation du contrôle Optitraite® pour le robot de traite A3 de Lely vient d’ être rédigée(3).

2. Des solutions différentes

Les solutions envisageables pour limiter les facteurs de risque liés à la traite diffèrent radicalement, et dépendent du modèle de robot installé, de ses réglages et de ses options. Par exemple, avec une forte infection des mamelles par S. aureus, le système Pura® de Lely a été préconisé. Avant d’ intervenir dans un élevage en traite robotisée, il est recommandé de se renseigner auprès des firmes ou des concessionnaires sur les spécificités de chaque robot :

– la préparation des trayons avant la traite ;

– les systèmes de détection des trayons, de traite et de dépose ;

– la désinfection des trayons après la traite et des faisceaux trayeurs ;

– la détection des infections intramammaires et des défauts de qualité du lait (colorimétrie, concentration cellulaire somatique, etc.).

La désinfection des trayons après la traite est d’ une manière générale défectueuse pour tous les robots [10].

3. Impact santé de la mamelle

Le passage à une traite robotisée s’ accompagne d’ une augmentation de la concentration en cellules somatiques du tank, voire du nombre de nouvelles infections surtout pendant les trois à six premiers mois suivant l’ installation [4, 9, 14, 15, 16]. Toutefois, lorsqu’ un robot est installé dans un élevage où la santé des mamelles et la gestion du troupeau sont bonnes, aucune augmentation durable des nouvelles infections ou de la concentration en cellules somatiques du tank n’ est observée [2, 3, 24]. Dans le cas décrit, la situation s’ est dégradée au mois de décembre 2007, soit bien avant la mise en place du robot. A posteriori, il pouvait être prévu que, sans l’ installation du système Pura® de désinfection des manchons, une flambée de nouvelles infections allait être constatée [24].

Le niveau de vide est élevé en traite robotisée (42 à 44 kPa : la chambre de réception des tuyaux longs à lait est souvent haute, et cela vise à diminuer le temps de traite). De plus, le temps total de traite des animaux peut être allongé. Ces deux caractéristiques pourraient avoir un effet délétère sur la santé des trayons [7]. Toutefois en pratique, le passage au robot semble avoir peu ou pas d’ impact sur les trayons, voire en améliorer l’ état [5, 2]. Le décrochage individualisé des quartiers, qui évite la surtraite, pourrait expliquer ce phénomène.

4. Plusieurs souches de S. aureus

Lors d’ infection intramammaire d’ un troupeau par S. aureus, la même souche est généralement retrouvée dans tous les quartiers infectés, en lien avec la forte contagiosité de cette bactérie [11]. Dans ce cas, la diversité des profils d’ antibiorésistance mise en évidence amène à suspecter la circulation de plusieurs souches. Certaines pourraient provenir des élevages où des génisses et des vaches ont été achetées entre septembre et décembre 2007. Parmi ces animaux, trois vaches se sont révélées positives à S. aureus. Des souches très virulentes ont ainsi pu être “achetées”, et s’ être propagées rapidement, d’ où la dégradation de la situation dès septembre 2007. Autre hypothèse : certaines souches de S. aureus pourraient se comporter comme des agents pathogènes d’ environnement [21]. Seule une étude épidémiologique, avec génotypage des souches retrouvées dans l’ élevage et dans les cheptels où des vaches ont été achetées, permettrait de trancher, mais cela n’ est pas réalisable en routine en France.

Il convient d’ avertir les éleveurs du risque que représente l’ installation d’ un robot de traite dans des situations instables ou dégradées. Dans pareil cas, ils sont invités à assainir leur troupeau avant la mise en service du robot et/ou à investir dans des options adaptées.

  • (1) Le suivi et les mesures de maîtrise mises en place feront l’ objet d’ un article dans un prochain numéro.

  • (2) Voir l’ article “La conductivité du lait est-elle une mesure efficace ?” du même auteur, dans ce numéro.

  • (3) L’ adaptation du contrôle Optitraite® pour le robot de traite A3 de Lely® est disponible sur le site de l’ Institut de l’ élevage : http://www.inst-elevage. asso.fr/html1/IMG/pdf_CR_ 060831016.pdf

Encadré 1 : Différents modèles de robot de traite

Un robot de traite Astronaut A3 de la marque Lely a été installé dans cette exploitation pour pallier le départ d’ un associé et offrir une plus grande souplesse horaire (première cause d’ installation de robot [23]). Six modèles de robot sont disponibles sur le marché français, en plus de l’ Astronaut®, leader du marché [10] :

– le VMS® de Delaval (2e du marché) ;

– le Merlin® de Fullwood (licence Lely) ;

– le Titan® de Westfalia (développé par RMS) ;

– le RDS® de SAC-Chistensen ;

– le Proflex® de Boomatic (même technologie que le RDS® de SAC).

Encadré 2 : Démarche d’ intervention : étude des documents

Avant même la visite d’ élevage, l’ étude des documents débute par une quantification et une description de la situation : à partir des données du contrôle laitier, la prévalence des infections à l’ échelle du troupeau est estimée via :

– la concentration en cellules somatiques du lait de troupeau, calculée à partir de la concentration en cellules somatiques des laits individuels (CCSI), avec une pondération par la quantité de lait produite individuellement (indicateur plus fidèle de la prévalence que la concentration en cellules somatiques du lait de tank [20]) ;

– la proportion de CCSI aux différents contrôles mensuels dépassant un seuil de 300 000 cellules/ml.

Elle se poursuit par une caractérisation épidémiologique fonctionnelle des infections intramammaires dans le troupeau, étape qui consiste à décomposer la prévalence des infections en deux flux : l’ installation de nouvelles infections (incidence) et l’ élimination des infections existantes (persistance/guérison).

Encadré 3 : Pertinence des seuils

• Compte tenu de la prévalence élevée des infections, la pertinence du seuil de 300000 cellules/ml utilisé dans ce cas est discutable, mais les données sont fournies directement par le contrôle laitier et ne nécessitent pas de calculs supplémentaires.

• Différents seuils de concentrations en cellules somatiques des laits individuels (CCSI) peuvent être employés pour identifier les vaches infectées par un agent pathogène majeur par rapport aux vaches non infectées. Aucun n’ est parfait. À chacun correspondent une sensibilité (probabilité que la valeur de la CCSI soit supérieure au seuil chez une vache infectée) et une spécificité (probabilité que la valeur de la CCSI soit inférieure au seuil chez une vache non infectée). En pratique comptent surtout la valeur prédictive positive (VPP : probabilité qu’ une vache au-dessus du seuil soit réellement infectée) et la valeur prédictive négative (VPN : probabilité qu’ une vache en dessous du seuil soit réellement saine) [18].

La VPP et la VPN dépendent de la prévalence des infections dans le troupeau. Il est donc nécessaire d’ estimer, a priori, la prévalence des infections intramammaires dans le troupeau afin de choisir le seuil le plus adapté.

Pour un troupeau de faible prévalence (5 %), un seuil fixé à 250 000 cellules/ml a une meilleure VPP qu’ un seuil à 200 000 cellules/ml, sans toutefois beaucoup affecter la VPN (tableau complémentaire sur www.WK-Vet.fr).

Encadré 4 : Étude de document : l’ incidence des infections

• Pour les infections subcliniques, sont calculés :

– le pourcentage de nouvelles infections entre le tarissement et le premier contrôle ([CCSI < 200 000 avant et > 200 000 après]/CCSI < 200 000 avant le tarissement) ;

– le pourcentage de primipares dont la CCSI est supérieure à 200 000 cellules/ml au premier contrôle ;

– le pourcentage de primipares dont la CCSI est supérieure 200 000 cellules/ml sur les trois premiers contrôles ;

– le pourcentage de nouvelles infections en lactation : [CCSI < 200 000 le mois précédent et > 200 000 CCSI le mois suivant]/ CCSI < 200 000 le mois précédent).

• Pour les formes cliniques, sont calculés :

– le pourcentage de lactations avec au moins un cas clinique ;

– le nombre de cas cliniques/100vaches/ an ;

– le pourcentage de vaches avec des signes généraux dans l’ ensemble des cas.

POINTS FORTS

• En traite robotisée, la visite de traite diffère, mais elle reste nécessaire, après l’ examen des documents : une inspection attentive des trayons dans la minute suivant la dépose reste, par exemple, indispensable (réglages, manchons trayeurs inadéquats).

• Pour identifier et réduire certains facteurs de risque liés à la traite, le praticien doit connaître les caractéristiques et les options possibles du robot (informations auprès des fabricants et des concessionnaires).

• Dans les élevages où les infections mammaires ne sont pas suffisamment maîtrisées, l’ installation d’ un robot entraîne fréquemment une forte dégradation, avec une augmentation du nombre de nouvelles infections et de celui de mammites cliniques.

Encadré 5 : Exemples de “solutions” en traite robotisée

• Le système Pura® de Lely ’ désinfecte“ par la vapeur les manchons entre chaque vache. Il représente un des points clés du contrôle des nouvelles infections en lactation. Ce système, souvent méconnu des éleveurs et des vétérinaires, est en option sur les robots Astronaut A3® de Lely. L’ éleveur n’ a pas pris cette option à l’ achat en raison de son coût (environ 3 500 € + 10 % pour la pose).

• Pour ce même robot, un boîtier est aussi commercialisé pour mesurer à chaque traite pour chaque quartier la concentration en cellules somatiques (sur le principe du California Mastitis Test, avec cinq niveaux de concentrations cellulaires) : le MQC-C® coûte environ 5 000 € + 10 % pour la pose + coût de produit environ 700 €/an. Cette option (non retenue dans ce cas) permettrait à l’ éleveur de détecter et de traiter très précocement les infections intramammaires, ce qui est une des clés de la réussite des traitements des infections à Staphylococcus aureus [1].

Références

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