Veau laitier/de boucherie : même abord sanitaire ? - Le Point Vétérinaire n° 290 du 01/11/2008
Le Point Vétérinaire n° 290 du 01/11/2008

PLANS DE TRAITEMENT ET DE PRÉVENTION

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QUESTION DE LECTEUR

Auteur(s) : Thierry Lorent

Fonctions : ZI Tripen
56140 Malestroit

Des dispositions pro- et métaphylactiques pourraient être transposées au veau laitier en production bouchère.

La taille des élevages laitiers s’accroît et les éleveurs n’ont pas le droit à l’erreur dans les premiers mois de vie de leur troupeau. Comme en production bouchère, le cheptel de renouvellement pourrait alors un jour se gérer par phases sanitaires successives : adaptation, démarrage, voire croissance.

En élevage de veaux de boucherie, dès la première semaine, la surveillance est rapprochée en raison du mélange de jeunes animaux de provenances différentes. Les “baby boxes”, rangées de stalles libres, facilitent la prise de température et le contrôle des fèces. Dans les deux filières, l’interdiction de la case individuelle, par souci de bien-être après l’âge de sept semaines, entraîne un risque accru de transmission d’agents pathogènes. Des antibiotiques sont donc systématiquement administrés lors des deux premières semaines (colistine, ou gentamicine, ou néomycine, avec oxytétracycline ou sulfamides), avec des suppléments dont le fer dextran (500 mg par voie intramusculaire), mais aussi du kaolin, de la vitamine E-sélénium. Les veaux peuvent être vaccinés (dès l’âge de 8 à 15 jours), alors que leur statut immun initial est inconnu, vis-à-vis de l’entérotoxémie, des pasteurelles, du virus respiratoire syncytial (RSV) et du virus de la maladie des muqueuses (BVDV). Les poux et la teigne ne sont pas “ignorés”.

Les premières diarrhées, dites d’“adaptation” sont traitées par une simple diète de 12heures, une réhydratation orale et l’administration de kaolin si besoin. Par la suite, les gastro-entérites entraînent les mêmes difficultés qu’en élevage laitier, avec un recours relativement fréquent aux analyses. Les colibacilles dominent. Ils sont aussi recherchés dans des contextes neurologiques (“veau aveugle”). La problématique des antibiorésistances est aiguë vis-à-vis des colibacilles, et sous surveillance (l’apramycine, la cefquinome, le ceftiofur et la colistine restent parfois les seuls antibiotiques actifs). Elle n’épargne ni les ateliers de veaux de boucherie (polymicrobisme), ni l’élevage laitier.

Plus tard, les troubles respiratoires préoccupent les deux filières, et “les mêmes conseils d’ambiance méritent d’être formulés”, mais en élevage de boucherie, il est impossible d’agir sur la prise colostrale en amont.

Les mycoplasmes ont un fort impact [1]. Ainsi, lors de syndrome respiratoire collectif, un traitement à base de tilmicosine par voie orale pendant cinq jours est souvent mis en œuvre, ou bien l’association doxycycline et spiramycine (ou avec de l’érythromycine ou de la tylosine). La tulathromycine est appréciée pour sa practicité d’utilisation (ou deux injections de florfénicol). Dans l’urgence et lors de suspicion d’origine virale, une injection intramusculaire de vaccin vivant modifié vis-à-vis du RSV est couramment pratiquée (Rispoval RS®) et préférée à la vaccination intranasale en raison du nombre élevé d’animaux par atelier (supérieur à 200 veaux).

Pour gérer les “suceurs d’urine”, les conduites à tenir sont maîtrisées : apport de fibres et d’eau, amélioration de l’ambiance, recours aux “baby boxes”, stimuli (ballon, pierre à lécher, etc.), augmentation du volume des buvées de 0,25 l au moins, identification du responsable. Pour le buveur ruminal, la panse est rincée (sonde de 12, 15 ou 19 mm), du bicarbonate de soude (0,5 g/kg de poids vif) est administré, et les buvées qui suivent sont données à la tétine, sans dépasser 1 litre (trois fois par jour) puis elles sont augmentées. En cas d’échec, le veau est sevré.

VOIR AUSSI

Proceedings du symposium “Dairy solutions symposium”, Alltech, Beauvais, septembre 2008 : 51-53.

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