Arthrographie de l’épaule en images - Le Point Vétérinaire n° 289 du 01/10/2008
Le Point Vétérinaire n° 289 du 01/10/2008

Orthopédie canine

Pratique

PAS À PAS

Auteur(s) : Isabelle Valin*, Michel Baron**, Fabien Allard***

Fonctions :
*5, rue Fernet 94700 Maisons-Alfort
**5, rue Fernet 94700 Maisons-Alfort
***5, rue Fernet 94700 Maisons-Alfort

L’arthrographie de l’épaule permet de préciser ses structures anatomiques.

• L’arthrographie est un examen complémentaire, facile à réaliser pour examiner l’épaule du chien. Elle associe arthrocentèse et radiographie par contraste positif.

La technique consiste en l’injection intra-articulaire d’un produit de contraste iodé (Hexabrix®(1)) qui permet de délimiter les structures intra-articulaires que sont : les cartilages articulaires, les culs-de sac synoviaux et le tendon d’origine du muscle biceps brachial. Elle est réalisée sous anesthésie générale et après une préparation aseptique de la face latérale de l’épaule. Les repères à connaître sont le tubercule majeur, cranio-latéral, l’acromion latéral, et le tendon d’insertion de la partie acromiale du muscle deltoïde.

• Le matériel nécessaire consiste en une aiguille de 8 G (verte), de 25 à 50 mm de long selon la taille de l’animal, une seringue de 2 ml pour aspirer le liquide synovial, une seringue de 5 ml contenant le produit de contraste. Ce dernier est dilué pour atteindre une concentration d’iode de 20 mg par ml, soit 2,4 ml d’Hexabrix 320®(1) dans 1 ml de Xylovet® pour un chien qui pèse 30 kg. Le volume à injecter est de l’ordre de 1,2 ml pour 10 kg.

• Les clichés radiographiques sans préparation, réalisés dans des positions standardisées (face et profil) permettent de diagnostiquer certaines affections : la plupart des cas de fracture, de luxation, d'ostéochondrose, les tumeurs osseuses. L'arthrographie permet de confirmer et de préciser les lésions identifiées à l’examen radiologique (fractures parcellaires, instabilités, lésions associées aux instabilités), d’établir un diagnostic différentiel entre ostéochondrose et ostéochondrite disséquante et d’évaluer un processus dégénératif. De plus, elle permet l’identification de certaines lésions des tissus mous articulaires : le dépistage de souris articulaires non calcifiées (notamment dans la coulisse du biceps), de ténosynovite bicipitale, de déchirure partielle ou totale du tendon d’origine du muscle biceps brachial, de désinsertion du tendon du muscle sous-scapulaire, de certaines déchirures capsulaires et de tumeurs des tissus mous (synovialosarcome). La simple arthrocentèse permet d’étudier macroscopiquement les qualités du liquide synovial dans sa quantité, sa couleur, sa viscosité.

• Il n’existe pas de contre-indication à la réalisation d’une arthrographie, à l’exception d’une pyodermite sur la zone d’injection ou d‘une allergie connue à l’iode. Aucune complication n’est à craindre si la préparation et la manipulation sont effectuées selon les règles de l’asepsie. Une erreur d’injection (injection extracapsulaire) est résorbée sans conséquence. Elle rend toutefois l’interprétation des images impossible.

  • (1) Médicament humain.

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