Réalisation d’un spermogramme - Le Point Vétérinaire n° 284 du 01/04/2008
Le Point Vétérinaire n° 284 du 01/04/2008

Reproduction du chien

Pratique

Pas à pas

Auteur(s) : Émilie Rosset*, Samuel Buff**

Fonctions :
*CERREC, pathologie de la reproduction, ENV de Lyon
1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-L'Étoile

Le spermogramme permet l’analyse quantitative et qualitative du sperme.

Le spermo(cyto)gramme correspond à l’analyse du sperme : il comprend l’analyse des propriétés physico-chimiques de la semence, et celle de la mobilité, de la morphologie et la numération des spermatozoïdes (spz) [3]. Afin de pouvoir réaliser une analyse complète, il convient d’avoir récolté les trois phases de l’éjaculat, si possible dans trois tubes distincts, afin de pouvoir contrôler le pH, le volume et la couleur de chaque fraction [1].

Pour la majorité des auteurs, une dose inséminante s’entend sur la base d’au moins 100 à 150 x 106 de spz normaux et mobiles [1, 2, 3]. Toutefois, la numération en spz varie d’un chien à l’autre (hétérogénéité raciale en particulier) ou d’un éjaculat à l’autre [3]. Le nombre de spz est fonction de la taille du chien ; en moyenne, par éjaculat, il est de 250 millions environ pour un petit chien, de 750 millions environ pour un chien moyen ou grand, de 1 à 3 milliards pour un chien de taille géante.

Même s’il n’existe pas de relation directe entre la mobilité de la semence et la fertilité, celle-ci doit être supérieure à 50 % pour une semence utilisée fraîche et à 70 % pour une semence réfrigérée ou congelée pour que le pronostic de gestation demeure raisonnable [1].

Le taux d’anomalies (défauts morphologiques) ne doit pas excéder 30 %, car les spz altérés diminuent le pouvoir fécondant de la semence [2]. L’avenir du chien comme reproducteur est fonction du type d’anomalies. Les déviations latérales de la tête, les enroulements du flagelle ou la présence de gouttelettes proximales en regard de la pièce intermédiaire sont des altérations dites primaires, c’est-à-dire d’origine testiculaire. Si plus de 10 % d’entre elles sont observées, le pronostic reproducteur est limité à long terme. C’est le cas de chiens âgés dont le spermogramme comporte un grand nombre de gouttelettes proximales, signe de dégénérescence testiculaire [3]. Des gouttelettes observées en région distale de la pièce intermédiaire, des décapitations ou des pièces intermédiaires coudées sont le signe d’anomalies secondaires, qui correspondent à un défaut de maturation épididymaire ou à une altération lors du stockage. Ce type d’anomalies est fréquemment rencontré chez des chiens qui n’ont pas éjaculé depuis longtemps. La qualité de l’éjaculat s’améliore habituellement avec la régularité des prélèvements [3].

Le clinicien ne doit jamais conclure à une infertilité sur la base d’un seul examen. Il est conseillé de renouveler les prélèvements 10 à 15 jours, puis 70 à 90 jours après le premier spermogramme, car un cycle de spermatogenèse doit avoir lieu avant de recourir à d’éventuelles investigations invasives [1, 3]. De plus, il existe des artefacts dus aux prélèvements et aux manipulations.

Le spermogramme est un examen prédictif qui ne peut être utilisé seul pour confirmer le devenir d’un chien comme reproducteur.

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