Traitement du prolapsus utérin - Le Point Vétérinaire n° 283 du 01/03/2008
Le Point Vétérinaire n° 283 du 01/03/2008

Obstétrique bovine

Pratique

Pas à pas

Auteur(s) : Paul Perié

Fonctions : 6, quai Félix-Faure 27500 Pont-Audemer

Les prolapsus utérins restent une des principales urgences obstétricales.

Le prolapsus utérin est consécutif à 0,3 % des vêlages [1]. Il a lieu généralement entre une et six heures après la mise bas [2]. Différents facteurs y prédisposent :

- une assistance au vêlage, une grande taille du fœtus, une dystocie prolongée ;

- une hypocalcémie ;

- une rétention placentaire ;

- un mauvais état d’engraissement (parasitisme, malnutrition, etc.) ;

- certains facteurs nutritionnels (excès d’azote, d’énergie, etc.).

Cette affection ne semble pas héréditaire, même si des prédispositions raciales (limousine surtout) ont pu être mises en évidence.

Avant d’intervenir, il convient de recueillir certains commémoratifs. Les circonstances du vêlage, l’heure à laquelle le prolapsus a pu se produire, ainsi que l’état de l’animal permettent d’établir un premier pronostic. Plus la durée écoulée est longue, plus le risque de complications est grand. Ces dernières peuvent être très diverses : hypocalcémie, choc hémorragique (rupture des vaisseaux utérins), métrite, nécrose utérine, péritonite, toxémie, septicémie, rupture intestinale ou vésicale, etc. Si les lésions utérines sont trop importantes ou que la réduction se révèle impossible, il peut être nécessaire de recourir à l’hystérectomie.

Dans tous les cas, il est nécessaire d’intervenir le plus rapidement possible. Si un éleveur appelle pour un prolapsus, il est utile de lui recommander d’isoler l’animal et, s’il le peut, de maintenir l’utérus dans un drap humide tiède en le gardant à hauteur pour éviter l’œdème et limiter le risque de rupture des vaisseaux utérins, tout en attendant l’arrivée du vétérinaire [3].

Une fois la contention de la vache effectuée, l’utérus est examiné (lacérations, saignements, nécroses, etc.), et l’état général de l’animal est évalué (station, pouls, fréquence respiratoire, recoloration capillaire, etc.). Les troubles décelés sont traités juste avant la réduction. Lors de choc hypocalcémique, l’administration d’un soluté calcique semble suffisante [3]. Lors de choc hypovolémique, des solutés de chlorure de sodium hypertonique doivent être employés, accompagnés d’une administration d’anti-inflammatoire, stéroïdien ou non.

Une fois la réduction effectuée, une antibioprophylaxie à large spectre par voies locale (oblets gynécologiques) et générale semble nécessaire. L’administration pendant trois jours d’un mélange de pénicilline et de streptomycine reste largement suffisante.

Le pronostic est bon si la réduction a été effectuée rapidement et dans de bonnes conditions (5 % de mortalité) [1]. Il reste en revanche toujours réservé lors d’hystérectomie.

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