Diagnostic différentiel du prurit alésionnel - Le Point Vétérinaire n° 266 du 01/06/2006
Le Point Vétérinaire n° 266 du 01/06/2006

DERMATOLOGIE, NEUROLOGIE ET COMPORTEMENT DU CHIEN ET DU CHAT

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COURS

Auteur(s) : Pascal Prélaud*, Kirsten Gnirs**

Fonctions :
* DV, dip. ECVD, Cabinet
de dermatologie vétérinaire,
17, rue Fernet,
94700 Maisons-Alfort
**DV, dip. ECVN,
3, rue du Dauphiné,
94100 St-Maur-des-Fossés

Le diagnostic différentiel du prurit alésionnel circonscrit relève à la fois de la dermato-allergologie, de la neurologie et de la pathologie du comportement.

En dermatologie, la topographie lésionnelle est un élément sémiologique le plus significatif. Le diagnostic du prurit alésionnel circonscrit en est une illustration : l’étiologie varie de façon substantielle selon que le prurit est localisé à la face, à l’extrémité des membres, aux flancs ou à l’extrémité de la queue.

Prurit alésionnel cervico-facial

1. Chez le chat

Les causes de prurit de la face et du cou chez le chat sont nombreuses (parasites, bactéries, champignons, allergies, troubles du comportement) (PHOTOS 1 et 2) et les lésions que le chat s’inflige sont souvent graves. Il convient donc d’adopter d’emblée une démarche diagnostique rigoureuse (voir la FIGURE “Démarche diagnostique lors de prurit cervico-facial chez le chat”) [5].

Le recueil des commémoratifs doit être fait soigneusement et recenser a minima les éléments suivants :

- circonstances d’apparition (infestation parasitaire, modifications environnementales à l’origine d’un trouble du comportement, traumatisme récent) ;

- réponse aux traitements antérieurs. Dans la grande majorité des cas, l’administration de corticoïdes diminue le prurit. Ce n’est pas le cas lors de dermatophytie ou d’une infestation parasitaire. Les corticoïdes à des doses insuffisantes ou une mauvaise observance lors d’administration orale diminuent aussi l’efficacité du traitement ;

- traitements antiparasitaires externes : produits utilisés, fréquence, mode d’application, traitement de l’environnement et des congénères ;

- alimentation, en vue d’un régime d’éviction allergénique ;

- environnement et mode de vie.

Les lésions auto-infligées et la gêne due au prurit sont suffisantes pour provoquer des troubles du comportement chez la majorité des chats : ils peuvent donc être la conséquence, et non l’origine du prurit.

Il est essentiel de rechercher des signes dermatologiques en d’autres localisations (plaques éosinophiliques, alopécie auto-induite) et des manifestations indirectes de troubles du comportement (obésité, onychophagie) (PHOTO 3) [13]. Un examen de la cavité buccale et des oreilles est pratiqué.

Un examen cytologique des lésions excoriées est réalisé systématiquement car les surinfections sont fréquentes, surtout si une corticothérapie est instaurée pour le contrôle de chaque crise (PHOTO 4). Il faut toujours rechercher l’existence d’une infection fongique pour prévenir le développement d’une complication si un traitement anti-inflammatoire stéroïdien ou immunosuppresseur est instauré. La recherche d’ectoparasites par peignage, brossage, raclages ou l’administration de nytenpyram (Capstar®) est nécessaire, bien qu’un résultat négatif ne permette pas d’exclure une pulicose ou une dermatite allergique par piqûre de puces (DAPP) [26]. Une corticothérapie au long cours, fréquente lors de prurit cervico-facial récidivant, nécessite de réaliser au préalable une sérologie virale (antigènes du FeLV et anticorps anti-FIV).

La principale cause de prurit dans cette localisation est une infestation par des puces ou une DAPP : il convient donc de commencer par contrôler strictement l’infestation parasitaire, même si aucun parasite ni aucune déjection de puces n’est identifié, grâce à l’application d’insecticides rémanents une fois par mois associée à un traitement de l’environnement (aspirations bihebdomadaires des locaux, insecticides, régulateurs de croissance).

La seconde étape est la prescription d’un régime d’éviction (ration ménagère ou à base d’hydrolysats protéiques) pendant six à huit semaines s’il peut être suivi de façon rigoureuse (impossible chez des chats ayant un mode de vie extérieur).

Les tests allergologiques ne sont d’aucune aide dans cette espèce [19].

2. Chez le chien

Les deux causes principales de prurit alésionnel cervico-facial chez le chien sont dermatologiques (dermatites allergiques, otite externe) et neurologique (syringomyélie) (voir la FIGURE “Démarche diagnostique lors de prurit cervico-facial chez le chien” et le TABLEAU “Diagnostic différentiel du prurit alésionnel circonscrit chez le chien”) [6, 20]. Le diagnostic d’une atteinte dermatologique est décrit ci-dessous. En l’absence de lésion cutanée ou auriculaire, l’hypothèse d’une syringomyélie doit être envisagée chez des chiens de race de petite taille, cavalier king charles notamment, mais aussi Yorkshire-terrier et bouledogue français.

Dermatite atopique

La dermatite atopique canine est une dermatite prurigineuse de la face et des extrémités [7]. Elle est, avec les troubles du comportement, la principale cause de prurit alésionnel chez le chien [25]. Il s’agit d’une dermatite allergique, due le plus souvent aux acariens de poussière de maison, aux pollens et aux trophallergènes (allergènes alimentaires) [21]. Le diagnostic est fondé sur l’anamnèse et des critères cliniques (voir le TABLEAU “Critères majeurs de diagnostic de la dermatite atopique canine”). Les critères de diagnostic réservent une place fondamentale à l’examen clinique : les lésions de la dermatite atopique sont recherchées dans des zones de prédilection : oreilles (conduits auditifs, y compris dans la portion horizontale) (PHOTOS 5 et 6), lèvres, espaces interdigités, ars et anus. Le diagnostic est ensuite étayé par la réponse à une courte corticothérapie, la mise en œuvre d’un régime d’éviction et la réalisation de tests allergologiques (intradermoréactions ou dosages d’IgE spécifiques d’allergènes).

Syringomyélie

Les syringomyélies ou syringohydromyélies sont caractérisées par des cavitations liquidiennes au sein de la moelle épinière. Elles peuvent être acquises ou congénitales. Parmi les origines congénitales, la syringomyélie associée à une malformation occipitale caudale, souvent appelée syndrome d’Arnold-Chiari pour ses similitudes avec la maladie décrite chez l’homme, constitue une cause majeure de prurit alésionnel. La dilatation liquidienne est souvent limitée à la colonne cervicale et le prurit affecte généralement la base des oreilles, le cou et la région scapulaire. Les démangeaisons seraient dues à une atteinte des faisceaux spino-thalamiques qui véhiculent les sensations de douleur et de prurit [22]. Cette maladie affecte les chiens de petite race, principalement le cavalier king charles pour lequel une transmission autosomique récessive a été mise en évidence [23, 24]. Le prurit apparaît entre les âges de 6 mois et 4 ans et peut être le seul signe d’appel. Il est généralement déclenché par l’excitation, le frottement du collier ou les caresses dans les régions hyperesthésiques. D’autres signes cliniques peuvent être associés : une douleur cervicale, un torticolis, des déficits locomoteurs ou d’autres affections neurologiques centrales [2]. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet un diagnostic de certitude par la visualisation d’un infiltrat liquidien au sein du parenchyme médullaire.

Otites moyenne et interne

Les otites moyenne et interne sont souvent associées en raison de la proximité de ces deux structures. Elles peuvent provoquer un prurit alésionnel de la base des oreilles. Ces otites sont surtout inflammatoires suite à la migration d’un agent infectieux (bactérien ou fongique) par voie hématogène, via la trompe d’Eustache ou le tympan (lors d’otite externe) [10]. Plus exceptionnellement, une tumeur des bulles tympaniques ou des structures adjacentes peut provoquer un grattage de cette région. Lors d’atteinte plus étendue des structures de l’oreille moyenne, d’autres signes peuvent être observés : une surdité par défaut de conduction de la chaîne des osselets et un syndrome de Claude Bernard-Horner. Les autres signes associés à une otite interne sont une surdité, un port de tête penché, un tourner en rond, une ataxie asymétrique, un nystagmus et une paralysie du nerf facial [16].

L’examen du tympan est réalisé après nettoyage du conduit auditif externe par otoscopie ou, mieux, par oto-endoscopie. Ce dernier examen est beaucoup plus performant, le système optique permettant un fort grossissement. Des anomalies du tympan (fissure, opacité, bombement) peuvent évoquer une otite moyenne. L’examen de l’oreille moyenne peut être réalisé :

- par oto-endoscopie à l’aide d’un arthroscope, après myringotomie ;

- par imagerie médicale (radiographie, tomodensitométrie).

L’examen radiographique des bulles tympaniques, peu sensible, ne met en évidence que des lésions avancées (épaississement de l’os pétreux, comblement de la bulle tympanique par un tissu de densité liquidienne, etc.). L’examen tomodensitométrique des bulles tympaniques est l’examen de choix : il visualise en plan de coupe non seulement les modifications intracavitaires, mais également les remaniements osseux discrets (lecture en fenêtre osseuse). Les phénomènes tumoraux ou inflammatoires et leurs extensions locales sont aisément mis en évidence.

Extrémité des membres

Le léchage et les mordillements de l’extrémité d’un membre (coussinets, phalanges, tarse ou carpe, avant-bras ou jambe) sans lésion cutanée initiale peuvent apparaître à la suite d’affections dermatologiques, principalement d’origine allergique (aéro-allergènes, trophallergènes), d’atteintes neurologiques (irritation des nerfs périphériques), ou d’affections comportementales (activités de substitution liées à un état anxieux). Les examens ont pour but de rechercher des surinfections pérennisant le prurit et d’établir un diagnostic causal.

1. Affections dermatologiques

Un examen cytologique des espaces interdigités et du bourrelet unguéal à l’aide d’un scotch test et d’une coloration rapide permet de rechercher une colonisation par des Malasseziae, source fréquente de prurit des doigts.

Lors de suspicion de dermatite atopique canine, la démarche diagnostique est la même que celle décrite ci-dessus. Chez le chat, le diagnostic de dermatite allergique repose sur des évictions séquentielles (traitement antiparasitaire externe, puis régime d’éviction), avant d’avoir recours à des traitements symptomatiques. L’examen histopathologique n’est d’aucun secours car l’aspect peut être le même lors de dermatite allergique, de léchage d’origine neurologique ou comportementale.

2. Affections neurologiques

Toute irritation d’un nerf sensitif périphérique peut provoquer un léchage de la région innervée par le nerf atteint [6]. Le diagnostic fonctionnel se fonde sur l’examen électrodiagnostique, le diagnostic étiologique sur l’imagerie médicale.

Les causes les plus fréquentes sont les neuropathies sensitives congénitales (PHOTO 7), les tumeurs radiculaires, les névrites et les traumatismes du plexus brachial ou lombo-sacré.

Neuropathies sensitives congénitales ou acquises

Les neuropathies sensitives héréditaires sont décrites chez le pointer anglais, le teckel à poil long et l’épagneul français. Les premiers signes observés sont un léchage de l’extrémité des membres qui évolue rapidement vers des lésions d’automutilation [4].

Des neuropathies sensitives acquises sont également observées, comme la ganglioradiculite canine qui se caractérise par une hyperesthésie et une automutilation associées à une ataxie des membres postérieurs, une dysphagie et un mégaœsophage. Leur origine est inconnue [4].

Tumeur nerveuse radiculaire

Les tumeurs des racines nerveuses localisées au niveau de l’intumescence brachiale (C6-T2) ou lombo-sacrée (L4-S2) provoquent une hyperesthésie qui suit la distribution du dermatome (voir la FIGURE “Innervation cutanée des membres chez le chien”). Ainsi, une tumeur affectant la racine de C7 (émergence majeure du nerf radial) entraîne un léchage de la face dorsale du tarse, puis l’apparition de signes nerveux, tels qu’une ataxie ou une parésie du membre avec un déficit postural, des réflexes médullaires diminués, une amyotrophie et, enfin, une paralysie [15]. L’extension proximale de la tumeur en direction de la moelle épinière comprime cette dernière et entraîne l’apparition de déficits neurologiques sur d’autres membres.

Névrite

Il est cliniquement difficile de différencier une névrite, souvent localisée au plexus brachial, d’une tumeur radiculaire en voie d’évolution.

Traumatisme du plexus brachial ou lombo-sacré

L’hyperesthésie localisée n’apparaît généralement pas primitivement. À la suite d’un traumatisme externe ou iatrogène (postchirurgical) du plexus brachial ou lombo-sacré provoquant une lésion nerveuse réversible (axonotmésis ou neurapraxie), l’animal présente une parésie (ou paralysie) d’apparition brutale. Lors de la régénération nerveuse, il est fréquent d’observer un léchage d’un territoire du membre, correspondant à celui en voie de réinnervation.

Lésion vertébrale

Toute lésion vertébrale qui provoque une compression radiculaire unilatérale ou bilatérale des intumescences, comme une hernie discale dans le canal vertébral, une instabilité lombo-sacrée ou une hypertrophie ligamentaire, s’exprime cliniquement par une hyperesthésie et un prurit localisés parfois associés à des déficits neurologiques.

3. Affections comportementales

Le léchage d’origine comportementale de l’extrémité d’un membre est souvent unilatéral et localisé au tarse ou au carpe. Des plaies auto-induites par morsure peuvent apparaître et prendre l’aspect d’automutilations, notamment chez le chat. L’onychophagie multipodale peut également être le reflet d’un trouble comportemental. Trois types de comportement associés à cette activité doivent être recherchés [13, 14] :

- les rituels qui ont une fonction de communication ;

- les activités de substitution, souvent liées à un état anxieux. Aussi longtemps que le léchage apporte un soulagement à l’animal, il s’arrête spontanément. Dans le cas contraire, il peut stéréotyper ce trouble comportemental ;

- les stéréotypies résultent de l’évolution d’activités de substitution ou de rituels, ou sont des symptômes du syndrome dissociatif ou des dysthymies.

Extrémité de la queue

Le léchage et les mordillements de l’extrémité de la queue sans lésion cutanée initiale peuvent apparaître à la suite de troubles dermatologiques (principalement d’origine allergique), nerveux (irritation des nerfs de la queue de cheval) ou comportementaux.

Lors de DAPP, le prurit est essentiellement localisé chez le chien à la région dorso-lombaire et à la base de la queue. Une localisation plus caudale est toutefois possible mais beaucoup plus rare (PHOTO 8). Chez le chat, il est possible de constater le même phénomène, mais cette localisation est moins fréquente que chez le chien. En revanche, dans cette espèce, le clinicien doit rechercher une irritation nerveuse des racines sacro-caudales lors de prurit de la base de la queue associé à une douleur à la palpation de la région lombo-sacrée. Un examen électrodiagnostique est alors vivement recommandé. La poursuite de la queue avec mouvement de tournis, accompagnée d’une succion ou d’un mordillement de l’extrémité, est un trouble du comportement fréquent. Cette activité apparaît souvent à la puberté chez le bull-terrier et le berger allemand. Elle peut être renforcée par l’attention trop marquée du propriétaire et devenir alors stéréotypée. Chez le bull-terrier, cette activité de tournis est associée à une activité électro-encéphalographique anormale, témoignant de crises convulsives partielles [12].

Flancs, base de la queue ou région dorso-lombaire

Le léchage, le mordillement ou la succion des flancs peuvent être des manifestations de troubles du comportement ou d’une dermatite prurigineuse siégeant dans cette zone (DAPP ou pulicose).

Une DAPP doit toujours être envisagée si le traitement antiparasitaire externe n’est pas correctement effectué, même sans signe d’une infestation par des puces (parasites, déjections de puces). Les éléments de suspicion sont :

- la présence de chats ;

- le caractère saisonnier du trouble du comportement ;

- l’absence de traitement mensuel de tous les animaux congénères ;

- une contamination humaine (prurigo des zones de striction vestimentaire : ceinture, chevilles, poignets, etc.).

La réponse à l’éviction parasitaire (en deux à six semaines) confirme le diagnostic définitif [18].

Chez le chien comme chez le chat, le léchage ou le mordillement des flancs peut être une manifestation exceptionnelle d’allergie à des aéro-allergènes ou à des trophallergènes (PHOTO 9). La réponse à la corticothérapie est alors très rapide. Le diagnostic définitif nécessite la réalisation de tests allergologiques ou d’épreuves d’éviction séquentielles.

La succion des flancs est un trouble du comportement classiquement décrit chez le dobermann et le husky sibérien. L’animal, lorsqu’il est allongé ou debout, suce la peau des flancs ou du pli du grasset (PHOTO 10). Le pelage est souvent humide. Dans les cas anciens, des lésions peuvent apparaître (alopécie, lichénification).

Léchage anal alésionnel chez le chien

Le prurit anal alésionnel est une entité clinique rare, surtout observée chez le caniche. Son traitement est si difficile que certains auteurs suggéraient autrefois de rendre les animaux atteints obèses, afin qu’ils ne puissent plus se lécher l’anus [25]. Chez l’homme, le prurit anal est essentiellement observé dans des maladies générales ou psychiatriques, mais de nombreux cas demeurent idiopathiques. Notons ici que le prurit de l’anus est une façon de compenser les conflits générés sexuellement par les autres voies : phallique et orale [3]. Les causes de prurit anal alésionnel chez l’animal sont très variées, les principales étant un engorgement des glandes anales, un trouble du comportement et une dermatite allergique.

Une hyperplasie des glandes anales est probablement une des causes les plus fréquentes de prurit anal chez le chien. Le diagnostic fait appel à la palpation rectale des glandes. L’examen cytologique du contenu des glandes anales ne présente pas d’intérêt diagnostique [17].

Une anite est un signe lors de dermatite atopique ou d’hypersensibilité alimentaire [18, 8, 9]. Toutefois, un prurit anal avec un signe du traîneau et un léchage sans lésion de l’anus ni de la région périanale peut survenir. Le diagnostic nécessite alors des évictions allergéniques ou des tests allergologiques. L’examen cytologique des marges anales peut mettre en évidence une prolifération bactérienne ou fongique (Malasseziae), mais l’interprétation en est délicate, l’anus étant physiologiquement colonisé par des bactéries et des Malasseziae [1].

Le prurit anal peut aussi être la manifestation d’un trouble du comportement chez le chien. Il peut s’agir d’un rituel développé après des épisodes de prurit anal, d’un comportement normal de toilettage de l’anus ou d’une activité de substitution chez un animal anxieux ou dépressif. Le diagnostic passe par l’exclusion des autres causes et la mise en évidence des facteurs déclenchants ou de renforcement.

Chez l’homme, une colite infectieuse ou parasitaire peut être à l’origine d’un prurit anal. Chez le chien et le chat, aucune étude ne permet de connaître la fréquence de ce signe clinique lors de colite. L’existence d’un prurit anal lié à un parasitisme intestinal est souvent évoquée avec les propriétaires, mais aucune donnée bibliographique n’a pu être retrouvée par les auteurs. Chez l’homme et le cheval, les seuls helminthes provoquant un prurit anal sont ceux qui franchissent activement l’anus [11], comme les oxyures.

La localisation du prurit initialement alésionnel a parfois une forte valeur diagnostique : extrémité de la queue et trouble du comportement, mutilation podale et neuropathie sensitive, prurit cervical et syringomyélie, succion des flancs et troubles du comportement chez le chien, etc. Il convient toutefois d’adopter une approche diagnostique rigoureuse et de ne négliger aucun des trois principaux domaines impliqués dans ces affections : dermato-allergologie, neurologie et pathologie du comportement.

Points forts

Il est essentiel de réaliser un examen dermatologique complet de l’animal lors de prurit circonscrit à une zone.

Chez le chat, l’instauration d’une corticothérapie longue nécessite d’effectuer au préalable des examens cytologiques, fongiques, parasitaires et viraux.

Les principales causes du prurit alésionnel chez le chien sont les allergies à des aéroallergènes ou à des aliments et les troubles du comportement.

Le prurit cervical peut être le seul signe d’une syringomyélie chez les chiens de petite race, tout particulièrement le cavalier king charles.

Toute irritation d’un nerf périphérique peut entraîner un mordillement des extrémités des membres.

Il n’est pas prouvé que le parasitisme interne provoque un prurit anal chez le chien.

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