TECHNIQUES DE CONFIRMATION D’UNE PÉRITONITE
Pratiquer
EN IMAGES
Auteur(s) : Raphaël Guatteo*, Sébastien Assié**, Noura Cesbron***
Fonctions :
*Unité de médecine des animaux d’élevage, École nationale vétérinaire de Nantes
Le prélèvement de liquide péritonéal chez le bovin adulte est aisé et les lieux de ponction sont variés. Le geste est plus difficile chez le veau.
L’abdominocentèse, ou paracentèse abdominale, est utilisée chez de nombreuses espèces. Elle consiste à prélever du liquide péritonéal lors de suspicion d’atteinte de la cavité abdominale. Chez les bovins, les premières études ont concerné les changements de composition du liquide péritonéal lors de métrite, de péritonite, de déplacement de caillette, de cæcum dilaté ou d’ascite. Des études se sont ensuite intéressées à la composition du liquide péritonéal de vaches en fin de gestation, avant même de préciser les valeurs normales chez des bovins sains (voir le TABLEAU “Compositionnormale moyenne du liquide péritonéal de vaches et de veaux sains”). En pratique, cette technique est surtout utilisée pour tenter de confirmer une suspicion de péritonite ou de perforation du tractus digestif [1, 2].
Lorsqu’elle est disponible (sonde adaptée), l’échographie aide au diagnostic différentiel de péritonite sèche ou exsudative et renseigne donc a priori sur la possibilité de récolter ou non du liquide. Lors de péritonite sèche avec de grandes quantités de fibrine, l’abdominocentèse n’a pas d’intérêt. L’examen clinique donne dans ce cas les seuls éléments de suspicion (température, succussion, palpation transrectale).
La composition du liquide recueilli doit être déterminée le plus tôt possible après la ponction. Les résultats de l’analyse du liquide de paracentèse doivent toujours être confrontés à l’examen clinique.
De nombreuses techniques de ponction sont décrites. Elles font fréquemment appel à un matériel assez spécifique.
La ponction à l’aiguille ou à la sonde trayeuse, comme illustrée dans cet article, est réalisable à l’aide d’un matériel courant, avec un risque minime pour l’animal et pour le praticien. La ponction simple à l’aiguille ne permet toutefois de prélever qu’en regard du site de ponction. Une variante permet de récolter du liquide péritonéal issu de régions plus crâniales, à partir d’un site unique de ponction : une aiguille de 14 Gauge sert de guide à une sonde urinaire de Foley de 3,5 French.
L’atteinte abdominale recherchée à l’aide de la paracentèse peut être localisée. Une ponction en un site unique risque donc de ne pas la mettre en évidence [2, 4, 5]. La ponction peut être échoguidée afin de déterminer le meilleur site de prélèvement. Il est également possible de multiplier les sites de prélèvement. Une procédure décrite par Kopcha [3] consiste en la réalisation de quatre ponctions consécutives dans les quatre quadrants digestifs : crânials droit et gauche et caudals droit et gauche. L’ordre de leur réalisation importe peu. Le choix est orienté par la suspicion clinique.
Les complications les plus fréquentes de la ponction sont des hématomes sans conséquences qui se collectent entre le péritoine et le muscle transverse [2, 4]. Les complications infectieuses de type péritonite sont rarissimes.
Remerciements à Jean-Paul Guédas.
Voir aussi l’article de Sébastien Buczinski, “Douleur et distension abdominale : chirurgie ou non ?” dans la rubrique “Conduite à tenir” de ce même numéro.