Radiographie des lésions non-osseuses des membres - Le Point Vétérinaire n° 251 du 01/12/2004
Le Point Vétérinaire n° 251 du 01/12/2004

IMAGERIE DES BONVINS

Se former

COURS

Auteur(s) : Laurent Blond*, Guy Beauregard**, Pierre-Yves Mulon***

Fonctions :
*Service d’imagerie
**Service d’imagerie
***Service de chirurgie
des grands animaux
Département des sciences
cliniques, Faculté de médecine
vétérinaire de l'Université
de Montréal, Saint-Hyacinthe,
Québec 125 7C6, Canada.

La radiographie contribue à l’exploration des lésions des articulations et des tissus mous des membres qui, comme les lésions osseuses, peuvent être à l’origine de boiterie chez les bovins.

Les principales anomalies radiographiques liées aux lésions osseuses de l’appareil locomoteur chez les bovins ont été exposées dans un précédent article (1). Toutefois, la pathologie articulaire et certaines affections des tissus mous sont aussi fréquemment impliquées lors de boiteries. La radiographie peut, là encore, être utile au diagnostic et fournir des éléments utiles à l'établissement d'un pronostic.

Lésions des tissus mous

1.Tuméfactions

Les tuméfactions au niveau des membres peuvent être diffuses ou localisées. Elles sont liées à une inflammation, à un oedème, à la présence de pus ou de fibrose ou, lorsqu’elles concernent la capsule d’une articulation, à un épanchement synovial. Il est parfois possible de préciser la localisation, extra- ou intraarticulaire, d’une tuméfaction par l’appréciation du déplacement ou de l’oblitération du tissu adipeux périarticulaire (au niveau du grasset par exemple). Les tuméfactions se manifestent à la radiographie par un épaississement des tissus mous avec une augmentation d’opacité plus ou moins intense, mais il n’est pas possible d’en déterminer la cause.

1. Abcès

Les abcès, lésions relativement communes, font suite la plupart du temps à l’introduction de germes par une plaie ou à la présence de corps étrangers. Les sites les plus fréquemment concernés sont la sole et les talons [2].

Les abcès sont nettement visibles sur les radiographies lorsqu’ils contiennent à la fois du pus et du gaz formé par des germes gazogènes (Corynebacterium pyogenes par exemple). Une “ligne de liquide” marque la transition entre le pus et le gaz. En l’absence de gaz, un abcès peut être difficile à différencier d’une simple tuméfaction.

3. Calcifications

Des calcifications apparaissent dans les tissus mous lors d’inflammations chroniques. Elles sont souvent dystrophiques et se développent le long des tendons et des ligaments ou autours des articulations et des bourses.

4. Corps étranger

Les corps étrangers radio-opaques sont le plus souvent des clous ou des vis plantés dans la sole.

Lésions articulaires

1. Arthrite septique

Signes cliniques

L’arthrite septique primaire, ou exogène, résulte de la pénétration d’un corps étranger dans l’articulation ou de la dispersion au niveau de l’articulation d’une cellulite consécutive à une plaie de décubitus. L’arthrite septique secondaire fait suite à l’implantation dans l’articulation d’un micro-organisme pathogène provenant d’un foyer infectieux adjacent. L’arthrite septique tertiaire est consécutive à la nidation dans une ou plusieurs articulations d’un agent pathogène propagé par voie hématogène à partir d’un foyer infectieux distant [18].

L’arthrite septique du veau peut-être primaire, secondaire ou tertiaire alors que chez l’adulte, elle est presque exclusivement primaire ou secondaire.

L’aspect clinique est identique quel que soit l’âge de l’animal, avec une suppression d’appui, une douleur marquée lors de la palpation et de la manipulation du membre et une forte distension de l’articulation atteinte.

Signes radiographiques

La radiographie doit être réalisée avant une éventuelle arthrocenthèse, ce qui évite l’introduction iatrogène d’air intracapsulaire susceptible de produire des images faussement évocatrices d’arthrite emphysémateuse.

Les signes radiographiques lors d'arthrite septique aiguë (moins de sept jours) sont non spécifiques et limités aux tissus mous. Il s’agit d’une distension articulaire et/ou d’une tuméfaction périarticulaire avec une augmentation de l’espace articulaire due à une accumulation de liquide synovial, qui peut aller jusqu’à une subluxation. Après quelques jours, les lésions osseuses (ostéomyélite) apparaissent et correspondent à une destruction de l’os sous-chondral. Chez les veaux particulièrement, les lésions radiographiques peuvent paraître très sévères, avec comme signe le plus précoce une perte de netteté des contours articulaires due à une irrégularité de l’os sous-chondral. La lyse de l’os adjacent à l’articulation le rend plus radiotransparent. Les zones de lyse sont souvent délimitées par une zone plus opaque qui correspond à une sclérose en relation avec une activité ostéoblastique exagérée autour des zones détruites (PHOTO 1). Une prolifération du périoste (très réactif chez les bovins) des os adjacents à l’articulation est éventuellement observée. Dans les cas aigus, celle-ci est peu opaque et à contours irréguliers. Dans les cas chroniques, chez l’adulte notamment, des ostéophytes et des enthésiophytes (exostoses aux sites d’attache des capsules articulaires) peuvent être présents (PHOTO 2). Dans les cas les plus sévères, il est possible d’observer des foyers de minéralisation dans les tissus mous péri-articulaires et une déformation progressive de l’articulation (PHOTO 3). En règle générale, les lésions osseuses chez l’adulte, particulièrement les lésions lytiques, sont plus discrètes et de progression radiographique plus lente que chez le veau.

Articulation interphalangienne distale

Chez les bovins adultes, l’articulation du pied la plus souvent affectée par un phénomène septique est l’articulation interphalangienne distale (PHOTO 4). L’atteinte débute souvent du coté axial, qui est le moins bien protégé par le sabot [7]. La capsule articulaire distale englobe l’os naviculaire, qui se trouve donc en contact étroit avec le talon et la sole. Toute infection de ces structures peut s’étendre jusqu’à l’articulation. L’un des premiers os modifié est l’os naviculaire. La comparaison avec l’autre doigt facilite l’évaluation des changements d’apparence des articulations.

Boulet

Le boulet est fréquemment atteint par l’extension d’une infection digitée. Cette extension s'effectue par les gaines des tendons des muscles fléchisseurs des doigts et peut être mise en évidence sur un cliché du pied. Le signe radiographique de la ténosynovite associée est un déplacement caudal des sésamoïdes proximaux.

Les articulations du carpe et du tarse sont des sites privilégiés d'arthrites septiques tertiaires lors d’infections hématogènes chez le veau nouveau-né [a].

Articulations hautes

La hanche, l’épaule et le coude sont des articulations bien protégées par les tissus mous environnant et sont moins exposés aux traumas car plus distantes du sol. Ceci explique vraisemblablement la faible incidence d’arthrite septique au niveau de ces articulations chez l’adulte. Les infections de ces articulations sont en revanche plus fréquentes chez le veau, mais l’incidence reste moindre comparée au grasset et aux articulations distales des membres. Les lésions radiographiques précoces (tuméfaction, aug-mentation de l’espace articulaire) ne peuvent être détectées au niveau de la hanche et de l’épaule. L’apparition éventuelle de bulles d’air intra- ou péri-articulaires oriente alors le diagnostic.

Le genou, la hanche et l’épaule accumulent fréquemment une forte quantité de gaz, particulièrement lors d’arthrite septique tertiaire suite à une omphalophlébite [6].

2. Ostéochondrose

L’ostéochondrose est une affection articulaire dégénérative caractérisée par une ossification endochondrale inadéquate au niveau des zones hypertrophiées du cartilage articulaire. Cette ossification inadéquate peut aboutir à un décollement du cartilage défectueux (ostéchondrite disséquante) ou à la non-dégradation et à l’enkystement de celui-ci, qui se traduit par des lésions pseudokystiques de l’os sous-chondral [15, 16].

L’ostéochondrose peut demeurer asymptomati-que. Dans le cas contraire, les signes cliniques apparaissent en moyenne vers l’âge de dix-huit à vingt-quatre mois (parfois dès cinq mois) [3, 15, 16].

Des lésions d’ostéochondroses ont été rapportées chez les bovins au niveau du tarse, du grasset, des phalanges, de la portion distale du radius, du coude et de l’épaule [8, 13, 15, 16], mais le grasset est le site principal [15, 16]. L’articulation du tarse vient en seconde position [15]. L’ostéochondrose est moins fréquente au niveau du carpe, de l’épaule et des phalanges et rare au niveau du coude (voir le TABLEAU “Distribution et apparence radiologique de l’ostéochondrose chez les bovins”). L’incidence et la distribution des lésions peuvent cependant varier selon la race [8, 13, 15, 16].

Les lésions sont fréquemment bilatérales, une évaluation radiographique de l’articulation controlatérale est donc recommandée. En outre, la localisation variable des lésions au sein d’une même articulation justifie parfois le recours à des incidences radiographiques supplémentaires pour confirmer le diagnostic.

L’ostéochondrite disséquante est la forme d’ostéochondrose la plus fréquente chez les bovins. Elle est caractérisée à la radiographie par une irrégularité du contour de l’os sous-chondral et la présence plus ou moins visible d’une zone de déminéralisation sous-chondrale adjacente, entourée d’une bande de sclérose (PHOTO 5).

L’ostéochondrose peut parfois prendre une forme kystique. Elle apparaît alors comme une zone de déminéralisation sous-chondrale focale et géométrique, avec un contour net et bien défini, mise en valeur par une zone de sclérose périphérique (PHOTO 6). Le kyste peut parfois apparaître à une certaine distance de la surface articulaire.

3. Arthrose

L’arthrose peut être primaire ou secondaire. Chez les bovins, elle est souvent la séquelle d’affection septique ou traumatique et peut affecter toutes les articulations. Elle peut aussi se rencontrer chez des animaux d’âge moyen à avancé suite à un phénomène dégénératif associé aux conditions d’élevage.

L’arthrose de la hanche chez le jeune est généralement associée à la dysplasie [18; 19]. Sur les radiographies, l’espace articulaire affecté peut apparaître aminci et des enthésiophytes, ainsi que des ostéophytes sont visibles sur les rebords des os adjacents. Une sclérose de l’os sous-chondral peut aussi être identifiée sur des clichés de bonne qualité (PHOTO 7).

L’arthrose du grasset est fréquemment consécutive à la rupture du ligament croisé crânial. Des enthésiophytes sont observés au niveau du plateau tibial (éminence intercondylienne, rebord caudal), au niveau de la rotule et sur la surface abaxiale de la trochlée fémorale. Des calcifications (ostéochondromatose) peuvent aussi être observées au sein de l’articulation [18].

4. Ankylose

L’ankylose suit généralement un processus septique et aboutit au collapsus complet de l’articulation. Les os adjacents sont soudés par un cal osseux volumineux, aux contours lisses, issu d’une prolifération chronique du périoste. La densité osseuse à proximité de l’articulation est augmentée. À ce stade, le processus septique n’est généralement plus actif et l’articulation stabilisée est alors moins douloureuse. Seule une gêne mécanique peut subsister.

Il est aussi possible de suivre l’évolution de l’arthrodèse chirurgicale d’une articulation du pied traitée pour arthrite septique à l’aide de la radiographie.

5. Rupture du ligament croisé crânial du grasset

La rupture du ligament croisé crânial du grasset est rare chez les bovins. Elle doit toutefois faire partie du diagnostic différentiel lors de boiterie du grasset. L'animal présente, la plupart du temps, une boiterie avec appui. Le mouvement caractéristique d’avancée du plateau tibial (mouvement de tiroir) lors de la phase d’appui n’est pas toujours facile à objectiver lors des déplacements de l’animal [4]. Sa mise en évidence par manipulation reste difficile.

La radiographie est alors un complément utile de l’examen clinique. L’incidence latéromédiale est suffisante pour s’assurer de la rupture (ou de l’élongation anormale) du ligament croisé crânial (PHOTO 8). Une distension importante de la capsule articulaire fémoropatellaire et fémorotibiale est identifiée. Sur l’animal en appui, il est aussi possible d’observer un déplacement crânial du plateau tibial par rapport au fémur. Les condyles fémoraux se retrouvent alors en position caudale par rapport à l’éminence intercondylienne du plateau tibial. Lors d’affection chronique, des lésions d’arthrose sont aussi visibles. Une fragmentation de la portion caudale du plateau tibial peut être observée. Si un ménisque est atteint, la projection crâniocaudale avec appui mettra en évidence un amincissement de l’espace articulaire du côté concerné (le médial le plus souvent).

6. Luxations et subluxations

Les luxations ou subluxations peuvent être la conséquence d’un traumatisme ou d’une arthrite septique sévère avec destruction osseuse étendue. L’alignement normal des os est perdu.

La luxation coxofémorale est fréquente chez les bovins [17, 19]. Chez le veau, elle est principalement associée aux manipulations obstétricales alors que chez l’adulte, elle fait souvent suite à une chute sur un sol glissant en période post-partum, pendant l’accouplement ou lors du chevauchement pendant l’œstrus. La luxation peut être crâniodorsale, caudoventrale et, plus rarement, ventrale, crânioventrale et caudodorsale [9, 17]. La luxation crâniodorsale est la plus fréquente [17, 18]. Dans la clientèle de la faculté vétérinaire de Saint-Hyacinthe, principalement constituée d’élevages laitiers, elle est cependant moins fréquente que la luxation caudoventrale (PHOTO 9). À la radiographie, un élargissement de l’espace articulaire et un déplacement marqué de la tête fémorale sont observés. Celle-ci se superpose au bord crânial de l’acétabulum lors de luxation crâniale (ventrale ou dorsale), au bord caudal de l’acétabulum lors de luxation caudale (ventrale ou dorsale) ou à la paroi médiale de l’acétabulum lors de la luxation ventrale. Une incidence latérale peut être utile chez le veau pour déterminer plus précisément le sens de la luxation (ventrale ou dorsale). L’évaluation radiographique est utile pour détecter la présence d’une fracture concomitante, en particulier lors de luxation caudoventrale [9].

Les luxations de l’épaule et du coude sont très rares [14]. Les subluxations traumatiques associées à des blessures ligamentaires du coude, de l’épaule et du grasset sont plus fréquentes (PHOTOS 10 et 11). Les lésions radiographiques se résument généralement à un élargissement exagéré et asymétrique de l’espace articulaire. La lésion peut être inapparente lorsque l’articulation n’est pas en tension.

7. Laxité patellaire chez le veau

La laxité patellaire chez le veau peut être uni- ou bilatérale et s’accompagne d’une luxation, latérale le plus souvent, de la rotule. Cette affection concerne surtout les veaux nés par extraction forcée. Elle serait due à une paralysie du nerf fémoral par élongation de fibres nerveuses au niveau de la cuisse, responsable d’une amyotrophie rapide du muscle quadriceps fémoral. D’autres causes sont évoquées, comme une laxité ligamentaire, une malformation congénitale de la lèvre latérale de la trochlée fémorale ou un traumatisme, bien que cette dernière cause concerne surtout l’adulte [5]. Généralement, tout appui sur le membre affecté est compromis, en raison d’une extension impossible. Bien que l’examen clinique et la palpation suffisent à établir le diagnostic, la radiographie tangentielle de la trochlée fémorale permet de confirmer le déplacement de la rotule, mais aussi de rechercher les déformations éventuelles de la lèvre latérale de la trochlée qui peuvent modifier le choix thérapeutique. S'il peut être difficile de bien localiser la rotule sur une projection latéromédiale, la présence d'un épanchement synovial marqué est en revanche facile à mettre en évidence [12].

Autres affections

1. Fourbure

La fourbure a peu de répercussions radiographi-ques. Cependant, dans les cas sévères, un basculement de la pointe de la phalange distale vers le bas peut être observé. La sole est alors amincie et la muraille apparaît élargie par comparaison avec l’autre pied. De l’air peut parfois s’infiltrer entre le rebord dorsal de la phalange distale et la muraille. La fourbure peut aussi s’accompagner d'une fracture de l’extrémité distale de la phalange affectée.

2. Dysplasie de la hanche

La dysplasie de la hanche est une maladie héréditaire rapportée principalement chez les bovins de boucherie [18]. Les symptômes apparaissent généralement avant l’âge de deux ans et débutent souvent de façon insidieuse vers l’âge de trois à six mois [11, 18]. Les signes radiographiques sont similaires à ceux décrits chez le chien : une subluxation coxofémorale, un acétabulum discret, des ostéophytes et un remodelage coxofémoral de degré variable. Les lésions sont bilatérales [1, 2, 18].

3. Dysplasie de la plaque de croissance

La dysplasie de la plaque de croissance est en réalité une inflammation de la plaque de croissance. Elle affecte surtout la plaque de croissance distale du métacarpe et apparaît chez les jeunes bovins de boucherie à croissance rapide (charolais) [2] dont l’alimentation très riche en énergie serait mise en cause. Cette affection polyostique est à l’origine de boiteries non associées à un phénomène septique.

Sur la radiographie, la plaque de croissance apparaît élargie, irrégulière, et s’évase en périphérie. Les rebords de la plaque de croissance s’étendent de façon circonférentielle et forment des lèvres ou un bec de part et d’autre de cette dernière. Une réaction du périoste peut également survenir au niveau de la plaque de croissance et mener à sa fermeture trop précoce. Dans certains cas extrêmes, l’arrêt de la croissance d’un côté de l’os peut conduire à une déviation angulaire du rayon osseux (PHOTO 12).

4. Autres anomalies congénitales

Plusieurs anomalies congénitales du squelette appendiculaire sont décrites chez les bovins, mais leur incidence est faible [10]. L’une des plus connues est la polydactylie. Dans ce cas, la radio-graphie sert surtout à apprécier l’architecture du doigt surnuméraire et son point d’insertion.

Une grande part des affections des membres des bovins présente des caractéristiques radiologiques qui facilitent leur diagnostic et orientent l'approche thérapeutique. Avec l'évolution de la qualité du matériel radiologique disponible et la spécialisation d'un nombre grandissant de cliniques bovines, la radiologie devrait faire partie de l'arsenal diagnostique du praticien dans la gestion de nombreux troubles de l'appareil locomoteur bovin.

  • (1) Voir l’article de Blond L. « Radiographie des lésions osseuses des membres des bovins » dans le Point Vétérinaire n° 250.

ATTENTION

En cas d'arthrite septique, la radiographie doit être réalisée avant une éventuelle arthrocentèse

ATTENTION

Les lésions d'ostéochondrose sont fréquemment bilatérales.

Il est donc recommandé de toujours radiographier l'articulation controlatérale.

Congrès

a - Francoz D. A. retrospective study of joint bacterial culture in 172 cases. ACVIM Proceeding 2002 :774.

Points forts

Les abcès sont nettement visibles sur les radiographies lorsqu’ils contiennent à la fois du pus et du gaz séparés par une “ligne de liquide”. En l’absence de gaz, un abcès peut être difficile à différencier d’une simple tuméfaction.

Les signes radiographiques de l’arthrite septique en période aiguë sont non spécifiques et limités aux tissus mous. Après quelques jours, des lésions d’ostéomyélite apparaissent.

L’articulation du pied la plus souvent affectée par un phénomène septique chez le bovin adulte est l’articulation interphalangienne distale.

Les articulations du carpe et du tarse sont des sites privilégiés d’arthrite septique lors d’infections hématogènes chez le veau nouveau-né.

Le genou, la hanche et l’épaule accumulent fréquemment une grande quantité de gaz particulièrement lors d’arthrite septique consécutive à une omphalophlébite.

À lire également

- Blond L. Examen radiographique de la partie distale des membres. Point Vét. 2004 ; 35(245) : 24-28.

- Blond L. Radiographie de la partie proximale des membres. Point Vét. 2004 ;35 (246) : 26-30.

- Desrochers A. Ankylose interphalangienne distale facilitée. Point Vét. 2002 ; 33(226) :40-41.

- Guatteo R. L’arthrocentèse du jarret et du carpe chez les bovins. Point Vét. 2003 ; 34(234) : 56-57.

- Vignault G. Traitement chirurgical des arthrites chez le veau. Point Vét. 2001 ; 32 (n° spécial “Chirurgie des ruminants”) :103-108.

  • 2 - Bargai U, Pharr JW, Morgan JP. Bovine Radiology. Iowa State University Press ed., Ames. 1989.
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  • 5 - Ducharme NG. Stifle injuries in cattle. Saint-Jean G. Advances in ruminant orthopedics. Vet. Clin. North Am. Food Anim. Pract. 1996;12(1):59-84.
  • 6 - Farrow CS. Gas : Radiographic indicator of infection. Farrow CS. Bovine medical imaging. Vet. Clin. North Am. Food Anim. Pract. 1999;15(2):253-264.
  • 7 - Farrow CS. Digital infections in cattle. Vet. Clin. North Am. Food Anim. Pract. 1999;15(2):411-423.
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  • 15 - Trostle SS, Nicoll RG, Forrest LJ et coll. Clinical and radiographic findings, treatment, and outcome in cattle with osteochondrosis : 29 cases (1986-1996). J. Am. Vet. Med. Assoc. 1997;211:1566-1570.
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  • 18 - Weaver DA. Joint conditions. In : Greenough PR, Lameness in Cattle. 3rd edition. WB Saunders Co. ed., Philadelphia. 1997:162-180.
  • 19 -  Weaver AD. Hip lameness in cattle. Vet. Record 1969;85:504-508.
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