Contrôle et lutte mécanique contre les tiques - La Semaine Vétérinaire n° 234 du 01/04/2003
La Semaine Vétérinaire n° 234 du 01/04/2003

PARASITOLOGIE DU CHIEN ET DU CHAT

Se former

COURS

Auteur(s) : Lionel Zenner*, Élodie Drevon-Gaillot**

Fonctions :
*Unité de parasitologie
**Unité mixte de recherche
ENVL/INRA 958 “Protozoaires
entéricoles des volailles”
***Unité de parasitologie
****École nationale vétérinaire
de Lyon,
1, avenue Bourgelat, BP 83,
69280 Marcy-l'Étoile

Les tiques sont des parasites fréquents chez le chien et chez le chat, vecteurs majeurs d’agents pathogènes pour ces animaux, mais aussi pour l’homme. Les moyens mécaniques de lutte sont souvent simples et efficaces.

Les tiques dures ou ixodidés forment un groupe d’acariens caractérisés par leur grande taille. Ces ectoparasites hématophages se fixent fréquemment sur les chiens et les chats lors de leurs promenades ou vagabondages.

Une part non négligeable de l’activité en clientèle canine et féline est représentée par l’information donnée aux propriétaires des animaux sur ces parasites, ainsi que par la vente de produits adaptés. À eux seuls, les antiparasitaires externes représentent aujourd’hui environ 25 % des médicaments canins vendus [19] et sont pour beaucoup en vente libre dans les grandes et moyennes surfaces (GMS), les circuits spécialisés (Truffaut, Gam Vert, etc.) ou les pharmacies. La présentation des nombreuses molécules et produits disponibles sur le marché fera l’objet d’un deuxième article.

Face à cette concurrence, le praticien peut se démarquer par sa connaissance des parasites et des moyens de lutte, par ses informations sur les risques encourus (risques toxiques des produits, risques zoonosiques, etc.) et par ses conseils sur le choix des traitements les mieux adaptés et leur mise en œuvre.

Biologie et épidémiologie des tiques en France

Cet article n’a pas pour but d’être exhaustif sur la biologie, l’épidémiologie, la physiologie et la diagnose des espèces [4, 5, 6, 10, 11].

1. Les tiques présentes en France

Les tiques sont largement répandues sur le territoire français. Seules quelques études ont été menées sur les tiques des carnivores domestiques en France et toutes recensent trois genres : Ixodes, Dermacentoret Rhipicephalus ; le genre Haemophysalis n’apparaît dans aucune de ces études [1, 28, 30, a]. Parmi ces genres, deux enquêtes n’ont mis en évidence que trois espèces (I. ricinus, D. reticulatus et R. sanguineus) [30, a], alors que deux autres études font apparaître une autre espèce, Ixodes hexagonus [1, 28]. En revanche, des recensements des espèces dans les milieux naturels en mettent en évidence un plus grand nombre [16, 17]. Une enquête récente menée en Belgique n’a fait apparaître la présence que de deux espèces chez le chien et chez le chat : I. ricinus et I. hexagonus [b].

2. Le repas sanguin

Les tiques sont hématophages et chaque stade prend un unique repas sanguin, nécessaire au passage au stade suivant ou à la ponte des œufs. Le stade adulte femelle est le seul à se gorger complètement [4, 21]. Après la fixation (voir la FIGURE “Fixation de la tique femelle”), le repas comporte deux temps successifs : d’abord une phase de gorgement lent, qui dure en général quatre à six jours et pendant laquelle l’acarien n’ingère que de petites quantités de sang, puis une phase de gorgement rapide, qui dure un à deux jours au maximum pendant laquelle il ingère une quantité considérable de sang, gorgement responsable de l’augmentation de la taille du parasite. La tique se détache ensuite de l’animal et se laisse tomber sur le sol.

3. Rôle vecteur des tiques

Les tiques sont actuellement considérées comme des vecteurs majeurs d’agents pathogènes (bactéries, virus ou protozoaires) chez le chien et chez le chat. Pendant le repas sanguin du parasite, certains virus, bactéries ou parasites peuvent être inoculés à l’animal.

Parmi les protozoaires sont à noter surtout la babésiose canine, avec Babesia canis et B. gibsoni [25], ainsi que l’hépatozoonose due à Hepatozoon canis, parasite intraleucocytaire transmis par R. sanguineus. Ce protozoaire est le plus souvent transmis par ingestion de la tique par le chien. Une espèce récemment décrite, H. americanus, est actuellement considérée comme émergente aux États-Unis, avec un tableau clinique beaucoup plus sévère [25]. Une infection à Hepatozoon a également été décrite chez le chat [2].

• Les rickettsies sont des bactéries intracellulaires à transmission vectorielle. Parmi celles-ci, des Ehrlichia, des Rickettsia (R. conorii et R. rickettsi), des hémobartonelles (Hemobartonella felis et H. canis) et des bartonelles (Bartonella sp.) sont responsables d’affections chez le chien et chez le chat [3, 25].

D’autres bactéries sont transmises par les tiques, en particulier Borrelia burgdorferi, responsable de la borréliose de Lyme.

• Les virus transmis par les tiques appartiennent pour la plupart au genre Flavivirus et au groupe des “encéphalites à tiques”, et peu sont pathogènes pour les carnivores domestiques.

Des nématodes du genre Dipetalonema sont transmissibles par R. sanguineus (D. grassi, D. reconditum).

Une grande variété d’agents infectieux sont donc transmis par les tiques. Même si tous ne sont pas pathogènes pour les chiens et les chats, un grands nombre d’entre eux concerne la santé publique en raison de leur pouvoir pathogène chez l’homme [11, 12]. Le praticien a donc un rôle important dans la prévention et le contrôle des tiques par le conseil, la diagnose et la vente de produits adaptés.

Principes généraux de la lutte contre les tiques

Les tiques sont des parasites temporaires et la lutte peut donc être envisagée selon deux approches : pendant leur vie parasitaire sur les espèces domestiques ou sauvages ou pendant leur phase de vie libre dans le milieu extérieur.

1. La lutte chez leurs hôtes

L’étiquage manuel

Un moyen de lutter contre les tiques est de les enlever manuellement à chaque retour de promenade des animaux. Cette méthode est simple, efficace et sans grand danger si elle est régulièrement effectuée après une recherche des parasites sur l’animal. Elle nécessite néanmoins une technique correcte pour éviter de laisser le rostre de la tique en place. Il existe différents appareils vendus dans le commerce pour faciliter cet étiquage.

L’utilisation d’acaricides

Les acaricides sont des substances chimiques létales pour les tiques. Ils sont le plus souvent mis en contact avec la surface corporelle de l’animal de diverses manières selon leur principe actif et leur galénique. Ils peuvent avoir un effet curatif au retour d’une promenade, par exemple, mais aussi un effet préventif en raison de leur rémanence. Leur administration chez l’animal domestique s’effectue par des applications régulières pendant la saison propice aux tiques. La rémanence dépend essentiellement du principe actif, mais aussi de la présentation. Il a été également envisagé d’employer les acaricides sur des populations d’hôtes sauvages pour Ixodes ricinus, dont les stades immatures se fixent préférentiellement sur de petits mammifères sauvages [15].

Les autres méthodes

Des “répulsifs électroniques” à fixer sur le collier de l’animal existent. Ces appareils émettent des ultrasons censés avoir un effet répulsif, mais des tests ont montré leur inefficacité contre les tiques et les puces [9, 14, 18]. Leur utilisation peut en outre retarder l’administration de traitement efficace ou l’étiquage, car le propriétaire pense que son animal est protégé. Pour certains appareils, il a aussi été démontré que les ultrasons émis sont audibles par les animaux et qu’ils sont donc sources de nuisance et de stress, surtout lors des périodes d’inactivité ou de repos de ces derniers [24].

2. La lutte dans le milieu extérieur

La lutte dans le milieu extérieur vise à atteindre les tiques durant leurs phases de vie libre. Il s’agit principalement de répandre des acaricides dans l’environnement (voir le TABLEAU “Produits utilisables contre les tiques dans l’habitation ou le milieu extérieur”) par différentes méthodes (fumigation, aérosols ou épandage de poudres principalement). Les principes actifs sont sensiblement les mêmes que pour le traitement des animaux, avec des concentrations différentes. La pollution éventuelle de l’environnement par les pesticides et le non-ciblage de la lutte constituent toutefois des inconvénients. Cette méthode favorise en outre probablement l’apparition de chimiorésistances.

Cette lutte chimique, associée ou non à des mesures sanitaires (eau bouillante, lampe à souder, crépis des murs, etc.), est intéressante dans le cas des tiques endophiles dites “domestiques”. Elle reste plus illusoire dans le cas d’espèces exophiles télotropes (voir l’ENCADRÉ “Définitions”).

Des méthodes alternatives écologiques ont été développées afin de modifier le biotope de la tique et de le rendre inapte à sa survie.

Une méthode consiste à essayer de contrôler les populations d’hôtes sauvages réservoirs, et donc de priver les tiques immatures de leurs hôtes privilégiés et de limiter ainsi les populations de tiques.

Les autres méthodes sont qualifiées d’“agronomiques” car elles visent à réduire la végétation propice au développement des tiques : tonte régulière des pelouses, taille des buissons, fauchage et entretien des herbes hautes. Ces techniques réclament un investissement en temps et en travail considérable, mais aux États-Unis, de telles mesures ont permis de réduire significativement la densité de population d’Amblyoma americanum [21].

Les moyens mécaniques : les techniques et instruments de retrait chez l’animal

Malgrélegrandnombrede composés chimiques actifs et de présentations galéniques, le retrait manuel des tiques est une solution pratique, simple et efficace s’il est réalisé régulièrement après chaque sortie de l’animal.

1. Intérêts de l’étiquage manuel

Utilisée systématiquement ou occasionnellement, cette méthode peut compléter les traitements acaricides ou être simplement anecdotique (maisindispensable) lorsquele propriétaire repère un parasite.

Elle permet ainsi de :

- compléter un traitement acaricide dont l’efficacité n’est jamais totale (efficacité intrinsèque ou mauvaise utilisation du produit) ;

- limiter l’utilisation des substances chimiques et répondre ainsi à des préoccupations écologiques et environnementales ;

- réduire la pression de sélection de tiques résistantes.

L’étiquage manuel peut suffire chez un grand nombre de chiens et de chats citadins peu exposés aux tiques, mais il convient d’assurer une protection chimique ponctuellement lors de sorties ou pendant les périodes à risque, telles que des vacances à la campagne.

2. Efficacité et critères de l’étiquage manuel

L’efficacité de l’étiquage manuel repose en premier lieu sur une extraction complète des pièces buccales afin d’éviter toute complication (granulome, infection secondaire).

Une technique d’étiquage simple et facile pour une personne non habituée est souhaitable. Il est en outre essentiel de minimiser la réaction de douleur de l’animal. Un retrait manuel doit donc être complet, facile, rapide et indolore.

L’étiquage précoce après la fixation de la tique minimise les risques de transmission d’un agent pathogène.

3. Les différents appareils et méthodes

De nombreuses méthodes plus ou moins efficaces ont été décrites, du retrait avec les ongles, au retrait à l’aide d’une pince à épiler après l’application d’un coton imbibé d’éther sur la tique pendant quelques minutes.

Le recours à d’autres substances chimiques apparaît dans de nombreux écrits : les huiles minérales, l’essence, les vernis à ongles, les dissolvants, l’alcool à brûler, etc.

Des techniques plus destructrices, telles que l’application de l’extrémité d’une cigarette sur le parasite ou le bistouri électrique sont aussi décrites.

Cependant, depuis quelques années, des instruments spécifiques ont été développés.

Les principes de fonctionnement

L’étude du principe de fonctionnement des différents appareils permet d’évaluer et de comparer leur efficacité. L’étiquage comprend une phase de préhension et de maintien de la tique, puis une phase de retrait. Pour chaque étape, plusieurs techniques existent (voir la FIGURE “Principes de fonctionnement des appareils d’étiquage manuel”).

• Classiquement, les instruments saisissent la tique au moyen de deux mors opposés, un peu comme une pince. Ils exercent une pression plus ou moins forte sur le corps du parasite ; un phénomène de régurgitation qui favorise la transmission d’agent infectieux peut alors se produire [8]. Des instruments plus récents utilisent un système de fente ou de fourche qui se glisse de part et d’autre du rostre de la tique. Un lasso qui se glisse autour du rostre constitue une variante. Ces modèles évitent toute pression sur l’idiosome de l’acarien.

• Deux types de mouvements d’extraction du parasite sont possibles. Le plus naturel est une traction perpendiculaire à la surface de la peau. Le second est une rotation autour de l’axe formé par le corps de la tique. Ce dernier mouvement permet de désolidariser les pièces buccales du tégument de l’hôte et évite la résistance due à l’hypostome, qui comporte de nombreuses rangées de denticules rétrogrades. La comparaison des deux méthodes permet de recommander celles de retrait fondées sur un mouvement de rotation [13].

• L’intérêt de l’application préalable d’une substance chimique peut être discuté.

D’une part, hormis les substances acaricides décrites précédemment, l’efficacité des autres produits cités (éther, dissolvant, essence, etc.) n’a jamais été prouvée. Il a ainsi été montré que les anesthésiques locaux injectés au point d’attachement des tiques n’ont aucun effet [20]. L’éther est sans intérêt voire dangereux, car il “endort” le parasite mais déclenche une vidange des glandes salivaires [22]. De même, l’essence, le vernis à ongles, l’alcool à 70° ou une allumette chaude ne provoquent pas le détachement des parasites [23].

D’autre part, l’application d’un acaricide sur le parasite (feutre, coton imbibé, pinceau) tue la tique, mais retarde l’extraction directe qu’il convient d’effectuer pour éviter tout risque de régurgitation.

Le TAGS (Tick Alert Group Support) australien déconseille de tuer ou d’endormir la tique avant son extraction.

La Food and Drug Administration américaine (FDA) recommande de ne pas utiliser ses doigts, de ne pas appliquer de produits comme l’essence ou l’huile, de ne pas tordre, ni brûler, ni écraser, ou piquer la tique, ni la jeter dans les toilettes (www.fda.gouv). Ces organismes insistent sur la nécessité d’une extraction la plus précoce possible.

Il semble en revanche utile d’effectuer une désinfection de la plaie après le retrait de la tique pour minimiser les risques d’infections secondaires.

• L’espèce parasitaire influe également sur l’efficacité de l’étiquage manuel. Une tique brévirostre s’enlèverait ainsi plus facilement, sans risque de laisser des fragments de pièces buccales, qu’une tique longirostre. Ceci a été démontré avec Dermacentor variabilis (brévirostre) et Amblyomma americanum (longirostre) [23, 26]. Il est probable qu’il en soit de même pour les espèces européennes.

La technique de retrait à la pince

La méthode recommandée par de nombreux organismes pour le retrait des tiques (principalement chez l’homme) fait appel à une pince à épiler. La tique est saisie le plus près possible de la peau, à l’endroit où les pièces buccales entrent dans l’épiderme. En serrant la pince, une traction constante est exercée sur la tique, en évitant de la déchirer, de la percer ou de l’écraser [15, 26]. Il convient ensuite de désinfecter le site.

Lors de retrait chez l’homme, il est également conseillé de conserver la tique dans un flacon durant un mois pour le cas où des symptômes se déclareraient (cette pratique est recommandée par la FDA).

Les appareils et leur efficacité

Depuis quelques années, plusieurs appareils dédiés au retrait des tiques sont commercialisés. Tous ne sont pas disponibles en France (voir le TABLEAU “Principaux appareils commerciaux de retrait manuel des tiques”). À ces instruments spécifiques s’ajoute la pince de chirurgie sans dent et à extrémité courbe ou droite (PHOTOS 1 et 2).

Des études ont cherché à évaluer l’efficacité de ces appareils ou de leur principe de fonctionnement. En 1968, le retrait mécanique de Rhipicephalus sanguineus (tique brévirostre) à l’aide d’une pince fine à extrémités courbes a été étudié et, sur plus de six mille retraits, un taux de réussite de 100 % sans rostre cassé a été obtenu [27]. Toujours avec R. sanguineus, trois modèles de pinces et Tick-Solution® (appareil de type mors opposés-rotation) ont été comparés [7]. Ce dernier s’avère trop complexe (nombreux échecs de retrait) et l’étude conclut à la supériorité des pinces à extrémités courbes et non pointues.

Une autre étude a comparé trois instruments spécifiques (Ticked-off®, Tick Nipper® et Pro-Tick Remedy®) et une pince classique [26], utilisés par des personnes non entraînées, chez des lapins expérimentalement infestés par une espèce de tique longirostre (Amblyomma americanum) ou brévirostre (Dermacentor variabilis). Le retrait des tiques du genre Dermacentor ne soulève aucune difficulté quel que soit l’instrument utilisé. En revanche, pour A. americanum, les résultats sont légèrement meilleurs avec la pince fine et Tick Nipper® (mors opposés-traction). Les systèmes Pro-Tick Remedy® et Ticked-off® (fente-traction) semblent favoriser la cassure du rostre en entamant celui-ci. Les nymphes sont plus difficiles à extraire quels que soient les instruments, mais les appareils à fente semblent mieux adaptés et les auteurs déconseillent l’usage des pinces qui détériorent fréquemment les nymphes.

En 1992, l’extraction à la pince (mors opposés-traction) a été comparée au système Tick-Solution® (mors opposés-rotation) pour le retrait d’Ixodes ricinus (tique longirostre) [13]. La rotation entraîne plus fréquemment un endommagement des rostres (80 % contre 44 % avec la traction), mais la fraction des pièces buccales qui reste dans la peau est en moyenne de 20 %, contre 70 % lors de traction. Le système par rotation est donc recommandé, car la petite portion de pièces buccales qui subsiste dans la peau est peu propice à une complication ou à la transmission d’un agent pathogène. Une étude menée dans notre laboratoire a comparé quatre systèmes : une pince de microchirurgie type Adson (mors opposés-traction), une pince stylo Buster® (mors opposés-rotation), une spatule métallique Pro-Tick Remedy® (fente-traction) et le crochet O’Tom® (fente-rotation), avec des tiques longirostres et brévirostres fixées sur des chiens ou des chats. Les systèmes de préhension fondés sur le principe de la fente, qui évite d’exercer une pression sur le corps de l’acarien, associés au retrait par rotation, semblent être à l’origine de dégâts moindres pour les pièces buccales de la tique [29].

Le contrôle des tiques chez les carnivores domestiques est essentiel en termes de médecine vétérinaire et de santé publique ; les tiques sont des agents vecteurs d’agents pathogènes pour les animaux et pour l’homme, et font l’objet, à ce titre, d’une attention au niveau mondial. La lutte contre ces vecteurs est même devenue une priorité de santé publique dans certaines zones géographiques.

Pour la médecine vétérinaire, l’enjeu est à la fois médical et commercial. De plus en plus de produits sont vendus librement en grandes et moyennes surfaces, en animalerie et en pharmacie, et le vétérinaire doit se démarquer par sa connaissance des parasites et des moyens de lutte, par son information sur les risques encourus et par son conseil au propriétaire.

Définitions

Les tiques endophiles sont des tiques dont l’habitat est spécialisé, comme des terriers, des nids ou des habitations. Elles sont également appelées “tiques domestiques”.

Les tiques exophiles sont des tiques dont l’habitat n’est pas spécialisé et qui vont à la recherche de leur hôte en se plaçant à l’affût, sur des végétaux, par exemple. Elles sont également appelées “tiques sauvages”.

Les tiques télotropes sont des tiques dont les formes immatures (larves et nymphes) sont ubiquistes et les adultes sélectifs.

Effet de chute (ou effet “knock-down”). Il s’agit de la propriété que possèdent certaines molécules insecticides ou acaricides d’entraîner une paralysie de l’ectoparasite, en un temps limité après contact. Cette propriété provoque la chute du parasite du pelage de l’animal peu de temps après l’administration du produit.

La rémanence se définit par la persistance de la molécule et/ou de son action sur l’animal.

ATTENTION

L’étiquage manuel peut suffire chez un grand nombre de chiens et de chats citadins peu exposés aux tiques, mais il convient d’assurer une protection chimique ponctuellement lors de sorties ou pendant les périodes à risque, telles que des vacances à la campagne.

ATTENTION

La méthode recommandée par de nombreux organismes pour le retrait des tiques (principalement chez l’homme) fait appel à une pince à épiler. La tique est saisie le plus près possible de la peau, à l’endroit où les pièces buccales entrent dans l’épiderme.

Points forts

Les tiques sont actuellement considérées comme des vecteurs majeurs d’agents pathogènes chez le chien et chez le chat, mais aussi chez l’homme.

L’étiquage manuel doit être réalisé le plus précocement possible après la fixation de la tique afin de minimiser les risques de transmission d’un agent pathogène.

Cette méthode repose sur une extraction complète de la tique avec toutes ses pièces buccales pour éviter toute complication secondaire.

Il semble utile d’effectuer une désinfection de la plaie après le retrait de la tique pour minimiser les risques d’infections secondaires.

Les systèmes de préhension fondés sur le principe de la fente, semblent être à l’origine de dégâts moindres pour les pièces buccales de la tique.

À lire également

a - Enquête Pfizer. Bilan épidémiologique sur le parasitisme canin et félin en France. www.pfizer-vet.fr.

b - Losson B. Tick species commonly found on dogs and cats in Belgium. Proceeding 3rd Merial International forum on Tick Borne Diseases. Amsterdam. 27 february-1st march 2001.

  • 4 - Bourdeau P. Les tiques d’importance vétérinaire et médicale. 1re partie : principales caractéristiques morphologiques et biologiques et leurs conséquences. Point Vét. 1993 ; 25 : 13-26.
  • 5 - Bourdeau P. Les tiques d’importance vétérinaire et médicale. 2e partie : principales espèces de tiques dures (Ixodidae et Amblyommidae). Point Vét. 1993 ; 25 : 27-41.
  • 6 - Bourdoiseau G. Parasitologie clinique du chien. Nouvelles Éditions Vétérinaires et Alimentaires, Créteil. 2000.
  • 11 - Chomel B. Zoonoses bactériennes émergentes. Point Vét. 2000 ; 31 : 15-22.
  • 21 - Melhorn H. Encyclopedic reference of parasitology. 2nd ed. 2001. Springer-Verlag, Berlin Heidelberg, Germany.
  • 25 - Shaw SE, Day MJ, Birtles RJ et coll. Tick-borne infectious diseases of dogs. Trends Parasitol. 2001 ; 17 : 74-80.
  • 29 - Zenner L, Drevon-Gaillot E. Evaluation of devices for removing attached ticks from dogs and cats. Soumis pour publication.
  • 30 - Zenner L, Drevon-Gaillot E. Étude épidémiologique des populations de tiques rencontrées dans douze clientèles de l’Ain et de la Haute-Savoie. Rev. Méd. Vét. 2003 : sous presse.
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