Brexit et protection animale sont compatibles - Le Point Vétérinaire n° 393 du 01/03/2019
Le Point Vétérinaire n° 393 du 01/03/2019

BIEN-ÊTRE ANIMAL

Juridique

Auteur(s) : Christian Diaz

Fonctions : 7, rue Saint-Jean
31130 Balma

En 2018, dernière année présumée d’une Grande-Bretagne européenne, les autorités britanniques ont adopté plusieurs mesures ayant comme objectif le respect du bien-être animal, concernant non seulement les animaux destinés à la consommation humaine, mais également ceux de compagnie.

Adoption de la vidéosurveillance dans les abattoirs

Traitée dans un précédent numéro(1), la vidéosurveillance a fait son entrée dans les abattoirs britanniques en novembre 2018.

Dans notre pays, après avoir été adoptée en première intention, la proposition du député Olivier Falorni en ce sens a finalement été rejetée. La loi du 30 octobre 2018 autorise cependant une expérimentation fondée sur le volontariat à des fins d’autocontrôle.

Interdiction des colliers de dressage

Les colliers de dressage générant des chocs électriques ou émettant des gaz toxiques sont interdits en Angleterre, le Pays de Galles et l’Écosse ayant déjà adopté ces mesures.

Selon un porte-parole d’une association de protection animale, « d ans la société moderne, il n’existe aucune excuse ni aucun besoin d’utiliser des dispositifs susceptibles de compromettre le bien-être du chat et du chien, en particulier lorsque des alternatives humaines et viables à la formation et au maintien des chiens et des chats sont disponibles ».

« Tout en étant mal utilisés pour infliger des souffrances inutiles, il est également prouvé que les colliers électroniques peuvent réorienter l’agression ou générer un comportement anxieux chez les animaux de compagnie, aggravant ainsi les problèmes de comportement et de santé. Cette interdiction améliorera le sort des animaux », selon un communiqué de presse gouvernemental du 27 août 2018.

Paradoxalement, cette décision fait suite à une consultation lors de laquelle 64 % des 7 300 répondants s’étaient prononcés contre cette interdiction totale.

La Fédération européenne des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage (FACE) « regrette cette décision critique qui repose sur la pression de puissantes organisations de protection des animaux qui préfèrent se concentrer sur l’opinion publique plutôt que sur les preuves et les faits ».

En France, ces dispositifs sont encore largement utilisés, malgré des tentatives de parlementaires pour en limiter l’usage - tentatives vraisemblablement vouées à l’échec, eu égard au poids des organisations de chasseurs dans le débat politique actuel.

Interdiction de vendre des chiots et des chatons en animalerie

Le 23 décembre 2018, le département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (Defra) a annoncé qu’une loi allait interdire la vente en animalerie de chiots et de chatons de moins de 6 mois. Plusieurs consultations publiques réalisées en amont ont montré que 95 % de la population était favorable à cette loi, qui sera mise en place l’an prochain, selon le gouvernement. Elle est surnommée Lucy’s law, la loi de Lucy, en hommage à un cavalier king-charles spaniel sauvé d’une ferme à chiots galloise en 2013. Un des objectifs de cette nouvelle loi est de « mettre fin aux conditions terribles des élevages de chiots » qui inondent le marché, particulièrement les grands élevages, disposant ou non d’une licence. De plus, les animaleries ne seront plus autorisées qufà traiter avec des refuges respectant le bien-être animal ou directement avec les éleveurs.

En France, la vente de chiots et de chatons en animalerie est autorisée et fréquente. Cependant, les lois protectrices du consommateur et l’attitude des magistrats - le professionnel est toujours présumé de mauvaise foi - assurent un minimum de moralisation de ce marché, moralisation totalement absente de certains médias de petites annonces qui ne respectent pas les obligations légales de traçabilité, les moyens de contrôle et de répression étant trop réduits pour cause d’insuffisance de crédits affectés.

(1) Voir l’article “La vidéosurveillance fait son entrée dans les abattoirs… britanniques” du même auteur. 2018;391:7.

Conflit d’intérêts

Aucun.

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