ANALGÉSIE CHEZ LES NAC
Thérapeutique
Auteur(s) : Didier Boussarie*, Yassine Mallem**
Fonctions :
*CHV Pommery
226, boulevard Pommery
51100 Reims
**Auteur-coordinateur
Le méloxicam est très bien toléré chez le cobaye. Il est utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques.
Le méloxicam est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) de la famille des oxicams. Il inhibe préférentiellement la cyclo-oxygénase 2 (COX-2), en épargnant relativement la COX-1, dont l’inhibition est à l’origine d’effets indésirables (troubles de la coagulation, néphrotoxicité par défaut de perfusion rénale, toxicité pour la muqueuse digestive). Son excrétion est urinaire et fécale.
Seule une spécialité (Metacam® 0,5 mg/ml suspension orale) possède une autorisation de mise sur le marché chez le cobaye. Elle est indiquée pour la prise en charge des douleurs postopératoires lors de chirurgie des tissus mous.
Le méloxicam possède une action anti-inflammatoire, analgésique et antipyrétique [1]. L’action analgésique est la plus recherchée, car la douleur est souvent à l’origine d’anorexie et d’arrêt du transit dans cette espèce. Le méloxicam est indiqué pour les douleurs modérées à moyennes, tandis que les opioïdes le sont pour les douleurs intenses. Pour gérer une douleur intense, l’idéal est d’associer le méloxicam, dont l’action est surtout périphérique, à un opioïde, dont l’action est surtout centrale [4]. Les molécules ont alors un effet synergique permettant de les utiliser à plus faible dose.
Selon l’expérience de l’auteur, la dose moyenne conseillée chez le cobaye est de 0,5 mg/kg, une à deux fois par jour, per os (PO) [1]. Elle est plus élevée que celle qui était préconisée il y a une dizaine d’années (0,2 à 0,3 mg/kg), mais bien tolérée par les animaux traités [2]. Une dose supérieure à 0,6 mg/kg peut être dangereuse, car elle risque d’inhiber la COX-1 et d’entraîner des effets secondaires. L’inhibition préférentielle de la COX-2 n’apparaît qu’aux posologies minimales recommandées.
La durée du traitement dépend de l’indication. Le méloxicam ne doit pas être associé à un autre AINS et doit être utilisé avec précaution en cas d’insuffisance rénale.
Le méloxicam est indiqué en priorité lors de malocclusion dentaire, d’arrêt du transit digestif et pour une analgésie per- et postopératoire.
La malocclusion du cobaye est complexe, différente de celle du lapin, et sa pathogénie n’est pas clairement définie (photo). Le méloxicam est prescrit pour une malocclusion débutante qui ne justifie pas une intervention, ou après une intervention chirurgicale corrective. Le traitement est administré durant plusieurs semaines. Il peut être complété par la gabapentine (10 mg/kg/12 à 24 heures PO) ou le tramadol (5 à 10 mg/kg/12 à 24 heures PO) [1]. Ce traitement, de préférence avec l’association proposée, permet d’éviter les douleurs dentaires, nerveuses (compression du nerf alvéolaire), articulaires, ligamentaires et musculaires. Une mastication rapide et prolongée est donc favorisée, or elle constitue la meilleure prévention des récidives.
Lors d’hypomotilité et de stase gastro-intestinale, le méloxicam est indiqué en première intention, avant l’apparition de complications métaboliques de lipidose et d’acidocétose. Son administration doit être complétée par une réhydratation, un gavage, des antispasmodiques (métoclopramide 0,5 à 1 mg/kg/8 à 12 heures PO) et des probiotiques.
Toutes les affections à caractère douloureux ou inflammatoire justifient également l’emploi du méloxicam : urolithiases, otites, rhinotrachéite, lésions ostéo-articulaires (calcinose, ostéoarthrite, pododermatite).
En anesthésiologie, il peut être associé au mélange médétomidine/kétamine pour une analgésie préopératoire, et à un morphinique (buprénorphine, butorphanol) pendant 48 heures pour une analgésie postopératoire [3].
En comparaison avec les autres AINS, le méloxicam présente l’avantage d’être très bien toléré, facile à administrer (pas d’amertume, faible volume, bonne tolérance digestive, faible effet néphrotoxique) et peu coûteux.
Aucun.