OPHTALMOLOGIE PRATIQUE
Dossier
Pierre Maisonneuve
Clinique des Acacias,
25, avenue de la Libération, 45000 Orléans
Ablation interdite, préservation obligatoire : voici l’attitude impérative pour traiter le prolapsus de la glande nictitante. Sa réduction chirurgicale est désormais la règle, à la portée de tout praticien.
→ Le prolapsus de la glande nictitante est une atteinte relativement fréquente des jeunes chiens, surtout dans certaines races, due à une inflammation et/ou à une infection locales. Cette glande est située à la face postérieure de la membrane nictitante qui la recouvre et a un rôle important dans la lubrification de l’œil. Son traitement est chirurgical et son ablation est impérativement à éviter. Au contraire, il s’agit de replacer sans la léser cette structure derrière la membrane sans altérer les mouvements de cette dernière.
Chez les petits brachycéphales, lors de luxation chronique ou en cas d’hypertrophie, la technique de fixation au périoste orbitaire par abord antérieur est facile et rapide, mais présente des récidives non négligeables. Chez les jeunes animaux avec une luxation de taille modérée, la technique d’enfouissement de Morgan, et toutes ses variantes, est généralement choisie, même si elle est plus délicate à réaliser, et un peu plus longue, car les récidives sont moins fréquentes. Bien exécutées, ces techniques ont peu de complications et ont relégué l’ablation au niveau d’une faute professionnelle.
→ Prolapse of the gland of the nictitating membrane or the nictitans gland due to local inflammation, infection, or both, is relatively common in young dogs, especially in some breeds. The gland is located on the posterior surface of the nictitating membrane which covers it and has an important role in the lubrication of the eye. Surgical treatment is the treatment of choice for prolapse of the gland; and it is imperative to avoid gland ablation. However, it is essential to replace the gland behind the membrane without damaging the structure of the gland or altering the movements of the membrane. The technique of attachment to the orbital periosteum by an anterior approach is easy and rapid, in cases of chronic prolapse or hypertrophy in small brachycephalic breeds, but significant recurrences are observed. The Morgan pocket technique, and all its variants, is generally chosen for cases in young animals with a moderate prolapse. Although this technique is more delicate and longer to perform, prolapse recurrence is less frequent. Well executed, these techniques present few complications and have relegated ablation to the level of malpractice.