Bénéfices et risques des anti-inflammatoires en cas de syndrome fébrile chez la vache - Le Point Vétérinaire expert rural n° 385 du 01/05/2018
Le Point Vétérinaire expert rural n° 385 du 01/05/2018

PHARMACOLOGIE RURALE

Thérapeutique

Auteur(s) : Jean-Claude Desfontis*, Yassine Mallem**

Fonctions :
*Unité de pharmacologie et toxicologie,
École nationale vétérinaire
agroalimentaire et de l’alimentation
Nantes Atlantique – Oniris
BP 40706
44307 Nantes Cedex 3
**Auteur-coordinateur

Les anti-inflammatoires constituent un support thérapeutique permettant d’apporter du confort à l’animal en réduisant son état fébrile, mais leur emploi doit être associé à un traitement de la cause.

Chez la vache, de nombreuses affections ont une composante inflammatoire avec un état fébrile, qui peut justifier l’usage d’anti-inflammatoires (AI).

Mécanismes d’action des AI

Deux grandes classes d’AI sont bien connues : les glucocorticoïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ils interfèrent tous avec la synthèse des médiateurs issus de la transformation des phospholipides membranaires (figure).

Ils ont une activité inhibitrice sur certaines enzymes de la cascade de synthèse des médiateurs inflammatoires mais diffèrent selon leur lieu d’action [2].

Ainsi, toutes les molécules capables de diminuer la synthèse des prostaglandines participent à une lutte efficace contre l’état fébrile, consécutif à l’action des prostaglandines E2 au niveau hypothalamique. Les AI sont donc intéressants dans le traitement adjuvant des mammites aiguës et d’affections respiratoires aiguës. Plusieurs études expérimentales ou cliniques ont montré leurs effets sur la température rectale et les performances de production [1, 3, 6-9]. Les bénéfices, les risques et limites des corticoïdes et des AINS sont présentés (tableau).

Association ou non des classes d’AI

L’administration simultanée des corticoïdes et des AINS est déconseillée en raison du risque élevé d’effets secondaires sur la muqueuse digestive (risque d’ulcères de la caillette). Toutefois, l’administration consécutive (corticoïdes en traitement précoce, puis AINS en relais) peut être envisagée uniquement lors d’une prise en charge précoce. En théorie, cette association pourrait limiter les risques d’effets secondaires des corticoïdes (effet immunosuppresseur et sur le métabolisme glucidique) et permettre de profiter des effets analgésique, antipyrétique et anti-endotoxinique des AINS [4, 5]. Cependant, aucune étude n’a montré son réel bénéfice ou ses risques.

Conflit d’intérêts

Aucun.

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