5e Forum européen de la buiatrie : extraits Béatrice Bouquet - Le Point Vétérinaire expert rural n° 383 du 01/03/2018
Le Point Vétérinaire expert rural n° 383 du 01/03/2018

REVUE DE PRESSE

Veille scientifique

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Fonctions : Bvet, BP 20008
80230 Saint-Valery-sur-Somme

Le 5e Forum européen de la buiatrie (European Buiatrics Forum) s’est tenu du 4 au 6 octobre 2017 à Bilbao (Espagne). En voici quelques extraits choisis.

Ostéochondrose en élevage laitier

Six élevages laitiers ont rapporté des cas de posture anormale, avec ou sans raideur et douleur, survenant chez des veaux laitiers âgés de 1 à 4 semaines. Certains ont dû être abattus car ils ne pouvaient rester debout sur les caillebottis. Une enquête approfondie a été menée, incluant l’analyse technicoéconomique, l’étude du bâtiment et de la ration, ainsi que l’évaluation des statuts en oligo-éléments ou encore des investigations génétiques. Les points communs identifiés entre ces cas sont la forte vitesse de croissance et la concentration de la ration, le risque de traumatismes dans le bâtiment et le mode d’élevage 100 % hors-sol. Aucune anomalie génétique n’a été identifiée ni aucune anormalité du statut en oligo-éléments. C’est l’autopsie qui a révélé l’origine de l’affection : il s’agissait de cas d’ostéochondrose affectant plusieurs articulations chez un même veau (irrégularité du processus d’ossification, zones de cartilage épaissies, et de nécrose ou de fissures focales). Les Néerlandais sont familiers de cette affection chez le porc, voire chez le cheval. Ils s’interrogent sur l’effet du regain d’intérêt des éleveurs laitiers, depuis quelques années, pour la croissance optimale (et rapide) du troupeau de renouvellement. L’objectif visé est de gagner en longévité sur l’ensemble du cheptel. L’ostéochondrose pourrait être la maladie du “trop bien faire” dans ce cas.

Carp-Van Dijken S et coll. (Pays-Bas).

Poster ABSEBF00070 in proceedings 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:132.

Qu’attendre de la vaccination maternelle ?

Bien sûr, il ne s’agit que d’un seul cas, mais les résultats sont là, et chiffrés, sur un grand effectif (élevage de 500 simmental). Dans un élevage où la situation en termes de pathologie respiratoire des jeunes bovins était extrêmement dégradée (incidence 45,3 % en 2015 chez les moins de 6 mois), une vaccination maternelle (Bovipast® RSP, deux injections pendant la huitième puis la quatrième semaine avant vêlage) couplée à celle des veaux avec le même vaccin (deux injections à l’âge de 3 et 7 semaines) a permis d’obtenir une réduction d’incidence drastique et significative : presque - 37 %, pour atteindre 28,6 % en 2016. Dans les deux premières semaines de vie, la baisse d’incidence des infections respiratoires est encore plus spectaculaire (- 57,1 %). La circulation dans cet élevage de Mannheimia haemolytica et des virus respiratoire syncytial bovin (BRSV) et para-influenza 3-V (PI3-V) avait été attestée auparavant. La distribution de colostrum a été mieux encadrée en parallèle à l’intensification de la vaccination. Gelfert CC et coll. (Allemagne).

Poster ABSEBF000078 in proceedings 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:137.

Antibiothérapie : deux “petits” associés contre un “gros” ?

Dans une étude in vitro sur l’effet de trois différents antibiotiques vis-à-vis des lipopolysaccharides (LPS) de colibacilles, l’association d’amoxicilline-colistine donne de meilleurs résultats que la ciprofloxacine (antibiotique critique), mais pas que l’une ou l’autre de ces deux molécules, lorsque le temps d’exposition avant traitement est relativement long (12 heures). « Quand on attend vraiment trop pour traiter » (jusqu’à 24 heures), les résultats quel que soit l’antibiotique sont mauvais (moins de 25 % de cellules viables in fine), mais l’association amoxicilline-colistine enregistre de meilleurs résultats que chacun des deux médicaments administré seul ou que la fluoroquinolone.

Durel L et coll. (France). Poster ABSEBF00084 in proceedings 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:141.

Omphalite : surveiller les mâles et l’aire de vêlage

Cinq élevages charolais commerciaux ont été étudiés en partenariat avec VetAgro Sup pendant deux hivers consécutifs pour en savoir plus sur les facteurs de risque d’omphalite (133 cas). La prévalence était de 18 %, les mâles sont presque trois fois plus à risque de développer une omphalite, avec une longueur de cordon de 2,5 cm. Ni le poids à la naissance, ni le rang ou l’aide au vêlage, ni la qualité du transfert d’immunité passive n’ont eu d’impact sur l’incidence. En revanche, l’absence d’une aire de vêlage dédiée est clairement un facteur qui fait grimper l’incidence d’omphalites (d’un facteur 5). Bricout C et coll. (France).

Poster ABSEBF 00086 in proceedings 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:143.

Perte spontanée de lait avant vêlage : surveiller la prise colostrale

Dans une étude sur 373 couples mère-veau en Suisse, le principal facteur de risque de déficit de transfert d’immunité passive est la perte de lait avant vêlage. L’effet de la parité n’est pas significatif. L’importance de favoriser une ingestion précoce du colostrum est soulignée (dans les 6 heures).

C Reschke et coll. (Suisse).

Oral Comm. 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:61.

Mise à la reproduction des génisses : le suivi paie

En intensifiant le suivi de reproduction (plus de 1 fois par semaine), l’âge au premier vêlage baisse (étude sur près de 15 000 génisses). Pour la surveillance des chaleurs, des observations de courte durée semblent plus efficaces que les dispositifs de suivi continu. Le recours à de la semence sexée est associé à une détérioration à court terme des performances, mais à une amélioration sur 4 ans.

Fodor I et coll. (Hongrie).

Oral Comm. 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:62.

Dictyocaulose bovine

Pour la recherche visuelle de Dictyocaulus viviparus dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire (LBA), la sensibilité dépasse 25 % alors qu’un comptage de Baermann sur selles reste en dessous de 10 %. Pour l’éosinophilie sur LBA, les sensiblité et spécificité sont proches de celles de la sérologie (> 80 %), mais le résultat est plus rapide (cytologie au cabinet).

Lurier T et coll. (Allemagne et France).

Oral Comm. 5th EBF Bilbao, Espagne. 4-6 octobre 2017:70

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