Dermatite ulcérative mammaire : à risque de dissémination - Le Point Vétérinaire expert rural n° 376 du 01/06/2017
Le Point Vétérinaire expert rural n° 376 du 01/06/2017

AFFECTIONS DERMATOLOGIQUES CHEZ LES BOVINS

Article de synthèse

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Fonctions : BP 20008
80230 Saint-Valery-sur-Somme

Comme la maladie de Mortellaro, avec laquelle elle partage quelques points communs, la dermatite ulcérative mammaire est une affection de l’élevage “moderne”, dans toute sa complexité…

Entre janvier 2015 et 2016, sept cas d’embolies pulmonaires autopsiés à l’université de Bristol (Royaume-Uni) ont été reliés à la dissémination d’une dermatite ulcérative mammaire (DUM) [9, 10]. Pourtant, dans les élevages, ces lésions cutanées nauséabondes qui affectent la vache laitière entre les quartiers ou à leur périphérie sont généralement prises à la légère, par les éleveurs comme par les vétérinaires. Elles peuvent être confondues, à tort, avec un “simple” échauffement par frottement lors d’œdème chez la primipare (alors nommé dermatite du pli de l’aine [DPA], et situé sur les cuisses).

Entre empirisme et médecine factuelle, la DUM résiste quelque peu à l’exploration scientifique en raison de la difficulté à délimiter cette entité pathologique, sans doute en lien avec son caractère multifactoriel, comme la dermatite digitée (DD, ou maladie de Mortellaro) en son temps.

UNE ENTITÉ À CIRCONSCRIRE

1. Situer les lésions

La DUM se localise le plus souvent entre les parties craniales de la mamelle et les parois de l’abdomen, mais elle apparaît aussi dans les sillons formés entre les quatre quartiers mammaires, d’où le nom courant de la maladie en anglais : udder cleft dermatitis. Le terme « intertrigo mammaire » est aussi utilisé, ou bien celui de dermatite des sillons, ou encore séborrhéique [6].

Les lésions dermiques suintantes et nauséabondes ne sont souvent bien visibles qu’en écartant les quartiers. Les éleveurs les détectent à l’odeur. Il est pratique que la vache soit en hauteur (et éclairée) sur le quai de traite pour bien les observer. Ces deux éléments rapprochent cette affection de la DD.

Des lésions situées sur les cuisses correspondent à une entité différente, selon les travaux de notre confrère Christophe Roy, auteur d’une étude sur le sujet [4, 15]. Elles sont nommées de DPA et se distinguent de la DUM non seulement par la localisation, mais aussi sur les plans épidémiologique (la DPA est observée chez la génisse lors d’œdème mammaire en péripartum) et bactériologique (Fusobacterium necrophorum).

Pour la durée d’évolution, ces deux entités semblent néanmoins présenter un point commun : les lésions persistent classiquement plusieurs semaines chez une même vache, passant par différents stades (figure 1) [4].

2. Graduer les lésions : scores, risques d’abcès

Pour un abord plus objectif de la DUM, des scores lésionnels sur six points ont été établis dans une étude menée à l’université d’Utrecht : simple érythème, ulcère plus ou moins profond et étendu, et possiblement abcédé au dernier stade [2, 11]. La DUM a été définie comme une dermatite localisée dans les sillons entre les quartiers ou entre les quartiers et la peau de l’abdomen, avec un score lésionnel au moins égal à 3 (photos 1a à 1d, tableau).

Des cas de DUM font parfois l’objet d’une consultation vétérinaire alors qu’ils se compliquent déjà d’abcès profonds [10].

3. Dissémination chez une même vache : embolisation

Des bactéries de la nécrose contaminent inéluctablement les DUM mal soignées. Or ces agents pathogènes peuvent se déposer ailleurs dans l’organisme, et provoquer des phénomènes de coagulation et de nécrose abcédative à distance : dans le foie ou les poumons. La possibilité de survenue d’une embolie pulmonaire conjointement à ces cas de dermatite mammaire évoqués en introduction amène à ne pas négliger cette affection en apparence bénigne en élevage [10].

Les signes de complication sous la forme d’une embolisation pulmonaire sont frustes au départ : vague malaise, puis chute de lait, tachypnée, dyspnée et auscultation pulmonaire anormale (des abcès, diffus ou petits, une fibrose et un emphysème interstitiel ont été mis en évidence post-mortem pour ces cas). Une vache à embolie après une DUM présentait conjointement une endocardite valvulaire.

4. Extension dans le troupeau : une prévalence à géométrie variable

L’incidence et la persistance dans le temps de la DUM ont été étudiées aux Pays-Bas, notamment dans cinq troupeaux à forte prévalence, avec 26 visites hebdomadaires réalisées (figure 2) [2]. Des photographies des lésions étaient prises, étudiées a posteriori par un chercheur afin de classer les vaches affectées en trois catégories, selon leur apparence : saines, modérément affectées (pas de plaie, mais peau lésée) ou gravement atteintes (plaie ouverte). La prévalence moyenne globale intra-troupeau de DUM atteignait 38 % (soit plus de un tiers). L’incidence moyenne globale était de seulement deux épisodes pour 100 vaches et par semaine d’étude. Elle augmente significativement au-delà de deux lactations et avec le nombre de jours de lactation. Un épisode dure en moyenne 16 semaines ! Une vache affectée change très rarement de catégorie lésionnelle entre deux visites consécutives (pas de modifications rapides d’aspect). Une incidence faible pour une prévalence élevée reflète la longue persistance des lésions chez un même animal (photos 2a et 2b).

Dans une autre étude réalisée aux Pays-Bas incluant des troupeaux non choisis pour la présence de cas, la DUM a été détectée chez seulement 5,2 % des vaches (n = 948 ; DPA si le score lésionnel est au moins égal à 3) [11]. La prévalence intra-troupeau variait de 0 à 15 % et 80 % des fermes incluses ont présenté au moins un cas (n = 16).

En Suède, cet autre pays où la DUM est très étudiée, dans 30 élevages choisis au hasard (stabulations libres, 1 084 vaches incluses), 1 animal sur 3 a été inspecté en salle de traite, avec une prévalence modérée de 18,4 % [12].

COCKTAIL D’AGENTS PATHOGÈNES, ENTRE AUTRES FACTEURS

1. Des tréponèmes

Des tréponèmes ont été notamment isolés de cas de DUM, comme lors de DD, mais moins systématiquement (en particulier dans l’étude d’Evans et coll. [7]). Leur intervention comme agents primaires est ainsi sujette à polémique. Ces bactéries, du genre des Spirochaetales, sont spiralées et se déplacent à l’aide d’un endoflagelle [13]. Certaines seulement sont pathogènes. Leur culture est difficile, mais leur identification est possible par une polymerase chain reaction (PCR). L’espèce Treponema medium a été, par exemple, mise en évidence dans un cas de DUM [6, 7]. Deux tréponèmes différents ont été identifiés dans un autre. Il s’agissait d’espèces mises en cause dans des cas de DD [16].

Les spirochètes font actuellement l’objet d’un regain d’intérêt dans le domaine de la recherche en pratique bovine. Des chercheurs d’Uppsala (Suède) ont organisé un séminaire en mai dernier « autour des tréponèmes », agents pathogènes en médecine humaine (péri-odontites, syphilis) comme dans le règne animal [5].

Sur le plan épidémiologique, Van Vliet, étudiante à Utrecht (Pays-Bas), a recherché, sans succès, un lien entre les prévalences de DD et de DUM, comme celui qui avait été mis en évidence en 2008, mais son travail de fin d’étude ne portait que sur cinq élevages et 426 vaches, avec seulement quatre cas de DUM. Elle a obtenu des prévalences faibles de dermatite mammaire associées à des prévalences élevées de DD [3, 19]. Autre curieuse parenté épidémiologique entre deux affections “à tréponèmes” (DD et DUM), le recours à des pédiluves ressort parmi les facteurs de risque d’une prévalence élevée de DUM [11].

2. Cocktail de surinfections

En définitive, dans aucun des sept cas récents d’embolie consécutive à une DPA évoqués en introduction, un spirochète n’a pu être isolé, malgré les moyens mis en œuvre pour certains d’entre eux (PCR visant la recherche de trois tréponèmes différents mis en cause lors de DD) [10]. En revanche, les bactéries opportunistes des complications classiques de nécrose chez les bovins ont été facilement isolées. Ainsi, Trueperella pyogenes (ex-Arcanobacterium) a été mise en évidence par des techniques de bactériologie classiques (Gram+) et également Fusobacterium necrophorum (avec la PCR, Gram-). Cette dernière est fréquemment mise en cause lors d’abcès à “odeur forte et de couleur sombre”.

DES FACTEURS DE RISQUE VARIÉS

La DPA est multifactorielle, faisant intervenir des facteurs individuels et environnementaux [2, 5, 18].

1. Race et production

En Suède, des associations entre la DUM et la production de lait, la race, la parité, les jours de lait, et la santé des onglons et de la mamelle ont été recherchées, à l’échelle du troupeau ou de la vache [12]. Les facteurs de risque potentiels de DUM ont été analysés dans un essai cas-témoins, à partir de six élevages fortement affectés (prévalence intra-troupeau de 0 à 39 %, en moyenne 18,5 %). Au niveau de l’élevage ressortent la race (ici, forte proportion de rouges suédoises, par comparaison aux holsteins) et le haut niveau de production. Sur le plan individuel, la parité élevée est un facteur de risque, en plus des deux précédents. Les vaches les plus exposées sont ainsi de fortes productrices en troisième lactation ou plus, de race spécifique (rouge suédoise). Les auteurs n’en concluent rien sur la cause première de la maladie et recommandent de poursuivre les investigations, notamment parce qu’elle porte atteinte au bien-être animal.

Âgées de 3,5 à 10 ans, toutes les vaches des cas britanniques compliqués d’une embolie étaient également de fortes productrices élevées complètement hors-sol.

2. Conformation mammaire et association avec les mammites

Dans l’étude Utrecht 2014, en plus du haut niveau de production, les vaches qui présentent un pis bas par rapport au jarret, des quartiers antérieurs larges, et un angle très fermé entre la mamelle et la paroi abdominale se révèlent plus exposées (photo 3) [11].

3. Association avec les mammites

L’association avec les mammites est beaucoup moins claire. Si elle existe, c’est avec les formes cliniques, et le sens dans lequel elle fonctionne n’est pas encore établi, ni si le lien est direct ou indirect via une baisse d’immunité, en général, des animaux affectés, puisqu’il s’agit de maladies de la “haute production”.

Bengtsson et coll., à Uppsala, ont étudié le lien éventuel avec les mammites, dans 30 élevages, avec une analyse de régression [1]. Dans l’analyse univariée à l’échelle du troupeau, rien de clair : les cheptels avec des moyennes géométriques de comptages cellulaires inférieures à 200 000 cellules/ml ont de plus fortes prévalences de DUM que ceux dont les moyennes se situent au-delà. De plus, la prévalence de DUM ne diffère pas selon que, dans les 6 mois précédant la visite, les prévalences de mammites cliniques soignées par le vétérinaire ont été inférieures, supérieures ou égales à 1 %.

À l’échelle individuelle, les vaches qui ont présenté une mammite clinique traitée par le vétérinaire ont de plus fortes prévalences de DUM que les autres. Les vaches à DUM avaient ainsi 2,7 fois plus de risque de présenter une mammite clinique “vétérinaire” dans le mois suivant ou précédant la visite d’inspection. Il n’a pas été établi si la DUM est un facteur de risque de mammite clinique ou l’inverse, mais les auteurs penchent pour la première hypothèse. Aucune association significative avec les comptages cellulaires somatiques n’a été observée.

Les comptages cellulaires de tank élevés ne sont pas non plus un facteur de risque de DUM dans une autre étude, à Utrecht, sur un petit échantillon [11].

Conclusion

En définitive, identifier un facteur de risque, c’est mettre en évidence un lien d’association, et pas toujours une relation de causalité directe ou indirecte… Il s’agit d’y réfléchir à la lecture des différentes études publiées au sujet de la DUM.

Un autre facteur de risque imaginé pour cette maladie a fait l’objet d’études : l’association avec la gale, mais le lien n’est là encore pas établi [20]. Empiriquement et traditionnellement, certains vétérinaires continuent pourtant de traiter contre la gale lors de DUM [9]. Cet aspect est abordé dans un second article consacré à cette affection, sous l’angle de l’abord thérapeutique(1).

  • (1) Voir l’article “Dermatite ulcérative mammaire : lignes de conduite thérapeutique” du même auteur, dans ce numéro.

Références

  • 1. Bengtsson M, Nyman A et Persson Waller K. Associations between udder cleft dermatitis and bovine mastitis: http://www.nkvet.org/user_files/Karin%20Persson-Weller_NKVet%20udder%20cleft%20dermatitis%202013.pdf
  • 2. Bouma A, Nielen M, van Soest S et coll. Longitudinal study of udder cleft dermatitis in 5 Dutch dairy cattle herds. J. Dairy Sci. 2016;99(6):4487-4495.
  • 3. Boyer P, Singleton G. Digital dermatitis, superfoul and severe necrotic enteritis of the udder in dairy cows. Vet. Rec. 1998;142(6):147-148.
  • 4. Chopin E. Apithérapie : utilisation du miel lors du traitement des plaies – 18 cas cliniques. Thèse pour l’obtention du grade de docteur vétérinaire, Nantes, Oniris. 2014:137p.
  • 5. Ekman L, Persson Waller K, Nyman AKJ. Udder cleft dermatitis and hock lesions in Swedish dairy cows. Poster publié au Congrès mondial de buiatrie, Dublin, 3-7 juillet 2016. Disponible en ligne, consulté 31 mars 2017 : http://www.sva.se/forskning-och-utveckling/vetenskapliga-publikationer/postrar-2016/udder-cleft-dermatitis.
  • 6. Evans NJ, Timofte D, Carter SD et coll. Association of treponemes with bovine ulcerative mammary dermatitis. Vet. Rec. 2010;166(17):532-533.
  • 7. Evans NJ, Brown JM, Demirkan I et coll. Three unique groups of spirochetes isolated from digital dermatitis lesions in UK cattle. Vet. Microbiol. 2008;130(1-2):141-150.
  • 8. George LW, Divers TJ, Ducharme N et coll. Diseases of the teats and udder. In: Divers TJ, Peek SF. Rebhun’s diseases of dairy cattle. 2nd ed. Merchant T, ed. Elsevier, St. Louis, Missouri. 2008:331-332.
  • 9. Howie N. Mange and udder cleft dermatitis in cattle. Vet. Rec. 2017;180(10):258. doi: 10.1136/vr.j1142.
  • 10. Millar M, Foster A, Bradshaw J et coll. Embolic pneumonia in adult dairy cattle associated with udder cleft dermatitis. Vet. Rec. 2017;180:205-206.
  • 11. Olde Riekerink RG, Van Amersfort K, Sampimon OC et coll. Prevalence, risk factors, and a field scoring system for udder cleft dermatitis in Dutch dairy herds. J. Dairy Sci. 2014;97:5007-5011.
  • 12. Persson Waller K, Bengtsson M, Nyman AK. Prevalence and risk factors for udder cleft dermatitis in dairy cattle. J. Dairy Sci. 2014;97(1):310-318.
  • 13. Quinn PJ, Markey BK, Carter ME et coll. Spirochaetes. Vet. Microbiol. Microb. Dis. Blackwell Science Ltd, Oxford, UK. 2002:175-176.
  • 14. Relun A, Lehebel A, Bareille N et coll. Effectiveness of different regimens of a collective topical treatment using a solution of copper and zinc chelates in the cure of digital dermatitis in dairy farms under field conditions. J. Dairy Sci. 2012;95(7):3722-3735.
  • 15. Roy C, Roque JL, Francois PM et coll. Investigation on the aetiology of udder thigh dermatitis. Vet. J. 2012;193:274-276.
  • 16. Stamm LV, Trott DJ, Radolf JD et coll. Treponema and bovine skin disease: papillomatous digital dermatitis and ulcerative mammary dermatitis. Pathog. Treponema Mol. Cell. Biol. Caister Academic Press, Norfolk, England. 2006:403-420.
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  • 18. Van Amersfort K. Prevalence and risk factors of udder cleft dermatitis in 20 Dutch dairy herds. Gezondheidsdienst voor Dieren. 2011; https://dspace.library.uu.nl/handle/1874/281015.
  • 19. Van Vliet E, Willems E. Prevalences of udder cleft dermatitis and dermatitis digitalis in five Dutch dairy herds. Travail de fin d’étude, Université d’Utrecht. 2013:12p:dspace.library.uu.nl/bitstream/handle/1874/289560.
  • 20. Warnick LD, Nydam D, Maciel A et coll. Udder cleft dermatitis and sarcoptic mange in a dairy herd. J. Am. Vet. Med. Assn. 2002;221(2):273-276.

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ La dermatite ulcérative mammaire (DUM) se localise le plus souvent entre les parties craniales de la mamelle et les parois de l’abdomen, mais elle apparaît aussi dans les sillons formés entre les quatre quartiers mammaires, d’où le nom courant de la maladie en anglais : udder cleft dermatitis.

→ Un lien entre la dermatite ulcérative mammaire et la mammite clinique ressort. En revanche, aucune relation avec des comptages cellulaires élevés n’est mise en évidence.

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