Quand et comment supplémenter la vache laitière en cuivre ? - Le Point Vétérinaire expert rural n° 373 du 01/03/2017
Le Point Vétérinaire expert rural n° 373 du 01/03/2017

NUTRITION DE LA VACHE LAITIÈRE

Thérapeutique

Auteur(s) : Nora Cesbron*, Hervé Pouliquen**, Yassine Mallem***

Fonctions :
*Clinique des ruminantes, Oniris
**Unité de pharmacologie et toxicologie, Oniris
École nationale vétérinaire,
agroalimentaire et de l’alimentation
de Nantes Atlantique-Oniris
Atlanpôle La Chantrerie, BP 40706
44307 Nantes Cedex 3

La correction d’une carence en cuivre se fait sur la base d’un diagnostic pour chaque élevage à partir des animaux, des aliments et des sols qui produisent ces aliments.

La complémentation en cuivre (Cu) des rations chez la vache laitière a pour objectif de prévenir la carence responsable de signes cliniques (pelage terne, boiterie, diarrhée) et de pertes économiques (infertilité).

Causes de la carence en Cu

La principale cause de la carence en Cu résulte d’une teneur élevée en molybdène (Mo) des pâturages ou fourrages obtenus sur des sols riches en Mo. En présence de Mo dans le rumen, les sulfures forment avec lui des thiomolybdates qui complexent le Cu sous forme insoluble. Le Cu n’est alors pas absorbé par voie digestive et est directement éliminé par voie fécale, entraînant la carence en Cu chez l’animal. Dans certaines zones de la Haute-Marne (schistes cartons) ou de la Manche, les fourrages produits sont enrichis en Mo à plus de 3 mg/kg de matière sèche (MS) tandis que leur teneur en Cu est normale.

Conduite à tenir pour supplémenter en Cu

Dans une première étape, le vétérinaire identifie les signes d’une carence en Cu à l’échelle du troupeau (cliniques et économiques). Par exemple, lors des suivis réguliers de la reproduction des vaches laitières, des troubles de l’œstrus peuvent être mis en évidence (indice de fertilité, taux de non-retour, de gestation, de mise bas). La supplémentation en oligo-éléments, en Cu en particulier, fait partie de l’approche multifactorielle pour appréhender l’infertilité.

Lors de la deuxième étape, un dosage sanguin de Cu chez les animaux permet de confirmer le diagnostic d’une hypocuprémie chronique. Le vétérinaire prescrit alors le seul produit existant sur le marché (Cosecure(r) Vet, dispositif intraruminal à libération continue) comme traitement face à une carence avérée (figure). En parallèle, il effectue une recherche pour savoir pourquoi les besoins en Cu ne sont pas couverts ou pas adaptés par rapport au stade physiologique des animaux [3].

Enfin, le vétérinaire examine les différentes sources de Cu pour évaluer correctement les apports avant de complémenter. Ainsi, si les fourrages sont produits sur l’exploitation, l’analyse des sols renseigne sur la teneur en Mo, et celle des fourrages sur les teneurs en Cu des plantes constituant la ration (graminées, légumineuses, maïs). Grâce au carnet sanitaire, le vétérinaire est en mesure de vérifier les quantités de Cu apportées via les additifs et les compléments alimentaires généralement administrés directement par l’éleveur aux animaux. L’analyse globale de la ration se poursuit avec l’évaluation des apports en Cu présent dans les autres éléments de la ration : concentrés achetés, complément minéral vitaminé (CMV).

Recommandations pour l’apport de Cu

En France, les recommandations de l’Institut national de la recherche agronomique en besoin journalier des vaches laitières sont de 10 mg Cu/kg de MS dans l’alimentation, pour l’ensemble des constituants d’une ration : fourrages donnés en stabulation et/ou pâturage, concentrés, CMV, compléments alimentaires [1, 2].

Références

1. Agabriel J. Alimentation des bovins, ovins et caprins. Éd. Quae. 2010:312p. 2. Jarrige R. Nutrition des ruminants domestiques : ingestion et digestion. Éd. Quae. 1995;921p. 3. Rollin F. Mise en évidence des carences en oligo-éléments dans les exploitations bovines. Proceedings of the Veterinary Sciences Congress, SPCV, Oeiras. 2002;95-106.

Conflit d’intérêts

Aucun.

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