Valeurs de sensibilité et de spécificité : intérêt dans l’étude d’un test diagnostique - Le Point Vétérinaire expert rural n° 370 du 01/11/2016
Le Point Vétérinaire expert rural n° 370 du 01/11/2016

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES EN ÉLEVAGE

Fiche

Auteur(s) : Élise Gicquel*, Sébastien Buczinski**

Fonctions :
*ENV de Toulouse,
23, chemin des Capelles,
31076 Toulouse Cedex 03
**Département des sciences cliniques,
Faculté de médecine vétérinaire,
Université de Montréal,
Saint-Hyacinthe, Québec, Canada
e.gicquel_14@envt.fr

Un test est choisi sur la base de ses performances intrinsèques en fonction des objectifs de la recherche.

L’estimation de l’exactitude diagnostique d’un test repose sur les valeurs de sensibilité (Se) et de spécificité (Sp) (tableau, encadré). Ces paramètres ne dépendent pas (en principe) de la prévalence de la maladie. Appelés “qualités intrinsèques d’un test”, ils donnent des indications sur les performances de celui-ci quant à sa capacité à classer les animaux étudiés en quatre catégories.

Un test est d’autant plus sensible que le pourcentage de faux négatifs (FN) est faible. Il est d’autant plus spécifique que la proportion d’individus faux positifs (FP) est faible.

Il est important de pratiquer le test à évaluer sur une population suffisamment grande pour estimer ses valeurs de Se et de Sp de la façon la plus précise possible (figure 1).

Ces deux paramètres montrent des tendances opposées. En choisissant un certain seuil, il est impossible d’associer une très bonne Se et une très bonne Sp pour un même test.

Si, pour une certaine gamme de seuils, le test gagne en Se, il perd automatiquement en Sp.

Sur le terrain, le praticien doit savoir ce qu’il souhaite privilégier selon les conséquences du diagnostic et la gravité de la maladie. S’il veut détecter un maximum d’individus positifs, avec éventuellement un risque de prendre en compte quelques faux positifs, il doit utiliser un test extrêmement sensible pour éviter le plus possible d’individus faux négatifs (figure 2). C’est le cas, par exemple, pour dépister des veaux qui présentent un échec de transfert d’immunité passive (TIP) (il s’agit ici de mieux évaluer la prévalence du défaut de ce TIP dans un élevage pour réduire les coûts pour l’éleveur).

La Se et la Sp d’un test varient selon le seuil utilisé, et ainsi le nombre de vrais négatifs (VN), de FN, de vrais positifs (VP) et de FP.

Dans le cadre du recours à des tests diagnostiques en élevage, il est important d’expliquer cette démarche à l’éleveur afin qu’il en percoive l’utilité pour lui et son troupeau.

Le praticien doit également bien connaître les limites du test qu’il utilise, pour que son message soit clair et que l’intérêt d’une telle technique soit justifié. Pareille réflexion a été approfondie pour les valeurs de Se et de Sp rapportées dans les études comparant le réfractomètre aux techniques de référence(1).

  • (1) Voir l’article “Échecs de transfert d’immunité colostrale : abord par la médecine factuelle” des mêmes auteurs, dans ce numéro.

ENCADRÉ
Calcul de la sensibilité et de la spécificité d’un test

→ Sensibilité (Se) : aptitude d’un test à identifier correctement les individus malades grâce à une réponse positive.

Une bonne Se permet d’éviter les faux négatifs (FN) : en pratique, une bonne détection de la maladie est obtenue.

→ Spécificité (Sp) : aptitude d’un test à identifier correctement les individus indemnes grâce à une réponse négative.

Une bonne Sp permet d’éviter les faux positifs (FP).

Vrais positifs (VP) : animaux réellement malades selon le gold standard et répondant positivement au test étudié.

Faux positifs (FP) : animaux effectivement sains selon le gold standard mais répondant positivement au test étudié.

Faux négatifs (FN) : animaux réellement malades selon le gold standard mais répondant négativement au test étudié.

Vrais négatifs (VN) : animaux effectivement sains selon le gold standard et répondant négativement au test étudié.

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