VISITES D’ÉLEVAGE
Éditorial
Auteur(s) : Yves Millemann*, Matthieu Leblanc**
Au début centré sur la médecine individuelle d’urgence, le métier de vétérinaire rural s’oriente de plus en plus vers le conseil et la prévention. La prise en compte du troupeau en tant qu’unité est plus que jamais un élément incontournable de l’anamnèse, du diagnostic et du traitement mis en œuvre par le praticien. Les filières intensives telles que les élevages avicole ou porcin ont depuis longtemps pris en compte cet aspect dans la conduite de leurs cheptels.
Si une médecine de groupe est fort documentée depuis plusieurs années, elle apparaît encore difficile à mettre en place dans l’élevage bovin [1]. Alors qu’une mammite clinique engendre une perte de 230 €/vache/an pour l’éleveur (perte du lait, réforme, traitement, etc.), la rentabilité d’une visite de prévention et d’analyse des points critiques à l’échelle du troupeau, généralement tarifée autour de 500 €, n’en reste pas moins pas toujours évidente à ses yeux [2]. Les praticiens en élevage rural se heurtent à de nombreux obstacles pour prodiguer des conseils et suggérer des actes de prévention au travers d’offres de services proposées pour l’ensemble du troupeau. Ils ne sont pas toujours en mesure de les promouvoir de façon adéquate auprès de l’exploitant. La progression concrète des services en pratique rurale apparaît donc lente, en dépit de la volonté des praticiens ruraux affichée légitimement et étayée économiquement.
Il apparaît ainsi une distance entre l’offre actuelle du vétérinaire et la demande de l’éleveur.
Les tenants et aboutissants de cette distance ont donc été explorés dans un travail de thèse récent réalisé à l’école vétérinaire d’Alfort [3]. À la faveur du présent dossier, une lecture accessible de ce travail d’enquête est proposée. La partie “questionnaire vétérinaire” est décrite et analysée dans un premier article(1). Le deuxième volet (“éleveurs”) fait l’objet d’un article distinct(2). La confrontation des résultats des deux enquêtes paraît de nature à motiver le praticien à investir davantage dans la communication sur son offre de services.
Enfin, et pour aborder les choses de manière concrète, sur le plan du matériel nécessaire aux visites en élevage bovin à l’échelle du troupeau, une mise en perspective est proposée pour clore le dossier(3). Elle illustre que le frein à l’investissement se compte de nos jours en temps (celui consacré à l’étude de marché, à la promotion du service, à l’usage au quotidien, etc.), bien davantage qu’en euros.
(1) Voir l’article : Enquête “vétérinaires” sur les offres de services en pratique rurale : le grand décalage, des mêmes auteurs, dans ce numéro.
(2) Voir l’article : Enquête “éleveurs” sur les offres de services en pratique rurale : le grand décalage, de M. Leblanc et coll., dans ce numéro.
(3) Voir l’article : Les visites d’élevage : considérations matérielles, des mêmes auteurs, dans ce numéro.
Aucun.
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