Traitement chirurgical précoce de la dysplasie de la hanche - Le Point Vétérinaire n° 365 du 01/05/2016
Le Point Vétérinaire n° 365 du 01/05/2016

ORTHOPÉDIE CANINE

Dossier

Auteur(s) : Claire Deroy-Bordenave*, Guillaume Ragetly**

Fonctions :
*CHV Frégis
43, avenue Aristide-Briand
94110 Arcueil
**CHV Frégis
43, avenue Aristide-Briand
94110 Arcueil

Lors d’une prévention insuffisante et/ou d’une prédisposition marquée, le recours précoce à la chirurgie est indispensable pour prévenir l’arthrose. Trois options principales sont possibles : symphysiodèse, ostéotomie, voire prothèse totale de hanche.

Un animal atteint de dysplasie de la hanche est un cas particulier qui nécessite une décision individualisée. Lorsque la prévention ne suffit pas, il existe des traitements médicaux ou chirurgicaux avec des résultats à long terme qui n’offrent pas le même confort pour le chien. Le propriétaire doit être informé des avantages et des limites des différentes options qui existent, sachant que la multiplication des traitements rend parfois le choix délicat. Un dépistage le plus précoce possible de cette affection est important pour que l’animal puisse bénéficier de toutes les possibilités thérapeutiques. Chez un jeune chien, les options chirurgicales visant à corriger une dysplasie de hanche sont principalement la symphysiodèse pubienne juvénile (SPJ), la double ostéotomie du bassin (DOB) et la prothèse totale de hanche (PTH) non cimentée.

1 Symphysiodèse pubienne juvénile

Cette intervention chirurgicale peu invasive permet un traitement précoce de la dysplasie de hanche avant le remaniement osseux et le développement d’une arthrose irréversible.

Principe

Le défaut de recouvrement de la tête fémorale par la cavité acétabulaire accentue les risques de subluxation lors du développement d’une dysplasie de la hanche, provoquant à terme la formation d’arthrose. La SPJ consiste en la fermeture précoce de la symphyse pubienne par coagulation électrique contrôlée de la plaque de croissance (photo 1). Cela arrête sélectivement et prématurément la croissance du pubis pour provoquer une bascule ventro-latérale des cotyles, avec un sous-développement ventro-médial du bassin [20]. La croissance de la portion dorso-latérale du bassin reste normale. Cela induit une ventroversion des acétabulums qui améliore le recouvrement de la tête fémorale et la conformation de la hanche. La SPJ doit donc être effectuée chez le très jeune animal. Les résultats sont les suivants : diminution de la laxité articulaire, congruité articulaire améliorée et prévention du développement d’arthrose secondaire [6]. Cette technique traite en même temps les deux hanches.

Sélection de l’animal

La procédure donne de très bons résultats si la sélection de l’animal est appropriée. La SPJ peut raisonnablement être effectuée chez les chiens âgés de 12 à 20 semaines (de préférence avant 16 semaines), même asymptomatiques [16]. Le diagnostic de dysplasie doit être objectivé par le calcul de l’index de distraction. La SPJ repose sur le potentiel de croissance de l’animal [21]. L’amplitude de ventroversion acétabulaire après une SPJ réalisée à 12 semaines et à 16 semaines est respectivement cinq fois et deux fois plus efficace par comparaison à des chiots opérés à 24 semaines [6].

L’intérêt de cette chirurgie est d’agir avant le développement de l’arthrose. Cela nécessite un diagnostic précoce confirmé par radiographie (incongruence articulaire)(1) [21]. Le calcul de l’indice de distraction est la méthode d’évaluation fiable [1]. Les chiots atteints d’une laxité articulaire sévère peuvent présenter une progression de la maladie articulaire malgré l’intervention chirurgicale [21].

Technique chirurgicale

Une approche ventrale du pubis est réalisée avec une incision cutanée le long de la symphyse pelvienne. Les muscles adducteurs et graciles sont élevés du pubis et réclinés. La symphyse pubienne est alors abordée sur la moitié craniale. L’électrocautérisation est la technique la plus simple à mettre en œuvre et la plus souvent décrite pour la réalisation de la symphysiodèse. Un bistouri électrique monopolaire est utilisé le long de la symphyse pubienne avec une puissance théorique de 40 W (à estimer en pratique car ce n’est pas inscrit tel quel sur les appareils) pour une durée d’une dizaine de secondes à chaque site de cautérisation à intervalle de 2 mm. L’objectif est d’obtenir une nécrose thermique des choncrocytes de la lignée germinale de la symphyse pubienne sans pour autant brûler le ligament (photo 2) [15]. Afin de prévenir une chaleur collatérale excessive, les structures pelviennes peuvent être protégées par le relâchement de l’insertion du muscle droit de l’abdomen permettant l’insertion d’un doigt dorsalement au pubis par abord cranial ou par palpation transrectale pour pousser le côlon et l’urètre latéralement à la zone médiane. La fermeture doit être pratiquée avec précaution au niveau du plan musculaire afin d’éviter l’apparition d’un sérome.

Soins postopératoires

La morbidité postopératoire est très faible. La miction et la défécation sont à contrôler. Une restriction de l’exercice est nécessaire pendant les 15 premiers jours pour une cicatrisation des tissus mous, suivie d’un exercice modéré pendant 2 à 3 mois dans l’attente du remodelage à la fois osseux et articulaire optimal. Chez le chien, le remodelage de la hanche après symphysiodèse est atteint en moyenne à 3,4 mois postopératoires [7].

Les animaux ayant subi ce type de chirurgie doivent être écartés de la reproduction. Cela peut être réalisé par marquage de la symphyse (agrafe chirurgicale) pour éviter que l’absence d’arthrose soit considérée comme un phénotype “sain”.

Pronostic

Une étude montre que la formation d’arthrose à l’âge de 2 ans chez les chiens dysplasiques qui ont bénéficié d’une SPJ entre 15 et 20 semaines est considérablement diminuée [15, 16].

La SPJ donne de très bons résultats en améliorant de façon significative la conformation articulaire. Cette technique s’accompagne de peu d’effets secondaires : la durée d’intervention est courte, la méthode est peu invasive et ne requiert pas d’implant orthopédique. Elle traite la dysplasie de façon bilatérale et peut être proposée à un coût moindre. Sa principale limite réside dans le dépistage précoce de la laxité qui doit être confirmé sous anesthésie ou tranquillisation poussée vers l’âge de 3 à 4 mois (au moment du rappel vaccinal, par exemple). Ce dépistage est donc très indiqué pour les races à risque. L’âge n’est pas le seul facteur pronostique. En effet, le pronostic est influencé par la sévérité des signes de dysplasie [21].

2 Double ostéotomie du bassin

Principe

La double ostéotomie du bassin est une technique chirurgicale permettant de réduire la laxité articulaire et d´améliorer la congruence articulaire par ventroversion de l’acétabulum. C’est une évolution de la triple ostéotomie du bassin (TOB) qui présente de nombreux avantages. La bascule de la portion acétabulaire du bassin a pour conséquences d’augmenter la surface articulaire de contact entre le fémur et l’acétabulum, ainsi que la couverture de la tête fémorale [18]. Cette modification permet d’empêcher la subluxation latéro-dorsale chronique de la tête fémorale. La DOB permet donc d’améliorer la congruence et la stabilité articulaire, avec une répartition plus homogène des forces de pression articulaire, un ralentissement de l’évolution arthrosique et une amélioration à court terme de la fonction locomotrice.

Sélection de l’animal

Une chirurgie correctrice de hanche de type DOB/TOB est conseillée si les signes cliniques sont présents avec des angles de luxation et de réduction adéquats et une somme des angles “DAR” (dorsal acetabular rim, ou rebord acétabulaire dorsal) inférieure à 20°. Les angles de réduction et de subluxation(1) doivent être inférieurs respectivement à 30° et à 10° idéalement [18]. Ces angles permettent également au chirurgien de déterminer la rotation qui sera nécessaire pour s’assurer une bonne couverture fémorale postopératoire.

Il est également capital que l’arthrose soit absente (ou très discrète) à la radiographie et que les cartilages articulaires soient peu ou pas lésés (en particulier, le labrum observé sous arthroscopie) [10, 21]. Un examen arthroscopique est parfois nécessaire pour bien évaluer l’atteinte cartilagineuse. Si c’est le cas avant l’intervention chirurgicale, la dégradation risque de se poursuivre puisque le cartilage ne guérit pas. L’intérêt de la chirurgie ne sera plus préventif du développement d’une arthrose et la DOB ne sera donc pas la méthode la plus indiquée.

Le candidat idéal pour une ostéotomie pelvienne est âgé de 6 à 10 mois.

Les chiens dysplasiques âgés de plus de 12 mois sont eux rarement de bons candidats : arthrose trop importante ou, inversement, pas de symptôme car peu d’arthrose.

Aux examens radiographique et arthroscopique, les signes de contre-indication de la technique doivent donc être recherchés :

– subluxation importante de la hanche ;

– signe d’arthrose coxo-fémorale ;

– acétabulum peu creusé ou comblé par des lésions arthrosiques.

Certaines de ces lésions sont mises en évidence plus facilement sur la vue du rebord acétabulaire dorsal et par arthroscopie.

Technique chirurgicale

Les angles de réduction et de subluxation sont utilisés afin de choisir le bon implant pour une rotation axiale du segment acétabulaire [18].

Le chien est placé en décubitus latéral avec le membre suspendu verticalement pour un accès inguinal et latéral du bassin. La procédure chirurgicale est réalisée en deux étapes.

→ Ostectomie pubienne. Une approche ventrale du rameau pubien est réalisée. Le muscle pectiné est élevé de son origine. La branche acétabulaire du pubis est exposée et une scie oscillante permet de réaliser deux ostéotomies du pubis, dont la première à la jonction entre le pubis et l’ilium (photo 3). Il convient de réaliser cette coupe aussi proche que possible de l’ilium pour minimiser la longueur de l’os restant qui pointera dans le canal pelvien après rotation [19]. La seconde est réalisée quelques millimètres plus loin afin d’effectuer la rotation.

→ Ostéotomie de l’ilium. Une approche latérale de l’aile de l’ilium est ensuite réalisée. L’ostéotomie se situe juste caudalement à l’articulation sacro-iliaque. Le trait de coupe est pratiqué perpendiculairement à l’axe entre la tubérosité ischiatique et le tiers ventral de la crête iliaque (photo 4). L’objectif est de réaliser une ostéotomie perpendiculaire à l’axe de rotation du segment acétabulaire. Une fois l’ostéotomie réalisée, le segment acétabulaire est tourné, puis stabilisé à l’aide d’une plaque spécifique (figure et photo 5). La rotation du segment acétabulaire est la seule difficulté de la DOB par rapport à la TOB. En effet, lors de la DOB, le segment acétabulaire est toujours attaché à l’ischium et la rotation de l’acétabulum nécessite donc une torsion légère de l’ischium. Le jeune âge des chiens opérés rend la procédure plus facile, mais la pose de la plaque doit rester méthodique.

Triple ostéotomie du bassin

La TOB est la première chirurgie qui a été développée afin d’améliorer la couverture dorsale de l’acétabulum. Elle est réalisée lorsque l’ischium est trop dense pour permettre une bonne rotation (chien plus âgé). Elle requiert donc une ostéotomie de l’ischium par une incision supplémentaire à l’angle médial de la tubérosité ischiatique, ce qui augmente la morbidité et le risque de complication.

Soins postopératoires

Une période de repos est conseillée après l’intervention chirurgicale, pendant 4 à 6?semaines. Lorsqu’une intervention chirurgicale sur le membre controlatéral est conseillée, elle doit être réalisée 2 à 3 semaines après la première opération.

Complications

En se fondant sur plusieurs études (avec des recrutements différents) et selon notre propre expérience, le taux de complications à la suite d’une DOB semble relativement faible et moins important que pour la TOB [3, 5, 18, 22, 23]. Une étude comparative serait intéressante à ce sujet.

Les avantages de la DOB incluent une stabilité biomécanique postopératoire de l’hémi-bassin plus importante par rapport à la TOB, ce qui améliore le confort en période postopératoire immédiate, avec un taux de morbidité moins important [9, 22, 23]. L’absence d’ostéotomie ischiatique stabilise aussi mieux le segment acétabulaire, ce qui diminue les risques de descellement des implants [23].

Le descellement des implants représente la complication majeure de la DOB et de la TOB, avec une fréquence moins importante pour la première [3, 5, 18, 23].

Cette complication peut apparaître très tôt aussi bien pour la DOB que pour la TOB (10 jours postopératoires) [3, 5, 23]. La TOB induit également plus d’infections de plaie que la DOB en raison de la localisation de l’incision pour l’ostéotomie ischiatique [22].

Les autres complications décrites, communes à la DOB et à la TOB, sont des lésions peropératoires du nerf sciatique (neuropraxies avec déficit proprioceptif), des constipations fonctionnelles par ventroversion excessive du massif acétabulaire, des dysuries liées le plus souvent à un rétrécissement de la filière pelvienne ou une diminution de l’amplitude articulaire lors de l’abduction par entrappement de la tête fémorale [19].

Pronostic

Aucune anomalie de la démarche n’est observée après la réalisation d’une DOB [23]. De plus, une congruence normale de l’articulation coxo-fémorale est notée avec un recouvrement acétabulaire variant entre 50 et 72 % en phase postopératoire [23]. Ce dernier dépend de la sélection des cas. Lorsque la chirurgie est réalisée chez des chiens présentant des lésions cartilagineuses trop importantes, ce taux peut être diminué.

3 Chirurgie pédiatrique de dernier recours : la prothèse totale de hanche non cimentée

Principe

En cas de malformation coxo-fémorale ou d’arthrose avancée, très invalidante et sans solution conservatrice satisfaisante, les chirurgies de dernier recours sont utilisées. Celle qui donne les meilleurs résultats est la PTH qui permet de remplacer l’acétabulum ainsi que la tête fémorale arthrosiques par des implants.

Si aucune contre-indication médicale ou financière à sa mise en œuvre n’a été notée, la PTH est idéale d’un point de vue fonctionnel et supprime les douleurs arthrosiques [12].

Suivant le même schéma que celui de la médecine humaine, avec beaucoup de retard, de nouveaux implants ont été développés par Biomedtrix et Kyon, permettant de poser des prothèses de hanche sans utiliser de ciment chirurgical. Ces implants, composés d’alliages spécifiques pour empêcher tout rejet, ont une surface très étudiée qui permet une ostéo-intégration. Les caractéristiques biologiques sont étudiées. La porosité de surface et les matériaux utilisés vont permettre aux ostéocytes de coloniser les interstices métalliques depuis l’os périphérique, offrant une stabilité durant toute la vie de l’animal. Cette ostéo-intégration se fait rapidement, en 3 à 4 semaines. Pendant ces 4 semaines, une stabilité maximale reste nécessaire, que permettent les caractéristiques mécaniques des implants et une mise en place précise, offrant un contact appelé “press-fit”. Ce contact est capital pour empêcher un mouvement de l’implant, mais aussi une colonisation par un tissu fibreux plutôt qu’osseux, qui conduirait à un descellement possible à moyen terme.

Sélection de l’animal

Cette technique est recommandée lorsque les signes cliniques sont persistants et qu’ils entraînent un inconfort chronique ne répondant pas à une approche conservatrice, et surtout qu’aucune des autres procédures chirurgicales précédemment citées n’est indiquée. Elle s’effectue essentiellement chez des animaux de plus de 20 kg, même si la période de croissance n’est pas terminée. Des implants de très petite taille existent cependant aujourd’hui, permettant sa mise en œuvre chez des animaux de moins de 6 kg.

La PTH est possible dès l’âge de 7 mois (système non cimenté) ou de 1 an (système cimenté). En orthopédie pédiatrique, les PTH non cimentées doivent être utilisées car, lors de la croissance, les prothèses cimentées induisent des descellements à l’interface os-ciment requérant à terme une reprise chirurgicale. Il existe des cas particuliers (des chiens dont les plaques de croissance du grand trochanter sont visibles ou certains bergers allemands avec des configurations spécifiques de la métaphyse) qui ne se prêtent pas à la pose d’une prothèse non cimentée.

Elle est préférée lorsque les lésions cartilagineuses rendent la DOB contre-indiquée.

Bien que la dysplasie de hanche soit souvent bilatérale, l’intervention chirurgicale est unilatérale chez 80 % des chiens dysplasiques car la récupération complète du côté opéré permet de soulager le membre controlatéral qui pourra alors se remuscler [14].

L’absence de toutes sources infectieuses (pyodermite, cystite, otite, etc.) est primordiale.

Technique chirurgicale

Elle consiste en une section de la tête et du col fémoraux afin de préparer le fût de l’os pour permettre la mise en place de la tige. La cavité acétabulaire est ensuite mise en évidence et creusée.

La voie d’abord chirurgicale est une approche cranio-latérale de l’articulation de la hanche. Une fois la capsule articulaire incisée, la tête du fémur est luxée après section du reste du ligament rond. Une ostéotomie du col fémoral est réalisée. La tête et le col fémoraux sont ensuite enlevés. La mise en place de la cupule acétabulaire comporte plusieurs étapes : l’alésage, l’essai et l’impaction de la cupule. Une cupule acétabulaire d’essai est mise en place après un alésage profond afin de juger de son adaptation parfaite à la structure osseuse ainsi travaillée. La cupule acétabulaire est installée par impaction, le positionneur permettant sa mise en place dans une orientation correcte. Une orientation légèrement fermée et en rétroversion est nécessaire pour un placement optimal de la cupule, limitant les risques de complications post­opératoires (luxation, descellement). De la même façon, la mise en place de la tige fémorale comporte plusieurs étapes : l’alésage, l’essai et l’impaction au sein de la cavité médullaire. Des alésoirs de différentes tailles sont d’abord introduits dans le canal médullaire. Le canal médullaire fémoral est préparé pour recevoir la tige fémorale grâce à un alésoir de forme fuselée et à une perceuse. L’alésage est souvent complémenté d’un râpage manuel afin d’adapter l’axe de l’alésage à celui du canal médullaire. Le choix de la prothèse de hanche fémorale se fait en prenant en compte la prothèse d’essai la plus large possible qui peut aisément être mise en place. Pour prévenir les risques de fissures ou d’instabilité de la corticale fémorale, il est conseillé de faire perdurer une très fine couche d’os spongieux, ainsi que de préserver la corticale au niveau proximal. La tige fémorale est alors impactée. La tête fémorale est mise en place sur l’extrémité proximale de la tige fémorale. La hanche est alors réduite. La fermeture chirurgicale de la voie d’abord est réalisée plan par plan (photo 6).

La préparation est capitale pour le système non cimenté car elle permet une stabilité de la tige fémorale et de la cupule pendant plusieurs semaines par un système press-fit, le temps que l’ostéo-intégration s’installe.

Complications

Les complications des PTH doivent impérativement être exposées au propriétaire avant la prise de décision. Elles apparaissent dans 12 à 13 % des cas pour les chirurgiens expérimentés (luxation, fracture fémorale, infection, granulome, descellement aseptique de l’interface os-ciment), nécessitant souvent une reprise chirurgicale [2, 13, 14]. Leur risque de survenue dépend de l’expérience du chirurgien, du nombre de prothèses mises en place chaque année et des conditions dans lesquelles celles-ci sont posées. Même des chirurgiens très expérimentés obtiennent peu ou prou ce taux de complications, à l’inverse de ce qui se passe en médecine humaine où la même procédure induit un taux de complications qui oscille entre 0,5 et 2 %. Les complications de la PTH chez le chien sont non seulement fréquentes, mais graves, conduisant toujours à une révision chirurgicale, voire à un retrait de la prothèse.

Pronostic

Les résultats sont très satisfaisants dans 91 à 98 % des cas lors de pose de PTH chez de grands chiens [13, 14]. Ils varient cependant beaucoup selon l’expérience du chirurgien et de son équipe, le matériel et les locaux.

Conclusion

Les techniques chirurgicales permettant la correction de la dysplasie de la hanche chez le jeune chien ont évolué depuis de nombreuses années. Les plus récentes font espérer un pronostic favorable chez la presque totalité des animaux atteints par cette affection. Le dépistage précoce de la maladie permet un traitement optimal avec de bons résultats à court, moyen et long termes. Il nécessite un examen clinique rigoureux. Le traitement conservateur reste une solution alternative adaptée, la résection de la tête et du col fémoraux ne doit pas être réalisée avant un âge plus avancé et des signes cliniques sévères. La résection de la tête et du col fémoraux est une solution de dernier recours, ne pouvant être corrigée par une prothèse de hanche si les résultats cliniques sont insatisfaisants.

(1) Voir l’article “Diagnostic précoce de la dysplasie de la hanche” des mêmes auteurs, dans ce numéro.

Références

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Conflit d’intérêts

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