EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Pas à pas
Auteur(s) : Caroline Lesort*, Vivien Genthon**, Raphaël Guatteo***
Fonctions :
*CHUV, Oniris
**CHUV, Oniris
***Unité de médecine des animaux d’élevage,
LUNAM université, Oniris, UMR BioEpAR,
École nationale vétérinaire, agroalimentaire
et de l’alimentation de Nantes Atlantique-Oniris,
Atlanpôle La Chantrerie, BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3
Réalisable avec peu de matériel et un bon repérage anatomique, la biopsie hépatique permet de confirmer, rapidement et sans complication, une suspicion de stéatose ou d’intoxication.
La réalisation d’une biopsie hépatique est un examen complémentaire de choix lors de suspicion d’atteinte diffuse non infectieuse du parenchyme du foie. En pratique, elle est notamment utile pour mettre en évidence une stéatose hépatique.
La quantité de matériel hépatique récoltée avec la technique décrite dans cet article permet, par un test peu coûteux et rapide à mettre en œuvre, de confirmer une suspicion de stéatose hépatique clinique. Effectué sur plusieurs animaux, cet examen permet de diagnostiquer et d’évaluer la prévalence, voire la sévérité, d’une stéatose hépatique subclinique à l’échelle du troupeau. De plus, il peut être utilisé lors de suspicion d’intoxications. Une analyse histologique du prélèvement permet de mettre en évidence des atteintes diffuses du parenchyme hépatique (nécrose focale, mégalocytose, fibrose interlobulaire) consécutives à certaines intoxications potentiellement rencontrées chez les bovins (intoxication au séneçon de Jacob, intoxication chronique au cuivre). Cependant, la recherche du toxique requiert au minimum 5 g de tissu hépatique(1). La biopsie hépatique telle qu’elle est présentée dans cet article n’est donc pas suffisante pour permettre ce dernier type d’analyses et identifier le toxique en cause.
Une bonne contention physique et une rapidité d’action sont nécessaires à la réalisation d’une biopsie hépatique, cela afin de réduire les risques de complications (hémopéritoine ou lésions des voies biliaires pouvant éventuellement induire une péritonite).
Deux types d’analyses sont réalisables sur le matériel hépatique prélevé : l’histologie, en cas de suspicion d’intoxication, et la flottation, en cas de suspicion de stéatose hépatique (tableau 1). Cette dernière permet d’évaluer le degré d’infiltration des lipides grâce à des solutions de densités différentes (tableau 2 complémentaire sur www.lepointveterinaire.fr).
À notre connaissance, aucune complication consécutive à une biopsie hépatique n’a été publiée. Ainsi, Mazur et coll. rapportent une absence de complications sur 1 000 biopsies hépatiques réalisées [3].
Toutefois, certains auteurs recommandent de réaliser une antibiothérapie par voie générale (pénicilline G à 22 000 UI/kg) lors de :
– mouvements brusques de l’animal au moment de la ponction, le risque hémorragique ou de ponction des voies biliaires étant alors plus important ;
– ponction accidentelle d’un abcès hépatique (retrait de matériel purulent) ;
– ponctions multiples (pour des analyses multiples) [1].
(1) Source : laboratoire de toxicologie, VetAgro Sup.
Aucun.
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