Comment intégrer l’acupuncture à sa pratique quotidienne ? - Le Point Vétérinaire n° 349 du 01/10/2014
Le Point Vétérinaire n° 349 du 01/10/2014

THÉRAPIES NON CONVENTIONNELLES

Dossier

Auteur(s) : Philippe Zeppa

Fonctions : Clinique vétérinaire,
167, avenue Nationale
72230 Arnage

Depuis plusieurs millénaires, l’acupuncture est pratiquée en Orient. Son mode d’action est maintenant connu et son évaluation progresse : elle peut désormais être exercée en Occident.

L’acupuncture est une pratique thérapeutique utilisée depuis plusieurs millénaires en Chine et en Asie. Elle progresse de plus en plus rapidement en Occident. Le vétérinaire peut bénéficier de cette situation pour s’informer et, pourquoi pas, intégrer cette technique à son arsenal thérapeutique. Si, dans un premier temps, il paraît difficile de la proposer à sa clientèle, elle peut devenir assez facilement une pratique courante au sein d’un cabinet. Les plus passionnés peuvent espérer en faire une activité exclusive car la demande de la part des propriétaires d’animaux domestiques connaît une croissance rapide. L’acupuncture est-elle efficace ? Pourquoi se lancer ? Quand proposer cette thérapie ? Comment développer sa pratique ? Où se former ? Telles sont les questions auxquelles cet article tente de répondre. La formation est un élément crucial, comme dans toute pratique médicale sérieuse. Il n’existe pas actuellement en France de formation d’acupuncture ou de médecine traditionnelle chinoise vétérinaires officiellement reconnue. Pour cette raison, il est difficile de connaître le nombre de vétérinaires pratiquant l’acupuncture et la place de cette pratique dans leur activité. Il est possible que ce nombre connaisse une croissance importante dans les prochaines années. Par exemple, celui des adhérents au Groupe d’étude en acupuncture et en ostéopathie (GEAO) est passé de 60 à 150 entre 1988 et 2013.

1 Bases scientifiques et efficacité de l’acupuncture

Il existe actuellement deux grandes manières de comprendre l’acupuncture : l’approche traditionnelle chinoise et l’approche scientifique occidentale.

Historiquement, la conception traditionnelle chinoise est prépondérante, mais pour l’intégrer il convient d’oublier le raisonnement cartésien logique et de se familiariser avec la pensée analogique asiatique. Les sages chinois antiques ont élaboré un modèle de l’univers fondé sur l’observation [6]. Ils ont supposé que tous les phénomènes se conforment à ce modèle. À partir d’une théorie générale, ils apportent une compréhension de tous les éléments particuliers qui nous entourent. Cette conception suit le chemin inverse de l’approche occidentale qui, à partir d’un ensemble de cas particuliers, déduit des lois générales.

Sans entrer dans les méandres de la pensée chinoise, il existe de nombreuses études scientifiques sur les effets physiologiques de l’acupuncture. L’insertion d’une aiguille sur un point d’acupuncture induit un traumatisme modéré qui va provoquer une activation locale des facteurs de l’inflammation et de la nécrose tissulaire, ainsi qu’une modification des équilibres ioniques. La réaction inflammatoire et nécrotique propage une information jusqu’aux systèmes régulateurs généraux qui agissent sur la restauration des tissus dans l’ensemble de l’organisme. Les modifications ioniques sollicitent des récepteurs nerveux qui, via les voies nociceptives Aδ et les faisceaux paléospinothalamiques et spinoréticulaires, induisent des réactions médullaires segmentaires et activent les structures de certaines zones cérébrales (bulbe, mésencéphale, diencéphale et cortex). Les interactions entre les systèmes nerveux, immunitaire et neuro-endocrinien permettent de comprendre les effets de l’acupuncture sur les fonctions organiques. Même si les études menées ne rendent pas compte de la totalité des actions de l’acupuncture, elles mettent toutes en évidence son impact sur de nombreux phénomènes physiologiques et physiopathologiques [15]. La grande particularité de la médecine chinoise est le traitement par la puncture de points situés le long de lignes longitudinales parcourant le corps : les méridiens (figure 1). Dans leur représentation classique, les méridiens suivent des structures anatomiques : nerfs, vaisseaux sanguins et chaînes myofasciales [1, 2, 14]. Cette disposition est à l’origine de l’interprétation des effets de l’acupuncture selon les bases scientifiques occidentales. Cependant, l’organisation spatiale et fonctionnelle du réseau des méridiens est bien plus complexe. Une des clés de sa compréhension se trouve dans l’embryologie et le développement des feuillets tissulaires [6]. Chaque méridien est ainsi en relation avec un organe. L’insertion d’aiguilles sur les points d’acupuncture permet donc d’agir sur l’ensemble des fonctions organiques.

2 Motivations pour se lancer dans la pratique de l’acupuncture

Diversifier sa pratique quotidienne

La profession vétérinaire offre la possibilité de réaliser une grande diversité d’actes. Médecine, chirurgie, imagerie, etc., tout est accessible. L’acupuncture s’intègre parfaitement à ceux-ci. Elle nécessite un apprentissage spécifique. Elle est souvent considérée comme une simple technique de soins susceptible de complémenter des thérapies classiques. L’acupuncture est issue de la médecine traditionnelle chinoise. Elle constitue un système médical complet qui comprend une théorie fondamentale, une physiopathologie, un diagnostic et des techniques de traitement [9, 12]. Une pratique sérieuse de l’acupuncture passe par un apprentissage de la médecine chinoise. Un tel enseignement peut sembler fastidieux, mais l’enrichissement qu’il apporte est considérable, même si le premier abord peut paraître difficile à un esprit cartésien.

La médecine chinoise trouve son fondement dans l’observation des phénomènes terrestres et célestes. Ce qui semble ésotérique, comme les théories du yin et du yang ou des cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau), est, en fait, une modélisation qui permet d’ordonner la pensée et le raisonnement (figures 2 et 3) [6]. Avec la compréhension de cette approche, sa pertinence et son universalité apparaissent et s’étendent bien au-delà du cadre de la médecine. Ces théories peuvent avoir une valeur prédictive qui permet d’influer sur le cours de certains événements comme l’évolution d’une affection.

Améliorer les soins apportés aux animaux malades

De nombreuses affections nécessitent des traitements de longue durée, parfois pendant toute la vie de l’animal : allergies, maladies auto-immunes, arthrose, dysendocrinies, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, épilepsie, etc. [3, 4, 14, 22]. L’acupuncture peut apporter une solution alternative à des traitements lourds. Elle permet parfois une simplification de la prise en charge, pour l’arthrose ou l’épilepsie, par exemple. Elle prévient l’apparition d’effets secondaires liés à une médication excessive. L’acupuncture offre des solutions quand la médecine occidentale n’a qu’un effet palliatif, comme dans de nombreux phénomènes douloureux. Ce qui pose des difficultés en médecine occidentale se révèle parfois assez simple en médecine chinoise. La réciproque est également vraie et la médecine occidentale apporte des solutions là où la médecine chinoise montre ses limites. Cette complémentarité enrichit la pratique quotidienne.

Répondre à une demande de sa clientèle

Il existe un engouement croissant du public pour les médecines non conventionnelles puisqu’en médecine humaine près de 4 patients sur 5 y ont recours. Ce phénomène répond à plusieurs tendances : le désir de retour à la nature, la méfiance vis-à-vis des médicaments allopathiques et une demande d’une prise en charge plus attentionnée.

Désir de retour à la nature

Les excès de l’industrialisation et ses conséquences sur la santé sont de plus en plus montrés du doigt. Le développement du marché du “bio” est en plein essor. L’humanité commence à prendre conscience que l’écologie est un facteur majeur de sa survie. La médecine ne fait pas exception et la prise en charge de la santé par des méthodes naturelles devient une exigence. Il est logique que les propriétaires souhaitent que ces thérapies soient utilisées pour leur animal.

Méfiance vis-à-vis des médicaments allopathiques

L’actualité est souvent marquée par la découverte d’effets secondaires graves à la suite de prise de médicaments allopathiques. Le grand public a le sentiment que les contraintes économiques prennent le pas sur l’éthique médicale. Il est de plus en plus fréquent de recevoir des propriétaires qui souhaitent remplacer le traitement de leur animal car ils observent des effets indésirables, parfois sévères. Apporter aux vétérinaires un minimum de connaissances dans les médecines alternatives leur permet de référer de façon opportune.

Demande d’une prise en charge plus attentionnée

L’aspect technologique de la médecine prend une importance croissante. Le risque est que plus le temps consacré aux examens complémentaires augmente plus celui de l’examen clinique diminue. L’obsession de la preuve scientifique dans le diagnostic fait oublier l’aspect psycho­émotionnel de l’art médical. Une consultation d’acupuncture dure entre 45 et 60 minutes. Réaliser un examen soigné avec une palpation fine et subtile, pratiquer un acte thérapeutique qui ne consiste pas uniquement à vendre un médicament, participent à ce sentiment justifié d’une meilleure écoute de l’individu malade.

La décision d’exercer en acupuncture ne doit pas être prise uniquement pour satisfaire une demande de la clientèle. C’est avant tout par conviction qu’il convient de se lancer.

3 Réponses aux principaux contre-arguments pour l’intégration de l’acupuncture dans une pratique quotidienne

Les principaux freins à la pratique de l’acupuncture pourraient être :

– la crainte d’un refus ou de ne pas être pris au sérieux par les propriétaires d’animaux. Ce sentiment est infondé car la très grande majorité de la clientèle est favorable à cette thérapie alternative. Quelques séances d’acupuncture au lieu de plusieurs semaines ou de plusieurs mois d’anti-inflammatoires remportent sans conteste l’adhésion des propriétaires ;

– la peur de ne pas obtenir l’efficacité souhaitée : c’est un préjugé. L’acupuncture existe depuis plus de 2 000 ans et elle a soigné des milliards d’individus dans le monde. Le taux de réussite de l’acupuncture utilisée à bon escient est comparable à celui de nombre de traitements conventionnels. Les essais cliniques menés en Chine ne satisfont peut-être pas aux normes de l’expérimentation telles qu’elles ont été définies par la médecine occidentale, mais ils méritent de s’y intéresser (tableau). Les études randomisées sur l’acupuncture vétérinaire sont encore peu nombreuses et une grande partie d’entre elles ne font pas intervenir le diagnostic de médecine chinoise. Ce choix facilite l’expérimentation, mais nuit à l’efficacité des traitements [16] ;

– la problématique de l’évaluation de l’efficacité de l’acupuncture existe même si de nombreuses études démontrent qu’elle agit. En ce qui concerne les essais cliniques, les normes de l’expérimentation scientifique classiques sont difficiles à appliquer mais elles existent. Il est nécessaire d’élaborer une nouvelle approche de la preuve scientifique ou de trouver un nouvel angle d’analyse pour étudier la médecine chinoise. Cette situation ne doit pas être un frein à la pratique de l’acupuncture car il est absurde de penser que ce qu’il n’est pas possible de prouver est systématiquement faux. La physique quantique donne un excellent exemple d’une évolution de la pensée scientifique qui a révolutionné la connaissance de l’univers. Au lieu de considérer qu’une théorie est fausse tant qu’elle ne peut pas être prouvée (raisonnement cartésien), les physiciens ont considéré qu’elle est valable tant qu’il n’est pas possible de démontrer qu’elle est fausse. Ce changement de paradigme a permis la découverte des neutrinos et des quarks, ou la compréhension de nombreux phénomènes cosmiques (pulsar, trou noir, etc.). S’il n’est pas possible d’expliquer pourquoi l’un des principaux points pour traiter l’épilepsie et la dysplasie coxo-fémorale est le point Foie 3 qui se situe entre le deuxième et le troisième métatarsien, son efficacité est constatée dans la pratique quotidienne (photo 1) [13, 22] ;

– le temps nécessaire pour réaliser une séance d’acupuncture est très supérieur à celui consacré à une consultation habituelle. Il est important de ne pas bâcler les séances d’acupuncture, c’est un moment privilégié de partage entre l’animal, son propriétaire et le vétérinaire qui fait partie intégrante de la thérapie. L’acupuncture n’est pas une médecine de technicité mais de ressenti.

Une question fréquente est la suivante : « Quelles sont les indications de l’acupuncture ? » La réponse est simple et elle surprend le néophyte : « Les indications de l’acupuncture sont les mêmes que celles de la médecine occidentale. » La médecine traditionnelle chinoise est une approche complète qui prend en charge toutes les maladies. L’acupuncture a un champ d’action extrêmement vaste et ce sont les compétences du praticien qui en limitent l’utilisation.

4 Développement d’une pratique régulière de l’acupuncture

En acupuncture, comme dans toute pratique, il convient de commencer par les techniques les plus simples. Le traitement des affections locomotrices est une bonne entrée en matière. C’est l’indication la plus connue par les propriétaires et la plus demandée. Sans avoir besoin de réaliser un diagnostic complexe de médecine chinoise, il est possible d’obtenir de très bons résultats. L’arthrose même sévère, la dysplasie coxo-fémorale, la dysplasie du coude et toutes les rachialgies sont des terrains de prédilection de l’acupuncteur [17]. La douleur dans ces affections n’est pas spécifiquement d’origine osseuse (c’est l’examen radiographique qui met en évidence des lésions osseuses). L’intensité de la douleur n’est pas directement en relation avec la gravité des lésions radiologiquement visibles. La douleur est plutôt due aux tensions tendino-musculaires et ligamentaires. C’est ce qui explique en partie la grande efficacité de l’acupuncture. Ces tensions ne se localisent pas uniquement au siège de la douleur, mais se trouvent très souvent sur des parties distantes du corps. Ces lésions des tissus mous passent souvent inaperçues. La chirurgie des dysplasies ne réduit pas forcément les tensions. Elle peut, à l’inverse, contraindre les structures osseuses et inscrire les tensions de façon durable dans le corps de l’animal.

Les domaines d’application de l’acupuncture sont très étendus. Il est plus aisé, dans un premier temps, d’utiliser des recettes qui ont fait leur preuve comme pour le traitement de l’épilepsie essentielle, de la constipation ou dans le suivi d’une dilatation-torsion de l’estomac [14, 22]. Si seuls quelques procédés sont appliqués, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous car il est parfois nécessaire d’établir un diagnostic de médecine chinoise.

Après quelques mois ou quelques années de pratique, il devient possible de traiter des maladies plus complexes : la médecine interne, la dermatologie, le comportement, la neurologie, la cancérologie, etc. [2-4, 14, 17, 22].

Un autre aspect très valorisant de l’acupuncture est son utilisation préventive en pédiatrie, en gérontologie et en médecine sportive [22]. La pauvreté des suivis de croissance, qui ne s’intéressent qu’à la courbe de poids et aux déformations des aplombs, contraste avec la richesse de l’examen clinique de la médecine chinoise. La palpation des méridiens, des points d’acupuncture en relation avec les organes internes, des masses musculaires, des segments osseux et des pouls fémoraux, la mobilisation des différentes parties du corps, la recherche de restrictions même minimes de la mobilité, l’évaluation des équilibres (avant-arrière, dessus-dessous, droite-gauche, interne-externe) sont des sources infinies d’informations et d’explorations. La prévention en acupuncture consiste également à mettre l’individu en équilibre avec son environnement et particulièrement avec les variations climatiques saisonnières. En effet, le froid, la chaleur, l’humidité, la sécheresse et le vent jouent un grand rôle dans l’apparition de la maladie en médecine chinoise. La prise en considération de leurs actions physiopathologiques est indispensable dans les traitements par acupuncture [10, 17]. De nombreuses maladies décrites selon cette sémiologie traditionnelle chinoise appartiennent au domaine de l’infectiologie.

5 Formation en acupuncture

L’utilisation de l’acupuncture nécessite une formation à la fois théorique et pratique.

La théorie peut être apprise dans des ouvrages. De très nombreux livres traitant de l’acupuncture humaine existent, mais il n’en existe que quatre en langue française dans le domaine vétérinaire. L’étude théorique de cette discipline est un bon moyen pour s’initier ou compléter une formation, mais elle ne peut suffire. Un enseignement pratique est aussi nécessaire pour apprendre à bien repérer les points d’acupuncture, à poser et à manipuler les aiguilles afin d’obtenir l’effet souhaité.

Pour un premier contact, il est intéressant de participer à des conférences proposées dans le cadre de congrès généralistes (celles de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie ou Afvac, de Best of Vet, de France Vet) ou de congrès et séminaires spécialisés destinés à des acupuncteurs débutants (organisés par l’ENV de Toulouse, le GEAO). Il est également possible de demander à un confrère pratiquant l’acupuncture de le suivre dans ses consultations.

Pour pratiquer régulièrement l’acupuncture, une formation sérieuse est indispensable. Il existe des organismes qui proposent de se former en trois ou quatre week-ends. Cette offre est alléchante car elle est peu chronophage, mais elle n’est pas suffisante pour une maîtrise correcte. Actuellement, en France, il existe deux formations de qualité pour les vétérinaires (dispensées par l’Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire ou Imaov(1), l’Académie vétérinaire d’acupuncture et d’ostéopathie ou Avétao(2)) qui se déroulent sur environ 2 ans. Pour un approfondissement des connaissances en médecine chinoise, il est possible de suivre un cursus de médecine humaine qui dure 4 à 5 années et qui aborde souvent d’autres aspects comme la médecine manuelle et la pharmacopée (photo 2).

Pour compléter la formation, des congrès destinés à des vétérinaires plus chevronnés sont régulièrement proposés (congrès du GEAO, de la Fédération des vétérinaires acupuncteurs de France ou FéVAF). Ils permettent aussi un partage des expériences (photos 3 et 4). Les congrès d’acupuncture humaine, plus nombreux, présentent un grand intérêt car ils proposent des conférences d’un haut niveau présentées par des intervenants de renom.

Dans la majorité des pays, les formations en acupuncture vétérinaire sont dispensées par des associations nationales (American Academy of Veterinary Acupuncture ou AAVA aux États-Unis, AEVA (Asociación espagñola de Veterinarios acupuntores) en Espagne, German Veterinary Acupuncture Society ou Gervas en Allemagne, Australian Veterinary Acupuncture Group ou Avag en Australie, Associacao Brasileira de Acupuntura Veterinaria ou Abravet au Brésil, etc.) ou internationales (International Veterinary Acupuncture Society ou Ivas, Veterinarios Acupuntores del Mediterraneo ou VAM, etc.). Les formations françaises sont souvent influencées par l’approche ostéopathique avec une importance donnée au ressenti. Les écoles anglo-saxonnes intègrent plus facilement des technologies récentes comme l’électropuncture ou le laser. De nombreux pays européens suivent l’enseignement orthodoxe actuellement dispensé en Chine. Les échanges internationaux tendent à estomper les particularités nationales. L’intérêt n’est pas la standardisation avec une approche unique, mais l’enrichissement de la pratique par la diversité.

Conclusion

Par rapport à d’autres médecines non conventionnelles, l’acupuncture est peut-être une des plus délicates à aborder. Elle prend ses racines dans une culture et un mode de pensée qui déroutent facilement le praticien occidental. En prenant la peine de s’y attarder et de se familiariser avec sa terminologie, l’intelligence de sa théorie et de ses applications apparaît. Loin de s’opposer, la médecine occidentale et la médecine chinoise offrent des solutions alternatives aux thérapeutes, ou peuvent êtres complémentaires. Il est tout à fait respectable de rester réfractaire aux sirènes venues d’Orient, mais une grande partie de ceux qui ont prêté l’oreille à leur chant sont tombés sous le charme. Il ne s’agit aucunement d’un mystérieux enchantement, mais de l’effet que produit la découverte de plusieurs millénaires de sagesse et de rigueur.

Le débutant en acupuncture sera surpris par l’efficacité des traitements classiques et de quelques recettes. Le praticant chevronné y trouvera un plaisir et un émerveillement sans cesse renouvelés.

Références

  • 1. Académie de médecine traditionnelle chinoise. Précis d’acupuncture chinoise. Éditions en langues étrangères, Pékin. 1990:327p.
  • 2. Borsarello JF. Traité d’acupuncture. Masson, Paris. 2005:544p.
  • 3. Demontoy A. Manuel d’acupuncture canine. Éd. du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort. 1998.
  • 4. Demontoy A. Acupuncture vétérinaire chez le chien. Éd. You Feng, Paris. 2004:243p.
  • 5. Guo ZL. 62 cas de diarrhée chronique traités par les points Shu et Mu en acupuncture-moxibustion. Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2011;26:87-92.
  • 6. Granet M. La pensée chinoise. Éd. Albin Michel, Paris. 1999:564p.
  • 7. Janecek H. Santé et longévité. Guy Trédaniel éd., Paris. 2011:192p.
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  • 9. Maciocia G. Les principes fondamentaux de la médecine chinoise. 2e éd. Éd. Satas, Molenbeek-Saint-Jean, Belgique. 2013:735p.
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  • 11. Maciocia G. Le diagnostic en médecine chinoise. Éd. Satas, Molenbeek-Saint-Jean, Belgique. 2006:1130p.
  • 12. Marie E. Précis de médecine chinoise. Éd. Dangles, Escalquens, France. 2012:487p.
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  • 14. Molinier F. Traité d’acupuncture des carnivores. 2e éd. Éd. Phu Xuan, Paris. 2003:846p.
  • 15. Sialelli JN. Les bases occidentales de l’acupuncture. Thèse de doctorat vétérinaire, ENVT. 1997.
  • 16. Sanchez-Araujo M, Puchi A. Acupuncture prevents relapses of recurrent otitis in dogs: a 1-year follow-up of a randomised controlled trial. Acupunct Med. 2011;29 (1):21-26. doi: 10.1136/aim.2010.002576. Epub 2011 Jan 18.
  • 17. Sionneau P. Les points essentiels. Guy Trédaniel éd., Paris. 2000:856p.
  • 18. Wang KH. L’observation de 124 cas de cervicarthrose traités par la puncture des points paravertébraux cervicaux. Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2011;25:114-117.
  • 19. Wang Y. 81 cas d’otite moyenne suppurée traités par des points distaux des méridiens concernés, Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2008;19:100-102.
  • 20. Yang XJ. 89 cas de hernie discale lombaire traités par la régulation des méridiens singuliers, Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2013;30:112-114.
  • 21. Yang ZY. 108 cas d’épilepsie traité par la puncture de Da Zhui (14 D.M.) et de Yao Qi (littéralement “Point curieux de lombes”. Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2010;23:120-124.
  • 22. Zeppa P. Guide pratique d’acupuncture du chien et du chat. Éd. Med’Com, Paris. 2013:144p.
  • 23. Zhang LM. 36 cas d’incontinence urinaire d’effort traités par l’acupuncture-moxibustion, Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2011;27:70-74.
  • 24. Zhao SM. 88 cas d’eczéma traités par acupuncture-moxibustion selon la différenciation des syndromes physiopathologiques, Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2004;11:62-64.
  • 25. Zhao WS. Rapport clinique sur le traitement acupunctural de 303 cas de cancer de l’œsophage. Acupuncture traditionnelle chinoise. Institut Yin Yang, Forbach. 2011;26:57-61.

Conflit d’intérêts

Aucun.

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