Épistaxis chez les bovins - Le Point Vétérinaire expert rural n° 348 du 01/09/2014
Le Point Vétérinaire expert rural n° 348 du 01/09/2014

MALADIE DES BOVINS

Symptôme d’appel

Auteur(s) : Guillaume Lamain*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Vétérinaires de l’Arche,
61130 Belleme,
72110 Saint-Cosme-en-Vairais,
72110 Bonnétable
**Le Bourg, 71510 Perreuil

Une épistaxis peut être due à un syndrome hémorragique généralisé ou à une affection locale. Déterminer l’origine du saignement est le point clé du diagnostic pour le praticien confronté à ce symptôme.

Une épistaxis est un écoulement de sang par une ou deux narines. Les muqueuses nasales sont fragiles et très vascularisées, donc susceptibles de saigner (figure 1). L’origine du saignement peut ainsi être locale ou située dans le système respiratoire, jusqu’aux poumons, ou dans l’appareil digestif, de la bouche à l’œsophage distal.

DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE FACE À UNE ÉPISTAXIS

1. Démarche diagnostique

La première étape consiste à rechercher la présence d’autres saignements, sous la forme d’hématomes, de pétéchies ou de suffusions en regard de la peau ou des muqueuses, de sang dans les matières fécales ou les urines, ou encore d’hémorragies dans les cavités abdominale et thoracique. Dans les cas les plus graves, des symptômes d’anémie peuvent être identifiés, et un syndrome hémorragique ou un trouble de l’hémostase alors envisagés. Des symptômes orientant vers une maladie grave qui atteint l’ensemble de l’organisme sont également recherchés.

Si le saignement nasal est isolé et se révèle avoir une origine locale, et que les maladies générales sont écartées, déterminer sa cause précise conduit au diagnostic et à un traitement adapté (tableau et figure 2). Une épistaxis isolée (absence d’hémoptysie) est le plus souvent d’origine respiratoire.

2. Cas cliniques

Cas clinique 1 : syndrome hémorragique(1)

Une vache holstein multipare en cours de lactation présente une épistaxis bilatérale. Des pétéchies sont observées sur les muqueuses, qui sont pâles (photo 1). Elles sont également visibles sur le menton et les mamelles. Une fouille transrectale révèle la présence de méléna et de sang frais dans les bouses. Une prise de sang montre une forte thrombocytopénie, ainsi qu’une anémie arégénérative. Ce cas de purpura hémorragique a évolué favorablement sans traitement.

Cas clinique 2 : coup de chaleur(2)

Une épistaxis unilatérale est observée chez une vache, de façon quasi ininterrompue durant 36 heures (photo 2). Le saignement, lié à la chaleur, est stoppé par une mèche profondément enfoncée dans la narine.

Cas clinique 3 : thrombose de la veine cave caudale(3)

Une vache prim’holstein âgée de 5 ans, gestante de 7 mois, anorexique et dont la production de lait a chuté est examinée pour un essoufflement et une épistaxis. Sa température est de 37,8 °C. L’animal présente une tachycardie, un pouls veineux rétrograde bilatéral et une aire d’auscultation cardiaque augmentée à droite. Une polypnée avec une respiration superficielle et une intensité augmentée des bruits respiratoires est également notée. Une prise de sang montre une anémie, une neutrophilie et une lymphopénie modérées. Un examen échographique du foie et du cœur révèle la présence d’un thrombus dans la veine cave caudale, dilatée, et une endocardite de la valve tricuspide. L’animal est euthanasié et des lésions significatives d’une thrombose de la veine cave caudale sont observées, avec une dissémination d’emboles septiques à l’origine d’une endocardite de la valve tricuspide et d’une thrombo-embolie pulmonaire (photos 3 à 7).

Cas clinique 4 : origine infectieuse (BVD)(4)

L’état général d’une génisse âgée de 4 mois et élevée en stabulation paillée se dégrade brutalement. Elle saigne « un peu du nez ». Les sérosités nasales sont colorées de sang et des pétéchies sont notées sur la muqueuse oculaire (photo 8). Elle meurt rapidement et des pétéchies sont observées sur tous les tissus, montrant une thrombocytopénie qui, après analyse, se révèle être liée au virus de la diarrhée virale bovine (BVD).

Cas clinique 5 : origine parasitaire (ehrlichiose)(5)

Un syndrome hémorragique fébrile à 40 °C frappe plusieurs exploitations, avec une mortalité et des hémorragies dans toutes les séreuses de l’organisme, ou une épistaxis et de la toux, ou encore des pétéchies, du méléna et une métrorragie (photo 9). Des tiques sont retrouvées sur certains animaux malades et des frottis sanguins mettent en évidence la présence de morulas dans les granulocytes (photo 10). Le traitement, à base d’oxytétracycline, d’imidocarbe, de dexaméthasone, de vitamine K3 et d’un hématopoïétique, permet la guérison de la majorité des bovins.

Cas clinique 6 : intoxication par les glands(6)

Fin novembre, une génisse croisée de presque 2 ans, non gestante et au pâturage est couchée. Des traces de sang sont visibles aux narines et un bruit respiratoire laisse supposer que les voies aériennes sont un peu obstruées (par des caillots de sang) (photo 11). Elle présente également une diarrhée sombre, sans fièvre, et un ballonnement du rumen (photo 12). Une prise de sang révèle une hypo­kaliémie et une hypocalcémie, une urémie et une créatininémie élevées, et la bandelette urinaire montre une glycosurie et une hématurie. Ces signes sont compatibles avec une intoxication par des glands.

Cas clinique 7 : traumatisme, tumeur ou autre cause(7)

Une vache en lactation présente une rhinorrhée hémorragique de la narine gauche (photo 13). Aucun autre signe clinique n’est noté. Une semaine plus tard, une vache au septième mois de lactation présente le même symptôme sur les deux narines (photo 14). Plusieurs hypothèses sont émises, sans établissement d’un diagnostic précis.

DISCUSSION

1. Circonstances d’apparition

Dans la majorité des cas, un seul animal du troupeau est atteint d’une épistaxis, lorsque celle-ci ne s’accompagne pas d’un tableau de syndrome hémorragique généralisé. La plupart des causes de ce signe clinique sont en effet individuelles : traumatismes ou autres lésions des voies respiratoires hautes (cas 2, 5, 6). Cependant, le cas 7 (épisodes d’épistaxis chez plusieurs animaux) présente un bon contre-exemple à cette assertion. L’anamnèse oriente parfois le diagnostic étiologique, comme dans le cas d’un saignement nasal lié à de fortes chaleurs (cas 2), ou à la suite d’un écornage trop agressif. Les possibles bagarres entre animaux ou les manipulations humaines (contention au nez par les doigts, pose de pinces mouchettes, sondages) peuvent également expliquer une épistaxis (cas 5) (photos 15 et 16). Une intoxication, notamment par la fougère-aigle ou les glands, est également suspectée en fonction du moment de l’année (animaux en pâture, saison correspondante) et de l’identification de spécimens toxiques dans les parcelles concernées [9].

2. Examen général

Un examen général complet permet de déterminer si l’épistaxis est un élément isolé ou si elle fait partie d’un tableau plus global (cas 1, 4, 5 et 6). D’autres saignements peuvent ainsi être recherchés : présence de pétéchies ou de suffusions sur les muqueuses, d’hématomes cutanés ou sous-cutanés, de sang frais ou modifié dans les matières fécales ou les urines, d’une hémorragie abdominale ou thoracique. En cas de pertes sanguines importantes, des signes d’anémie peuvent être identifiés (pâleur des muqueuses, tachycardie, abattement, pouls filant, etc.) (cas 1 et 3). L’ensemble de ces symptômes doivent orienter vers la recherche des causes de syndromes hémorragiques et des troubles de l’hémostase. Une atteinte de l’état général en lien avec une hyperthermie et des symptômes respiratoires peut aussi être mise en évidence (cas 3 et 5) [10, 11].

3. Épistaxis et examen local

Un examen local peut permettre d’identifier l’origine du ou des saignements, ainsi que la présence d’autres symptômes locaux, tels que la présence de croûtes, ou encore une déformation du chanfrein ou de la face en cas de traumatisme externe. Un examen respiratoire complet accompagne l’examen local. L’existence de bruits inspiratoires et d’une épistaxis unilatérale peut signer la présence d’une masse intranasale [8, 13]. Une bonne contention physique permet l’examen des cavités nasales, au cornadis ou dans une cage de contention, en immobilisant la tête de l’animal sur un côté avec un licol sans possibilité de mouvement. L’extérieur et l’intérieur des narines sont alors examinés à l’aide du faisceau d’une lampe puissante [11]. La mise en place d’un spéculum buccal rigide et atraumatique autorise l’observation de la partie caudale de la cavité buccale. Lorsque le sang provient d’une lésion pharyngée, des mouvements de mastication et de la toux sont régulièrement constatés [11].

Les caractéristiques de l’épistaxis peuvent alors être précisées en réalisant la synthèse des informations obtenues en interrogeant l’éleveur sur les circonstances d’apparition et à la suite de l’observation de l’animal. L’écoulement peut être unilatéral (traumatisme, corps étranger ou masse nasale ou sinusale) ou bilatéral (atteinte importante naso-pharyngée ou plus profonde, ou encore production unilatérale dans un premier temps, qui est ensuite déglutie puis réexternalisée par les deux narines). La quantité est déterminée (faible lors de traumatisme mineur à très importante lors de thrombose de la veine cave caudale [TVCC] ou autre atteinte pulmonaire), ainsi que la présence concomitante de sang dans la bouche (cas 3) [11]. L’aspect précis de l’écoulement est caractérisé : le sang est frais et liquide (lors de syndrome hémorragique ou de trouble de l’hémostase) ou coagulé (masse, polype), d’aspect sombre (veineux) ou artériel, mélangé ou non avec du pus, des sérosités ou autres types d’écoulements [11]. La durée d’expression de l’épistaxis est notée, ainsi que son caractère, permanent ou en alternance avec des accalmies.

4. Examens complémentaires

Chez un jeune animal, une radiographie des structures de la face peut dévoiler des lésions (masses) ou des corps étrangers radio-opaques. La réalisation de cet examen est soumise à la possibilité d’effectuer une bonne contention et au fait de disposer d’un appareil portable et assez puissant. L’endoscopie naso-trachéale ou naso-œsophagienne autorise la visualisation de lésions diverses (masses, corps étrangers, inflammation) qui seraient invisibles à l’examen externe simple [6, 11, 13].

La présence de sang peut être recherchée dans les urines (bandelette urinaire classique) ou dans les matières fécales (recherche de sang occulte).

Des analyses sanguines peuvent également orienter vers un diagnostic. En cas de syndrome hémorragique ou de suspicion d’anémie, le comptage des érythrocytes, des réticulocytes, le dosage de l’hémoglobine et la détermination de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) permettent de confirmer et de typer l’anémie (cas 1) [10]. Le test de saignement de l’oreille permet à peu de frais de confirmer un trouble de l’hémostase, qui est exploré plus précisément par le dénombrement des thrombocytes et la réalisation des tests de l’hémostase secondaire. Des recherches ­sérologiques ou antigéniques sont indiquées en cas de suspicion d’une maladie systémique (BVD, ehrlichiose, etc.).

Dans le cas de maladies générales (cas 4) ou de TVCC (cas 3), l’autopsie est d’une aide précieuse au diagnostic.

5. Thrombose de la veine cave caudale

La thrombose de la veine cave caudale est une cause fréquente d’épistaxis avec mort brutale (cas 3) : le bovin atteint est retrouvé dans plusieurs litres de sang écoulé par les narines et la bouche [1, 11]. En cas d’atteinte subaiguë, les symptômes sont ceux d’une bronchopneumonie avec atteinte de l’état général et des signes d’anémie [2]. Le thrombus responsable peut être mis en évidence à l’autopsie, de même que la présence d’hémorragies pulmonaires et de multiples abcès pulmonaires [1]. L’origine du thrombus est souvent un ou des abcès hépatique (s) dont la cause est une acidose chronique du rumen, favorisée par une ration trop riche en concentrés. Aucun traitement efficace de cette affection n’est pour le moment disponible [11].

6. Traitement

L’objectif du traitement est de stopper les saignements et de soutenir l’organisme du bovin.

L’utilisation d’hémostatiques généraux (par exemple 5 à 10 mg/kg/j d’étamsylate pendant 1 à 3 jours) ou locaux est envisageable. La mise en place de compresses ou de torchons propres dans la cavité nasale est conseillée uniquement si le saignement est localisé de façon certaine dans la cavité nasale (cas 2). Ce moyen d’hémostase physique peut être difficile à mettre en place et risqué pour l’opérateur et l’animal si celui-ci est nerveux.

Parquer l’animal dans une case de petite surface permet de favoriser le repos, facilite l’alimentation et l’abreuvement (en évitant les déplacements ou la compétition avec le reste du troupeau par exemple) tout en réduisant le risque de déclencher de nouveau les saignements en cas d’agitation.

Une transfusion sanguine peut temporairement apporter des érythrocytes et des plaquettes fonctionnelles [5, 11].

Le traitement doit être spécifique de l’affection identifiée, selon les possibilités thérapeutiques existant et en fonction de la précision du diagnostic obtenu.

Conclusion

Une épistaxis débutante peut découler d’une affection bénigne comme un traumatisme de la face ou être annonciatrice d’une maladie aussi grave que la thrombose de la veine cave caudale. Les moyens d’investigation de ce symptôme sont avant tout cliniques et nécessitent une bonne contention et une observation fine des cavités nasales, région anatomique difficile d’accès.

  • (1) Lallemand Michaël. Purpura hémorragique, déjà en 2011… VetoFocus. Cas clinique. 22/4/12.

  • (2) Nicol Jean-Marie. Épistaxis d’un côté seulement. VetoFocus. Cas clinique. 12/11/07.

  • (3) Masset Nicolas. Elle tousse… du sang ! VetoFocus. Cas clinique. 3/12/11.

  • (4) Nicol Jean-Marie. Un virus BVD de passage. VetoFocus. Cas clinique. 25/1/10.

  • (5) Benterki Med Seghir. VetoFocus. Syndrome hémorragique associé à Ehrlichia. Cas clinique. 3/8/12.

  • (6) Nicol Jean-Marie. Tableau clinique et nécropsique d’intoxication par les glands. VetoFocus. Cas clinique. 23/12/09.

  • (7) Ochea Marian. Rhinorrhée mystérieuse. VetoFocus. J’ai besoin de votre avis. 11/10/13.

Références

  • 1. Borges JRJ, Novais EPF, Mascardini ARC et coll. Acute haemoptysis and epistaxis syndrome in a holstein cow. http://www.originalprocess.it/wbc2010/AbstractCD/pdf/1235.pdf
  • 2. Braun U, Feige K, Fluckiger M et coll. Diagnosis by ultrasonography of congestion of the caudal vena cava secondary to thrombosis in 12cows. Vet. Rec. 2002;150:209-213 doi:10.1136/vr.150.7.209
  • 3. Budras KD, Habel RE, Wünsche A et coll. Bovine anatomy. Schlütersche GmbH & Co. Hannover, Germany. 2003.
  • 4. Calfology: http://calfology.com/LIBRARY/WIKI/EPISTAXIS
  • 5. Guatteo R. La transfusion sanguine chez les bovins. Point Vét. 2006;236:52-53.
  • 6. Lamain G, Richard L. Difficultés à s’alimenter chez les bovins. Point Vét. 2013;334:48-54.
  • 7. Merk vet manuel : http://www.merckmanuals.com/vet/respiratory_system/respiratory_diseases_of_cattle/overview_of_respiratory_diseases_of_cattle.html
  • 8. Patton CS. Helminthosporium speciferum as the cause of dermal and nasal maduromycosis in a cow. Cornell Vet. 1977;67 (2):236-244.
  • 9. Plesser E, Pardon B, Deprez P et coll. Acute hemorrhagic syndrome by bracken poisoning in cattle in Belgium. Vlaams Diergen. Tijds. Case report 31. 2013:82.
  • 10. Rebyn WC, French TW, Perdrizet JA et coll. Thrombocytopenia associated with acute bovine virus diarrhea infection in cattle. J. Vet. Intern. Med. 1989;3:42-46. doi: 10.1111/j.1939-1676.1989.tb00327.x
  • 11. Radostits OM, Gay CC, Hinchcliff KW et coll. Epistaxis and hemostysis. In: Veterinary medicine. 10th ed. Ed. Saunders, Philadelphia. 2007:532-533.
  • 12. Savary-Bataille K. Diagnostic d’une épistaxis chez le chien et le chat. Point Vét. 2002;231:40-42.
  • 13. Wuersch K, Bischoff M, Thoma R et coll. Nasal osteoma in a dairy cow: a combined clinical, imaging and histopathological approach to diagnosis. General practice for small and large animals. J. Comp. Pathol. 2009;141 (2-3):204-7. doi: 10.1016/j.jcpa.2009.04.007. Epub 2009 Jun 18.

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ L’épistaxis peut être unilatérale ou bilatérale, est assez rare et touche le plus souvent un seul animal dans l’exploitation.

→ L’anamnèse est importante pour connaître les circonstances d’apparition et orienter les hypothèses diagnostiques.

→ Un examen général complet permet de déterminer si l’épistaxis est un élément isolé ou si elle fait partie d’un tableau plus global.

→ Les examens complémentaires sont essentiels, lors d’un syndrome hémorragique généralisé ou pour déterminer l’origine du saignement en cas d’affection locale.

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