Bénéfices et risques du trilostane lors d’hypercorticisme - Le Point Vétérinaire n° 343 du 01/03/2014
Le Point Vétérinaire n° 343 du 01/03/2014

ENDOCRINOLOGIE CANINE

Thérapeutique

Auteur(s) : Laetitia Jaillardon*, Alice Friol**, Brigitte Siliart***, Yassine Mallem****

Fonctions :
*LDHVet, Oniris, École nationale vétérinaire
agroalimentaire et de l’alimentation,
Nantes Atlantique, La Chantrerie, CS40707,
44307 Nantes Cedex 3
**LDHVet, Oniris, École nationale vétérinaire
agroalimentaire et de l’alimentation,
Nantes Atlantique, La Chantrerie, CS40707,
44307 Nantes Cedex 3
***LDHVet, Oniris, École nationale vétérinaire
agroalimentaire et de l’alimentation,
Nantes Atlantique, La Chantrerie, CS40707,
44307 Nantes Cedex 3
****Auteur-coordinateur

Le traitement de l’hypercorticisme chez le chien n’est pas anodin, il doit être entrepris avec beaucoup de prudence en mesurant au mieux le rapport bénéfices/risques.

Le trilostane (Vétoryl®, Dechra) est le seul médicament disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de l’hypercorticisme canin. Il est indispensable de raisonner le traitement de cette maladie en s’appuyant sur un diagnostic clinique et biologique pertinent.

UNE EFFICACITÉ DÉMONTRÉE

Le mécanisme d’action principal du trilostane est l’inhibition compétitive de la 3β-hydroxystéroïde deshydrogénase. La dose d’induction recommandée par le fabricant est de 3 à 6 mg/kg/j en une prise. Toutefois, la plupart des études récentes rapportent des doses d’induction inférieures, de 1 à 2 mg/kg/j [4]. C’est aussi le cas du LDHvet d’Oniris qui recommande des doses inférieures ou égales à 3 mg/kg/j. À cette dose, l’amélioration clinique et biologique est généralement rapide et significative et la durée de vie des chiens traités allongée [1, 6].

UNE BONNE SÉCURITÉ D’EMPLOI

Les effets indésirables du trilostane sont rares, mais peuvent être graves, des cas de mort subite et de nécrose surrénalienne étant exceptionnellement décrits (tableau). Le rôle du trilostane n’est toutefois pas clairement établi [3, 6, 7]. Toutefois, la majorité des effets indésirables rapportés évoque souvent des signes cliniques et biologiques d’insuffisance surrénalienne. Ces effets apparaissent entre 1 mois et 2 ans avec des doses souvent supérieures à 5 mg/kg/j.

L’apparition d’un diabète sucré est très rarement rapportée dans les publications après la mise en place du traitement au trilostane [2]. Un travail de thèse vétérinaire soutenue à Oniris en 2013 a montré une incidence de 8,8 ‰ avec une incidence de 6,7 ‰ de diabète sucré au cours du traitement (apparu dans l’année pour les trois quarts des chiens). Un risque accru est rapporté chez les animaux présentant une activité phosphatase alcaline supérieure à 1 200 UI/l, une glycémie supérieure à 1,2 g/l et une cholestérolémie supérieure à 3 g/l au diagnostic de l’hypercorticisme. La dose d’induction n’est pas un facteur de risque significatif, la plupart des chiens recevant moins de 3 mg/kg/j. Le diabète sucré est irréversible, malgré l’arrêt du trilostane et la mise en place d’une insulinothérapie adaptée.

D’autres effets indésirables moins gênants sont rapportés, tels que les modifications de taille et de forme des glandes surrénales (hyperplasie diffuse ou nodulaire du cortex surrénalien) [8].

Conclusion

Pour limiter les risques et assurer une bonne efficacité thérapeutique, l’utilisation du trilostane doit être raisonnée et surveillée. Des contrôles cliniques et biologiques précoces et réguliers (idéalement 10 jours et 1 mois après le début du traitement, puis tous les 3 mois) sont indispensables, avec une attention particulière pour la glycémie, surtout chez les animaux à risque au diagnostic.

Conflit d’interêts

Aucun.

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