Hantavirose à virus Séoul : émergence d’une zoonose chez les rats en Europe - Le Point Vétérinaire n° 336 du 01/06/2013
Le Point Vétérinaire n° 336 du 01/06/2013

ZOONOSES VIRALES

Article de synthèse

Auteur(s) : Florence Ayral

Fonctions : Université de Lyon, VetAgro Sup,
USC 1233, équipe PERS,
69280 Marcy-l’Étoile
Résidente du collège ECVPH

L’émergence récente d’Hantavirus Séoul pathogènes pour l’homme au Royaume-Uni appelle à la vigilance en Europe, notamment pour les propriétaires de rats domestiques et les personnes en contact avec les rats sauvages.

Les hantaviroses sont des maladies virales responsables, chez l’homme, de syndromes systémiques pouvant engager le pronostic vital. Ces affections de répartition mondiale sont des zoonoses dont les réservoirs principaux sont des rongeurs. Les agents étiologiques sont les Hantavirus (encadré 1). Ils appartiennent à la grande famille des Bunyaviridae, qui compte de nombreux virus zoonotiques et qui a vu l’émergence récente de virus majeurs en santé humaine et animale, à l’exemple du virus Schmallenberg chez les ruminants d’Europe en 2011 [5, 15].

En 2012, le premier cas humain d’insuffisance rénale aiguë résultant d’une infection à virus Séoul (SEOV) transmise par des rats sauvages a été décrit en Europe (encadré 2) [6]. Il a été suivi, quelques mois plus tard, de nouveaux cas d’infection, transmis par des rats de compagnie (encadré 3) [7].

La synthèse des connaissances sur l’évolution des hantaviroses au vu de ces nouveaux cas humains souligne l’impact des Hantavirus et, indirectement, des rats en santé publique.

CARACTÉRISTIQUES DES HANTAVIRUS

1. À l’origine d’un panel d’Hantavirus

La famille des Bunyaviridae, dont fait partie le genre Hantavirus, regroupe des virus enveloppés de petite taille (de l’ordre d’une centaine de nanomètres). Ces derniers sont caractérisés par un génome d’ARN simple brin trisegmenté. Cette structure en trois segments d’ARN L (large), M (medium) et S (small) favoriserait l’émergence de nouveaux virus par l’échange possible de matériel génétique entre deux virus infectant une même cellule. Ce phénomène de réassortiment du matériel génétique est décrit chez les Bunyaviridae avec le virus Shamonda (SHAV), qui serait réassorti (reassortant en anglais) du virus Schmallenberg et d’un virus inconnu [3]. Dans ce cas précis, si l’existence de virus réassortis est établie, en revanche, la chronologie reste controversée.

Bien qu’appartenant à une autre famille (Orthomyxoviridae), le virus influenza, largement étudié et documenté, peut être cité comme une illustration du phénomène de réassortiment génétique. En effet, le génome viral est constitué de huit segments d’ARN à l’origine de nombreux réassortiments, tel que le virus pandémique H1N1 issu de virus humain, aviaire et porcin. Dans une moindre mesure, les trois segments d’ARN attribuent aux Hantavirus une capacité de réassortiment génétique et l’émergence potentielle de nouvelles espèces. Désormais, plus de quarante Hantavirus sont décrits, qui sont probablement issus d’un ancêtre commun malgré des évolutions indépendantes sur les continents eurasien et américain. Bien que cette approche ait été remise en question, les Hantavirus sont habituellement classés en virus de l’Ancien Monde (continent eurasien) et en virus du Nouveau Monde (continent américain) sur des arguments phylogénétiques et pathogéniques [2]. En effet, les deux syndromes ont une distribution géographique singulière, les fièvres hémorragiques à syndrome rénal (FHSR) étant observées sur le continent eurasien et des syndromes pulmonaires à Hantavirus (SPH) sur le continent américain.

2. Réservoir animal en Europe

La persistance des Hantavirus et leur transmission à l’homme sont assurées par leur réservoir. Chaque Hantavirus possède son propre réservoir. Ce sont des rongeurs, à l’exception des musaraignes qui sont des insectivores. Les virus étant fragiles dans l’environnement extérieur, leur maintien et leur dissémination sont strictement conditionnés par la présence de l’hôte. Par conséquent, la distribution géographique des Hantavirus est étroitement liée à celle des espèces qui les maintiennent (tableau). En France, trois Hantavirus sont principalement décrits chez des rongeurs : les virus Puumala (PUUV), Tula (TULV) et SEOV [1, 4]. PUUV est répandu en Champagne-Ardennes et son réservoir, le campagnol roussâtre (Myodes glareolus), est incriminé dans les épidémies régulièrement observées dans cette région [13]. La première identification génétique du SEOV issu de rats sauvages en France et plus généralement en Europe a été réalisée en 2004 à partir de rats capturés dans la région Rhône-Alpes [4]. SEOV a ensuite été isolé chez des rats en Belgique [16]. Auparavant, le SEOV avait été identifié en Europe en laboratoire, mais non chez des rats sauvages. Les SEOV décrits en France et en Belgique sont apparentés aux virus décrits en Asie chez le rat surmulot, ce qui suggère une dissémination de virus asiatiques par des rats [12].

En France, l’identification de SEOV chez des rats, d’une part, et le cas, non publié mais cité, d’un patient atteint de FHSR avec un résultat sérologique positif pour SEOV, d’autre part, suggéraient une probable transmission du rat à l’homme. Le niveau de preuve était toutefois limité par l’approche sérologique et ses possibles réactivités croisées entre les espèces d’Hantavirus.

Au Royaume-Uni, en revanche, la transmission de SEOV par les rats sauvages et domestiques est actuellement avérée [6, 7]. À partir des cas rapportés dans des publications, la distribution géographique des infections par SEOV chez l’homme ou chez des rats en Europe se limite à la France, à la Belgique et au Royaume-Uni (figure) [4, 6, 7, 14, 16, 21].

IMPACT DES HANTAVIROSES CHEZ L’HOMME

Bien que tous les virus appartiennent au même genre viral, les deux tableaux cliniques, FHSR, d’une part, et SPH, d’autre part, suggèrent une pathogénie radicalement différente selon les virus impliqués.

1. FHSR en Asie et en Europe

La FHSR doit son nom à l’apparition de fièvre avec des hémorragies capillaires, des pétéchies et une défaillance rénale. La sévérité des signes cliniques et la réversibilité des dommages dépendent du virus infectant. Les formes sévères sont généralement associées aux virus Dobrava (DOBV) en Europe et Hantaan (HTNV) en Asie, et rarement au SEOV. Les FHSR associées au SEOV se limitent souvent à un disfonctionnement hépato-rénal bénin. Lors d’infection au PUUV, ou néphropathie épidémique (NE), la dysfonction rénale est prédominante et les hémorragies sont rares. Le taux de létalité de la FHSR varie d’environ 2 %, lors d’infection à PUUV ou à SEOV, à 12 %, pour les virus DOBV et HTNV.

Initialement décrite au début des années 1950 pendant la guerre de Corée, la FHSR est endémique en Asie et en Europe. Environ 200 000 cas relèvent d’une hospitalisation chaque année dans le monde. En Europe, entre 2005 et 2010, plus de 600 cas ont été rapportés en France, 1 500 en Belgique, 3 500 en Suède, 4 000 en Allemagne et 11 000 en Finlande, essentiellement dus au PUUV. La séroprévalence fluctue le plus souvent entre 1 et 5 % et peut atteindre 24 % dans certaines régions endémiques de Suède et de Finlande. L’appréciation de ces prévalences devrait tenir compte d’une probable sous-estimation en raison des symptômes non spécifiques et de l’absence de tests diagnostiques normalisés dans les hôpitaux.

Dans la forme clinique bénigne (NE), seuls 30 % des cas seraient confirmés par un diagnostic de laboratoire et enregistrés.

Les récentes publications faisant état de FHSR sévères au Royaume-Uni associées au SEOV sont les premières de ce type en Europe de l’Ouest. Une vigilance accrue est désormais nécessaire pour évaluer s’il s’agit de cas exceptionnels ou de la réelle émergence de SEOV pathogènes pour l’homme en Europe [6, 7].

2. SPH sur le continent américain

Le SPH est reconnue comme une entité clinique depuis 1993 et concerne le continent américain. Il correspond généralement à la forme la plus sévère des hantaviroses. Celle-ci se manifeste le plus souvent par une fièvre et un œdème pulmonaire évoluant jusqu’au décès dans 40 % des cas. Avec 200 cas par an à travers le continent américain, les SPH sont peu nombreux. Cependant, cette maladie a un fort impact sur la santé publique en raison de son taux de létalité élevé.

ÉPIDÉMIOLOGIE ET PRÉVENTION

1. Risque d’exposition aux Hantavirus

Les Hantavirus étant étroitement liés à leur réservoir, les facteurs de risque des maladies sont principalement écologiques. La modification des écosystèmes a un effet sur le risque de transmission à l’homme. En particulier, l’augmentation des populations de rongeurs est associée à celle des cas humains.

L’homme s’infecte par contact avec les excreta et secreta infectieux (fèces, urine, salive), essentiellement sous forme d’aérosols ou, dans une moindre mesure, par morsure [10]. Les personnes qui ont une relative proximité avec les animaux réservoirs (forestiers, chasseurs, habitants de zones colonisées par les rongeurs) sont à risque d’hantavirose. L’exemple de l’épidémie récente chez des campeurs ayant fréquenté le parc national du Yosemite aux Etats-Unis illustre les risques encourus par les personnes mises en contact avec des excreta infectieux [18]. Certaines épidémies en milieu rural ont lieu en automne et en hiver lors de la colonisation des maisons par les rongeurs, à la différence des épidémies urbaines qui sont, le plus souvent, associées à une contamination alimentaire par les excreta infectés.

2. Mesures de contrôle

En raison des données épidémiologiques, la prévention des hantaviroses repose sur des mesures usuelles d’hygiène et de limitation des populations de rongeurs (raticide, capture, diminution des accès). Des précautions particulières (port d’un masque, de lunettes, de gants) devraient être prises par les personnes particulièrement exposées, lors de contact étroit avec les rongeurs, ou dans un milieu confiné et colonisé par ces animaux.

La découverte de SEOV chez des rats domestiques, en plus des rats sauvages, représente un défi supplémentaire pour le contrôle de l’infection chez l’homme (photo 2). En effet, le rat est une espèce synanthrope et sa proximité avec l’homme accroît le risque de transmission des Hantavirus. L’ensemble des faits et des investigations britanniques rapportés souligne l’intérêt de sensibiliser les services sanitaires en France pour tenter de prévenir de telles zoonoses. Les salons de vente de nouveaux animaux de compagnie favorisent les contacts et la dissémination d’agents pathogènes par des animaux potentiellement porteurs. Pour déterminer le risque de transmission à l’homme, des études de prévalence du virus chez les rats domestiques et sauvages sont nécessaires. Leur résultat permettrait d’évaluer la pertinence et la nature de contrôles sanitaires réguliers dans les élevages et les lieux de vente.

Conclusion

Depuis des siècles, et bien avant la connaissance de leur impact en santé publique, l’homme tente d’éradiquer les rats, concurrents alimentaires et destructeurs d’habitat. Ces animaux sont particulièrement bien adaptés aux méthodes de lutte : l’organisation des populations, la néophobie et l’apparition de gènes de résistance aux rodenticides leur permettent de rester omniprésents. De plus, ils sont adaptés au portage asymptomatique d’agents pathogènes, qui peuvent être zoonotiques et émergents, et qui font que les rats représentent un risque sanitaire important pour l’homme.

La transmission de zoonoses par les rats domestiques défraie régulièrement la chronique : hantavirose (Royaume-Uni, 2013), virose due au virus cowpox (France et Allemagne, 2009), salmonellose (États-Unis, 2007), leptospirose (États-Unis, 2008). Le rat domestique n’est pas un animal de compagnie comme les autres : il reste un rat sauvage dit “domestique” par le mode de vie qui lui est imposé et un réservoir d’agents pathogènes. Les acquéreurs de ces nouveaux animaux de compagnie devraient être tenus informés des risques zoonotiques auxquels ils s’exposent.

Références

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  • 2. Clement J, Maes P, Lagrou K et coll. A unifying hypothesis and a single name for a complex globally emerging infection: Hantavirus disease. Eur. J. Clin. Microbiol. Infect. Dis. 2011;19(1):126-128.
  • 3. Goller KV, Hoper D, Schirrmeier H et coll. Schmallenberg virus as possible ancestor of Shamonda virus. Emerg. Infect. Dis. 2012;18:1644-1646.
  • 4. Heyman P, Plyusnina A, Berny P et coll. Seoul Hantavirus in Europe: first demonstration of the virus genome in wild Rattus norvegicus captured in France. Eur. J. Clin. Microbiol. Infect. Dis. 2004;23(9):711-717.
  • 5. Hoffmann B, Scheuch M, Höper D et coll. Novel orthobunyavirus in Cattle, Europe, 2011. Emerg. Infect. Dis. 2012;18(3):469-472.
  • 6. Jameson LJ, Logue CH, Atkinson B et coll. The continued emergence of Hantaviruses: isolation of a Seoul virus implicated in human disease, United Kingdom, October 2012. Eur. Surveill. 2013;18(1):4-7.
  • 7. Jameson LJ, Taori SK, Atkinson B et coll. Pet rats as a source of Hantavirus in England and Wales. Eur. Surveill. 2013;18(9):28.
  • 8. Kim YS, Ahn C, Han JS et coll. Hemorrhagic fever with renal syndrome caused by the Seoul virus. Nephron. 1995;71(4):419-427.
  • 9. Kramski M, Meisel H, Klempa B et coll. Detection and typing of human pathogenic Hantaviruses by real-time reverse transcription-PCR and pyrosequencing. Clin. Chem. 2007;53(11):1899-1905.
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  • 16. Plyusnina A, Heyman P, Baert K et coll. Genetic characterization of Seoul Hantavirus originated from Norway rats (Rattus norvegicus) captured in Belgium. J. Med. Virol. 2012;84(8):1298-1303.
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  • 18. Roehr B. US officials warn 39 countries about risk of Hantavirus among travellers to Yosemite. BMJ. 2012;10:345.
  • 19. Shi X, McCaughey C, Elliott RM. Genetic characterisation of a Hantavirus isolated from a laboratory-acquired infection. J. Med. Virol. 2003;71(1):105-109.
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  • 21. Webster JP, McDonald DW. Parasites of wild brown rats (Rattus norvegicus) on UK farms. Parasitology. 1995;111(3):247-255.

CONFLIT D’INTÉRÊTS

Aucun.

ENCADRÉ 1
Fièvre hémorragique avec syndrome rénal et syndrome pulmonaire à Hantavirus

Les Hantavirus sont à l’origine de deux syndromes distincts : la fièvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR) reconnue en Europe et en Asie, et le syndrome pulmonaire à Hantavirus (SPH) présent sur le continent américain. Les manifestations cliniques de la FHSR sont de gravité variable selon les agents pathogènes en cause. Les formes les plus sévères sont dues au virus Dobrava (DOBV) en Europe et au virus Hantaan en Asie, alors que la forme bénigne, appelée “néphropathie épidémique”, est liée au virus Puumala (PUUV) et correspond aux épidémies à Hantavirus régulièrement enregistrées en France. L’Hantavirus Séoul (SEOV), dont le réservoir est le rat (Rattus norvegicus et Rattus rattus), est à l’origine de formes souvent bénignes largement rapportées en Asie [8, 11, 20]. Aucun cas humain (à l’exception de contaminations de laboratoire) n’avait été décrit en Europe avant 2012 et les SEOV identifiés chez le rat étaient, jusqu’alors, réputés peu ou pas pathogènes pour l’homme [4].

ENCADRÉ 2
Premier cas humain d’hantavirose sévère à SEOV et isolement simultané de ce virus chez des rats sauvages au Royaume-Uni

En janvier 2012, le Laboratoire des pathogènes rares et importés (Rare and Imported Pathogen Laboratory, Royaume-Uni) a détecté un cas suspect d’infection à Hantavirus chez un patient atteint d’une insuffisance rénale aiguë. La technique d’immunofluorescence indirecte a montré la présence d’anticorps spécifiques aux Hantavirus Hantaan et Séoul (SEOV) avec un titre d’IgG supérieur à 1 : 10 000, en faveur d’une infection. Le malade était régulièrement exposé à des rats à son domicile (région du Yorkshire et Humber) et avait noté une augmentation de leur population au cours des derniers mois. Pour tester l’hypothèse d’une exposition à l’agent étiologique au contact de ces animaux, un piégeage a été réalisé dans la résidence familiale du patient, dans les semaines qui ont suivi le diagnostic. Le SEOV a été mis en évidence par RT-PCR (real time-polymerase chain reaction), spécifique de l’espèce Séoul grâce à des amorces préalablement publiées [17]. Le virus identifié a été isolé et nommé “Humber”, du nom de la localité où le virus a été identifié. La forte présomption d’infection de ce malade par le virus Humber et sa proximité génétique avec d’autres Hantavirus pathogènes font de lui un virus potentiellement pathogène pour l’homme.

ENCADRÉ 3
Premier cas humain d’hantavirose sévère à SEOV et isolement simultané de ce virus chez des rats domestiques au Royaume-Uni

En janvier 2013, une infection à Hantavirus Séoul (SEOV) est diagnostiquée par immunofluorescence indirecte sur sérum pairé chez un patient du Pays de Galles hospitalisé pour une fièvre hémorragique à syndrome rénal (FHSR). Les deux rats de compagnie (Rattus norvegicus) de ce dernier étant des sources possibles de la maladie, le virus a été dépisté à partir de prélèvements de sang et d’urine (photo 1).

Les résultats de RT-PCR (real time-polymerase chain reaction) pour la détection simultanée des virus Hantaan (HTNV) et SEOV étaient positifs [9]. Des extraits d’ARN viral provenant directement du tissu pulmonaire ont été soumis à une caractérisation supplémentaire du virus par le biais du séquençage. La séquence a confirmé que le virus, nommé “Cherwell”, était un SEOV similaire (sans être identique) aux souches précédemment isolées au Royaume-Uni : Humber (rats sauvages) et IR461 (rats de laboratoire) [19].

Les deux rats étaient issus d’un élevage de l’Oxfordshire (Royaume-Uni). Vingt et un rats de l’élevage ont subi un dépistage à partir d’échantillons sanguins. Un tiers des animaux (7/21) avait une RT-PCR positive à HTNV/SEOV dans le sang avec des séquences identiques au virus Cherwell (données préliminaires).

Les dépistages du virus chez l’éleveur et son épouse étaient positifs. L’enquête rétrospective des dossiers médicaux a montré que la femme avait été admise à l’hôpital fin 2011 pour une maladie virale non diagnostiquée entraînant une insuffisance rénale. Désormais, il est possible de statuer sur une probable infection à SEOV transmise par les rats de l’élevage.

Points forts

→ Des infections par un Hantavirus de Séoul (SEOV), identifiées en Europe en 2004, ont été décrites pour la première fois au Royaume-Uni chez un homme et des rats sauvages en 2012, et chez un propriétaire de deux rats de compagnie également atteints en 2013. Cette émergence appelle à la vigilance.

→ Les formes de maladies à Hantavirus sont majoritairement bénignes et endémiques en Europe, mais sévères sur le continent américain.

→ La pluralité des Hantavirus, dont les réservoirs sont les rongeurs, leur prévalence et leur dispersion en font un problème de santé publique dans le monde.

→ Le rat de compagnie peut être le réservoir d’agents pathogènes zoonotiques et les acquéreurs devraient être tenus informés des risques auxquels ils s’exposent.

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