Mammite de post-trempage : défaut du système d’aspersion de désinfectant

Un cas de flambée de mammites à Staphylococcus aureus dans un élevage laitier britannique de 135 vaches a été relié à une défaillance du système d’aspersion automatisée.

L’épisode est survenu à la suite d’un changement de salle de traite, sans que le trayeur soit remplacé et selon les mêmes procédures de traite ou les mêmes protocoles thérapeutiques. Les taux cellulaires sont passés de 91 000 à 554 000 cellules/ml en 9 mois. La bactérie pathogène a été isolée chez 34 des 46 vaches à taux cellulaires très élevés.

À la faveur d’une visite de traite, la défaillance du système d’aspersion de désinfectant disposé à la sortie de la nouvelle salle a été mise en cause. Ce dernier fonctionnait correctement en théorie, mais ne permettait pas, en pratique, une désinfection adéquate. Il s’agit d’un appareil monté sur rail, avec une seule tête d’aspersion. Les parties latérales des trayons n’étaient pas bien aspergées. La vitesse de passage des vaches et la hauteur de réglage semblent avoir participé de l’inefficacité du dispositif (^figure, photo).

L’élevage a été renouvelé à partir de ses génisses. Aussi l’introduction d’une souche nouvelle et particulièrement pathogène de S. aureusa pu difficilement expliquer la flambée de taux cellulaires élevés. Les autres facteurs comme une hygiène insuffisante du local ou encore un protocole de traitement au tarissement inadapté ont été exclus.

L’éleveur a opté pour une résolution rapide du problème : il est repassé au post-trempage par aspersion manuelle. Il a opéré une politique de réforme drastique des animaux infectés, et toutes les vaches en troisième lactation ou davantage dont l’examen bactériologique était positif avec des comptages cellulaires élevés ont été éliminées. Les individus infectés en première et en deuxième lactation ont été systématiquement traités en lactation. Les taux sont retombés en dessous de 135 000 cellules/ml en 5 ? mois. L’éleveur a opté pour rétablir la qualité sanitaire au plus vite, au prix d’une production de lait insuffisante (par manque de vaches ou en raison des temps d’attente).

En plus de l’efficacité du système, les paramètres à inspecter en post-trempage lors d’une visite de traite sont le remplissage du réservoir ou encore la viscosité du liquide désinfectant choisi, explique l’auteur du cas.

Un fabricant de pareils dispositifs d’aspersion automatique propose désormais en parallèle des systèmes à deux jets et deux rails. Toutefois, il est précisé que cette option “améliorante” peut pénaliser le flux de vaches et qu’elle n’est donc pas toujours efficace. Sur le site Internet de ce fabricant se trouve l’avertissement suivant : « Nos systèmes [d’aspersion automatisée en pré- et post-trempage] peuvent ne pas toujours couvrir suffisamment les trayons des animaux pour désinfecter efficacement à chaque passage, surtout si la mamelle est mal conformée. Nous ne donnons aucune garantie pour la prévention ou la lutte contre les flambées de mammites et nous recommandons une surveillance régulière des comptages cellulaires, avec retour à l’aspersion ou au trempage manuels en cas de flambée clinique. »