Bénéfice/risque du butorphanol lors de césarienne chez la vache

Lors d’une césarienne chez la vache, le protocole anesthésique doit comporter une valence analgésique suffisante pour permettre une bonne gestion de la douleur de l’animal pendant et après l’intervention chirurgicale.

Efficacité analgésique moyenne avec une bonne sécurité

Le butorphanol présente une activité analgésique moyenne par son action agoniste préférentielle sur les récepteurs opioïdes de type κ. Ces récepteurs sont à l’origine d’une analgésie spinale très efficace contre les douleurs d’origine viscérale. Chez les ruminants, son activité analgésique se manifeste aux doses de 20 à 50 µg/kg, 15 à 30 minutes après l’injection par voie intraveineuse ou sous-cutanée et persiste pendant environ 4 ? heures. Le butorphanol possède également une action antagoniste sur les récepteurs morphiniques µ, ce qui lui confère de ne pas être classé parmi les stupéfiants et de posséder moins d’effets secondaires que la morphine. Ces derniers se traduisent principalement par de l’ataxie motrice due à son action sédative, éventuellement par une dépression respiratoire modérée et une augmentation de l’appétit.

L’analgésie induite par le butorphanol reste de moyenne intensité et doit être complétée par l’usage d’autres agents, notamment pendant la césarienne. L’association du butorphanol avec les sédatifs analgésiques (α2-agonistes) et/ou avec la kétamine est très intéressante en raison de la synergie d’action et de la très bonne tolérance observée, notamment en diminuant les doses des deux agents pour que les effets sédatifs produits ne soient pas incompatibles avec la station debout de l’animal. De par son action analgésique surtout viscérale, l’emploi des anesthésiques locaux reste indispensable pour assurer une bonne analgésie peropératoire de la plaie, notamment cutanée.

Le coût du butorphanol reste relativement élevé comparativement à celui de la morphine.

La pharmacocinétique du butorphanol, et notamment son élimination de l’organisme, amène à une estimation des temps d’attente de l’ordre de 4 jours pour la viande et de 72 heures pour le lait. Cependant, la législation impose des temps forfaitaires par défaut d’autorisation de mise sur le marché pour l’espèce.

Ordonnance obligatoire et temps d’attente “forfaitaires”

Le butorphanol n’est pas un stupéfiant. Il relève néanmoins de la réglementation des substances vénéneuses puisqu’il est inscrit à la liste I de ces substances. Les spécialités pharmaceutiques vétérinaires le contenant doivent donc faire l’objet d’une ordonnance, même si leur administration est strictement réservée aux vétérinaires et que leur délivrance est interdite au public.

L’ordonnance doit porter, de façon évidente, la date de la prescription, les nom, prénom et adresse du vétérinaire ainsi que son numéro d’inscription au tableau de l’Ordre des vétérinaires lorsqu’il est tenu de s’y inscrire, les nom, prénom ou la raison sociale et l’adresse du détenteur des animaux et l’identification des animaux. Elle doit aussi comporter la désignation et le mode d’utilisation du médicament prescrit en précisant notamment sa voie et son lieu d’administration, le temps d’attente (chez les bovins de 7 jours pour le lait et de 28 jours pour les viandes et les abats puisque prescrit dans le cadre de la “cascade”) et la signature de son rédacteur apposée immédiatement sous la dernière ligne de la prescription.

La prescription rédigée sur une ordonnance à duplicata et numérotée dispense le vétérinaire de la tenue d’un ordonnancier. L’original est remis à l’éleveur et conservé pendant 5 ans dans le registre d’élevage. Le duplicata est gardé durant 10 ans par le vétérinaire.