APPROCHE MÉDICALE DE LA DERMATITE DIGITÉE
Fiche
Auteur(s) : Anne Relun*, Raphaël Guatteo**, Nathalie Bareille***, Christophe Mompas****, Christian Engel*****, Marc Delacroix******, Valérie David*******
Fonctions :
*UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins
**UMR 1300 BioEpAR (Inra – Oniris),
Site de la Chantrerie, BP 40706
44307 Nantes Cedex 3
***Institut de l’élevage
149, rue de Bercy, 75595 Paris
****UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins
*****UMR 1300 BioEpAR (Inra – Oniris),
Site de la Chantrerie, BP 40706
44307 Nantes Cedex 3
******UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins
*******UMR 1300 BioEpAR (Inra – Oniris),
Site de la Chantrerie, BP 40706
44307 Nantes Cedex 3
********Clinique vétérinaire des Côteaux
ZA du Tranchet, 58, rue de la Loire
49620 La Pommeraye
*********Clinique vétérinaire du Guesclin
11, rue du 19-Mars-1962, BP 28, 22250 Broons
**********Clinique vétérinaire
Le Pré Giraud, 42130 Boen
***********UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins
************Institut de l’élevage
149, rue de Bercy, 75595 Paris
En France, de nombreux produits sont commercialisés pour lutter contre la dermatite digitée. Leur choix doit être raisonné selon l’objectif recherché et les données d’efficacité disponibles.
Devant la toxicité du formaldéhyde pour l’homme(1), celle du sulfate de cuivre pour l’environnement et la volonté de rationaliser l’usage des antibiotiques, de nombreux produits biocides ont été développés pour lutter contre la dermatite digitée (DD) [4, 5, 7]. Tous ne sont cependant pas efficaces, notamment pour traiter les lésions installées. Cet article propose de présenter les principaux produits commercialisés en France, en précisant leur indication, leurs moyens d’application et les résultats d’efficacité, le cas échéant. Le détail de leurs modalités pratiques d’application et leur place dans la stratégie globale de maîtrise de la DD ont été développées dans un article précédent(2).
Le traitement de lésions de DD bien installées nécessite d’employer des solutions antibiotiques ou désinfectantes suffisamment concentrées. Cela implique de traiter les animaux de manière individuelle. Le recours à des topiques doit être préféré au traitement par voie générale en première intention pour limiter le risque de développement d’antibiorésistances. Divers médicaments sont indiqués pour le traitement de la DD selon leurs résumés des caractéristiques du produit (RCP) (tableau 1).
Les tréponèmes isolés à partir de lésions de DD sont également sensibles à des antibiotiques contenus dans des médicaments autorisés mais non indiqués selon leur RCP pour le traitement de la DD (très sensibles à la pénicilline G et à l’érythromycine ; sensibles aux aminosides, céphalosporines, tétracyclines, phénicolés et fluoroquinolones) [2, 8]. Certains de ces médicaments autorisés depuis plus de 10 ans sont indiqués dans le “traitement des plaies infectées/contaminées/dues à des germes sensibles à…”. Ils peuvent encore être prescrits, dans le cadre de leur autorisation de mise sur le marché, pour le traitement de la DD (tableau 2).
Des produits biocides désinfectants commencent à être commercialisés pour le traitement individuel des lésions de DD (Kling on Blue Onguent(r), Nuta-Sept(r), etc.). Leur efficacité reste à démontrer.
La désinfection collective peut être utile pour contrôler la DD en complément de traitements individuels des lésions de DD. Aucun antibiotique autorisé n’est indiqué pour une utilisation collective et leur emploi en pédiluve augmenterait le risque de développement d’antibiorésistances. Ce phénomène a déjà été observé dans les pays où l’oxytétracycline a été utilisée massivement en pédiluve [6]. Hormis le formaldéhyde et le sulfate de cuivre, peu de désinfectants ont bénéficié d’essais cliniques contrôlés. Il convient donc de rester prudent sur l’interprétation des résultats d’efficacité, d’autant que ces essais ont été réalisés dans un à trois troupeaux (hormis pour deux produits de la gamme Hoof Fit(r), sur 52 troupeaux) (tableau 3).
(1) Le formaldéhyde reste pour le moment autorisé dans l’Union européenne comme produit biocide pour l’hygiène vétérinaire. Ses usages comme biocide sont cependant de plus en plus restreints, en raison de son potentiel carcinogène (décision C(2011) 4596) [1].
(2) Voir l’article “Points clés pour identifier des leviers d’action de contrôle de la dermatite digitée” des mêmes auteurs, dans ce numéro.
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